Il y a des matchs qui font penser à de bons souvenirs, pas si lointains. Le déplacement de Nantes sur la glace de Chambéry en fait partie. Si les deux équipes se sont déjà rencontrées en finale de D1 l’an dernier, ce match-là est comme une finale pour Nantes, obligé de gagner pour espérer voir les playoffs. De son côté, Chambéry n’a plus rien à jouer et peux profiter d’un baroud d’honneur devant son public avant de fermer la page de la saison régulière.
Avec seulement trois buts lors des trois derniers matchs, les Corsaires de Nantes ont des choses à se faire pardonner. Pour faire craquer la fébrile défense des Éléphants (3,6 buts encaissés par match), les Nantais doivent faire preuve de plus d’imagination et surtout plus de réalisme offensif que lors du reste de la saison régulière (14e attaque de D1). Et les hommes d’Alexander Stein semblent s’être conformés à cette directive. Ils s’adjugent le palet en premier et s’offrent les premières occasions. À la peine à la relance, Adam Nobes voit sa passe interceptée par Rémi Thomas. L’attaquant français transmet immédiatement le puck à Mathieu André qui manque sa frappe à bout portant (0’18). Les visiteurs maintiennent une pression d’attaque et de pressing haut, testant Brendahn Brawley par plusieurs fois (André et Lanvers). Acculés, les locaux tentent de relancer, mais se heurtent à de la maladresse qui rend le puck aux Nantais qui peinent eux à se dégager. Sur une déviation de Justus Mikkonen, Alim Apakhaev obtient le premier un-contre-un face à Patrick Koivisto et voit son palet s’écraser sur le poteau avant de retomber dans le gant du gardien (1’35).
Dans une ambiance assez morne, s’ensuivent quatre minutes où les défenses et les gardiens prennent l’avantage sur des attaques peu précises et en manque de réelle inspiration. L’action qui va casser cette monotonie grandissante, c’est le palet en profondeur pour André qui se procure un tir direct face à Brawley. Le gardien chambérien stoppe le tir qui revient dans la crosse de Rémi Thomas, présent au rebond. Celui-ci voit également son tir arrêté par un bon plongeon du gardien américain qui peine à capter le puck offrant alors à André, qui a fait le tour du but, de s’essayer à un tir en finesse avec un angle trop fermé pour convertir cette occasion (5’51). Dominants, les Nantais imposent à leur adversaire du soir leur rythme et leur style de jeu. Profitant de l’exclusion temporaire d’Adam Nobes pour retard de jeu, André adresse un gros tir à la ligne bleue. Le tir rebondit sur Brawley et Thomas, en filou, en profite pour récupérer le puck et le glisser dans un but vide (0-1, 9’03). De retour à cinq, les Éléphants subissent encore et quelques secondes après l’ouverture du score, manquent de concéder un deuxième but après une erreur d’Apakhaev qui profite à Gautier Alvau. Totalement contre le cours du jeu, et bénéficiant d’une supériorité numérique ponctuelle, les noir et jaune trouvent finalement la faille par l’intermédiaire de Nicholas Cherkowski dans un trou de souris. Complètement excentré, l’attaquant canadien trouve un angle presque impossible dans la lucarne opposée de Patrick Koivisto. Le gardien finlandais ne peut rien faire et voit le palet ressortir de son but aussi vite qu’il n’y est rentré (1-1, 12’48).
Un véritable coup dur pour les visiteurs qui semblaient avoir pris le match à leur compte. Déterminés à réagir, ceux-ci vont priver les locaux de palet et les contraindre à subir leur jeu. En face, même si l’équipe est revenue au score, les joueurs semblent quand même secoués par la domination sous laquelle ils doivent évoluer. Les Éléphants semblent jouer de maladresse, que ce soit en défense, ou en attaque (14’45) et sont sauvés par une finition nantaise approximative et un Brawley des grands soirs. Les Corsaires doivent cependant leur salut à un Koivisto au moins aussi bon que son homologue, sans qui le navire aurait coulé (contre le cours du jeu) une deuxième fois suite à la très bonne incursion de Cherkowski, qui feinte de frapper pour la remettre à Nathan Nicoud. Seul face au but, le défenseur adresse une frappe pas assez forte pour empêcher le retour salvateur du gant du portier finlandais (15’54). Sur l’action qui suit, les Nantais remontent le palet et, profitant des changements, alourdissent le score sur une frappe de Damy parfaitement décalé par White (1-2, 16’13). Même si l’on ne joue que la fin de premier tiers, les Éléphants semblent dans les cordes.
