Dans une Accor Arena comble, Brûleurs de Loups de Grenoble et Ducs d’Angers se défient pour le gain de la première des deux grosses échéances de cette saison 2024/2025. Grenoble, qui peut faire un triplé historique en Coupe de France, veut, au cours de ce match, confirmer la dynamique entamée face à des Ducs qu’ils ont battus au cours de leurs deux dernières confrontations. De l’autre côté de la glace, les Ducs, équipe ayant sans doute posé le plus de soucis à ces Brûleurs de Loups en saison régulière, veulent effacer les petites erreurs des deux derniers matchs pour offrir une finale à la hauteur des attentes. Le palet est lâché. Deux équipes, un trophée, qui l’emportera ? Réponse au fil de ces lignes.
Une entame grenobloise
Un dégagement refusé et voilà cette finale lancée. Pris par l’enjeu et l’émotion, les Angevins peinent à entrer dans la rencontre et la première occasion est logiquement grenobloise. Beauchemin lance Boivin dans la profondeur, celui-ci trouve Alexandre Mallet qui lève la tête et cherche Alexis Binner venu couper dans l’enclave, mais la passe est manquée (00’18). Dans la foulée, Mallet décale Kyle Hardy dont le tir, manqué, trouve la botte d’O’Connor. Le rebond semble pouvoir profiter à François Beauchemin mais le palet échoue à quelques centimètres de la ligne (00’34). Angers parvient enfin à se rendre en zone offensive mais les réjouissances ne sont que de courte durée. Sous pression à la bleue, Jere Rouhiainen manque son contrôle et Matias Bachelet hérite du palet. Vincent Llorca tente ce qu’il peut pour stopper la course aux impairs mais arrivé en haut de l’enclave, Bachelet renverse pour Treille, qui semble en mesure de battre O’Connor… Sa tentative vient mourir sur la barre (01’37).
Les débats s’équilibrent peu à peu mais les plus grosses occasions demeurent grenobloises. Une belle passe transversale de Damien Fleury se faufile entre les patins de Vincent Llorca et permet à Aurélien Dair de se retrouver seul face au cerbère. Sa tentative vient toucher le bras d’O’Connor et dévie sa course sur le poteau (05’33). Les tentatives se multiplient sur le but angevin mais le score reste vierge. Plus à l’aise dans leurs patins, les Ducs rendent les coups. Cédric Di Dio Balsamo part en solitaire et alerte Matija Pintaric qui repousse en deux temps (08’24).
Démarre alors un temps fort qui, bien que demeurant stérile, permet à Angers d’entrer dans sa finale. Dans la foulée, Matt Wilkins se rend coupable d’un faire trébucher et Grenoble obtient la première supériorité numérique, sous les sifflets de l’Accor Arena. Pour mettre en difficulté le mètre quatre-vingt-dix-huit du gardien angevin, les Brûleurs de Loups mettent du monde devant l’arc de cercle, très souvent laissé libre par le quatuor défensif angevin. Sacha Treille et Alexandre Mallet, voilà de quoi former un écran de qualité, permettant à Boivin, Beauchemin et Binner, de laisser parler leur talent. La première minute trente voit les BDL tenter mais buter sur une jambe, un patin ou une épaule. Malgré cela, il ne leur suffit que d’une occasion. Robin Gaborit n’arrive pas à sortir le palet de sa zone, Alexis Binner décale François Beauchemin qui tente sa chance et voit le rebond de son tir profiter à Christophe Boivin qui d’un tir entre la jambière et la mitaine, brise la glace (1-0 à 12’53).
La tribune grenobloise exulte mais, comme souvent dans les confrontations entre ces deux équipes, l’avantage ne dure que peu. Le temps de glace qui suit est à l’avantage des Ducs, qui butent sur Pintaric à bout portant. Sur la présence suivante, Jordon Southorn est pressé et contraint de reculer. En manque de solution, il tente une passe dans la bande mais ne trouve que les patins de Nicolas Ritz. Le palet file vers l’enclave et Peter Valier, ex-Grenoblois, allume la mèche. Son tir file entre la jambière et le bouclier de Pintaric qui ne peut que freiner la course du palet, qui file derrière la ligne et Angers égalise (1-1 à 14’10).
