La saison régulière 2024/25 de Ligue Magnus vit son dernier relais. Ce vendredi soir, les Spartiates de Marseille, qui restent sur 2 défaites de rang (face à Anglet et Chamonix) reçoivent les Ducs d’Angers, battus en prolongation par Grenoble plus tôt dans la semaine. Cette affiche, qui a réservé aux suiveurs de la Ligue Magnus son lot de surprises cette saison, pourrait bien être annonciatrice d’une joute printanière toute aussi disputée. Deux équipes diminuées, deux équipes qui semblent ne pas se porter en affection, le tout dans un Palais Omnisports Marseille Grand Est (POMGE) des grands soirs, voilà de quoi lancer une soirée haute en couleurs :
Bis repetita
Dans le quartier de la Capelette, les Marseille-Angers se ressemblent cette saison. À l’instar de l’opposition précédente, les hommes de Luc Tardif (fils) sont les premiers à frapper. Mieux dans leurs patins, mieux entrés dans leur partie et poussés par le public marseillais, ils allument la mèche. Sur une attaque rapide, Matt Salhany et Cédric Desruisseaux profitent d’une défense complètement prise au dépourvu pour servir sur un plateau Alexandre Boivin qui, absolument seul au second poteau, ne laisse aucune chance à Matthew O’Connor pour ouvrir la marque, 72 secondes seulement après la mise en jeu inaugurale (1-0 à 01’12). Les Spartiates, meilleurs dans tous les domaines en ce début de partie, voient logiquement le jeu virer à leur avantage. À la recherche de signaux positifs, les Ducs voient Sami Tavernier être chassé pour un retenir sur Yohan Coulaud, qui semble avoir été touché au visage (04’12). L’unité surnuméraire marseillaise met la pression sur le montant rouge angevin mais petit à petit, le cerbère canadien reprend le dessus et repousse les tentatives, bien aidé par un quatuor solidaire. L’intensité dans cette partie monte d’un cran et les contacts se font plus appuyés de part et d’autres. Tavernier revient au jeu et la physionomie de cette partie s’équilibre au fil des minute.
Voyant son équipe n’être que l’ombre d’elle-même, Jonathan Paredes réduit les rotations. La quatrième ligne, composée presque exclusivement des jeunes, ne prend plus la glace et le trio Shaw – Wilkins – Tavernier multiplie les temps de présence. Après une grosse dizaine de minutes à l’avantage de Marseille, les visiteurs du soir retrouvent un semblant de couleurs et profite d’une erreur de jeunesse pour se procurer une supériorité numérique, Sasha Djigaouri étant pénalisé pour un retard de jeu (16’00). La pression monte sur le but de Stefan Steen, les tentatives pleuvent sur la cage mais rien ne vient rompre le calme olympien. Marius Serer profite d’un trou dans la défense pour tenter sa chance mais c’est repoussé sans grande difficulté. La pénalité prend fin, le tiers lui emboîtant le pas.
Statut quo
Les deux équipes reviennent avec les mêmes intentions mais des objectifs bien différents : les duels sont appuyés et l’on cherche la faille dans la défense adverse pour frapper. À ce petit jeu, les Spartiates se montrent une fois de plus les plus prompts. Jan Dufek et ses coéquipiers alertent O’Connor à plusieurs reprises, sans réussite. De l’autre côté de la glace, ils peuvent compter sur l’efficacité défensive d’Elias Ruusu et Victor Björkung, tous deux particulièrement en vue ce soir, pour former un dernier rempart devant Steen. La partie offerte par Marseille aux spectateurs venus nombreux est une copie presque identique de la performance qui lui avait permis de battre Angers pour la première fois de son histoire, plus tôt dans la saison. À cet avantage d’un but, Paul Joubert vient en ajouter un deuxième. Alors que les deux formations se neutralisent depuis le retour au jeu, il se transforme en renard des enclaves. Oublié par Vincent Llorca et Neil Manning, il est libre de dévier un tir lointain de Coulaud. La déviation crucifie Matthew O’Connor et permet aux Spartiates de creuser logiquement leur avance (2-0 à 29’46).