Dès le début du deuxième tiers, les choses ne semblent pas changer. Nantes à l’attaque, Chambéry en défense. Le premier coup est pour les joueurs des bords de la Loire. Christophe Tiramani sur la ligne bleue adresse une puissante frappe en direction de la cage, mais le gardien savoyard ne se laisse pas tromper (21’02). Sur un engagement en zone défensive, les noir et jaune récupèrent le palet et amorcent une contre-attaque en 2 contre 2, le duo Sullivan – Grossetete à la baguette. Sur une bonne remise derrière la défense, l’attaquant français trouve son partenaire qui manque d’aligner Koivisto (22’00). Même si les Chambériens sont mieux, ils restent un peu en dedans et subissent le jeu nantais. C’est le jeune Théo Gueurif qui va sonner la révolte pour les locaux. En solo depuis son camp, il se joue du capitaine nantais avec un petit dribble entre les jambes et centre juste devant le gardien finlandais… Mais personne n’est là pour reprendre (24’11). Sur l’attaque suivante, les bleu et blanc arrivent à s’installer dans le camp adverse et profitent d’une erreur de passe de Tangy Franzini pour récupérer le puck. Alexandre Pascal adresse un tir lointain, bloqué par Brawley et repris par André qui se manque. Le palet arrive finalement dans la crosse de Thomas qui n’a plus qu’a le glisser au raz du poteau face à un gardien américain totalement dépassé (1-3, 25’07).
Cette domination, par le score et par le jeu engendre un brin de frustration du côté des Éléphants. Une frustration exacerbée par les multiples contacts sur Brendahn Brawley (25’32). Les Nantais prennent l’avantage numérique après le cinglage de Nicholas Cherkowski (26’21) mais sont assez inoffensifs et butent sur un mur américain devant les buts. Pas en réussite, les visiteurs laissent la pénalité passer sans faire la différence et bafouillent leur jeu. Seul Delvaille sur un tir en déséquilibre porte le danger sur les buts chambériens (31’01). Après une récupération haute, c’est Naum Sahagun qui s’attaque à la cage nantaise. Malheureux en défense, Tiramani et Lanvers sont obligés de faire faute et les arbitres vont exclure ce dernier pour deux minutes (31’08). Mais cette infériorité numérique ne va pas durer, puisque sur un run en solo de Ross au coude-à-coude avec Grossetete, le défenseur chambérien est poussé au sol par l’attaquant nantais. Furieux, le joueur qui évolue également chez les Brûleurs de Loups se relève et charge Sean Ross à la tête, crosse en avant. Celui-ci s’effondre au sol avant que les autres joueurs ne s’en mêlent (31’28). Cette action va provoquer une pénalité de 5 minutes contre le n°5 de Chambéry ainsi qu’une exclusion définitive. À quatre, les Chambériens se doivent de prendre les choses en main. Derrière le but, Nobes tente un centre au raz du poteau et trouve Nicoud dans l’axe. Battu après son erreur d’interception, Koivisto ne peut empêcher l’attaquant français de pousser le puck au fond des filets (2-3, 32’19). De retour à cinq, les Nantais tentent tout pour aggraver le score, en vain.
Au retour des vestiaires, les locaux n’ont qu’une idée en tête : égaliser le plus rapidement possible. Rapidement, ils mettent la crosse sur le palet et agressent la défense nantaise. La faille va être trouvée par Théo Gueurif après un rebond sur la botte du gardien finlandais. Seul avec le but ouvert, il adresse une grande frappe qui vient même déloger le but (3-3, 41’26). Les Nantais sont alors dos au mur, obligés de prendre un point de plus que Valenciennes. Gagner le match dans le temps imparti serait une grande avancée. Les coéquipiers de Cédric Custosse vont remettre la marche avant et faire le dos rond sur les attaques et contre-attaques chambériennes. Au terme d’une bonne bataille, Jacquier récupère le puck derrière le but adverse et le remet dans l’axe. Delvaille le récupère, dribble un défenseur et fait trembler les filets de Brawley pour la quatrième fois (3-4, 45’41). Les Nantais reprennent du poil de la bête et inversent la tendance du troisième tiers en poussant les Éléphants à se découvrir sur leurs phases offensives. Ils peuvent également compter sur un très bon gardien, auteur de nombreuses parades salvatrices (49’49).