Les minutes qui suivent sont neutres, les deux formations se rendent coup pour coup, mot doux pour mot doux, occasion pour occasion, en vain. Si le diable se cache dans les détails, il semble que ceux-ci penchent en faveur des Grenoblois. Alors qu’Angers semblait inaugurer un temps fort, une passe approximative leur permet en effet de récupérer le palet. Christophe Boivin s’échappe et est accroché par Sami Tavernier, pénalisé (18’32). Malgré un système bien exécuté, les hommes de Per Hånberg butent sur le quatuor angevin. Philippe Halley bloque un tir lointain de Kyle Hardy et casse sa crosse. Il se jette alors et, frôlant avec les limites du règlement, envoie le palet en fond de glace de la paume. Grenoble doit reconstruire mais la sirène renvoie les deux formations au vestiaire sur ce score de parité. Les BDL mènent les débats dans ce premier acte mais sont accrochés par des Angevins réalistes.
Statu quo
Au retour des vestiaires, la supériorité numérique des Grenoblois expire et malgré des occasions pour Hardy, Koudri puis Treille, rien ne passe. Au contraire, leur possession en zone offensive leur joue des tours. Beauchemin et Valier se disputent le contrôle du palet, le numéro 49 trébuche, permettant à Gaborit et Valier de s’échapper. Un 2 contre 1 rendu stérile grâce à la bonne lecture du jeu de Binner, qui vient bloquer l’option de passe, tout en limitant l’angle de tir. Ainsi, Gaborit tente sa chance mais Pintaric repousse sans trembler (22’04). Dans la foulée, Neil Manning lance du haut du cercle et bute sur le casque du cerbère grenoblois (22’19). Il est suivi par Cédric Di Dio Balsamo, dont le tir est repoussé de la jambière (22’32).
Moins dominateurs dans le jeu, les Grenoblois voient leur défense et leur attaque se scinder en deux, ce qui laisse plus d’espaces pour des Angevins dont c’est la force. Happée par Brady Shaw, la ligne surnommée « Air Canada » est prise à revers. Trouvé par Wilkins, Shaw lance Sami Tavernier dans l’espace entre Southorn et Crinon. Depuis le haut du cercle gauche, Tavernier vient trouver la lucarne opposée pour donner l’avantage aux siens (1-2 à 23’31). La tribune angevine exulte à son tour et les Ducs prennent les devants pour la première fois de la soirée.
Une fois de plus, il ne faut jamais sous-estimer le cœur d’un champion. Piqués au vif, les coéquipiers de Sacha Treille sont loin d’avoir dit leur dernier mot. La pression monte sur le but gardé par l’expérimenté Slovène mais ce sont les BDL qui frappent à leur tour. Un duel remporté dans la bande permet à Sacha Treille de décaler Kyle Hardy qui lance sur la botte d’O’Connor. Attentiste, la défense angevine reste passive et permet à Hardy de profiter du rebond pour placer intelligemment le palet sous le bouclier du gardien (2-2 à 27’51). L’intensité monte d’un cran et Pintaric multiplie les arrêts pour conserver ce score de parité (29’05).
Le match s’équilibre avant que le registre des tirs ne vire à l’avantage des Grenoblois, Marius Serer étant chassé pour un retenir (32’34) sous les sifflets du public de l’Accor Arena en désaccord avec les arbitres. Ce troisième jeu de puissance demeure vain, les Isérois sont gênés par l’agressivité de l’unité spéciale angevine, qui ne concède que deux tirs à la cage au cours des deux minutes les séparant du retour de Serer (34’34). Usées par les longues minutes de ce combat, les deux formations font plus d’approximations qu’à l’accoutumée, ce qui ne leur permet pas d’exécuter leurs systèmes respectifs. Lorsque la sirène se fait entendre de nouveau, Grenoble est resté fidèle à ses principes tandis que les Ducs ont confirmé qu’ils étaient plus qu’en mesure de gêner les doubles tenants du titre.
