Les soucis n’étant pas réglés dans le système de refroidissement de leur patinoire, les Bisons de Neuilly-sur-Marne poursuivent leur exil forcé. Après Dreux, ils sont contraints de trouver une solution de repli pour la réception de Valenciennes, un temps compromise. Pas de quoi déplaire aux Nordistes, dont plusieurs éléments sont des habitués du Coliseum d’Amiens, enceinte où leurs partisans sont les plus nombreux dans des tribunes clairsemées, pour une soirée de retrouvailles en tous genres.
Passé par la Seine-Saint-Denis l’an dernier, malheureusement pour une saison blanche, Patrik Jääskeläinen se rappelle vite au souvenir de ses anciens partenaires, à qui il tente de faire payer une perte de palet. On retrouve le Finlandais rapidement, son travail de harcèlement offrant l’occasion à Raux de faire chauffer la mitaine de Pawelek, mais le numéro 77 inaugure la geôle pour avoir fait trébucher un adversaire. MacKinnon renverse le jeu vers Yakimenko, pour la première intervention de Raphaël Chateauvieux, à la maison ce soir. La suite est plus tranquille pour le jeune gardien local : Kevin Altidor contre Carson MacKinnon et s’en va lancer vers la botte de Pawelek, le rebond plein axe n’étant pas exploité. Bulat Galimov accélère pour entrer en territoire offensif, mais il rate son contrôle sur la passe de Guillemain et Valenciennes s’en sort sans encombre. Mieux, les « visiteurs » sont les plus entreprenants au retour à cinq. Plus vifs, ils paraissent mieux en place sur la grande glace picarde : Saarinen alerte Jääskeläinen pour une nouvelle chance de marquer. La réussite échappe cependant aux Diables, car si Moran prend le temps de fixer Pawelek, il ne peut conclure. Le gardien écarte ensuite deux lancers de Garrido, plus rapide que la défense nocéenne.
En difficulté dans la relance, la troupe de Radek Mika profite d’un peu d’espace pour isoler Thomas Mathieu, le gant de Chateauvieux s’interpose, tout comme il sauve devant Guillemain la perte de palet de Buttin. Désormais lancés, les Franciliens s’essaient encore, grâce à Delemps, solide dans la protection d’un palet expédié du revers vers la cage. Surpris par Jules Breton, Karlsson s’en remet lui aussi à son dernier rempart pour préserver le score vierge. Une égalité qui s’explique aussi par les difficultés offensives récurrentes des Diables : si Glasman tente sa chance de la gauche et… si Thomas Mathieu, en déviant un centre de Saarinen, oblige son portier à redoubler de vigilance, la contre-attaque Moran – Altidor débouche sur une reprise hors du cadre. Enfin, Jääskeläinen reprend trop mollement un rebond concédé devant l’enclave. Le premier acte se termine par une mine de Prestia, son troisième essai, sur lequel Chateauvieux repousse le palet devant une cage prise d’assaut, où Maxime Bataillé, ancien Bison lui aussi, est puni pour retard de jeu.
Le jeu reprend ainsi sur un avantage numérique en faveur de Neuilly. L’épaule de Chateauvieux détourne le tir de Thomas Mathieu, vers qui le caoutchouc revient peu après, pour un lancer croisé flirtant avec le poteau et terminé au fond des filets (1-0 à 20’35″). Valenciennes réagit bien ; Patrik Jääskeläinen trouve le gant de Pawelek, toutefois malheureux sur l’offensive suivante, une montée de Karlsson qu’il écarte sur Charlie Doyle, surpris (1-1 à 22’38″). Les blancs prennent même les devants lorsque Risto Saarinen est libre de tout marquage sur la gauche, d’où il repique pour forcer la décision de près (1-2 à 25’41″). Espérant un coup de sifflet qui ne viendra pas, les Bisons prennent la cage hennuyère d’assaut. De la ligne bleue, Philémon Rouault sonne la charge. Aucun rebond n’est accordé, mais Sacha Guillemain est démarqué sur la mise au jeu, expédiant sans contrôle le palet laissé libre vers le métal. Après une brève concertation, les arbitres accordent le but (2-2 à 28’51″), occasionnant désormais l’ire du banc valenciennois, déjà vexé par une faute non sifflée sur Roth.
Pas de quoi perturber la montée en puissance des rouges, dont le gardien brille sur une contre-attaque de Garrido conclue par Detouteville. Diable Rouge en début de saison, Dmytro Danylenko décale Bulat Galimov sur sa gauche, pour un lancer précis au ras du poteau (3-2 à 29’33″). Sans solutions, le capitaine Altidor lance dans le trafic, une aubaine pour un Pierre Pawelek bien en place. En confiance, Aleksandr Yakimenko perce le dispositif adverse, protège son palet et lance du revers vers un Chateauvieux assailli de toutes parts : MacKinnon mis sur orbite, Thomas Mathieu à gauche, Guillemain en débordement sur Malhouitre, Yakimenko de loin… engendrent autant d’interventions solides. Hélas pour lui, le numéro 55 est pris de court sur un lancer en hauteur de Roman Nekludovs, en pivot à mi-distance (4-2 à 38’37″).
