Le Kazakhstan aborde le premier de ses trois défis face aux trois favoris de la poule. Il devra y prendre au moins un point s’il ne veut pas se retrouve dernier – et relégué – dès la prochaine victoire norvégienne. Mais pense-t-il que les champions du monde sont les plus inabordables des trois ? On est surpris de ne pas voir Pavlenko aligné alors qu’il a joué chaque match. Pas non plus Kudryavtsev, qui ne s’est jamais habillé, mais un autre inconnu, Jelal-ad-Din Amirbekov, qui joue avec la réserve de Magnitogorsk et avait débuté en équipe nationale en remportant les championnats d’Asie.
Alors qu’on s’attend à une stratégie prudente de sa part, le Kazakhstan part un peu la fleur au fusil, sans faire attention à ce qui se passe dans son dos. Adam Klapka gagne le palet dans la bande face à Orekhov et envoie Jakub Flek en échappée solitaire dix mètres derrière la défense. Le lancer de l’attaquant du Kometa Brno frôle le bras du gardien et atterrit… sur la barre transversale !
Le placement défensif du Kazakhstan est encore défaillant sur une relance tchèque en deux passes : le magnifique service du revers d’Ondřej Beránek envoie Matěj Stránský vers un autre breakaway, que l’ailier de Davos transforme à mi-hauteur, côté mitaine (1-0).
Si les joueurs en bleu continuent de laisser des espaces plus vastes que les steppes de leur pays, leur gardien risque vraiment de passer une mauvaise journée ! Heureusement, ce second avertissement semble avoir été entendu et ils se mettent à défendre de manière structurée. En revanche, Amirbekov ne donne pas tous les gages de sûreté de positionnement, s’avançant souvent loin de ses cages sans savoir reprendre sa place. Heureusement pour lui que son défenseur Samat Daniyar vient bloquer au poteau le tour de cage de Daniel Voženílek.
L’écart a été minimal après vingt minutes, mais les Tchèques réparent ça dès le retour des vestiaires. Jakub Flek réceptionne à la ligne bleue l’excellente relance de Daniel Gazda et, malgré le coup de crosse violent de Daniyar juste avant son tir, il convertit cette seconde échappée du match, à mi-hauteur côté plaque (2-0).
Après quatre minutes au deuxième tiers-temps, Roman Červenka reprend la passe de derrière la cage de Pastrňák : poteau ! Il s’en est fallu de peu. Puis c’est Flek qui vole le palet à Amirbekov sorti derrière son but : le gardien se replace et bloque miraculeusement la conclusion à bout portant de Voženílek (photo ci-dessus).
Et cela continue avec un nouveau poteau, pour Pastrňák cette fois. Après tant d’occasions, le but arrive deux secondes après la fin d’une pénalité pour obstruction de Savitsky : le tir de Matěj Stránský passe juste entre les jambes d’Amirbekov (3-0, photo ci-dessous).
Sur une mise en jeu dans la zone tchèque, un lancer d’Artyom Korolyov est contré par David Pastrňák qui s’échappe et est retenu par le défenseur (photo plus bas) : tir de pénalité évident. Amirbekov pourra mettre sur son CV qu’il a arrêté un pénalty de Pastrňák : le palet lui arrive dans la botte droite.
Mais la première ligne tchèque va quand même finir par marquer, comme à chaque match. Trois minutes plus tard, sur un palet gratté par Jakub Krejčík, Pastrňák s’arrache des griffes d’Eduard Mikhailov et passe à Roman Červenka qui conclut cette contre-attaque d’un revers en angle fermé (4-0).
Pour son deuxième match depuis son entrée, Adam Klapka s’offre un but personnel en remontant toute la glace et en claquant le palet – qui s’est soulevé – sous les bottes du gardien (5-0). Il est tout de même étonnant que les défenseurs Orekhov et Breus aient laissé passer le colosse de Calgary entre eux sans même essayer de l’arrêter. La victime de ce but, c’est le gardien Amirbekov, remplacé par Pavlenko.
Jakub Krejčík prend 2’+2′ pour une crosse haute au visage de Mikhailis et le Kazakhstan obtient enfin sa première supériorité numérique du match. Il ne reste jamais installé bien longtemps, mais sur une longue passe de Dmitri Breus depuis son enclave, Vyacheslav Kolesnikov contrôle à la ligne bleue, protège son palet et vient battre Vejmelka (5-1, photo ci-dessous).
Le passeur décisif Breus retient Nečas, puis Metalnikov dégage le palet en dehors de l’aire de jeu. Les Tchèques jouent donc 51 secondes à 5 contre 3, mais ratent leurs contrôles et leurs reprises sur cette séquence. Puis à 5 contre 4, la déviation de Sedlák frôle la lucarne et Zadina n’arrive pas à lever le palet sur un rebond laissé par Pavlenko à plat ventre.
Le but arrive une minute après le retour au complet : Roman Červenka reprend dans le cercle droit la passe diagonale de Pyrochta (6-1). Il lui manque un but pour égaler le nombre de buts en championnat du monde de Jágr avec la République tchèque (sans compter les trois buts inscrits par le maillot numéro 68 sous le maillot tchécoslovaque). Il faut attendre un peu plus de deux minutes pour le record, le temps de tuer une pénalité de Nečas. Červenka est servi au second poteau, justement par Nečas qui vient de sortir de prison. Comme quoi il marque aussi avec des partenaires inhabituels (7-1).