Le malheur des uns fait le bonheur des autres
Le système de passe des Grenoblois, si souvent efficace, est mis à mal au début du troisième tiers par le plan de jeu mis en place par Jonathan Paredes, qui offre un véritable défi tactique à Per Hånberg. Appliqués défensivement, ils ferment l’enclave et poussent Loïc Farnier et les siens à travailler dans les bandes. En transition, les Ducs font la différence. Téo Sarliève, Josh Nicholls et Philippe Halley partent défier Jordon Southorn et Pierre Crinon. Sarliève, en possession du palet sur l’aile droite, fixe le défenseur français qui glisse et tombe à genoux. D’une ramasse, il crée la séparation et profite du corps du défenseur pour masquer le départ de son tir qui vient se loger au-dessus de la mitaine de Pintaric (2-3 à 23’56). Angers reprend les devants, poussant Grenoble à répondre rapidement.
Les deux équipes s’élancent dans un scénario qu’elles connaissent bien. Les Ducs mènent dans le troisième tiers et doivent résister à la pression grandissante sur leur but. Comme souvent, l’éternel Kyle Hardy tente de mener la révolte mais O’Connor repousse du bas de la mitaine (45’00). Pressants, les BDL se refusent à leur sort et occupent la zone offensive, tentant d’appliquer le circuit de passe qui fait leur force. Une fois de plus, ils butent sur des Angevins concentrés dans l’axe, tentant de bloquer les tirs adressés à Mallet et Boivin, venus dans la peinture en quête d’une déviation. Restés disciplinés ou du moins pas pénalisés jusqu’ici, les leaders du championnat sont envoyés en infériorité numérique car Alexandre Mallet a fait trébucher Jere Rouhiainen (46’33). Une infériorité numérique réussie. Actifs, ils gênent un quintette angevin dont le circuit de passe, trop lent, ne libère pas de ligne de tir suffisante pour inquiéter le gardien tout de bleu vêtu. De retour au complet, ils sont happés par le palet et filent à 4 vers la bande, laissant Peter Valier absolument seul devant le but. Trouvé par Wilkins, le premier buteur angevin dévie en première intention mais le palet se heurte à la jambière salvatrice de Pintaric (48’39).
Pour tenter de libérer des espaces dans l’enclave et profiter des rebonds, les Grenoblois s’en remettent à leurs défenseurs. Jacob Andersson tente sa chance mais c’est bloqué par Neil Manning. Dans la foulée, Vincent Llorca dégage en dehors de l’aire de jeu (49’00). Le jeu de puissance isérois se met en place et la boîte est déséquilibrée. Placé dans le champ de vision du gardien angevin, Alexandre Mallet se mue malgré lui en dernier défenseur, bloquant la tentative de François Beauchemin. Sur un revirement offensif, Brady Shaw est repris par Beauchemin in-extremis mais le top scorer des Ducs profite d’une erreur de lecture de l’expérimenté Sacha Treille pour récupérer le palet et servir Rouhiainen, venu faire le nombre. La tentative du défenseur finlandais se loge sur le bloqueur du gardien et quitte l’aire de jeu (50’18). Dans la foulée, Adel Koudri, exilé sur le côté gauche, tente sa chance sous le bouclier d’O’Connor qui ne peut que repousser sur la crosse de Matias Bachelet. Le jeune espoir Grenoblois se retrouve face à une cage vide devant lui. Sa tentative est incroyablement déviée par Matt Prapavessis du bout de la crosse (50’44).
Vincent Llorca retrouve le glaçon mais la pression monte sur le but angevin. Damien Fleury, qui hérite d’une des rares occasions depuis l’enclave, voit sa tentative être bloquée. Les initiatives sont majoritairement à mettre au compteur des champions en titre en quête d’un but salvateur. Aurélien Dair tente sa chance, le rebond sur la jambière profite à Kyle Hardy qui tente de prendre avantage du déplacement du gardien pour égaliser. L’exécution semble bonne mais la trajectoire du palet manque le cadre de peu (53’36). Après de longues présences en zone défensive, les hommes de Jonathan Paredes retrouvent le côté Seine de la glace et Nicolas Ritz alerte Pintaric.
