Quelques jours après la victoire étincelante face à Tours à domicile, Nantes se déplace sur la glace de Caen avec pour volonté de se qualifier pour les playoffs. De leur côté, les Normands doivent renouer avec la victoire contre une équipe moins bien classée, suites aux deux revers face à Strasbourg et Dunkerque.
Dès le début de la rencontre, ce sont les bleu et blanc de Nantes qui s’adjugent le palet. Plus incisif et plus entreprenant, ils se créent les premières occasions sans passer par un round d’observation. Vainqueurs des deux premiers engagements, ils infiltrent la défense des Drakkars à l’image du très bon palet en profondeur de Cédric Custosse pour Mathieu André, mais intercepté par une bonne défense Pepin-Alvarez (0’59). Peu inspirés, les coéquipiers de Niskanen peinent à sortir de leur camp et à enchaîner en attaque. Ils s’exposent alors aux contres nantais, emmenés par un bon Thomas Dogemont. Seul contre deux Caennais, il récupère le puck au milieu de la glace et s’engage dans une contre-attaque en trois contre un. Confiant, il décide d’y aller en solitaire et de se servir des appels de Damy et Alvau comme de leurre. Auteur d’une frappe pas assez forte, il voit son tir arrêté par un Quemener sous pression (1’30).
Arthur Delvaille pense ouvrir le score pour les visiteurs. Après une relance peu académique, Quentin Jacquier traverse la moitié de la glace et envoie le palet vers le but. Centre ou tir, peu importe, Arthur Delvaille jaillit devant Quemener, après avoir trompé la vigilance d’Emmanuel Alvarez, et rabat le puck dans le but vide (4’03). Après concertation, la crosse de Delvaille est jugée trop haute et le but est refusé. Avertissement sans frais pour les Drakkars qui semblent assez sonnés par ce début de match tonitruant des Corsaires.
Cependant, le vent change rapidement de bord et semble plus propice aux joueurs de la ville aux cent clochers. Suite au face-off, les Nantais sont acculés dans leur moitié de terrain et subissent l’interception dans l’axe d’Alexandre Mulle sur une passe Delvaille-André. Partiellement gêné par son ancien coéquipier Alexandre Pascal, l’attaquant normand arme une frappe qui passe juste au-dessus de la lucarne de Patrick Koivisto (4’24). Le jeu se débride sans réelle occasion jusqu’à ce que le trio d’attaque des Drakkars se mette en marche. Après une belle relance sur un jeu en triangle, Yevgeni Nikiforov décale Alexandre Mulle qui trouve l’ouverture entre les jambes de Pascal pour servir Samy Paré à bout portant qui n’a plus qu’à finir (1-0, 05’28). Une belle démonstration d’efficacité puisque les Caennais ouvrent le score sur leur tout premier tir. Plus entreprenant, les Corsaires reprennent malgré tout le contrôle et voient par plusieurs fois leurs occasions s’écraser sur Ronan Quemener ou sur le plexiglas derrière lui. Cela engendre de la frustration à l’image de Sean Ross face à Jonathan Janil. Les deux écopent d’une pénalité pour dureté (7’19).
Les joueurs de la cité des Ducs s’illustrent individuellement dans la fin de ce tiers. Damy et Jacquier en attaque maintiennent une pression sur les joueurs de Jaroslav Prosvic tandis que Tiramani met son physique au service de la défense. Le reste du premiers tiers est très partagé et aucune équipe ne semble prendre le dessus. Jusqu’à ce que Titouan Lanes soit sorti pendant deux minutes, laissant ses coéquipiers en infériorité numérique, face à des Nantais motivés à remonter au score. Enchaînant les maladresses, les hommes d’Alexander Stein ne profitent pas vraiment de leur avantage numérique jusqu’à ce que Mathieu André trouve enfin la faille. Quelques secondes avant la fin de la pénalité, Evan White sert Théo Lanvers qui shoot en force sur la botte de Quemener. Parfaitement dans le timing, André pousse le puck au fond des filets après être resté en rôdeur près de la cage (1-1, 17’13).
