Dans la petite famille du hockey sur glace français, voici l’un des derniers-nés : le Beauvais Hockey Club. Au sud de la Picardie, à 55 minutes de route d’Amiens, Compiègne et Cergy-Pontoise, les Bellovaques (du nom du peuple gaulois qui a donné son nom à la préfecture de l’Oise) ont sorti les crosses en 2020, et sont affiliés à la FFHG depuis 2022. Ils font cette saison leurs débuts en Trophée Fédéral. On en parle avec Alexandre Beauvisage, joueur sur la glace et trésorier au sein du bureau.
Comment a été créé le BHC ?
« Il est né avec la construction de la patinoire en 2019 (il n’existait auparavant à Beauvais qu’une patinoire ouverte uniquement l’hiver, au parc Marcel-Dassault, N.D.L.R.). Dès l’ouverture, la direction de la structure a créé deux associations sportives, le Skating Club et le Beauvais Hockey Club. Elle a voulu ensuite que les clubs prennent leur autonomie. On a pris notre indépendance avec l’élection d’un nouveau bureau en juin 2024. »
« La patinoire est fonctionnelle et adaptée à nos besoins »
À quoi ressemble la patinoire ?
« C’est un bel outil. On peut accueillir des spectateurs dans un gradin sur l’un des côtés. On avait même 96 personnes lors de notre dernier match. On dispose de trois vestiaires, dont un pour les arbitres. Il y a une mezzanine avec un bar-restaurant. Elle est fonctionnelle, et elle est bien adaptée à nos besoins. En juin dernier, on a organisé un tournoi. Huit équipes étaient présentes, et on avait assez de place pour tout le monde ! »
Vous faites cette saison vos débuts en Trophée Fédéral…
« On joue dans la Conférence Nord-Ouest, en L3. On démarre doucement, tout en bas de l’échelle. On s’était renseigné sur le niveau avant de se lancer, on avait joué contre des équipes de Compiègne, Amiens, Rouen… On a gagné notre premier match de championnat (13-3 contre Cléon 3, N.D.L.R.). On verra ce que donne la suite. Déjà dès le samedi 17 novembre, contre Caen 3. »
Dans une ville qui n’avait jusqu’ici jamais eu de club de hockey sur glace, comment faites-vous pour trouver des joueurs ?
« On profite de la proximité d’Amiens et Compiègne, et on arrive à attirer quelques joueurs de bon niveau. À commencer par notre entraîneur, Rémy Feuillet. On compte 79 licenciés. Certains n’avaient jamais mis un patin sur la glace avant de nous rejoindre, d’autres ont évolué ailleurs dans les catégories de jeunes et viennent reprendre le hockey doucement. On a deux équipes, celle qui joue en Trophée Fédéral et une seconde composée de débutants. Mais on s’entraîne tous ensemble. L’idée, c’est que les meilleurs tirent le reste du groupe vers le haut. Qu’il y ait de l’émulation. »
« La feuille de route, c’est déjà d’inscrire le club dans le temps »
Quels sont vos objectifs sportifs ?
« On espère monter et aller chercher un jour la D3. Plus haut, ce sera compliqué. Déjà, avancer en Trophée Fédéral et atteindre la L1, ce sera un bel accomplissement. On espère réussir en 2026. On avance petit à petit, on a accueilli des joueurs qui ont comblé nos lacunes défensives. On est très très loin de la D3, mais pourquoi pas, un jour, y monter ? La feuille de route, c’est déjà d’inscrire le club dans le temps. Qu’il continue un jour où le bureau actuel (présidé par Franck Chollet, avec Fernandez Rayar comme secrétaire, N.D.L.R.) décidera de passer la main. On a une belle histoire à inscrire dans le tissu local. »
Justement, sur quoi misez-vous pour rendre le club pérenne ?
« Ce club, c’est une famille. On est soudés. On mange ensemble, on échange, peu importe le niveau. On est une jeune association, on ne connaît pas la routine. C’est une toute nouvelle aventure qui démarre ! Et on emmène tout le monde avec nous. Pour nous, membres du bureau, la porte est toujours ouverte et on écoute tout le monde. Tous les joueurs adhèrent à cet esprit. »
Comment faites-vous pour vous développer ?
« C’est surtout grâce au bouche-à-oreille. On distribue des bons d’essai dans les cours de récré ! On essaye de communiquer sur les réseaux sociaux. Ça marche pas mal : on est à +70% en nombre de licenciés, et on a de plus en plus de spectateurs. Et ce n’est pas que la famille des joueurs. Il y a aussi des personnes qui viennent par curiosité. Et les retours sont bons. Beauvais n’est pas encore une ville de hockey, mais ça vient petit à petit ! »
« On a 37 licenciés mineurs, et notre plus jeune joueur à 5 ans »
Comment avez-vous été accueillis par les clubs voisins ?
« On a de très bonnes relations avec Amiens et Compiègne, les deux autres clubs picards. Tout cela se passe en bonne intelligence. Si on repère des bons jeunes chez nous, on les envoie à Amiens ou Compiègne où ils pourront mieux progresser. On a eu le cas récemment avec deux enfants et une féminine. Tout le monde trouve sa place. »
Vous avez donc aussi des sections jeunes…
« Oui. Et on les soigne, parce que c’est eux qui vont faire le club. Nous n’avons pas une grosse trésorerie, mais on investit peu à peu pour eux. On a formé avec la FFHG trois personnes pour les encadrer, avec Rémy Feuillet. Actuellement, on a 37 licenciés mineurs, et notre plus jeune joueur à 5 ans. On accepte les enfants justement à partir de cet âge-là. »
Justement, côté trésorerie, comment va le Beauvais Hockey Club ?
« On a besoin et on recherche des sponsors. La Ville subventionne nos heures de glace. Si des entreprises locales veulent nous rejoindre, nous les accueillons avec plaisir ! »
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Source : Fédération française de hockey sur glace |