Le dauphin au championnat est envoyé dans les cordes mais il peut compter sur son top scorer, Brady Shaw. Dos au mur, les Angevins tentent de sonner la révolte. Neil Manning, pris à défaut sur son dernier temps de présence, met Steen a contribution. Sa tentative lointaine est repoussée mais le rebond concédé par le gardien suédois profite à Wilkins qui sert Shaw en première intention. La défense marseillaise, qui maîtrisait parfaitement son sujet jusqu’ici, est battue. Shaw fait parler ses mitaines pour éliminer Coulaud puis Bourgeois et venir réduire l’écart d’un tir du revers (2-1 à 32’01). Réveillés, les Ducs poussent et les esprits commencent à s’échauffer. Après un tir à bout portant repoussé par Steen, Shaw tente de récupérer le rebond sous la mitaine du cerbère suédois. Veillant à protéger son gardien, Flavian Dair se rend coupable d’une obstruction (33’25). Heureusement pour les Marseillais, le quatuor repousse sans grand danger. Alors que Dair retrouve le glaçon, Neil Manning se rend coupable du même chef d’accusation (35’27). Occasion qui restera vaine malgré quelques occasions franches à mettre au compte de la ligne de Jan Dufek. Si le tableau d’affichage n’affiche toujours qu’un but d’avance, les Phocéens ont été les plus forts dans le jeu au cours des deux premières périodes. Le registre des tirs, qui a tourné en faveur des hommes de Jonathan Paredes, n’est, à ce moment de la soirée, pas révélateur d’une rencontre plus teintée de bleu ciel que de blanc.
Brady Brady
Héros des bandes dessinées de sa maman, intitulées Brady Brady, le top scorer angevin se mue ce soir en héros pour les siens. Sur une entrée de zone bien exécutée, Sami Tavernier cherche son compère dans l’enclave. La passe, qui ne trouve pas son destinataire, profite à Neil Manning, venu faire office de troisième offensif. Il adresse une passe par la bande à Shaw qui se retrouve en possession du palet, derrière la cage. Laissé trop seul par une défense déséquilibrée, il attaque la peinture et adresse un tir au ras du poteau. Son tir, n’est que dévié par le haut de la jambière de Steen et poursuit sa course au fond du filet (2-2 à 46’46). Alors qu’ils semblaient au bord du KO, les Ducs, dans le sillage de Brady Shaw, égalisent et semblent prendre les Spartiates de court. Désormais dominés, ceux-ci concèdent plus de tirs et Angers retrouve des couleurs. Déjà passeur à deux reprises, Neil Manning, qui hérite de la possession du palet, envoie une longue passe à destination de Peter Valier, resté à la bleue. Le palet, dévié, file en fond de zone et fait sauter l’alignement défensif marseillais. Plus prompt à la projection, Peter Valier trouve en retrait Maxime Orlov. La défensive spartiate, qui tente de compenser cette situation défavorable, est prise à revers et Orlov vient trouver la lucarne de Steen, donnant l’avantage aux siens (2-3 à 47’49). Menés mais pas battus, les pensionnaires du POMGE, soutenus par un public dont la ferveur n’est définitivement plus à prouver, réagissent d’emblée. Le travail effectué en fond de zone porte ses fruits. Boivin, qui navigue derrière la cage, profite du manque de pressing pour trouver Fabien Bourgeois, laissé seul à l’entrée des cercles d’engagement. Son tir est repoussé par O’Connor sur la crosse de Matt Salhany qui ne se fait pas prier pour capitaliser sur les largesses défensives, dans une cage pratiquement vide (3-3 à 48’30).
Ce match, qui s’emballe et tient en haleine les 4 083 spectateurs, fait monter la tension dans les rangs. Björkung et Tavernier sont envoyés sur le banc des pénalités, respectivement pour retenir et cinglage (49’53), ce qui offre quelques minutes de flottement. Flottement qui, passé, voit les Angevins reprendre l’avantage. Un nouveau duel dans la bande permet à Téo Sarliève de trouver à la bleue Matt Prapavessis. Ce dernier, qui tente d’alerter Steen en bénéficiant du trafic devant le but, ne trouve personne, si ce n’est Philippe Halley qui dévie, dans un geste à mi-chemin entre la déviation et l’évitement, le palet dans le filet de Spartiates désabusés (3-4 à 52’11). Le temps d’argent-comptant s’annonce et les Spartiates, qui peinent à s’approcher du but angevin au cours de ce troisième acte, profitent d’une erreur de lucidité de Philippe Halley. Revenu défendre, le centre canadien se rend coupable d’un accrocher et offre aux Phocéens une supériorité numérique de deux minutes (57’52). La mise en jeu est remportée par les locaux, Stefan Steen déserte son filet, le public remplit son rôle de 7e homme à en faire trembler les caméras et Jan Dufek, absent du tableau d’affichage, tente de remplir son rôle. Malgré un circuit de passe travaillé, les Spartiates voient le palet sortir et tout est à refaire. Yohan Coulaud tente d’entrée en zone avec de la vitesse mais il est stoppé par Brady Shaw qui, venu faire son échec-avant, fait trébucher le défenseur marseillais. Le corps arbitral ne bronche pas et Shaw, laissé seul face au but vide, permet aux siens de compter deux buts d’avance (3-5 à 58’31). La minute vingt restante au chronomètre de la supériorité numérique voit les Spartiates buter sur une unité défensive solidaire. Maxence Leroux et Flavian Dair alertent une dernière fois Matt O’Connor. Le rebond, qui plus tôt dans la partie avait profité à Matt Salhany, échoit cette fois-ci à Brady Shaw qui trouve, depuis sa propre zone défensive, le fond du filet (3-6 à 59’50).
