Quelque peu en délicatesse après l’enchaînement Grenoble (0-5) – Marseille (1-6), Amiens a très sérieusement redressé la barre. Sérieux contre Courbevoie (8-1) en Coupe de France, les Samariens se sont surtout offerts avec la manière le scalp d’Angers (5-2) – leader à l’époque – puis de Rouen (6-2), à l’Île Lacroix, signant un deuxième succès en autant de matches contre leur meilleur ennemi. De quoi (re)faire le plein de confiance et de certitudes avant un nouveau choc au Coliseum car ce n’est tout autre que Bordeaux, cinquième à un point des Picards qui s’en vient dans l’antre Gothique. Surtout, les Boxers viennent également de réaliser une performance majuscule en maîtrisant Angers (3-2) à Mériadeck dans un match marqué le geste incompréhensible du gardien des Ducs, Matthew O’Connor. Toujours privés de Giroux, Poudrier et Bruche, les Bordelais vont tenter ce que seul Marseille a réussi cette saison, à savoir l’emporter sur le glaçon d’un Amiens où Jordan Lepage, double buteur sur les deux derniers matches, manque à l’appel.
Dès les premières minutes, ce choc de haut de tableau tenait toutes ses promesses dans le niveau et l’intensité. Loin d’être venus en victimes expiatoires, les Boxers se mettaient les premiers en évidence, tentant d’étouffer les Samariens petit à petit. Si cela ne payait pas – les Amiénois parvenant à s’extirper de l’échec avant avec brio sur certaines séquences – les Bordelais réussissaient néanmoins à provoquer le premier frisson sur une incursion de Jevpalovs qui n’inquiétait pas Fouquerel (4’). L’ancien de la maison bordelaise devait toutefois s’employer bien plus devant Pompéi (5’) avant d’effectuer un double arrêt face à Hamonic et Lemaître (5’30). Pliant sans rompre, les Gothiques sortaient petit à petit la tête de l’eau offensivement dans leur style favori, la transition rapide. Sur un contre rondement mené, Svanenbergs – depuis la gauche – trouvait Gibert au deuxième poteau qui remettait immédiatement vers Matima dans le slot mais Papillon réalisait un arrêt de grande classe (8’30).
Moins impériaux après ce léger coup de chaud, les joueurs d’Olivier Dimet s’employaient à resserrer l’arrière-garde mais s’exposaient à quelques petites erreurs face au gros “forecheck” Gothique. A ce petit jeu, Tessier parvenait à chiper le palet à la ligne bleue et tentait sa chance mais Papillon sauvait les siens. Un arrêt salvateur pour des Boxers qui finissaient par reprendre le contrôle de l’initiative et du jeu. Et sur une belle action collective, Salonen trouvait un Gegeris esseulé dans le slot, ce dernier tentait d’envoyer le palet dans la lucarne opposée mais tombait sur un très bon Fouquerel (13’30). Le gardien amiénois était encore solide sur un tir consécutif à une ramasse de Jevpalovs (15’30) mais ne pouvait rien face à Carry, lancé dans le dos de la défense, qui ne lui laissait aucune chance dans le duel (0-1, 16’20). Contraints de démarrer le tiers médian en infériorité suite à une faute de Magovac presque au buzzer, les Picards montraient, encore une fois, la solidité de leur jeu à un de moins. Mieux encore, grâce à Lavigne, ils parvenaient à enchaîner en supériorité numérique.
Malgré une installation rapide, rien ne faisait trembler Papillon et Bordeaux pouvait conserver son avance. Encore plus étouffants et impressionnants aussi bien sur le plan technique que collectif, les Boxers forçaient Fouquerel à un nouvel arrêt de classe sur Salonen (28’) mais s’exposaient plus que jamais à des flèches samariennes. Ainsi, sur une récupération de Djemel, Phelan tentait une reprise instantanée qui manquait le cadre de peu (31’) puis Papillon se montrait prompt à réagir quand Tessier, complètement seul, était trouvé dans le slot, l’empêchant ainsi d’obtenir un tir dangereux (31’30). Une nouvelle alerte qui, encore une fois, remettait le vice-champion de France dans le sens de la marche. Et à peine une minute plus tard, Fouquerel réalisait une parade du bout de la mitaine sur Jevpalovs (32’20) avant une action confuse où le cerbère pensait avoir gelé le palet mais un contact entre Larinmaa et Salonen touchait Fouquerel et libérait la rondelle qui finissait au fond (0-2, 32’32).
Un coup du sort qui faisait très mal aux têtes samariennes, avant un autre qui aurait pu faire bien plus de dégâts. Sur l’engagement, le palet était mis au fond et un mauvais rebond contre la bande surprenait Fouquerel qui réalisait un retour devant son but exceptionnel pour empêcher Salonen d’envoyer le palet dans le but vide (32’40). Alors que son équipe baissait quelque peu de régime, le dernier rempart picard tenait sa formation à bout de bras et se montrait à nouveau exceptionnel en stoppant Polcs de la crose (36’30). Malgré ses récents exploits, Fouquerel était impuissant sur un lancer du poignet limpide de Lemaître depuis la ligne bleue faisant sauter la gourde (0-3, 37’17). Pour tenter de recoller au score, Mario Richer décidait de changer ses lignes, lançant Raphaël Opoma et rétrogradant Janis Svanenbergs sur le dernier trio. Suffisant pour faire bouger les choses ? Presque, puisque le jeune Opoma déviait un tir de Roussel depuis la ligne bleue mais manquait le cadre de quelques centimètres (42’).
