On arrive désormais dans la dernière ligne droite avant de disputer, éventuellement, les play-offs. Les deux équipes ont connu depuis le début de la compétition quelques déboires, elles ont donc besoin de points pour rester dans la course à la qualification. Si la réserve strasbourgeoise connaît actuellement un net mieux, comme en a témoigné sa récente victoire de prestige contre le rival et leader mulhousien, les Titans colmariens sont nettement plus dans le mou et ont enchaîné peu de rencontres et pas mal de défaites depuis mi-novembre, dont le dernier et cuisant 9-3 à l’Illberg devant 1400 Mulhousiens. La question principale était donc de savoir si les Haut-Rhinois allaient retrouver du rythme et se retaper le moral en rééditant la première manche, qu’ils avaient remportée de façon très réaliste ici, à Colmar, face aux Strasbourgeois.
Les deux équipes alignaient presque complet, si ce n’est l’absence définitive dans les cages locales d’Anatoli Sizov, retourné au pays. Absence préjudiciable il est vrai, mais certains vous répondront que la meilleure défense, c’est l’attaque. Le retour de Jonathan Boehrer dans les rangs des Titans devait légitimement apporter un coup de fouet et compenser en partie cette perte.
Si le début fut équilibré, rapide et avec très peu d’arrêts de jeu, très rapidement la physionomie de la partie s’est dessinée. Strasbourg presse haut, harcèle le possesseur de palet adverse, coupe toute ses passes transversales, se projette vite haut et lance systématiquement sur Quentin Hartmann. La rapide ouverture du score de Yael Labrunie sur une lumineuse pichenette de Loé Turlure (0-1 à 1’16’’) a rapidement permis aux Bas-Rhinois de prendre en main la partie, lesquels ont ensuite déroulé leur schéma déjà utilisé lors de la première manche, en y ajoutant cette fois-ci plus de réalisme. Leur seconde réalisation, un rebond à bout portant de Nathan Goncalvès, en atteste (0-2 à 15’06’’), il ne faut pas se poser des questions et lancer. En parallèle, le réalisme a semblé fuir les Titans durant toute cette période, sinon la rencontre, comme sur ce bout portant de Boehrer (6’28’’), cette déviation de Joan Koenig (10’28’’) ou cette fenêtre grande ouverte où Renaud Studer lance au-dessus (17’02’’).
La question était alors de savoir si Strasbourg allait tenir son rythme infernal durant tout le match, à commencer par le tiers médian, lequel, haché par les pénalités, dura presque 45 minutes. Le rythme s’en trouva ralenti, même si la tendance en faveur de Strasbourg resta marquée. Mathéo Demarcy, décalé sur la gauche du portier local, triplait le score dans une ambiance confuse, sa réalisation n’étant accordée qu’en deux temps par le duo arbitral (0-3 à 24’41’’). Les Haut-Rhinois, fréquemment privés de passes par l’épaisse toile d’araignée strasbourgeoise, étaient fréquemment en retard sur les actions et ne pouvaient qu’enfreindre les règles de jeu pour contrer leurs hôtes. Labrunie enfonçait donc le clou en double supériorité (0-4 à 27’41’’), avant qu’Edouard Alves ne donne un peu d’air aux siens lors d’une longue pénalité strasbourgeoise sanctionnant une charge appuyée de Mathieu Lambert-Jams sur Bastien N’Guiamba (1-4 à 30’52’’). Embellie de courte durée puisque les locaux restaient acculés dans leur camp, sous les coups de boutoir bas-rhinois. Lors d’une nouvelle infériorité, Paul Fuchs commettait une « bonne » faute en annihilant in extremis un lancer turbo de Goncalvès. Le double avantage fut rapidement concrétisé par Turlure (1-5 à 36’44’’). Il restait alors encore vingt minutes à jouer et on voyait mal comment Colmar allait inverser le sens du match.
Surtout quand, au retour des vestiaires, Gabriel Boulleray exploite le rebond d’un premier lancer repoussé par Enak Sturm, lequel, décalé, n’a pas eu le temps de revenir devant sa cage (1-6 à 41’53’’). Alves a beau y aller de son doublé (2-6 à 44’32’’) lors d’une bonne phase colmarienne, c’est bien l’Étoile Noire qui contrôle le match et enfonce un septième clou par Guillaume Hugele (2-7 à 47’59’’), avant que Demarcy, encore lui, ne bute sur Sturm (49’07’’). Renaud Studer aura eu beau tenter quelques rares essais (44’00’’ puis 57’51’’), le poteau de Siegel aura eu beau résonner sur un contre turbo du duo Antoine Dauthier – Léo Studer (50’21’’), Lucas Maurer aura eu beau pester contre sa dernière remontée demeurée stérile (59’50’’), le réalisme était bien strasbourgeois ce soir.