Après le doublé de Stránský et le triplé de Červenka, les Tchèques terminent par un doublé de Klapka, qui dévie dans les airs, à la dernière minute, un centre de Flek contré par la crosse de Likhotnikov (8-1, photo ci-dessous).
Les tenants du titre deviennent ainsi la meilleure attaque du tournoi, et sont toujours premiers de poule en attendant d’affronter les Allemands et les Américains. Le Kazakhstan pourra-t-il faire mieux face aux États-Unis demain après-midi ? Il est permis d’en douter.
Désignés joueurs du match : Roman Červenka pour la Tchéquie et Vyacheslav Kolesnikov pour le Kazakhstan.
Commentaires d’après-match :
Oleg Bolyakin (entraîneur du Kazakhstan) : « Les défenseurs doivent effectuer leurs tâches directes. Les coefficients en fin de match montrent qui l’a fait. Tamirlan Gaitamirov et Artyom Korolev ont zéro but encaissé, les autres ont -3 ou -4. En première période, nous avons joué offensivement et défensivement de manière assez convaincante, mais commis des erreurs grossières de position. Pour nous, c’est de l’anxiété. Nous donnons des instructions tous les jours, mais jusqu’à présent, tout le monde n’en a pas été imprégné. Nous avions prévenu que les Tchèques se lançaient instantanément à l’attaque, qu’ils étaient champions du monde pour une raison. Il n’y a pas de plaintes concernant l’engagement, mais de gros problèmes avec le contenu et l’application du plan de jeu. Nous devons faire des corrections. Il faut que les défenseurs comprennent que leur mission directe est de défendre le but, pas de laisser à l’adversaire l’opportunité d’arriver seul sur le gardien. »
République tchèque – Kazakhstan 8-1 (1-0, 3-0, 4-1)
Samedi 17 mai 2025 à 16h20 à la Jyske Bank Boxen de Herning. 7112 spectateurs.
Arbitres : Mike Langin (CAN) et Kristian Vikman (FIN) assistés de Nick Briganti (USA) et Tarrington Wyonzek (CAN).
Pénalités : Tchéquie 6’ (0’, 0’, 6’) ; Kazakhstan 8’ (0’, 4’, 4’).
Tirs : Tchéquie 33 (8, 17, 8) ; Kazakhstan 22 (8, 8, 6).
Évolution du score :
1-0 à 05’19” : Stránský assisté de Beránek et Pyrochta
2-0 à 21’26” : Flek assisté de Gazda et Klapka
3-0 à 32’19” : Stránský assisté de D. Špaček et M. Špaček
4-0 à 37’04” : Červenka assisté de Pastrňák et Krejčík
5-0 à 41’06” : Klapka assisté de Hajek
5-1 à 47’36” : Kolesnikov assisté de Breus et Muratov (sup. num.)
6-1 à 53’13” : Červenka assisté de Pyrochta
7-1 à 55’44” : Červenka assisté de Nečas et Sedlák
8-1 à 59’22” : Klapka assisté de Flek et Gazda
Tchéquie
Attaquants :
Roman Červenka (C, +3) – Lukáš Sedlák (+3) – David Pastrňák (A, +2)
Adam Klapka (+3) – Daniel Voženílek (+3) – Jakub Flek (+3)
Filip Zadina (+1) – Michael Špaček (+1) – Martin Nečas (+1, 2’)
Ondřej Beránek (+2) – Petr Kodýtek (+1) – Matěj Stránský (+2)
Défenseurs :
Jakub Krejčík (+3, 4’) – Filip Hronek (A, +1)
Libor Hájek (+2) – Daniel Gazda (+4)
Filip Pyrochta (+2) – David Špaček (+2)
Jiří Ticháček (+1)
Gardien :
Karel Vejmelka
Remplaçant : Daniel Vladař (G). Absents : Tomáš Kundrátek (D, main), Jakub Lauko (A, ménagé après le coup de coude reçu avant-hier), Jáchym Kondelík (A, main cassée).
Kazakhstan
Attaquants :
Nikita Mikhailis (A, -2) – Arkadi Shestakov (-3, 2’) – Roman Starchenko (C, -2)
Alikhan Asetov (A, -3) – Artyom Likhotnikov (-3) – Kirill Panyukov (-3)
Vyacheslav Kolesnikov (-1) – Alikhan Omirbekov (-1) – Kirill Savitsky (-1, 2’)
Dinmukhamed Kaiyrzhan (-2) – Vladimir Volkov (-1) – Batyrlan Muratov (-2)
Défenseurs :
Valeri Orekhov (-3) – Dmitri Breus (-2, 2’)
Adil Beketayev (-3) – Samat Daniyar (-4)
Tamirlan Gaitamirov – Artyom Korolyov
Leonid Metalnikov (-2, 2’) – Eduard Mikhailov (-2)
Gardien :
Jelal-ad-Din Amirbekov puis à 41’06” Maksim Pavlenko
En réserve : Sergei Kudryavtsev (G), Evgeny Rymarev, Maksim Mukhametov (A).