Les cinq dernières minutes s’annoncent et Grenoble, presque contraint au tout pour le tout, doit se découvrir. Un revirement semble profiter à Sarliève et Nicholls mais ils sont signalés hors-jeu (55’00). Un nouveau revirement profite à Wilkins et Shaw mais le Canadien, peu en vue cet après-midi, manque le cadre. Au fur et à mesure que les secondes s’égrainent, le public angevin, venu en nombre, se fait entendre et remplit son rôle de septième homme. François Beauchemin prend les choses en main, efface le premier rideau et tente de loin mais il manque le cadre à son tour. Les esprits s’échauffent et Per Hånberg prend un temps mort pour tenter de faire évoluer les choses (56’55).
À l’instar du deuxième but angevin, l’offensive iséroise est prise à revers par l’inversion des rôles offensifs de Shaw et Tavernier. Le Franco-Finlandais s’échappe et bute à bout portant sur la jambière de Pintaric qui laisse le jeu se poursuivre. Le jeu s’exile de l’autre côté de la glace et le cerbère déserte son filet (58’06). Matias Bachelet tente de profiter de l’écran d’Adel Koudri mais O’Connor veille au grain (58’34). Poussés par les 1500 Angevins présents derrière eux, les coéquipiers de Robin Gaborit se battent sur chaque palet et, bien qu’ils ne trouvent pas le but vide, parviennent à repousser les vagues bleues qui s’abattent sur leur zone. François Beauchemin tente sa chance à son tour au milieu d’une forêt de jambes mais il ne trouve que la jambière adverse (59’26). Depuis la bleue, il tente de nouveau mais trouve la mitaine du gardien angevin (59’37). L’engagement qui suit voit Angers se dégager alors que le chronomètre touche à sa fin. Le public angevin exulte, les gants volent et Angers est sacré vainqueur de l’édition 2025 de la Coupe de France.
Élu meilleur joueur : Sami Tavernier (Angers)
Réactions d’après-match (recueillies par Nino Bourge-Maldinez pour les Angevins et Christophe Laparra pour les Grenoblois) :
Brady Shaw (attaquant d’Angers) : « Le match a vraiment été long mais je n’avais pas pris autant de plaisir pendant un match depuis longtemps. La manière, l’ambiance, je pense que les supporters seront contents. C’était un vrai bon match de hockey entre deux belles équipes. J’espère vraiment que c’est un avant-goût des play-offs. On était tous nerveux dans un match comme ça. C’est toujours bon de marquer le premier but et d’être les premiers à se libérer mais on a fait du bon travail. On s’est battus pour revenir et on a été justement récompensés. L’égalisation nous a permis de prendre le pouls de la rencontre. Le but gagnant de Sami, c’était un jeu qui était voulu. Avec Sami et Wilky on a construit une belle alchimie. Wilky m’a cherché par la bande et en levant la tête j’ai vu que Sami était seul. J’ai fait la passe sans trop réfléchir et il a fait tout le travail. Gagner ce soir fera sans doute la différence dans les têtes si on doit les rencontrer en play-offs. On sait qu’on a une belle équipe. On a confiance en nous, en le système et on sait que si on l’applique comme il faut, on peut battre tout le monde. Les spectateurs ont rendu ce match spécial, ils ont été incroyables. Ils étaient notre septième homme aujourd’hui. De l’arrivée à la patinoire à maintenant, ils ont fait la différence et cette Coupe est aussi la leur. »