Au final, Strasbourg grappille encore quelques points précieux pour rester dans la course qualificative. Constituée presque exclusivement de joueurs de l’équipe U20 élite complétée par quelques espoirs U18 (Turlure, Rousselin, Boulleray, Dreger, Hugele), la troupe bas-rhinoise a offert le même type de prestation que celle du 2 novembre dernier, ici même, à savoir un hockey alerte, collectif, culotté et surtout agréable à voir. Elle y a ajouté un ingrédient important : le réalisme. Reste maintenant à tenir le cap pour les matches restants.
Inutile d’y aller par quatre chemins : l’enthousiasme de l’excellent début de saison a quitté le vestiaire colmarien. Depuis fin novembre, les Titans sont dans le dur et subissent les parties face à des adversaires plus rapides et plus constants dans l’effort. Plus remarquable et remarquée, l’apathie actuelle des leaders (Boehrer, Studer ou N’Guiamba par exemple), bien muselés hier soir, impacte dès lors le reste de l’équipe, malgré les bouillonnants Patois, Alves ou Lamotte. Le départ de Sizov est probablement la goutte de trop mais ne saurait tout résumer, ses remplaçants Hartmann et Sturm ayant, hier soir, bien assumé leur rôle, et laissé autant de rebonds que leur homologue Siegel. Il est donc important pour l’effectif de reprendre rapidement son rythme et ses automatismes, Genya Kouznetsov ayant constamment changé la composition de ses lignes offensives ce soir. Le plus important sera de reprendre rapidement confiance. Colmar compte, en effet, parmi les clubs qui ont déjà le plus joué de parties depuis le début de saison. Toujours mathématiquement qualifiés, il leur reste cinq matches pour prendre un maximum de points, notamment face à un futur concurrent direct, les Graoullys messins, qu’ils rencontreront trois fois. En attendant, il leur faut se regonfler et battre impérativement samedi prochain la réserve dijonnaise.
Colmar – Strasbourg II 2-7 (0-2, 1-3, 1-2)
Samedi 11 janvier 2025 à 20h à la patinoire de Colmar. 415 spectateurs
Arbitres : MM. Laurent Rouèche et Nicolas Bergeron
Pénalités : Colmar 10’ (0’, 10’, 0’) ; Strasbourg II 9’ (2’, 2’+5’, 0’).
Tirs : Colmar 25 (9, 6, 10) ; Strasbourg II 32 (11, 13, 8).
Évolution du score :
0-1 à 01’16’’ : Labrunie assisté de Turlure
0-2 à 15’06’’ : Goncalvès assisté de Lestrade
0-3 à 24’41’’ : Demarcy assisté de Ruch
0-4 à 27’41’’ : Labrunie assisté de Schmitt et Ricou (double sup. num.)
1-4 à 30’52’’ : Alves assisté de N’Guiamba (sup. num.)
1-5 à 36’44’’ : Turlure assisté de Labrunie (double sup. num.)
1-6 à 41’53’’ : Boulleray assisté de Rousselin
2-6 à 44’32’’ : Alves assisté de R. Studer
2-7 à 47’59’’ : Hugele assisté de Lambert-Jams et Tognan
Colmar
Rotations entre les ailiers Jonathan Boehrer – Renaud Studer (A), Joan Koenig (A) – Ryan Strayer, Alexandre Karcher – Ryan Lamotte (2’), renforcés de Léo Studer et Antoine Dauthier, avec les centres Bastien N’Guiamba (2’), Jérémy Miclo et Victor Patois
Défenseurs :
Lucas Maurer (C – 4’) – Edouard Alves
Eloi Lenner – Paul Fuchs (2’)
Iliann Eigelthinger – Benjamin Bauer
Gardien :
Quentin Hartmann puis Enak Sturm à 30’52’’
Absent : Romain Piazzon (fracture du péroné)
Strasbourg II
Attaquants :
Mathéo Demarcy – Thomas Lestrade – Nathan Goncalvès (2’)
Loé Turlure – Yael Labrunie – Romain Schmitt
Mathis Joly – Clément Tognan – Guillaume Hugele
Pamphile Beau – Florian Rousselin – Gabriel Boulleray
Défenseurs :
Rémy Olivier – Yann Quiniou (C)
Théophile Ruch – Matteo Ricou
Erwan Dreger (2’) – Mathieu Lambert Jams (5’)
Gardien :
Gauthier Siegel
Remplaçant : Léo Joguet (G)