Dominateurs pendant quarante minutes, les Spartiates de Luc Tardif ont, dans le dernier tiers, perdu le fil de leur hockey, s’inclinant face à une formation angevine qui semblait plus qu’à leur portée. Avec cette troisième défaite de rang, Marseille compte autant de points que Chamonix, 7e, qui compte un match de moins. Ce match, qui, malgré le résultat, prouve que le POMGE n’est pas terrain conquis aux Angevins, pourrait bien être le facteur X d’une éventuelle confrontation entre les deux équipes. Les Ducs, qui disputaient ce soir leur millième rencontre de saison régulière (et autres appellations antérieures) dans l’élite du hockey français, reprennent leur marche vers l’avant. Nouvelle ombre au tableau, la blessure de Virgile Gauffriau, touché à l’épaule en début de première période.
Élus hommes du match : Elias Ruusu (Marseille) et Brady Shaw (Angers)
Marseille – Angers 3-6 (1-0, 1-1, 1-5)
Vendredi 17 janvier 2025 à 20h30 au POMGE. 4 083 spectateurs
Arbitres : Nicolas Barbez et Geoffrey Barcelo assistés de Benjamin Aumeras et Yohann Creux-Beaugiraud
Pénalités : Marseille 6′ (2′, 2′, 2′) ; Angers 8′ (2′, 2′, 4′)
Tirs : Marseille 21 (8, 10, 3) ; Angers 32 (8, 11, 13)
Évolution du score :
1-0 à 01’12 : Boivin assisté de Desruisseaux et Salhany
2-0 à 29’46 : Joubert assisté de Coulaud et Machac
2-1 à 32’01 : Shaw assisté de Wilkins et Manning
2-2 à 46’46 : Shaw assisté de Manning et Tavernier
2-3 à 47’49 : Orlov assisté de Valier et Manning
3-3 à 48’30 : Salhany assisté de Bourgeois et Boivin
3-4 à 52’11 : Halley assisté de Prapavessis et Sarliève
3-5 à 58’31 : Shaw (inf. num., cage vide)
3-6 à 59’50 : Shaw (inf. num., cage vide)
Marseille
Attaquants :
Cédric Desruisseaux – Alexandre Boivin – Matt Salhany
Fabien Colotti (A) – Teddy Da Costa (C) – Jan Dufek
Paul Joubert – Patrik Machac – Flavian Dair (2′)
Paul Siraudin – Maxence Leroux – Joni Airo
Défenseurs :
Yohan Coulaud – Fabien Bourgeois (A)
Victor Björkung (2′) – Colin Morillon
Elias Ruusu – Sasha Djigaouri (2′)
Gardien :
Stefan Steen (25 arrêts)
Absents : Markus Kojo, Gennadi Stolyarov, Iurii Sergienko
Angers
Attaquants :
Brady Shaw – Matt Wilkins – Sami Tavernier (4′)
Téo Sarliève – Philippe Halley (A) – Maxime Orlov
Peter Valier – Nicolas Ritz – Robin Gaborit (C)
Virgile Gauffriau – Marius Serer – Simon Pasquet
Défenseurs :
Neil Manning – Vincent Llorca
Jere Rouhiainen – Lucien Onno
Ethan Cap – Matt Prapavessis
Gardien :
Matt O’Connor (18 arrêts)
Absents : Thomas Suire (ligaments croisés, retour imminent), Parker Colley (poignet), Cédric Di Dio Balsamo (dos), Jesper Kandergård (genou), Jonathan Charbonneau (genou).