Philippe Halley (attaquant d’Angers) : « Comme dirait Tom Brady, la meilleure c’est la prochaine. Pour le moment c’est celle-ci mais il faudra vite qu’on pense à celle d’après. Bercy c’est singulier, il y a 15 000 personnes, Cergy et Gabo en OT c’était spécial mais là c’est encore plus beau, c’est phénoménal. On savait que Grenoble allait marquer aujourd’hui, ça n’allait pas être un match sans buts. Il fallait qu’on arrive à rebondir. On l’a fait, on a même pris l’avantage et après c’est le système qui a fait la différence. C’est aussi ce qui fait le caractère de notre équipe. On n’en fait jamais trop, jamais trop peu non plus. On est constants, concentrés sur l’objectif. Le public a joué son rôle. Quand on est arrivés ils nous ont encouragés comme pas possible, à l’échauffement aussi, sur la glace on n’entendait qu’eux. Puis après on a eu le cœur nécessaire pour faire les choses comme il le fallait. À part Poitiers, on n’a eu que des gros matchs, Cergy et Nice c’était pas facile et on l’a emporté au cœur. Finir en battant Grenoble, c’est fantastique mais c’est le cœur de l’équipe qui a fait la différence ce soir. On jouait tous les uns pour les autres. Ça a probablement été les dix dernières minutes les plus longues de ma vie. À chaque arrêt de jeu je regardais le chrono et j’avais l’impression qu’ils rajoutaient du temps. On a eu confiance en nous, on s’est donné les chances de gagner et avec ce public, on avait deux fois plus de jambes. »
Sacha Treille (capitaine de Grenoble) : « Ça reste une belle finale de hockey, je pense que les connaisseurs ont apprécié, il y a eu des rebondissements et voilà, c’est comme ça. Bien sûr qu’on voulait la gagner mais ce n’est jamais simple. Maintenant il va falloir se reconcentrer, il reste un dernier objectif de saison, ce sera la Ligue Magnus et ce sera encore une fois très difficile. C’est encore trop frais pour en apprendre quelque chose, il faut s’en servir d’une force. C’est déjà la deuxième fois que ça nous arrive et il faut construire quelque chose pour qu’on soit du béton armé pour ces play-offs et que ça ne se reproduise plus de voir les autres soulever la coupe. Le plus gros objectif reste à venir mais ça fait déjà deux, il faut se rappeler de ces moments et construire pour arriver plus forts à chaque fois. Les supporters ont été super, ils ont fait le déplacement, ça fait trois années de suite, grand merci, et on a hâte de les retrouver à Pôle Sud pour ces débuts de play-offs. Ce soir, ça ne se joue même pas dans le troisième tiers, je pense qu’on tape deux fois la barre dans le premier tiers, avec un peu plus de réussite, le score n’est pas le même après la première pause. Après, c’est toujours facile de parler comme ça après. Dans le deuxième tiers, on a montré qu’on pouvait être vulnérables sur certains points. Je pense qu’il faut qu’on soit plus affûtés sur les 60 minutes, il y aura une petite remise en question de tout le monde même si je pense que c’était une belle finale, on a tout donné quand même et on a moins de regrets ce soir que ce qu’on a pu avoir à Cardiff. »
Per Hånberg (entraîneur de Grenoble) : « Je commence à détester l’argent, j’en ai assez d’avoir la deuxième place, nous voulons gagner. C’était un match serré entre deux bonnes équipes, les deux meilleures de la Ligue actuellement je pense. Mais aujourd’hui, quand on regarde le match qu’on a fait vendredi, on est revenu jouer un match normal. Il n’y avait rien de mauvais sur l’envie des gars, tout le monde était préparé, mais il faut être capable de jouer son meilleur jeu dans des matchs comme celui-ci, on a besoin d’avoir le contrôle de notre esprit. Il y a peut-être des buts ce soir où on leur a un peu trop facilité la tâche. Le niveau de passes n’était pas aussi bon que d’habitude. Bien entendu, c’est un gros événement, différent d’un match de saison régulière mais on doit être meilleur pour gagner les gros matchs. C’est tout. Et c’est aussi de ma responsabilité en tant que coach. Je dois me poser les bonnes questions. Contre eux, nous devons avoir plus longtemps le contrôle du puck. Si on regarde combien de temps nous avons vraiment attaqué aujourd’hui, c’est trop court. Nous devons passer plus de temps dans la zone offensive. Quand on le fait, l’autre équipe a moins d’énergie pour aller à l’offensive mais si on perd le palet ou s’ils gagnent le palet après 10 secondes, ils