L’affiche du soir à Herning s’appelle Hongrie-Kazakhstan. Une programmation curieuse qui fait démarrer la rencontre après minuit en heure d’Astana. Sans surprise, ce match-clé pour la relégation intéresse peu de monde en dehors des deux pays concernés. Les tribunes sont presque totalement vides… sauf celle qui regroupe les supporters hongrois derrière le banc de la prison.
La Hongrie a besoin de prendre 3 points pour passer devant le Kazakhstan (qui a battu la Norvège 2-1 en ouverture). Mais elle n’a plus battu cet adversaire depuis douze ans. Le Kazakhstan a gagné les 8 dernières confrontations, toutes dans le temps réglementaire !
Dès la première action, le jeune gardien Maksim Pavlenko s’avance hors de son secteur réservé, perd son bâton dans un contact avec Erdely et ne sert plus à rien quand la passe de Henrik Nilsson est déviée par Janos Hári dans la cage complètement désertée (0-1). Deux minutes plus tard, de l’autre côté, Arkady Shestyakov dévie lui aussi une passe de Sanat Daniyar… de peu à côté de la cage grande ouverte.
Le Kazakhstan commet pas mal d’erreurs. Du coin de sa zone défensive, Adil Beketayev relance par exemple le palet dans la crosse de Domán Szongoth. Le gardien Pavlenko fait l’arrêt et n’hésite pas à défier qui s’approche de sa cage (photo ci-dessus). Pendant le premier avantage numérique (pour une charge incorrecte de Nemeth), Valeri Orekhov rate une rondelle capricieuse à la ligne bleue et laisse Csanad Erdély filer en contre… mais le capitaine hongrois perd la maîtrise du palet tout seul en amorçant sa feinte avant d’arriver sur le gardien !
Les Hongrois doublent la mise en contre-attaque à l’avant-dernière minute. Bien décalé par Bence Horváth qui a fixé les deux défenseurs sur une rapide remontée de palet, Istvan Terbócs prend de vitesse Tamirlan Gaitamirov, repique à la cage et marque en deux temps du revers (0-2).
Pas en contrôle de sa crosse, Domán Szongoth la lève au visage de Mukhametov, qui n’a pas de grille, lui. Le joueur de 16 ans prend logiquement 2’+2′ pour crosse haute, à une minute de la pause. Arkadi Shestakov n’arrive pas à reprendre un très bon rebond, et tout ce qu’il fait en insistant, c’est arracher avec sa crosse le masque de Balizs, sans qu’une faute ne soit sifflée.
Il reste trois minutes à jouer à 5 contre 4 pour le Kazakhstan en deuxième période. Il s’installe avec une circulation de palet très rapide. Le slap très puissant d’Orekhov ne fait pas trembler Balizs. Sur le lancer suivant, Henrik Nilsson dégage aussitôt le rebond. Les maillots bleus manquent quelque peu de présence devant la cage. En face, le très agressif Pavlenko a de bons réflexes pour parer du gant une reprise à mi-distance de Peter Vincze, et pour repousser des jambières deux tentatives de suite de Galló lors du seul powerplay hongrois.
La Hongrie pâtit de son indiscipline. Milan Horvath retient Gaitamirov et son coach Gergely Majoross fait une moue dépitée… et prémonitoire. Nikita Mikhailis reçoit le palet dans le cercle droit et place un tir du poignet absolument parfait dans la lucarne proche (1-1). L’attaquant du Metallurg Magnitogorsk a frappé au meilleur moment pour relancer son équipe. Mikhailis se procure aussi une échappée, mais Bence Bálisz détourne le tir avec son bouclier.
Le Kazakhstan semble donc totalement relancé à l’approche du troisième tiers-temps. Mais il se fait encore surprendre d’entrée. Vilmos Galló dribble Orekhov, teste le gardien au premier poteau, puis fait le tour de cage et reçoit la passe de Janos Hári qui a pris le rebond. L’attaquant de KooKoo en Liiga, clairement le Hongrois le plus dangereux, marque ainsi dans le haut du filet en seulement 14 secondes (1-3, photo ci-dessous). Les blancs maintiennent la pression, Erdély tire à bout portant après un bon travail derrière la cage de l’intenable Galló.
Quand le Kazakhstan passe à l’offensive, Panyukhov s’y fait pénaliser en faisant trébucher Szathmary parce qu’il chasse un rebond. Sur le powerplay, Peter Vincze devance Metalnikov et dévie juste devant la cage le centre de Kristof Papp (1-4).
Nagy prend une pénalité tardive pour avoir retenu Volkov du bras dans un duel. Bolyakin sort son gardien pour jouer à 6 contre 4 et le lancer balayé de Valeri Orekhov entre les cercles bat Balizs côté mitaine (2-4). Un but qui atténue la défaite bleue et peut avoir son importance en atténuant l’écart en cas d’égalité à trois.
Dans le cas d’un scénario d’égalité Norvège/Kazakhstan/Hongrie, les joueurs d’Asie centrale ont une différence de buts et font donc la mauvaise opération. Mais on ne sait pas encore ce que vaut le Danemark contre les équipes de bas de tableau – on aura une idée demain soir face à ce même Kazakhstan – ni si d’autres surprises peuvent survenir.
