Les championnats du monde de division IA ont lieu en ce moment en Roumanie. Après son passage dans l’élite mondiale (attendu pendant 22 ans), on pouvait se demander si la Pologne était en capacité d’y remonter. L’enjeu du renouvellement générationnel était crucial en défense où quatre vétérans de 35 ans et plus (Kolusz, Kruczek, Wajda et Dronia) n’ont pas été convoqués cette fois. Mais le « benjamin » des lignes arrières au dernier Mondial Arkadiusz Kostek (30 ans) a aussi suspendu sa carrière pour raisons personnelles. La Pologne devait donc rebâtir en défense, tout en gérant l’absence de deux attaquants majeurs, Kamil Walega blessé en playoffs slovaques et Bartosz Fraszko blessé au genou dans la demi-finale polonaise.
Le passage en élite a cependant fait du bien à une équipe qui a pris confiance. Elle a dominé facilement le pays-hôte (4-1 et 13 tirs concédés) puis s’est sorti du piège du Japon (2-1 avec 27 arrêts du gardien Tomas Fucik). Avec le plein de points, les Polonais ont apprécié de voir leurs principaux rivaux laisser traîner des points en route : les Britanniques ont gagné trois fois mais jamais dans le temps réglementaire. Les Italiens, eux, ont été défaits aux tirs au but par les étonnants promus ukrainiens (2-3).
À seulement neuf mois des Jeux olympiques de Milan-Cortina, une nouvelle promotion ratée serait une véritable baffe pour l’Italie. Sa fédération a pourtant mis de gros moyens dans le projet olympique en recrutant successivement deux entraîneurs mondialement connus. En échec pendant deux ans pour la montée, Mike Keenan a quitté son poste en raison d’une opération du cœur. Pour le remplacer, la FISG a engagé le plus beau CV international : Jukka Jalonen, l’entraîneur de tous les succès de la Finlande, dont la dernière médaille d’or olympique. Certains se sont demandés s’il ne s’embarquait pas dans une galère. De fait, si Jalonen s’est appliqué à structurer le jeu italien et à corriger des décisions douteuses avec le palet, son équipe a vraiment peiné à mettre des buts pendant toute la saison internationale.
Il ne faut pas noircir le tableau : le développement du hockey transalpin a certes connu bien des carences, mais le potentiel de l’Italie doit normalement l’amener en élite (au moins tant que Russie et Bélarus sont absents). Avec la nouvelle vague des « Italos » – redevenus majoritaires dans l’effectif – pour la cause olympique, on peut même dire que la montée est obligatoire. Mais ces naturalisés déçoivent pour l’instant. Le plus en vue d’entre eux jusqu’ici a été l’Italo-Suédois Mikael Frycklund… mais il s’est cassé la cheville lors de la prolongation contre l’Ukraine ! Celui qui jouait sur son aile, Tommy Purdeller, s’est décalé au centre pour que Jalonen change le moins possible ses lignes.
L’entraîneur de la Pologne, Robert Kalaber, aborde bien son duel tactique face au prestigieux Jalonen : la trappe de son équipe est bien en place pendant toute la première période. Le nouveau défenseur Olaf Bizacki, qui a déjà marqué un but avant-hier (12 heures après être devenu papa !), envoie encore un palet de la ligne bleue, et c’est Pawel Zygmunt qui travaille bien dans le slot pour décaler Dominik Pas en cage ouverte. 1-0 après vingt minutes, les Polonais sont sur la voie royale vers la promotion. Et cela aurait même pu faire 2-0 en fin de tiers quand Zygmunt décale Patryk Krezolek, devant lequel Davide Fadani fait un effectue miraculeux.
Davide Fadani est un Milanais qui pourrait jouer les JO dans sa ville natale. Fadani est le gardien titulaire depuis le début du tournoi et maintient sur le banc le grand (dans tous les sens du terme) espoir Damian Clara, quo a fait une grosse boulette en préparation contre la Slovénie et se mettant un but contre son camp tout seul.