ont encore l’énergie. Aujourd’hui, c’était plus un jeu de ping-pong, dès qu’ils gagnaient le palet, ils attaquaient directement, ils sont bons à cela. Sur le dernier but, on s’est débarrassé du palet en zone offensive sur une opportunité et derrière ils ont un 3 contre 2 et ils marquent là-dessus. On ne peut pas donner cela à des équipes comme ça. C’est une finale avec beaucoup d’émotion de partout mais je pense que notre jeu offensif peut être meilleur. Si on veut gagner, il faut passer plus de temps en zone offensive. On apprend toujours quand on perd. On ne doit pas donner à Angers trop de contre-attaques, des situations de deux contre un, nous devons être plus disciplinés avec notre troisième attaquant. On a parfois laissé faire en les laissant venir à trois contre deux, on doit être plus exigeant avec le troisième gars en zone offensive. L’équipe veut gagner quelque chose cette saison et on va y aller à 100% pour ça. »
Matija Pintaric (gardien de Grenoble) : « C’est nul, c’est nul. Je n’ai pas grand-chose d’autre à dire. Nous avons réalisé une très bonne saison, nous devons garder la tête haute et jouer comme nous avons joué la plupart du temps. Comme lorsque nous avons eu cette longue série de victoires. Jusqu’à présent dans les finales, on s’est présenté petitement, pour la deuxième fois maintenant. La discipline a été bonne aujourd’hui donc c’était bien de voir cela alors que ça a été un problème à Cardiff. C’est déjà une étape. Dans une série de 7 matchs, j’ai confiance sur notre capacité de battre n’importe quelle équipe dans cette ligue mais aujourd’hui tout cela ne compte pas. On a juste perdu cette finale. Seuls les perdants aiment les médailles d’argent. Nous sommes les premiers perdants aujourd’hui. C’est important d’apprendre et de grandir de cette défaite, il n’y a pas tant de tactique ou de technique, c’est juste l’aspect mental du match. Nous devons seulement être meilleurs, être plus solides mentalement, être moins nerveux et croire en nos chances de gagner. J’ai trouvé que nous sommes devenus un peu plus timorés dans la seconde partie du match. Nous devons juste surmonter la bosse et cela sera bon pour tout le monde au club quand cela se produira. On a encore la possibilité d’en gagner une et bien sûr que nous devons la saisir mais quand je prendrai du recul sur la saison, je serai déçu d’avoir perdu deux finales et tout le monde dans le vestiaire le sera parce que ces opportunités n’arrivent pas si souvent. »
Christophe Boivin (attaquant de Grenoble) : « Après une défaite, ce n’est jamais le plus beau sentiment. Mais je ne pense pas qu’on a joué un mauvais match, c’est un match d’erreurs et d’opportunisme. C’est une finale, les deux équipes sont bonnes. On aurait pu mieux exécuter des petits détails. Si on prend exemple sur le premier but, on échappe le palet, ils prennent un tir du haut de l’enclave, ils marquent… Si on met le palet en dehors de la zone… mais des fois ça rebondit, ça arrive vite… C’est facile à analyser mais on a tout donné, on était prêts. Tout le monde veut gagner et on est du côté de la défaite, pas trop de mots à dire. Ils ont une excellente équipe eux aussi, ils ont du punch en attaque, ils sont rapides. Ils amènent beaucoup de palets au filet et c’est leur style de jeu, ils sont allés vite en relance. Défensivement, c’est peut-être leur faiblesse, on aurait pu mieux exploiter leurs défenseurs, les patiner, les contourner et attaquer la cage davantage, mais on a eu nos chances, on ne les a juste pas mises dedans. On est une équipe soudée, dans n’importe quel moment on va toujours se soutenir et avancer ensemble. La saison n’est pas finie, il reste les play-offs. J’ai confiance en les 25 gars qui sont dans le vestiaire et on ne se laissera pas tomber jusqu’à la mi-avril. »
