Les deux voisins rivaux se retrouvent pour la revanche du derby haut-rhinois, là où, trois semaines auparavant, les Scorpions mulhousiens avaient emporté haut la main la partie devant les Titans colmariens et une belle affluence locale. La patinoire de l’Illberg n’est d’ailleurs pas en reste puisque 1402 entrées sont finalement comptabilisées et annoncées.
Depuis ce premier duel haut-rhinois, Colmar a pi disposer à domicile des Aigles bisontins, avant de s’incliner d’une courte tête à Lafayette. Mulhouse, de son côté, piaffait de retrouver la glace après trois semaines de diète. Pas facile dans ces conditions de rester concentré sur son podium et ses schémas tactiques.
C’est donc une troupe mulhousienne au complet, et déterminée, qui rentrait sur glace quand celle colmarienne devait jouer sans Antoine Dauthier, ainsi que son collègue Jonathan Boehrer, retenu pour raisons professionnelles. Partant de ce constat sportif, on se doutait que l’issue du match ne serait guère favorable aux visiteurs, et elle le fut.
Non pas que la partie fût jouée à sens unique. Les deux adversaires se sont en effet craints et observés durant une bonne dizaine de minutes, avant d’ouvrir le bal des scores. Le match est alors enjoué, tout en mouvements, et ce même si Colmar préfère miser sur un peu plus de prudence avant de se projeter vers l’avant.
La première pénalité colmarienne aura permis de débloquer le tableau de marque au cours d’une remontée de Joachim Sonnet, exploitée ensuite par Noah Oswald en embuscade (1-0 à 10’11’’). Mais dès l’engagement, les Studer profitent du manque d’attention adverse pour revenir au score (1-1 à 10’17’’). Tout sera alors à refaire, pas bien longtemps d’ailleurs avant que Sonnet envoie à mi-distance vers la cage d’Anatoli Sizov, passablement masqué pour le coup (2-1 à 11’35’’).
La partie est définitivement lancée et Mulhouse va prendre progressivement le large, malgré quelques trop rares breaks colmariens, comme les deux consécutifs menés par le TGV Rayen Strayer en début de match (4’00’’ et 4’23’’). Les Titans, quoique toujours vaillants, peinent à contenir les projections en avant des locaux, sont fréquemment en retard sur les actions, et doivent pallier ces manques de façon illicite, comme sur ce cinglage d’Ilian Eigelthinger sur Oswald, bien en verve techniquement comme physiquement hier soir.
Ajoutons à ceci le fait qu’à ce moment du match, Sizov paraît moins flamboyant dans ses interventions. Tout ceci explique que les nouvelles réalisations de Mathieu Leblond à mi-distance (3-1 à 15’59’’) puis d’Oswald (16’16’’) n’ont rien d’immérité. La défense colmarienne est tout simplement en train de lâcher prise.
Et ça ne va pas s’arranger pour les troupes de Genya Kouznetsov au sortir des vestiaires, puisque Renaud Studer, probablement touché, ne remontera pas sur la glace, diminuant ainsi par son absence le potentiel offensif de son équipe.
Pourtant, les Titans reviennent au score quand Ryan Lamotte s’y reprend par deux fois pour tromper Nicolas Jona (4-2 à 22’06’’). Mais ce sera le seul vrai éclat de leur tiers, avec un nouveau tir de l’ancien junior angevin en fin de période. Durant tout le reste de cette période, c’est bien Mulhouse qui fait le jeu, et prend le large sur un rebond de Quentin Chauvel (5-2 à 24’00’’), puis une déviation de près d’Arnaud Fuss (6-2 à 29’31’’) et enfin un essai de près de Vincent Da Silva (7-2 à 37’18’’).
Sans compter une mêlée en fusion devant Sizov (32’59’’), une nouvelle percée d’Oswald (35’09’’), ou même un nouveau but refusé, le palet étant finalement bien passé sous Sizov, et non bloqué par le portier estonien (35’52’’).
Il ne reste que peu d’enjeu pour le dernier vingt, qui plus est quand Thomas Ackermann conclut rapidement un joli centre de son collègue Quentin Mathez posté derrière la cage colmarienne (8-2 à 42’52’’). Pourtant, les locaux vont ensuite desserrer leur attention, que ce soit pour défendre leur zone de défense, ou même leurs passes.
Les Colmariens n’auront pas baissé les bras et se seront alors permis, pour la première fois, de prendre le match en mains, même si de façon pas forcément percutante, nous sommes alors vers la 48e minute. Kouznetsov change son gardien, Sizov quittant cette partie éprouvante pour la laisser à son jeune acolyte Quentin Hartmann (48’23’’).
Celui-ci s’illustre sur quelques bons arrêts, comme sur ce tir d’Ackermann repoussé par la plaque du Colmarien (52’15’’). Il devra toutefois s’incliner sur cette avancée sur sa droite de Téo Haffner, lequel le fixe avant d’envoyer victorieusement vers le coin gauche du portier (9-2 à 55’39’’, photo ci-dessus). Dans la foulée, Jérémy Miclo exploite une nouvelle déconcentration locale au moment de l’engagement (9-3 à 55’49’’).
