Bien relancé après son revers contre Bordeaux en s’offrant le scalp de Cergy à l’Aren’Ice (4-1), une première depuis janvier 2022, Amiens semble reparti du bon pied mais doit désormais confirmer à domicile contre une équipe de Nice qui vit un début de saison terriblement compliqué.
Malgré deeux matches d’avance, les Niçois – dont l’infirmerie est pleine en ce début novembre – pointent en effet à la dixième place, affichant une attaque en presque panne et s’étant surtout inclinés lors de cinq des six dernières sorties en Ligue Magnus, ne s’imposant que face à la lanterne rouge, Briançon. Défaits par Angers, à domicile, vendredi soir (1-3), les Niçois ont-ils digéré la défaite mais surtout le long trajet pour tenter de profiter d’Amiénois dont la constance ne semble pas être la qualité première, et qui sont privés de Cepon et Phelan, tous deux suspendus après leur expulsion vendredi soir ?
Le message était rapidement clair, Amiens n’allait pas se contenter d’attendre les erreurs pour se porter à l’avant. D’entrée Garnier se mettait en évidence, stoppant un bon tir de Gibert (1’30) puis un lancer frappé de Bergeron depuis la ligne bleue (3’). En difficulté techniquement et quelque peu dépassés physiquement, les Niçois pensaient faire le coup parfait sur un contre, mais Kozun stoppait parfait Sutor, tout en sérénité. Pas de quoi faire trembler les joueurs de Mario Richer dont la supériorité s’affichait de plus en plus au fil des minutes. Matima déviait astucieusement un lancer de Magovac mais manquait le cadre de peu (8’), puis sur un bon travail de Svanenbergs le long de la bande, ce dernier mettait le palet devant le but pour Lepage qui ne parvenait pas à redresser la course de la rondelle suffisamment (9’).
Paradoxalement, au regard de la domination, c’était sur un contre que les Picards faisaient le plus mal. Maïa remontait le long de la bande, mettait dans l’axe pour Roussel qui décalait instantanément Larinmaa sur sa gauche et l’ancien Niçois ne se faisait pas prier pour faire mal à ses ex-partenaires (1-0, 12’44). Un avantage diablement mérité jusqu’alors.
En retrait, les Niçois n’abandonnaient pas. Et mettaient même le danger dans la défense samarienne. Sutor réalisait un gros travail de pressing, récupérait en zone offensive et centrait pour un Msumbu esseulé au deuxième poteau mais ce dernier manquait le palet alors que le but semblait dégagé (14’30). Malgré une dernière belle situation pour Besson, servi sur un plateau par Lavigne (19’), les Niçois ne rentraient aux vestiaires menés que d’une unité, une aubaine au regard des vingt premières minutes.
Pouvaient-ils alors en profiter pour recoller ? Il fallait alors un différent contenu pour espérer. Mais les Azuréens s’y attelaient, étant bien mieux dans l’intensité et le jeu technique. Ils se procuraient même les meilleures situations en début de tiers médian. Bien installé en zone offensive Proux voyait son tir heurter le poteau avant que la reprise de Salve, qui traînait près du but, ne s’envole dans le filet (22’).
Un signe annonciateur d’un deuxième vingt bien plus avantageux pour les Sudistes. Moins en danger et plus tranchants, ils faisaient mal à l’arrière-garde gothique. Mais quand le poteau n’était pas sur la route, ils butaient sur un Kozun auteur d’un arrêt de grande classe devant Sutor (26’). En verve, le gardien canadien pouvait à nouveau remercier son poteau droit sur un lourd lancer de Lévesque depuis la bleue, le palet touchant à nouveau ce montant (27’).
Bousculés, les joueurs de Mario Richer laissaient passer l’orage et sortaient tout doucement de leur boîte. Sur une des rares situations de contrôle en zone offensive, Maïa faisait un gros travail derrière le but, partait sur l’aile et délivrait un caviar à Svanenbergs au deuxième poteau qui n’avait plus qu’à pousser au fond (2-0, 28’14). Punis sur l’efficacité, les Niçois craquaient petit à petit. Trente secondes plus tard, Tessier trouvait une passe millimétrée sur l’autre aile vers Matima, qui remettait immédiatement dans l’axe vers Bergeron dont la reprise rapide laissait Garnier sans réponse (3-0, 28’47).
Une véritable leçon de réalisme qui s’accentuait encore un peu plus lorsque Gibert était trouvé par Mony, repiquait légèrement vers le centre et faisait sauter la gourde de Garnier (4-0, 31’14). Malgré les coups de massue, les Niçois ne s’avouaient pas encore vaincus. Ils amenaient même encore du danger sur le but picard. Kalan forçait Kozun a un très bel arrêt de près, Proux récupérait, parvenait à coucher le gardien qui réalisait une parade d’exception de la jambière (35’20).
Dans la continuité, Proux était sanctionné pour une faute sur Roussel, la mise au jeu était gagnée par les Samariens, le palet mis au but, Larinmaa travaillait, récupérait et mettait au fond pour alourdir l’écart (5-0, 35’44). Un écart bien sévère au regard d’une période globalement à l’avantage d’Aigles dont le seul défaut était un cruel manque de réalisme dans les deux zones avec un ultime exemple quand, en supériorité, Ruel était touché près du but mais perdait un nouveau duel contre Kozun (39’).
En avance de cinq buts, les Gothiques laissaient volontairement le palet aux Niçois, ne pressaient que très peu, se montraient passifs et subissaient les évènements dans leur zone. Un jeu étrange qui n’était pas du goût de Mario Richer, l’entraîneur québécois décidant d’utiliser son temps mort après six minutes de jeu dans la troisième période pour exprimer sa façon de pensée à ses troupes.
