Le tour préliminaire du Mondial féminin de České Budějovice est terminé. Avant les quarts de finale, faisons un point d’étape et voyons les performances marquantes.
La fête bat son plein pour ce premier championnat du monde féminin organisé en Tchéquie. Les organisateurs voulaient en faire un événement populaire et fédérateur, le contrat est d’ores et déjà rempli. En surfant sur l’engouement que suscite la ligue pro féminine PWHL qui, depuis ses débuts en 2024, a redéfini les standards et battu des records, le Mondial de České Budějovice voit les fans se déplacer en masse chaque jour.
Les matchs de l’équipe tchèque ont systématiquement fait le plein (5859 spectateurs) dans la Budvar Arena mais les autres rencontres suscitent également beaucoup d’intérêt. Le record de fréquentation pour une édition des Mondiaux organisés en Europe, 51 247 à Espoo en 2019, a été battu en l’espace de cinq jours seulement de compétition. Le seuil des 100 000 visiteurs sera atteint, c’est une certitude qui confirme les prévisions de la fédération tchèque avant le début du tournoi. Quant au record absolu de fréquentation pour un Mondial féminin, 119 231 en 2007 à Winnipeg, il est probablement en danger. Avant les quarts de finale, 80 409 spectateurs ont assisté aux rencontres de ce Mondial 2025.
USA et Canada encore et toujours favoris
Les États-Unis et le Canada sont les éternels favoris de la compétition. Depuis 1990 et le premier tournoi officiel sous l’égide de l’IIHF, les deux nations se sont partagées les titres mondiaux, en plus des titres olympiques. En Tchéquie, les deux superpuissances ont confirmé leur rang en venant à bout de la Suisse, la Finlande et la Tchéquie. La finale de groupe entre les deux nations rivales s’est terminée en faveur des Américaines avec une victoire 2-1. Lee Stecklein et Megan Keller ont été les buteuses, et Aerin Frankel a arrêté 18 des 19 lancers canadiens pour ce choc au sommet.
La Canadienne Kristen Campbell, qui n’a pas été alignée contre les États-Unis, n’a concédé qu’un seul but en deux rencontres, la gardienne des Toronto Sceptres domine les statistiques. Et la patronne est bien là : Marie-Philip Poulin, actuelle meilleure buteuse de la PWHL, est pour l’instant la meilleure marqueuse du Mondial 2025 avec 8 points (3 buts, 5 assistances). « Captain Clutch » Poulin n’est plus qu’à deux buts du record canadien aux championnats du monde, détenu par Jayna Hefford. La star américaine Hilary Knight a pour sa part atteint les 50 assistances aux championnats du monde, un seuil qu’aucune autre joueuse n’a atteint.
Les États-Unis et le Canada rencontreront respectivement en quart de finale l’Allemagne et le Japon. La logique devrait de nouveau être respectée malgré les bonnes performances des Allemandes et des Japonaises dans le groupe B. Miyuu Masuhara a gardé la cage lors des quatre matchs de l’équipe nippone, elle a conservé un pourcentage d’arrêts de 96,5%. Du côté de la Frauen-Nationalmannschaft, cinq joueuses ont au moins amassé 3 points en 4 rencontres, dont les sœurs jumelles Lilli et Luisa Welcke.
En s’imposant 4-2 contre la Tchéquie et 2-1 contre la Suisse, la Finlande a terminé en troisième position du groupe A. En marquant le but gagnant contre la Frauen Nati, Michelle Karvinen est devenue, à 35 ans, la joueuse finlandaise la plus prolifique aux championnats du monde, ses 61 points surpassant la marque de Jenni Hiirikoski et Riikka Sallinen. Les Finlandaises affronteront en quart de finale la Suède qui a terminé en tête du groupe B, une victoire de groupe assurée avant le dernier match contre la Norvège. La Norvège a d’ailleurs été démolie 8-0 avec notamment un tour du chapeau d’Ebba Hedqvist (18 ans), les Suédoises ont donc réalisé un sans faute. Avec deux blanchissages en trois matchs et 96,6% d’arrêts, Emma Söderberg a été particulièrement impressionnante. La Damkronorna, qui a des objectifs de médaille pour les Jeux olympiques 2026 et 2030, n’a plus atteint le dernier carré des championnats du monde depuis 2009. Ce quart de finale entre la Finlande et la Suède est probablement le plus indécis.
Les Tchèques veulent prolonger la fête
À domicile et portée par une foule électrique, la Tchéquie avait débuté solidement contre la Suisse (3-0) mais elle n’a pas été en mesure de contrarier la Finlande (2-4), les États-Unis (0-4) et le Canada (1-7). Face aux Canadiennes, la prodige de 18 ans Adéla Šapovalivová a fait chavirer la Budvar Arena en égalisant à 1-1 avant la première pause, Marie-Philip Poulin a redonné ensuite l’avantage au Canada en deuxième période, avant que les Tchèques ne s’effondrent littéralement dans le troisième tiers-temps en encaissant cinq buts. La Tchéquie, demi-finaliste lors des trois dernières éditions, retrouvera la Suisse en quart de finale. Les Tchèques rêvent d’une médaille à la maison, un objectif atteignable pour les joueuses de Carla MacLeod qui ont un alignement plus dense que la Suisse.
Promues en élite mondiale, la Hongrie et la Norvège n’ont pas pu éviter la relégation et l’ascenseur. Les Hongroises n’ont remporté aucun match et n’ont marqué qu’un seul petit but, l’œuvre d’Emma Kreisz contre l’Allemagne. La Norvège avait d’ailleurs blanchi la Hongrie, la première victoire des Norvégiennes en élite mondiale depuis 1994, un succès toutefois insuffisant. Saluons la performance d’Ena Nystrøm qui a été, de très loin, la gardienne la plus sollicitée jusqu’à maintenant avec 178 lancers adverses, soit près de 45 tirs en moyenne par match. La gardienne norvégienne est tout de même parvenue à conserver une moyenne d’arrêts de 92%, une performance remarquable face à autant de frappes. Hongroises et Norvégiennes se retrouveront l’année prochaine en Division 1A.