L’intérêt final de la partie sera de savoir si les Mulhousiens atteindront la dizaine. Il n’en sera rien, malgré d’ultimes essais locaux, notamment d’Oswald, encore ! Lequel terminera d’ailleurs sa partie sur le banc des infamies après un bref mais concluant pugilat face à Eigelthinger, le temps d’évacuer toutes les charges et gestes illicites que le petit stratège mulhousien aura subi tout le long de la partie (photo ci-dessous).
Au final, Mulhouse préserve son invincibilité depuis le début de la saison. Le point fort des Mulhousiens est bien le fait de pouvoir disposer que 4 lignes complètes et homogènes, remuantes et rapides, notamment pour se projeter vers la zone adverse. On notera cependant que cette revanche n’aura pas été jouée avec la même intensité, ni la même concentration durant tout le match, que lors de la rencontre aller à Colmar. Les deux réalisations colmariennes, suite à deux remises en jeu de buts, ne sont pas anodines à ce sujet. Face à plus percutant et déterminé, il faudra impérativement rester concentré et fermer la porte en toutes circonstances.
Suite au duel joué à l’aller, et privés de leur pointeur-stratège Jonathan Boehrer, les Titans ne s’attendaient probablement pas à revenir de l’Illberg avec un gain intégral de points. La partie fut longue pour eux, et quand bien même les N’Guiamba, Fuchs, Patois ou Studer ont tenté eux aussi leur chance, la troupe a bien souvent subi la force de percussion mulhousienne, sans toutefois baisser les bras, ce qui donne une note positive à leur prestation. L’arrivée de Lamotte et le retour de Quentin Zimmermann ont apporté un peu de précision et de détermination, ce qui est un autre point positif.
D’un côté comme de l’autre, la trêve des confiseurs va permettre aux organismes de se retaper. On pourra alors souhaiter que les Titans comme les Scorpions redémarrent au complet, et gonflés à bloc, leur dernière ligne droite de championnat en janvier prochain. Si Mulhouse est déjà assuré de disputer les play-offs, Colmar est encore en ligne pour y prétendre. Il faudra ne lâcher aucun match, ce qui est à leur portée, au vu de leur hockey volontaire.
À commencer par celui contre la réserve strasbourgeoise, elle même à la recherche d’une qualification, et qui sera, pour les deux clubs haut-rhinois, leur premier adversaire de l’année 2025 !
Mulhouse – Colmar 9-3 (4-1, 3-1, 2-1)
Samedi 21 décembre 2024 à 18h15 à la patinoire de l’Illberg. 1402 spectateurs
Arbitres : MM. Justin Chouleur et Christophe Moncozet.
Pénalités : Mulhouse 15’ (2’, 6’, 2’+5’) ; Colmar 11’ (2’, 4’, 5’).
Tirs : Mulhouse 35 (11, 14, 10) ; Colmar 17 (6, 6, 5).
Évolution du score :
1-0 à 10’11’’ : Oswald assisté de Haffner (sup. num.)
1-1 à 10’17’’ : L. Studer assisté de R. Studer
2-1 à 11’35’’ : Sonnet assisté de Deslauriers et Oswald
3-1 à 15’39’’ : Le Blond
4-1 à 16’16’’ : Oswald assisté de Marchand et Kaistila
4-2 à 22’06’’ : Lamotte assisté de Miclo
5-2 à 24’00’’ : Chauvel assisté de Kaistila et Oswald
6-2 à 29’31’’ : Fuss assisté de Zorita et Marchand (inf. num.)
7-2 à 37’18’’ : Da Silva assisté de Deslauriers
8-2 à 42’52’’ : Ackermann assisté de Mathez
9-3 à 55’39’’ : Haffner
9-4 à 55’49’’ : Miclo assisté de Lamotte et Karcher
Mulhouse
Attaquants :
Michael Marchand (C) – Noah Oswald (2’+5’) – Teo Haffner
Julien Burgert – Quentin Mathez – Thomas Ackermann (2’)
Kylian Dufour (2’) – Vincent Da Silva (A) – Tom Muller
Arnaud Fuss (2’) – Mathieu Le Blond – Quentin Chauvel
Défenseurs :
Vincent Deslauriers – Joachim Sonnet (A)
Linus Kaistila – Aurélien Klesmann
Mathis Guth – Diego Zorita (2’)
puis Corentin Huck – Valentin Poulain (en fin de 3e période)
Gardien :
Nicolas Jona puis Lukas Paicheler à 52’15’’
Colmar
Attaquants :
Leo Studer – Bastien N’Guiamba – Renaud Studer (A) puis Paul Fuchs à 20’
Joan Koenig (A) – Victor Patois – Rayen Strayer
Alexandre Karcher – Jeremy Miclo – Ryan Lamotte
Défenseurs :
Quentin Zimmermann – Eloi Lenner (2’)
Lucas Maurer (C, 2’) – Edouard Alves
Noah Bean – Ilian Eigelthinger (2’+5’)
Paul Fuchs [jusqu’à 20’]
Gardien :
Anatoli Sizov puis Quentin Hartmann à 48’23’’
Absents : Jonathan Boehrer (raisons professionnelles), Romain Piazzon (fracture du péroné), Antoine Dauthier