Un coup de gueule qui ne portait pas vraiment ses fruits, les Aigles se montrant même de plus en plus dangereux, et il fallait un grand Kozun pour maintenir l’avantage. Ce dernier était toutefois impuissant sur une subtile déviation de Raska – consécutive à un lancer excentré de Corvez – qui le trompait (5-1, 47’47). Un sérieux rappel à l’ordre pour des Picards qui appuyaient sur l’accélérateur dès l’engagement, parvenaient à entrer en zone de manière confuse et voyaient le capitaine Lavigne transmettre sur sa gauche à Bergeron qui s’offrait un doublé (6-1, 48’12).
Le coup fatal pour la troupe de Frantisek Stolc ? Loin s’en faut. Moins d’une minute plus tard, Karjalainen mettait Kozun à l’épreuve, ce dernier laissait un rebond non nettoyé par sa défense, Msumbu récupérait et poussait au fond (6-2, 49’03). Déchaînés, les Azuréens étouffaient leurs hôtes et il ne fallait que quelques secondes pour voir Ruel dévier un lourd lancer de Brants sur Raska, ce dernier n’ayant plus qu’à pousser dans le but vide (6-3, 49’43).
Apathiques, les Picards étaient encore sauvés par Kozun sur un nouveau pétard depuis la bleue de Brants. Et quand Besson envoyait le palet dans le public, écopant d’une pénalité, on se demandait si le match n’allait pas tourner. Fort heureusement pour eux, les Gothiques comptaient sur leur efficace infériorité numérique pour tuer les derniers espoirs niçois, s’offrant même la dernière véritable opportunité sur une percée de Plagnat, défenseur pour la soirée, qui transmettait à Larinmaa devant le but forçant Garnier à un bel arrêt (57’).
Sans être des plus transcendants, les joueurs de Mario Richer signaient un onzième succès en quinze matches, s’offrant un week-end parfait avec 6 points pris sur 6 possibles et une montée à la deuxième place du classement. Malgré tout, le dernier tiers peut laisser un goût amer tant Nice aurait pu revenir au score. Une alerte à prendre au sérieux avant de se rendre à Briançon mardi puis de recevoir Gap, vendredi.
Pour les Niçois, la pilule peut sembler difficile à avaler, tant la différence de réalisme leur a coûté cher, notamment en deuxième période où ils se procuraient les meilleures occasions. Un week-end difficile donc avec deux défaites face à deux membres du top 4 et une obligation de réaction à domicile face à Rouen, autre bête blessée de ce début de saison, pour une rencontre entre deux formations actuellement hors des playoffs, dix mois après leur affrontement en playoffs. Le tout avant un autre difficile déplacement, à Bordeaux. Un programme corsé.
Élus meilleurs joueurs du match : Taran Kozun (Amiens) et Julien Msumbu (Nice)
Amiens – Nice 6-3 (1-0, 4-0, 1-3)
Dimanche 3 novembre 2024 à 18h00 au Coliséum. 2628 spectateurs.
Arbitres : Alexandre Bourreau et Adrien Ernecq assistés de Thomas Simon et Thomas Caillot.
Pénalités : Amiens 4’ (0′, 2’, 2′) ; Nice 2′ (0′, 2’, 0′).
Tirs : Amiens 25 (9, 10, 6) ; Nice 35 (5, 13, 17).
Évolution du score :
1-0 à 12’44’’ : Larinmaa assisté de Roussel et Maïa
2-0 à 28’14’’ : Svanenbergs assisté de Maïa et Roussel
3-0 à 28’47’’ : Bergeron assisté de Matima et Tessier
4-0 à 31’14’’ : Gibert assisté de Mony et Tessier
5-0 à 35’44’’ : Larinmaa assisté de Maïa et Gibert (sup. num.)
5-1 à 47’47’’ : Raska assisté de Corvez et Ruel
6-1 à 48’12’’ : Bergeron assisté de Lavigne et Djemel
6-2 à 49’03’’ : Msumbu assisté de Karjalainen et Salve
6-3 à 49’43’’ : Raska assisté de Ruel et Brants
Amiens
Attaquants :
Zachary Lavigne (C, +1) – Janis Svanenbergs (+2) – Ilies Djemel (+1)
Rudy Matima (+1, 2’) – Julien Tessier (A) – Gauthier Gibert (+1)
Noa Besson (2’) – Jesper Larinmaa – Bastien Maïa (A, +1)
Raphaël Opoma (-1) – Rafaël Duvallon – Ugo Tocquin
Défenseurs :
Aleksandar Magovac (-1) – Antonin Plagnat (-1)
Justin Bergeron (+2) – Jordan Lepage (+2)
Mathieu Mony (+1) – Guillaume Roussel (+1)
Gardien :
Taran Kozun
Remplaçant : Clément Fouquerel (G). Absents : Anatole De Mali (choix), Kristjan Cepon, James Phelan (suspendus)
Nice
Attaquants :
Alexis Sutor (A, -1) – Hugo Proux (-4, 2’) – Marek Sloboda (-2)
Taavi Tiala (A, +1) – Adam Raska – Nicolas Ruel (+1)
Michal Kvasnica (-1) – Luka Kalan (+1) – Julien Msumbu
Joseph Broutin (-2)
Défenseurs :
Harijs Brants (+1) – Marc-André Lévesque (C, +1)
Yoan Salve (-1) – Leevi Karjalainen
Jules Lefebvre (-2) – Maxime Corvez (-2)
Gardien :
Raphaël Garnier
Remplaçant : Lou Slighini (G). Absents : Teemu Loizeau, Filip Dvorak, Daniels Berzins, Louis Cirgues, Conrad Mölder.