Kyle Hardy (défenseur de Grenoble) : « Il nous a juste manqué un peu d’exécution. On a eu quelques powerplays où on aurait dû marquer mais c’est un bon match, il y a eu des occasions des deux côtés. Ça fait mal, les deux dernières années, on a eu des expériences vraiment cool ici… Ça fait mal mais à la fin de la journée, on a encore notre premier objectif qui est de gagner la Ligue Magnus. On a une autre semaine devant nous avant d’attaquer les play-offs donc c’est excitant de commencer la vraie saison. »
Jean-François Dufour (manager de Grenoble) : « Déjà, on était très contents d’être en finale une troisième fois consécutive. Dans une finale comme ça, tu ne sais jamais ce qui peut arriver, on a eu la chance ces deux dernières années de la remporter et puis ça ne voulait pas dire qu’on le méritait mais aujourd’hui ça aurait pu tourner de notre côté à un certain moment, ça ne l’a pas fait… Oui, c’est décevant pour tout le monde, l’organisation, les joueurs, le staff mais ça fait partie de la compétition et on s’est rendu jusqu’en finale et c’est déjà quand même un bel exploit. On essaiera de la chercher la saison prochaine. C’est toujours dans le coin de notre tête d’en gagner trois consécutives et de marquer l’histoire mais ça sera pour une autre fois. Comparativement aux autres années, là c’est plus rapide, on a peu de temps avant les play-offs. Il nous reste une compétition à aller chercher, la plus importante. La phase finale de Magnus, c’est sur 7 matchs, donc on est peut-être meilleurs que sur un match couperet comme les deux dernières finales. Celle à Cardiff, c’était complètement différent de ce soir. Pour moi, on ne s’est pas présentés, on est complètement passés à côté, alors que celle-là, il faut leur donner du mérite, ils ne sont pas deuxièmes du championnat pour rien. Chaque fois qu’on les a joués, ils nous mettent difficulté, ils jouent très bien, ils ont un bon système de jeu et on l’a vu, dès qu’ils ont pris l’avance 3-2, ils ont complètement fermé toute occasion. On espère les affronter en finale et avoir un peu cet esprit de revanche. Quand tu vois sous tes yeux l’adversaire soulever le trophée, t’es toujours un peu frustré… Aujourd’hui, on est déçu, mais il faut s’en servir comme leçon pour rebondir plus fort. »
Grenoble – Angers 2-3 (1-1, 1-1, 0-1)
Dimanche 16 février 2025 à 15h00 à l’Accor Arena – 13 877 spectateurs
Arbitres : Geoffrey Barcelo et Jérémy Rauline assistés de Quentin Ugolini et Nicolas Constantineau
Pénalités : Grenoble 2’ (0’, 0’, 2’) ; Angers 8’ (4’, 2’, 2’)
Tirs : Grenoble 28 (9, 12, 7) ; Angers 23 (4, 12, 7)
Évolution du score
1-0 à 12’53” : Boivin assisté de Beauchemin et Binner (sup. num.)
1-1 à 14’10” : Valier assisté de Ritz
1-2 à 23’31” : Tavernier assisté de Shaw et Wilkins
2-2 à 27’53” : Hardy assisté de Treille
2-3 à 43’56” : Sarliève
Angers
Attaquants :
Brady Shaw – Matt Wilkins (2′) – Sami Tavernier (2′)
Téo Sarliève – Philippe Halley (A) – Josh Nicholls
Peter Valier – Nicolas Ritz – Robin Gaborit (C)
Marius Serer (2′) – Parker Colley – Cédric Di Dio Balsamo
Défenseurs :
Vincent Llorca (2′) – Neil Manning
Jere Rouhiainen – Matt Prapavessis
Ethan Cap – Kylian Fauvel (1 shift)
Gardien :
Matthew O’Connor (26 arrêts).
Remplaçant : Elliot Lévèque (G). Absents : Jonathan Charbonneau, Lucien Onno, Jesper Kandergard (blessés), Thomas Suire (choix)
Grenoble
Attaquants :
Christophe Boivin – François Beauchemin – Alexandre Mallet (2′)
Sacha Treille (C) – Nicolas Deschamps – Aurélien Dair
Damien Fleury (A) – Matias Bachelet – Adel Koudri
Théo Gueurif – Valentin Grossetête – Loïc Farnier
Défenseurs :
Kyle Hardy – Alexis Binner
Samuel Regis – Jacob Andersson
Pierre Crinon – Jordon Southorn
Gardien :
Matija Pintaric (20 arrêts)
Remplaçant : Cebald Debiak (G). Absents : Jarod Hilderman (suspendu ?), Guillaume Leclerc (raison inconnue), Jakub Stepanek, Charles Schmitt (choix).