À leur tour en supériorité pour reprendre le jeu, après une obstruction de Danylenko, les Valenciennois peinent à relancer la machine, la faute à plusieurs flaques d’eau encore présentes à la reprise, de quoi freiner la relance de Marcus Karlsson. Autre obstacle, l’incapacité à trouver des positions de tir dangereuses, la seule opportunité en supériorité venant d’un essai non cadré de Glasman : la rondelle ricoche sur la balustrade puis sur un patin sans pour autant franchir la ligne fatidique selon un corps arbitral malmené par les partisans valenciennois (40’56″). Une montée de Roth parachevée par une salve et une incursion de Saarinen occupent Pawelek. Les difficultés devant la cage tranchent avec le réalisme de Bisons bien disposés en défense, et dont la deuxième tentative du tiers final fait la différence : Sébastien Delemps accélère dans la neutre, résiste à la défense et pivote pour trouver la faille à ras glace, aidé de Maxime Mathieu (5-2 à 46’26″).
Les visiteurs s’impatientent ; Clément Garrido est puni pour un coup de coude sur Galimov avec moins de dix minutes à jouer. Sur un tir de Prestia, Raphaël Chateauvieux perd son bâton, qu’il parvient à récupérer pour s’opposer au centre de Danylenko vers Galimov, puis calmer les ardeurs de l’offensif Aleksandr Yakimenko alors que pareille mésaventure arrive à son équipier Duvallon. Signe du manque d’inspiration des Diables Rouges, les deux dernières fautes des hommes de Radek Mika débouchent sur un unique lancer, venu de Jääskeläinen servi au deuxième poteau. Peu avares d’efforts et de sacrifices, les Bisons opposent leurs crosses, comme Guillemain, leurs patins, à l’image de Nekludovs contre Karlsson, ou leur physique, tel Doyle à l’entrée de la zone, pour préserver un avantage confortable, que Leyland Plaire, en échappée, aurait pu rendre plus important encore, s’il n’avait pas trouvé la barre transversale.
Une fois digérée une entame hésitante, Neuilly-sur-Marne a pris la mesure de Valenciennois inconstants, aidé par une période médiane aboutie et un portier très solide. De quoi voir les prochaines semaines avec optimisme, si possible sur sa glace.
Neuilly-sur-Marne – Valenciennes 5-2 (0-0, 4-2, 1-0).
Samedi 25 janvier 2025 à 18h40 au Coliseum. 217 spectateurs.
Arbitres : Stéphane Peronnin et Alexandre Bourrau assistés de Nicolas Messier et Achille Lefevre
Pénalités : Neuilly-sur-Marne 6′ (0’, 2’, 4’), Valenciennes 6’ (4’, 0’, 2’).
Tirs : Neuilly-sur-Marne 29 (11, 14, 4), Valenciennes 27 (13, 7, 7).
Évolution du score :
1-0 à 20’35″ : T. Mathieu assisté de Yakimenko et MacKinnon (sup. num.)
1-1 à 22’38″ : Karlsson
1-2 à 25’41″ : Saarinen assisté de Jääskeläinen et Buttin
2-2 à 28’51″ : Guillemain assisté de Danylenko
3-2 à 29’33″ : Galimov assisté de Danylenko et Yakimenko
4-2 à 38’37″ : Nekludovs
5-2 à 46’26″ : M. Mathieu assisté de Delemps
Neuilly-sur-Marne
Attaquants :
Thomas Mathieu – Roman Nekludovs – Carson MacKinnon
Sacha Guillemain – Dmytro Danylenko – Bulat Galimov
Maxime Mathieu – Leyland Plaire – Sébastien Delemps
Yaniss Moktari – Idris Blanchet – Louis Chaix
Défenseurs :
Jules Breton (C) – Alexander Yakimenko
Raphaël Brites – Nick Prestia
Philémon Rouault, Charlie Doyle
Gardien :
Pierre Pawelek
Remplaçant : Andrei Filonenko (G).
Valenciennes
Attaquants :
Levi Glasman – Reilly Moran – Kevin Altidor (C)
Anatloe De Mali – Risto Saarinen – Patrik Jääskeläinen
Clément Garrido – Valentin Detouteville – Rafaël Duvallon
Arille Dupont, Lévy Raux
Défenseurs :
Mathieu Buttin – Marcus Karlsson
Peter Gincourt – Maxwell Roth (A)
Maxime Bataillé (A) – Thomas Malhouitre
Gaspard Vanwormhoudt
Gardien :
Raphaël Chateauvieux
Remplaçant : Evan Duroc (G). Absents : Thomas Vandeputte, Jules Renault (blessé), Victor Breton.