L’Italie égalise à la reprise par un tir croisé de son centre très complet Daniel Mantenuto. La Pologne tente un « coach challenge » infructueux, et reprend donc le jeu à 4 contre 5. Elle jouera même 27 secondes à 3 contre 4 alors que les pénalités d’enchaînent, sans effet sur le score. Mais après la mi-match, Sadolcha prend 2’+2′ pour crosse haute. Sur la seconde partie de la pénalité, Phil Pietroniro sauve l’Italie par une puissante reprise du cercle gauche.
En début de troisième période, la Pologne a une occasion majeure d’égaliser. La passe transversale de Jeziorski est déviée par Komorski… sur le poteau. Les Italiens creusent l’écart trois minutes plus tard par Marco Zanetti après une entrée de zone côté gauche d’Alex Trivellato puis une passe diagonale. Komorski concède un tir de pénalité sur une contre-attaque italienne à la dernière minute et Simon Tedesco le transforme (4-1). L’Italie a repris la première place… qu’elle devra confirmer dès demain midi face à la Grande-Bretagne.
Joueurs du match : Mateusz Bryk pour la Pologne et Daniel Mantenuto pour l’Italie.
Pologne – Italie 1-4 (1-0, 0-2, 0-2)
Mercredi 30 avril 2025 à 16h00 à Sfântu Gheorghe (ROU). 2325 spectateurs.
Arbitres : Jesse Gour et Mark Pearce (CAN) assistés de Gustav Jonsson (SUE) et Simon Riecken (AUT).
Pénalités : Pologne 8′ (0′, 8′, 0′) ; Italie 6′ (0′, 6′, 0′).
Tirs : Pologne 21 (6, 3, 12) ; Italie 24 (5, 10, 9).
Évolution du score :
1-0 à 14’51” : Pas assisté de Zygmunt et Bizacki
1-1 à 22’37” : Mantenuto assisté de Seed et Tedesco
1-2 à 34’59” : Pietroniro assisté de Di Tomaso et Gazley (sup. num.)
1-3 à 48’09” : Zanetti assisté de Trivellato
1-4 à 59’19” : Tedesco (tir de pénalité)
Pologne (2′ pour retard de jeu)
Attaquants :
Pawel Zygmunt (+1) – Dominik Pas (+1) – Patryk Krezolek (+1)
Alan Lyszczarczyk – Filip Komorski – Bartlomiej Jeziorski
Kamil Sadlocha (4′) – Damian Tyczynski – Krystian Dziubinski (C, -2)
Mateusz Goscinski (-1) – Mikolaj Syty (-2) – Krzysztof Macias (-1)
Défenseurs :
Bartosz Ciura – Olaf Bizacki (+1, 2′)
Karol Bilas – Mateusz Bryk
Kamil Gorny – Michal Narog (-1)
Jakub Wanacki (-1) – Mateusz Zielinski (-1)
Gardien :
Tomas Fučík
Remplaçant : John Murray (G). En réserve : Maciej Miarka (G).
Italie
Attaquants :
Alex Ierullo (-1) – Bryce Misley (+1) – Nicholas Saracino
Matthias Mantiger (2′) – Diego Kostner (A) – Dustin Gazley (-1)
Luca Frigo (+2) – Daniel Mantenuto (+1) – Marco Zanetti (+1)
Daniel Tedesco (+1) – Tommy Purdeller (-1, 2′) – [Gazley]
Défenseurs :
Daniel Glira – Thomas Larkin (C)
Alex Trivellato (A, +1) – Gregory Di Tomaso (+1)
Luca Zanatta (-1) – Phil Pietroniro (-1)
Dylan Di Perna (+1) – Jason Seed (+1, 2′)
Gardien :
Davide Fadani
Remplaçant : Damian Clara (G). En réserve : Jake Smith (G). Blessé : Mikael Frycklund (fracture de la malléole).