En légère délicatesse dans le jeu ces derniers jours, les Gothiques peuvent s’en remettre à des résultats positifs avec notamment un succès à Chamonix dans la difficulté qui permet de rester dans une saison plus que positive avec une place dans le top 4 alors que la mi-saison approche. Pour autant, c’est une semaine importante qui s’annonce avec des affrontements contre trois membres du top 5, à commencer par Grenoble, ce mardi, puis un huitième de finale de coupe de France, à Strasbourg. Le leader, quant à lui, pourrait se sentir émoussé après un long week-end au Danemark qui a vu les Isérois se qualifier pour la finale de la Coupe Continentale avant de rentrer dans l’hexagone pour repartir immédiatement avec un long trajet jusqu’à Amiens. Fatigués ou transcendés, les Brûleurs de Loups ? Cette dix-neuvième journée au Coliseum donnera des premières réponses.
Bien décidé à ne pas se laisser impressionner, Amiens décidait d’attaquer pied au plancher. Entre charges parfois à la limite et intensité dans le jeu, les Gothiques prenaient le match par le bon bout. Et lorsque Tessier trouvait Lavigne dans le slot, on pensait à une ouverture du score rapide mais c’était sans compter sur un très bon Stepanek (0’30). Présent donc une première fois face au capitaine samarien, le gardien tchèque récidivait quelques minutes plus tard – d’un magnifique plongeon – sur un contre après une perte de palet à la bleue de Binner (6’).
Un électrochoc pour des Brûleurs de Loups qui se remettaient rapidement la tête à l’endroit, d’abord sur une reprise de Dair juste à côté (7’), puis sur une longue phase de possession en zone offensive qui laissait croire à une supériorité numérique. À la conclusion de ces presque trois minutes d’attaque, Binner, à la bleue, trouvait sur la droite Hardy, dont le missile laissait Kozun impuissant (0-1, 09’36).
De quoi lancer la soirée des Grenoblois qui étouffaient de plus en plus des Picards vaillants dans le combat mais rendant légèrement les armes techniquement. Sur une nouvelle phase de possession offensive, Grenoble mettait à mal la défense locale. Deschamps voyait une reprise instantanée passer à côté, Hilderman butait deux fois sur Kozun mais le palet finissait par revenir sur Deschamps qui ne manquait pas la cible une deuxième fois (0-2, 12’54).
Dépassés, les Amiénois tentaient de profiter d’une supériorité pour se mettre dans le sens de la marche et, sur un service de Tessier, Lavigne était proche d’une déviation victorieuse mais Stepanek s’imposait en deux temps (16’), avant de voir un tir de Djemel en angle fermé passer à côté (17’). Un léger temps fort avant une ultime frayeur quand Beauchemin réalisait un superbe numéro, trouvait Southorn complètement seul, ce dernier prenait son temps pour ajuster mais manquait le cadre (18’).
En supériorité numérique pour lancer la période suivante, Grenoble tentait d’enfoncer le clou. À la conclusion d’un mouvement rapide parfaitement exécuté, Southorn s’essayait à un malin tir du poignet que Kozun stoppait (20’30). De nouveau titulaire en l’absence de Fouquerel, le gardien canadien maintenait l’écart sur un solide arrêt face à Beauchemin qui s’était faufilé magistralement dans l’arrière-garde picarde (24’).
Capable d’apporter le danger principalement par Lavigne, Amiens voyait Stepanek stopper une nouvelle fois son capitaine de près (28’) et ne semblait pas en mesure de répondre collectivement. Au-dessus dans pratiquement tous les compartiments, les Isérois pouvaient aussi compter sur du génie individuel pour creuser l’écart lorsque Farnier armait un tir entre les jambes et nettoyait la lucarne de Kozun (0-3, 29’22). Battu pour la troisième reprise à la mi-match, le cerbère était pourtant un rempart de haut niveau en cette soirée et le montrer encore devant Koudri quand il réalisait une extension de grande classe face à l’international français (33’).
Kozun ne pouvait cependant rien quand Beauchemin, idéalement trouvé par Binner en powerplay, prenait un malin lancer au ras de la glace dévié par Mallet au fond des filets (0-4, 37’34). Frustrés, les Picards tentaient de remuer les choses physiquement, amenant à deux bagarres entre Lepage et Leclerc d’un côté puis Bergeron et Southorn de l’autre – ce dernier en profitant pour chambrer le public (38’10). En infériorité, ils se payaient tout de même le luxe d’avoir la dernière situation de la période, à nouveau par l’intermédiaire de l’intenable Lavigne qui se déjouait de Binner, tentait une feinte mais était repris de justesse par son vis-à-vis et perdait son duel face à Stepanek (39’).
Logiquement en retard au score, les joueurs de Mario Richer essayaient bien de remuer les choses mais Stepanek s’interposait devant Phelan (40’30). Il fallait attendre un joli mouvement de l’ancien grenoblois Magovac, qui effaçait Dair avant de loger le palet dans la lucarne, pour relancer quelque peu le suspense (1-4, 45’52).