De retour des vestiaires, les affaires se compliquent pour les Corsaires. Le défenseur Evan White réalise un accrochage sur Alex Mulle… Deux minutes en prison (20’12). Cela ne semble pourtant pas inquiéter les Nantais. Deuxième meilleure équipe du championnat en infériorité numérique, il en faudra plus pour faire couler le navire. Se cassant les dents contre le mur bleu et blanc, les Drakkars vont même jusqu’à concéder la meilleure occasion, un run en solitaire de Rémi Thomas après une interception qui se finit sur la botte de Ronan Quemener (21’02). Autre fait marquant du début de période, la petite blessure de Cédric Custosse après un coup de crosse involontaire de Pierre Chauvel, pas sanctionné par le corps arbitral (22’40). Action similaire quelques secondes après, cette fois Matias Pognant se fait attraper par la patrouille après une crosse haute sur Arthur Delvaille (23’12). En supériorité numérique, les Corsaires ont du mal à faire plier la défense caennaise et ne trouvent pas la faille. Une fois en égalité numérique, les Drakkars mettent en place un jeu de blocage et empêchent les visiteurs de développer le leur. Les attaques rouges sont nettement plus tranchantes et Nikiforov pense trouver la faille après une bonne combinaison et un tir de Mulle, mais Damy s’impose d’une courte crosse devant lui (28’32). Ce n’est que partie remise puisque sur l’action suivante, Quentin Berthon réagit parfaitement au tir de Pierre-Antoine Devin qui rebondit sur la botte de Koivisto (2-1, 28’44).
La suite de la période sourit plus aux Drakkars qu’aux Corsaires en mauvaise posture, mais tout n’est pas acquis pour les Normands. Des erreurs de passes, de tirs ou même de jeu mettent les joueurs de Jaroslav Prosvic en dedans et la sortie hasardeuse de Titouan Lanes provoque une supériorité et une pénalité de deux minutes contre les Drakkars (30’41). Des erreurs qui, heureusement pour les locaux, ne leur portent pas préjudice, mais qui montrent quand même la fragilité de l’équipe, même quand elle mène au score. En supériorité numérique (autorisée ce coup-ci), les Nantais ne vont pas avoir pléthore d’occasions, la plus franche étant celle de Ross à bout portant de la cage de Quemener, mais avec un angle trop fermé (31’15). De retour à cinq, les Caennais multiplient les attaques, mais s’exposent aussi à des contres. Une situation qui a failli leur coûter cher puisque Benoît Valier, seul dans le camp des Drakkars aurait pu trouver les filets si Quemener ne s’était pas imposé de justesse (34’35).
Une glissade de Pascal au milieu de la glace ouvre aux rouges une attaque libre qui manque de peu de tripler la mise. Montean en solo se défait de White avant de servir Niskanen dans son dos. Celui-ci se présente devant Koivisto, mais le portier nantais s’impose d’une courte botte tout en bousculant son but (37’51). Cependant, sur une relance astucieuse de Paré, Nikiforov récupère le puck, feinte la défense et trouve Mulle juste devant le but. L’attaquant français tire une première fois, récupère le rebond et le pousse au fond des filets de Koivisto pour le but du break juste avant la fin du tiers (3-1, 39’30).
Plus efficaces, les Drakkars de Caen mènent la danse, mais les Corsaires semblent revenir sur la patinoire avec de meilleures intentions. On le sait, les Corsaires finissent souvent bien leurs matchs et vont le démontrer une fois de plus. Vainqueurs du premier face-off, les coéquipiers de Cédric Custosse s’embarquent dans une course contre la montre. Deux buts à remonter en un tiers temps, la tâche paraît rude mais pas impossible. Les premiers palets sont nantais, mais les premières occasions sont caennaises avec notamment la frappe de la ligne bleue d’Emmanuel Alvarez (41’10). Plutôt en jambes, Benoît Valier sonne la révolte, mais se heurte à une bonne défense et surtout à un très bon trio de contre, Mulle-Nikiforov-Paré, qui, par sa présence, empêche la défense nantaise de se découvrir.