Ce qui est sûr, c’est que la lutte pour la relégation s’annonce très incertaine dans ce groupe B. Rien n’est encore joué. Depuis la guerre, la Hongrie n’était arrivée à gagner dans le temps réglementaire qu’une seule fois à ce niveau, en 2016 face au Bélarus… mais cela n’avait pas suffi pour le maintien (par la faute de la France)
Désignés joueurs du match : Roman Starchenko pour le Kazakhstan et Vilmos Galló pour la Hongrie.
Commentaires d’après-match :
Gergely Majoross (entraîneur de la Hongrie) : Nous savions que nous ne serions pas coincés longtemps dans notre zone, car le Kazakhstan est essentiellement une équipe de contre. Notre défense agressive les a arrêtés assez rapidement et nous sommes sortis de notre zone. Leurs attaques sont menaçantes, on l’avait vu à Bratislava lors des qualifications olympiques. Nous avons donc joué de façon plus mature qu’à l’époque, l’élan de la jeunesse était cette fois à notre avantage, pas à notre désavantage. Nous nous préparons pour les adversaires et essayons d’éliminer leurs forces, mais nous ne sommes pas venus ici en pensant que nous devions gagner, parce que nous n’avons pas à le faire, il n’y a pas de pression sur nous. Notre travail consiste à avancer pas à pas, tête baissée, humblement. »
Oleg Bolyakin (entraîneur du Kazakhstan) : « Nous avons perdu dans le mouvement, perdu encore une fois les duels pour le palet, perdu tous les combats. Quelle en est la raison ? Nous allons la chercher. Nous avons accordé beaucoup de buts à l’adversaire, alors il a profité de sa chance. C’est alarmant d’avoir complètement perdu la concentration, bien qu’on ait prévenu pour la troisième période qu’il fallait se mobiliser. Malheureusement, notre premier trio a amorcé à la fois le match et la troisième période par un but encaissé. Nous encaissons le deuxième but sur un engagement en zone adverse. On perd beaucoup de mises en jeu, on joue très mal sur les rebonds, la réaction est faible. Les joueurs adverses récupèrent le palet et se ruent à l’attaque, et pour je ne sais quelle raison, nos attaquants ne les bloquent pas. Les décisions sont aussi un peu un mystère pour nous. Il y avait une tâche à accomplir, faire des passes directes après un engagement, mais les défenseurs ont commencé à chercher de longues passes. Le plus important est de se débarrasser du fardeau de la défaite, de se rétablir demain. Le Danemark a perdu tous ses matchs, mais il a joué avec tous les favoris, nous le comprenons très bien. »
Kazakhstan – Hongrie 2-4 (0-2, 1-0, 1-2)
Mardi 13 mai 2025 à 20h20 au Jyske Bank Boxen de Herning. 1972 spectateurs.
Arbitres : Christoffer Holm (SUE) et Christian Ofner (AUT) assistés d’Oto Durmis (SVK) et Daniel Hynek (TCH).
Pénalités : Kazakhstan 8′ (0′, 2′, 6′) ; Hongrie 10′ (6′, 2′, 2′).
Tirs : Kazakhstan 25 (8, 10, 7) ; Hongrie 28 (9, 8, 11).
Évolution du score :
0-1 à 00’15” : Hári assisté de Nilsson et M. Horváth
0-2 à 18’31” : Terbócs assisté de B. Horváth
1-2 à 34’32” : Mikhailis assisté d’Orekhov et Shestakov (sup. num.)
1-3 à 40’14” : Galló assisté de Hári et Erdély
1-4 à 43’35” : Vincze assisté de Papp et Hári (sup. num.)
2-4 à 59’01” : Orekhov assisté de Shestakov et Starchenko (sup. num.)
Kazakhstan
Attaquants :
Nikita Mikhailis (A, -2) – Arkadi Shestakov (-2) – Roman Starchenko (C, -2, 2’)
Kirill Savitsky (-1) – Alikhan Omirbekov (-1) – Alikhan Asetov (A, -1)
Evgeny Rymarev – Maksim Mukhametov (2’) – Batyrlan Muratov
Dinmukhamed Kaiyrzhan puis à 36’ Vyacheslav Kolesnikov – Vladimir Volkov – Kirill Panyukov (2’)
Défenseurs :
Valeri Orekhov (-2) – Leonid Metalnikov (-2, 2’)
Adil Beketayev – Samat Daniyar
Tamirlan Gaitamirov (-1) – Artyom Korolyov
Dmitri Breus (-1)
Gardien :
Maksim Pavlenko [sorti de 58’43” à 59’01”]
Remplaçant : Jelal-ad-Din Amirbekov (G). En réserve : Sergei Kudryavtsev (G), Eduard Mikhailov (D), Artyom Likhotnikov (A).
Hongrie
Attaquants :
Csanád Erdély (C, +2) – János Hári (A, +2) – Vilmos Galló (+2)
Gergő Ambrus (+1) – Domán Szongoth (+1, 4’) – István Terbócs (A, +1)
Bence Horváth – Krisztián Nagy (2’) – Kristóf Papp
András Mihalik – Kristof Németh (2’) – Péter Vincze
Ferenc Laskawy
Défenseurs :
Henrik Nilsson (+3) – Milán Horváth (+3, 2’)
Zsombor Garát – Simon Szathmary
Bence Szabó – Tamás Ortenszky
Gabor Tornyai [2 présences]
Gardien :
Bence Bálizs
Remplaçant : Ádám Vay (G). En réserve : Dominik Horváth (G), Zétény Hadobás (D), Ákos Mihály (A).