Suffisant pour relancer le suspense ? Presque, puisqu’il fallait un nouvel arrêt de grande qualité de Stepanek devant Lavigne pour empêcher une nouvelle réduction d’écart (47’). Moins intense dans le jeu mais paradoxalement plus physique dans des charges encore à la limite, le troisième tiers n’était pas pour rester dans les mémoires. Malgré tout, les Grenoblois ne se relâchaient pas même s’ils contrôlaient assez logiquement les débats et poussaient Kozun à un nouvel arrêt, cette fois face à Bachelet, en supériorité (49’).
Lâchant petit à petit, Amiens s’exposait à l’excellent patinage isérois et le payait quand Boivin déposait Roussel et réalisait un centre parfait pour Mallet qui redressait la course du palet (1-5, 53’20). À peine le temps de respirer que Phelan allait en prison et, cinq secondes plus tard, Bachelet nettoyait la lucarne de Kozun (1-6, 54’06).
Tranquillement en gestion sur les dernières minutes, Grenoble s’offrait un nouveau succès avec la manière et surfait sur la très bonne vague de la qualification pour la finale de la Coupe Continentale. Impressionnant dans le jeu et la vitesse de patinage, les joueurs de Per Hanberg ne ralentissent donc pas malgré l’enchaînement des matches et les absences, et il leur faudra fournir des efforts supplémentaires avec au programme du week-end Bordeaux et Rouen.
Côté amiénois, malgré la vaillance et le bon début de match, l’adversaire était tout simplement trop fort, encore plus avec deux joueurs majeurs absents. Il faudra retrouver des ressources avec un long moment sur la route entre Marseille vendredi soir, Angers dimanche après-midi puis Strasbourg, mardi, en coupe de France. Avec, peut-être, le retour de Cepon et la qualification de Brittain pour ce “road trip”.
Elus meilleurs joueurs du match : Aleksandar Magovac (Amiens) et Alexandre Mallet (Grenoble)
Amiens – Grenoble 1-6 (0-2, 0-2, 1-2)
Mardi 19 novembre 2024 à 20h15 au Coliséum. 3240 spectateurs.
Arbitres : Alexandre Bourreau et Julien Peyre assistés de Thomas Simon et Quentin Cady
Pénalités : Amiens 22’ (2’, 14’, 6’) ; Grenoble 14’ (2’, 12’, 0’).
Tirs : Amiens 19 (5, 9, 5) ; Grenoble 33 (12, 15, 6).
Évolution du score :
0-1 à 09’36’’ : Hardy assisté de Binner et Leclerc
0-2 à 12’54’’ : Deschamps assisté de Hilderman et Leclerc
0-3 à 29’22’’ : Farnier assisté de Andersson et Dair
0-4 à 37’34’’ : Mallet assisté de Beauchemin et Binner (sup. num.)
1-4 à 45’52’’ : Magovac assisté de Maïa et Mony
1-5 à 53’20’’ : Mallet assisté de Boivin et Hardy
1-6 à 54’06’’ : Bachelet assisté de Koudri et Deschamps (sup. num.)
Amiens
Attaquants :
Jesper Larinmaa (2’) – Julien Tessier (A, -3) – Bastien Maïa (A, -1)
Zachary Lavigne (C, -1) – James Phelan (4’) – Gauthier Gibert (-1)
Ilies Djemel (-1) – Antonin Plagnat (-1) – Rudy Matima (-1)
Rafael Duvallon – Noa Besson (-1) – Ugo Tocquin
Défenseurs :
Mathieu Mony (+1) – Aleksandar Magovac
Justin Bergeron (-3, 5’) – Jordan Lepage (-2, 11’)
Guillaume Roussel (-1)
Gardien :
Taran Kozun
Remplaçant : Raphaël Châteauvieux. Absents : Clément Fouquerel, Kristjan Cepon (blessés), Janis Svanenbergs (main), Josh Brittain (non qualifié)
Grenoble
Attaquants :
Christophe Boivin (+1) – François Beauchemin (+1) – Alexandre Mallet (+1)
Matthias Bachelet (+2) – Nicolas Deschamps (+2) – Guillaume Leclerc (+2, 5’)
Loïc Farnier – Adel Koudri – Aurélien Dair
Hugo Nogaretto – Théo Gueurif – Sacha De Smitt
Défenseurs :
Kyle Hardy (+2, 2’) – Alexis Binner (+1, 2’)
Jordon Southorn (5’) – Jarod Hilderman (+1)
Jacob Andersson (+1) – Charles Schmitt (+1)
Antoine Fertin
Gardien :
Jakub Stepanek
Remplaçant : Kiril Dorofeev. Absents : Pierre Crinon, Sacha Treille, Damien Fleury, Samuel Régis (blessés), Valentin Grossetete, Matija Pintaric (choix)