Requinqués par cette opportunité, les Gothiques ne baissaient donc pas les bras mais se faisaient punir de leur manque de réalisme car quelques instants après cette situation d’Opoma, Prissaint se retrouvait en possession du palet à la ligne bleue et copiait Lemaître en nettoyant la lucarne de Fouquerel (0-4, 42’36). Dégageant une impression de sérénité à toute épreuve, Bordeaux se dirigeait vers un nouveau succès probant, non sans se faire quelques petits frissons. Besson récupérait une mauvaise relance plein axe, prenait son temps pour ajuster Papillon qui faisait l’arrêt (47’). Le gardien bordelais était cependant pris à défaut sur une percée de Lavigne qui trouvait Tessier près du but pour redonner un semblant d’espoir (1-4, 49’01). Exhortant ses coéquipiers à regarder le chrono comme pour dire que rien n’est fini, le capitaine amiénois déchantait rapidement. Trente secondes plus tard, Mony se rendait coupable d’une charge dans le dos lors d’une bataille pour le palet. Bordeaux prenait cette supériorité numérique à bras ouvert et en profitait, Pompéi ajustant Fouquerel sur une superbe passe de Carry qui mettait à défaut toute la défense (1-5, 50’35).
Lâchant quelque peu l’affaire sur les dernières minutes, Amiens voyait Fouquerel réaliser un dernier superbe arrêt sur un “one timer” de Salonen (54’) mais rechutait surtout lourdement après des succès convaincants contre deux poids lourds du championnat. Le week-end à venir avec un déplacement à Cergy puis la réception de Nice sera donc important pour en savoir plus sur la capacité de réaction d’une équipe sacrément bougée en conférence de presse par Mario Richer. Pour Bordeaux, la belle période continue avec un troisième succès de rang, s’offrant à nouveau Amiens et une équipe du top 4 et signant par la même occasion une septième victoire sur les huit derniers matches de Ligue Magnus. Le tout, avant un week-end de haut vol à la maison contre le champion de France en titre, Rouen, puis lors du derby contre Anglet, qui s’était imposé (5-4) lors de la première confrontation entre les deux parties. De quoi voir encore plus haut ?
Élus meilleurs joueurs du match : Zachary Lavigne (Amiens) et Enzo Carry (Bordeaux)
Amiens – Bordeaux : 1-5 (0-1, 0-2, 1-2)
Mardi 29 octobre 2024 à 20h15 au Coliséum. 3200 spectateurs.
Arbitres : Alexandre Bourreau et Julien Peyre assistés de Maxime Laboulais et Thomas Caillot
Pénalités : Amiens 4′ (2′, 0’, 2′) ; Bordeaux 2′ (0′, 2’, 0′).
Tirs : Amiens 13 (5, 4, 4) ; Bordeaux 31 (10, 10, 11).
Évolution du score :
0-1 à 16’20’’ : Carry assisté de Pompéi et Salonen
0-2 à 32’32’’ : Salonen
0-3 à 37’17’’ : Lemaître assisté de Valtonen et Leborgne
0-4 à 42’36’’ : Prissaint assisté de Gegeris et Polcs
1-4 à 49’01’’ : Tessier assisté de Lavigne et Djemel
1-5 à 50’35” : Pompéi assisté de Carry et Jevpalovs (sup. num.)
Amiens
Attaquants :
Jesper Larinmaa (-2) – Julien Tessier (A, -2) – Bastien Maïa (-2)
Rudy Matima (-1) – Janis Svanenbergs – Gautier Gibert (-1)
Ilies Djemel – James Phelan (A) – Zachary Lavigne (C)
Noa Besson, Ugo Tocquin (-1)
Puis à 40’00 :
Rudy Matima (-1) – Julien Tessier (A, -2) – Bastien Maïa (-2)
Zachary Lavigne – James Phelan – Ilies Djemel
Raphaël Opoma – Jesper Larinmaa (-2) – Gautier Gibert (-1)
Noa Besson – Janis Svanenbergs – Ugo Tocquin (-1)
Défenseurs :
Kristjan Cepon (-1) – Aleksandar Magovac (2’)
Justin Bergeron (-3) – Antonin Plagnat (-3)
Mathieu Mony (+1) – Guillaume Roussel
Gardien :
Clément Fouquerel
Remplaçant : Taran Kozun (G). Absents : Jordan Lepage (blessé), Anatole De Mali (choix)
Bordeaux
Attaquants :
Samuel Salonen (+2) – Mathieu Pompei (A, +1) – Enzo Carry (+2, 2’)
Nikita Jevpalovs (+1) – Kaylian Leborgne (+2) – Julius Valtonen (+1)
Emils Gegeris – Rudolfs Polcs (+1) – Bastien Lemaître (alternance défense à partir de 30’, +2)
Tom Guidoux (-1) – Julien Guillaume (C, -1) – Aina Rambelo
Défenseurs :
Kevin Spinozzi (+2) – Justin Hamonic
Kevin Dusseau (A, +2) – Maxim Lamarche
Axel Prissaint (+1) – Bastien Lemaître (+2, à partir de 30’)
Gardien :
Quentin Papillon
Remplaçant : Victor Bodin (G). Absents : Loïk Poudrier, Baptiste Bruche, Tommy Giroux, Ulysse Tournier