Le tempo semble quand même bien s’essouffler, les deux premières périodes ayant été très physiques. Des actions de par et là suffisent à garder le match en vie, comme la frappe de Paré face à la cage et à trois défenseurs nantais ou encore celle de Damy seul dans le camp adverse qui manque la lucarne (45’44). Montean pense alourdir une nouvelle fois le score après avoir éliminé Koivisto, mais son revers reste contre le poteau et maintien les Corsaires en vie.
Sean Ross s’écroule après un contact avec la crosse d’Emmanuel Alvarez et cela engendre des tensions (54’53). Fin de match très décousue avec des situations des deux côtés. Lancé au milieu de terrain, Sean Ross récupère un palet dévié par Tiramani et s’élance dans un rush seul face à Quemener. Face au gardien, l’attaquant canadien ne tremble pas et lui glisse un palet entre les jambes pour la réduction du score (3-2, 58’29). Pressés par le temps, les Nantais demandent un temps mort pour se mettre en ordre de bataille. Patrick Koivisto laisse ses cages vides afin de profiter d’une supériorité numérique temporaire. Un choix à double tranchant pour Alexander Stein puisque les Corsaires peuvent revenir, mais aussi sombrer. À six, les Nantais manquent l’opportunité de revenir au score et s’exposent aux contres. Celui de Nikiforov fait mouche et il n’a plus qu’à crucifier les visiteurs presque sur la sirène (4-2, 59’49).
Triste défaite pour des Nantais en confiance qui voient les places en play-offs s’éloigner. Leur duel face à Villard-de-Lans samedi sera décisif avant de se déplacer à Neuilly pour rattraper un match en retard. Caen de son côté se déplacera chez les Yétis de Mont-Blanc pour son dernier match à l’extérieur.
Désignés meilleurs joueurs de la rencontre : Quentin Berthon pour Caen et Mathieu André pour Nantes.
Caen – Nantes 4-2 (1-1, 2-0, 1-1)
Mardi 25 février 2025 à la patinoire Caen la mer. 1250 spectateurs.
Arbitres : Cyril Debuche et Raphaël Rohwedder assistés de Joffrey Yssembourg et Romain Honore.
Pénalités : Caen 8’ (4’, 4’, 0′), Nantes 4′ (2′, 2’, 0′).
Tirs : Caen 24 (7, 8, 9), Nantes 31 (18, 6, 7).
Évolution du score :
1-0 à 05’28″ : Paré assisté de Mulle et Nikiforov
1-1 à 17’13″ : André assisté de Lanvers et White (inf. num.)
2-1 à 28’44″ : Berthon assisté de Devin et Markhauser
3-1 à 39’30″ : Mulle assisté de Nikiforov et Paré
3-2 à 58’31″ : Ross assisté de Thomas et Pascal
4-2 à 59’49″ : Nikiforov assisté de Paré (cage vide)
Caen
Attaquants :
Samy Paré – Alexandre Mulle (C) – Yevgeni Nikiforov
Tommi Niskanen – Quentin Berthon – Titouan Lanes
Matias Pognant – Pierre Chauvel – Matéo Bussat
Paul Montean – Timéo Catherine
Défenseurs :
Liam Markhauser (A) – Pierre-Antoine Devin
Marc-Antoine Pepin – Emmanuel Alvarez
Gabriel Lehmann – Jonathan Janil (A)
Thomas Carminati
Gardien :
Ronan Quemener
Remplaçant : Eliot Regnier (G). Absents : Adam Maheut (blessé), Filip Hudak (blessé).
Nantes
Attaquants :
Rémi Thomas – Quentin Jacquier (A) – Benoît Valier
Arthur Delvaille – Sean Ross – Mathieu André (A)
Thomas Dogemont – Gautier Alvau – Hugo Damy
Défenseurs :
Christophe Tiramani – Théo Lanvers
Alexandre Pascal – Evan White
Cédric Custosse (C) – Eliot Ardouin
Matthieu Rouxel
Gardien :
Patrick Koivisto [sorti de 59’15″ à 59’49″]
Remplaçant : Albert Bosch Creus (G). Absent : Hugo Galvez (blessure).