Le seul club de Division 3 en lice mardi soir, Poitiers, recevait le leader de la Ligue Magnus, Angers. Cinq buts en 5’26 » pour provoquer déjà un changement de gardien, puis déjà 0-8 après huit minutes : le moins qu’on puisse dire est que les Ducs ont été sans pitié. Mais les Dragons – moins célèbres dans le hockey que d’autres sur les bords de Seine – préféraient retenir la fête que ce match représentait pour le club et l’apprentissage du très haut niveau. Tant pis pour le score, 0-24.
Sans pitié aussi pour les 1036 spectateurs clermontois, les Boxers de Bordeaux. Dans cette compétition où ils courent toujours après une finale parisienne qui est un grand objectif du club, ils ne voulaient pas de blague et ont mis cinq buts en 8’26 » pour faire sortir le jeune gardien Mathis Petit. Emils Gegeris y est allé de son triplé et les Sangliers Arvernes n’ont pu que sauver l’honneur en remportant le troisième tiers-temps par un but d’Alexis Hermant.
Devant 650 spectateurs à Viry-Châtillon, les Jets, opposés à Cergy-Pontoise, ont vu leurs espoirs vite douchés par un but d’Aleksi Hämäläinen au bout de 26 secondes. Évry/Viry a été sanctionné de son indiscipline : deux pénalités (dont une de 2’+2′), deux buts, auxquels – cruauté supplémentaire – le joueur essonnien formé au club Vincent Melin a contribué par 1 but et 1 assist. Score final, 1-12 pour les Jokers, avec des hat-tricks de Sayan Limtong et Danick Bouchard.
Avec deux divisions d’écart, n’y aurait-il donc pas de match ? Courbevoie a prouvé le contraire. Sans le joker de luxe ex-amiénois Aziz Baazi, et avec Trystan Tricoche dans les cages et non pas l’international croate Nikolic, ils ont tenu en échec Amiens pendant vingt minutes (0-0). Mais à la reprise, les Gothiques ont accéléré et marqué deux buts coup sur coup. Score final 1-8.
Dans un scénario similaire, Tours a tenu une période contre Anglet avant de craquer au retour sur la glace face à un but de Samuel Dunn, auteur d’un doublé (0-7). Châlons a encaissé deux buts en huit minutes face à Épinal mais le promu en D2 a été solide contre un cador de D1 (0-4, doublé d’Alexandre Lubin). Dans le duel fraternel entre Meudon et Rouen (les Comètes prêtent des joueurs à la réserve normande) devant 662 spectateurs, les Dragons alignaient une équipe mixte avec des jeunes et ont gagné 7-2 avec sept buteurs différents et 2 assists du régional de l’étape Vincent Nesa, qui a été formé à Meudon.
Un duel entre équipes de deux divisions supérieures a pourtant bien failli donner lieu à surprise. Cela s’est passé dans un haut lieu du hockey français, du côté de la patinoire André-Ravix. Les Ours de Villard-de-Lans ont mené 1-0 puis 2-1 face à Nice grâce à des buts de Niko Kuivaniemi et Nicholas Domitrovic. C’est à moins de sept minutes de la fin que les Aigles ont fait un « double vol piqué » avec deux buts de Leevi Karjalainen et Joseph Broutin à 14 secondes d’intervalle. Mais ils ont eu très chaud sur le Vercors.
La Coupe de France, ce sont aussi des derbys de plus entre équipes d’une même division, du fait des zones géographiques. Dunkerque a ainsi dominé Valenciennes (6-2) pendant que les autres Corsaires, ceux de Nantes, battaient Cholet 4-2 avec deux buts de Rémi Thomas.
Dans les confrontations internes de Ligue Magnus, en revanche, ce sont les visiteurs qui se sont imposés. Grenoble a pris de l’avance à Chamonix par des buts de Guillaume Leclerc et Nicolas Deschamps, mais les Pionniers sont revenus à hauteur par Gabin Ville et Valentin Coffy. Juste après la mi-match, Théo Gueurif et Guillaume Leclerc ont marqué à une minute d’écart pour assurer la victoire, confortée par un but d’Adel Koudri malgré la réduction du score tardive de Clément Masson (3-5).
Mais le résultat le plus sensationnel est sans doute celui du derby haut-alpin, qui oppose les deux derniers de Ligue Magnus. Devant une Alp’Arena pleine (2772 spectateurs), les Rapaces de Gap, qui paraissaient sortis de leur spirale négative la semaine dernière, y ont replongé. En 33 tirs, ils n’ont jamais percé a cuirasse de Griffen Outhouse, le gardien de Briançon. Ils ont donc perdu 0-5 avec des doublés de Gaëtan Villiot et Sean Richards (auteur de deux buts… et deux bagarres !). Un succès retentissant qui peut au contraire gonfler le moral des Diables rouges.
Les quatre rencontres de mercredi soir
La soirée de mercredi n’a pas apporté plus de surprises. L’autre équipe de D3 en lice, Besançon, a mieux résisté que Poitiers, en s’inclinant 0-12, mais son adversaire (Strasbourg) n’était « que » de D1. Alejandro Burgos a mis 3 buts et 2 assists. Olé !
Avec une division d’écart, le HCMP a été maté par Marseille avec trois buts en dix minutes et un blanchissage pour Florian Gourdin (0-6 au final). Valence a longtemps tenu le 1-1 contre Chambéry mais quand Bradley Stonnell a inscrit son second but à la dernière minute du premier tiers, il a coupé les pattes des Lynx (score final 1-6).
En revanche, Roanne s’est rappelé ses précédents exploits. Souvenons-nous que les Renards avaient déjà éliminé des équipes de D1, Clermont-Ferrand en 2019/20 (avant d’être éliminé de peu en quart de finale par Nice) puis Chambéry en 2020/21 (victoire à plate couture 5-1 mais inutile puisque le Covid avait arrêté la compétition). Cette fois c’est Morzine-Avoriaz qui a failli trépasser dans la Loire. Les deux buts à deux minutes d’intervalle de Feliks Morozov et Bastien Zago n’ont pas vaincu la résistance des Roannais, qui sont remontés en troisième période par Nicolas Siegfriedt et Artyom Anosov. Ce n’est qu’aux tirs au but que les Pingouins se sont qualifiés sur un pénalty gagnant de Valentin Motreff, pendant que leur gardien Simon Zurawski bloquait les cinq tentatives locales.