La période se poursuit sans qu’aucune des deux équipes ne marque, même si les blancs et bleus semblent plus dangereux, à l’image du centre de White qui cherchait Alvau et qui finit dans les gants du portier américain (51’00). Les duels se font plus rudes, plus intenses, aucune équipe ne voulant prendre le risque de laisser l’autre s’approcher du but. Le palet traverse le terrain, passe d’un camp à l’autre sans réellement être utilisé, autant offensivement que défensivement. Sur un tir contré de Pascal, Brawley se fait peur en relâchant le palet juste devant un Gauthier Alvau qui rôdait (56’37). Sur une contre-attaque en solitaire, Ross se présente devant le goal chambérien et manque son face-à-face. Heureusement, l’attaquant canadien n’est pas en reste car il récupère le puck derrière le but, le transmet sans délai à Mathieu André qui peut le glisser entre les jambes de Brawley, pour le but de la libération (3-5, 57’05).
Le score est scellé, les Corsaires s’imposent à Buisson Rond et valident leur ticket pour les playoffs suite à la défaite une demi-heure plus tard de Valenciennes sur la glace de Caen. Prochain rendez-vous au Petit Port le 11 mars pour le premier match face à Meudon. De son côté, Chambéry affrontera Strasbourg.
Désignés meilleurs joueurs : Arthur Delvaille et Nathan Nicoud.
Chambéry – Nantes 3-5 (1-2, 1-1, 1-2)
Samedi 8 mars 2025 à 20h00 à la patinoire Buisson Rond. 1156 spectateurs.
Arbitres : Bostjan Golicic et Kylian Martin assistés de Benjamin Aumeras et Dominique Randrianarivo
Pénalités : Chambéry 29′ (2′, 2’+5’+20′, 0′) ; Nantes 6′ (4′, 2′, 0′)
Tirs : Chambéry 28 (10, 9, 9) ; Nantes 22 (6, 11, 5)
Évolution du score :
0-1 à 09’03 : Thomas assisté d’André et White
1-1 à 12’48 : Cherkowski assisté de Mikkonen et Nobes
1-2 à 16’13 : Damy assisté de Delvaille et White
1-3 à 25’07 : Thomas assisté d’André et Pascal
2-3 à 32’19 : Nicoud assisté de Nobes et Cherkowski
3-3 à 41’26 : Gueurif assisté de Mikkonen et Bachelet
3-4 à 45’41 : Delvaille assisté de Jacquier et White
3-5 à 57’05 : André assisté de Ross et Custosse
Chambéry
Attaquants :
Henry Mc Kinney – Nicholas Cherkowski – Valentin Grossetete
Justus Mikkonen (A) – Matias Bachelet – Théo Gueurif
Shane Sullivan – Hugo Letellier – Enzo Corrado
David Fritz-Dreysse – Dov Reboh (C) – Naum Sahagun
Défenseurs :
Adam Nobes – Tanguy Franzini (A)
Nathan Nicoud – Ilmari Vial
Alim Apakhaev – Esteban Brousse
Gardien :
Brendahn Brawley
Remplaçant : Ewen Tran (G).
Nantes
Attaquants :
Rémi Thomas – Quentin Jacquier (A) – Mathieu André (A)
Arthur Delvaille – Sean Ross – Hugo Damy
Thomas Dogemont – Gautier Alvau – Donovan Costa
Défenseurs :
Christophe Tiramani – Théo Lanvers
Alexandre Pascal – Evan White
Cédric Custosse (C) – Eliot Ardouin
Gardien :
Patrik Koivisto
Remplaçant : Albert Bosch Creus (G). Absents : Hugo Galvez (blessure), Matthieu Rouxel, Benoît Valier.