La CHL reprend pour le deuxième week-end consécutif. Les clubs allemands ont connu une mauvaise deuxième journée. Bremerhaven s’est fait surprendre sur la glace de Salzbourg (3-2) et Berlin a subi également le dynamisme et la chaleur du public de Klagenfurt sur le même score. Ingolstadt n’a pas réussi à gagner malgré une belle performance et un jeu physique contre KalPa (1-4). Seuls quatre clubs sont à zéro point après la première semaine, dont deux seulement après avoir joué leurs deux premières rencontres à domicile : Grenoble et Ingolstadt
La situation des Bavarois semble d’autant plus inconfortable qu’ils se déplacent à Zoug. Les Suisses sont en forme, ils se sont imposés en Suède à Luleå (2-3 après prolongation) et ont déroulé à Grenoble (1-5). Les alémaniques étaient au sommet du hockey suisse en ayant remporté deux titres consécutifs en 2021 et 2022. Ils maintiennent la pression en championnat, même si la saison dernière, la route s’est conclue en quart de finale. C’est la légende suisse Leonardo Genoni qui garde les cages… à 38 ans. Il sera accompagné d’une bonne défense avec en particulier, Raphael Diaz et l’international tchèque David Sklenička, entre autres. Mais c’est l’attaque qui impressionne avec la meilleure attaque du championnat suisse. On retrouve les stars tchèques et slovaques Jan Kovář, Dominik Kubalik et Tomáš Tatar. Ce dernier vient de poser ses patins en Europe après avoir passé toute sa carrière pro en NHL (980 matchs et 509 points). Pour le reste, le club propose de belles références suisses avec Fabrice Herzog, Sven Sventeler, Gregory Hofmann et Lino Martschini, meilleur marqueur de l’équipe avec 44 points la saison dernière.
Malgré le parcours à zéro pointé de son adversaire, Michael Liniger, l’entraîneur-chef de l’EVZ, reste prudent : « L’ERC Ingolstadt a réalisé une saison impressionnante, terminant premier de la saison régulière avant d’être éliminé en demi-finale. Son style de jeu est fortement influencé par le hockey sur glace nord-américain, avec des joueurs-clés issus de ce système. Nous nous attendons à un match physiquement exigeant, un véritable défi pour notre équipe ».
Mark French, entraîneur-chef d’Ingolstadt, est conscient du défi qui se présente : « La constance de Zoug ces dernières années parle d’elle-même. Ils n’ont quitté le top 4 de la saison régulière qu’une seule fois depuis 2015. La saison dernière, ils étaient la meilleure équipe offensive de la NLA. »

Le match démarre sur un faux rythme mais à la première accélération Elia Riva envoie un puissant tir. Lino Martschini déboule et reprend le rebond, pour les locaux (1-0). On se demande si Ingolstadt est descendu du car, car la défense est assez passive ou tout du moins très en retard. Lors d’un duel dans la bande, Andreas Wingerli ressort le palet et remet le transmet à Raphael Díaz. Mike Künzle conclut devant la cage et tire avec la crosse entre les jambes (2-0). Geste connu mais incroyable dans sa réalisation.
Mark French prend son temps mort pour remettre l’équipe en route. La situation évolue peu car Zoug a la totale maîtrise de la partie. Les blancs patinent après la rondelle. Les Suisses se procurent encore une occasion avec un puissant tir de la bleue que Tomáš Tatar remet juste à côté de la cage après un rebond aérien. Les Allemands sont bloqués et ne peuvent franchir la bleue adverse. Mais pour la première fois, les blancs entrent en zone offensive et Austen Keating dévie au second poteau un tir de Powell (2-1).
Ce but a le don de réveiller les Allemands dont Johannes Krauss qui part en solo. Son tir est mal capté par Leonardo Genoni qui fait l’arrêt en deux temps, mitaine au sol. Dans l’autre sens, Andreas Wingerli est oublié devant la cage et fait la reprise devant la ligne de but. Le gardien Brett Brochu glisse sa botte qui dégage le palet devant la ligne rouge (11’20). Les contre-attaques se succèdent et Sam Ruopp s’échappe. Il conclut sa course d’un freinage et tire entre les jambes du portier suisse (2-2).
Incroyable, les Allemands sont revenus dans le match après un démarrage catastrophique. En supériorité, les Suisses ont une occasion avec la reprise de Martschini, captée de la mitaine (16’25). Et enfin les Zougois concluent la période avec un débordement hallucinant de Sven Senteler qui longe la bande, passe deux joueurs, repique à la cage et place le puck sur le gardien.
Deuxième période. Le portier Brochu essuie déjà un tir dangereux qui lui traverse les bottes. Le palet est évacué par un défenseur, le long de la ligne de but (21’10). Les Allemands sont pénalisés, mais Daniel Pietta capte le palet. Il part en contre et chute dans sa course. Sur un genou, en glissade, il trompe Genoni (2-3). Pas le temps de s’ennuyer pour le kop de supporters bavarois qui a fait le déplacement. Riley Barber reprend au second poteau, totalement oublié (2-4).
Michael Liniger prend à son tour son temps mort pour relancer son équipe. Mais c’est Jandric qui envoie un tir depuis la bande, dans un angle impossible. Genoni, masqué, ne peut que constater les dégâts (2-5). C’en est trop, le légendaire gardien suisse jette l’éponge et Tim Wolf le remplace.
Le jeune portier formé à Zurich est testé d’entrée par une reprise de Daniel Schmölz. Le gardien fait chauffer la mitaine. La partie a totalement basculé et c’est l’ERC qui s’installe dans le camp suisse. Même en situation de supériorité, les joueurs de Zoug sont fébriles et perdent des palets, remettant en jeu les Allemands. Au retour à cinq, c’est de nouveau sur un pressing que Schlumpf s’effondre au sol. Riley Sheen et Alex Breton s’enfuient avec la rondelle. Seul, Wolf ne peut rien faire (2-6).
Zoug perd les duels dans la neutre et provoque des contres adverses. Ingolstadt obtient une supériorité après une faute de Daniel Voženílek en zone offensive. En conséquence, un puissant tir de la bleue rebondit et Myles Powell fait la reprise. Wolf se jette sur le palet lors d’un énorme arrêt. Tim Wolf multiplie les arrêts et tient son équipe à bout de bras. Les Suisses terminent sur un dernier forcing sans réussite. Clairement, les joueurs de Mark French ont redonné de l’énergie et bousculé des Suisses bien en place qui ont sombré par la suite. L’EV Zoug rentre aux vestiaires avec plus de questions que de réponses et un sérieux chantier pour s’imposer.
Au troisième tiers, c’est sur une pénalité d’Abbott Girduckis que Zoug remet la machine en route. Tomáš Tatar en profite et place d’un tir ajusté d’une précision incroyable (3-6). À peine le temps de fêter le but que le Slovaque part vers le banc des pénalités pour une punition un peu sévère. Chris Jandric impressionne dans ce début de saison et pourrait bien être la meilleure recrue de la saison pour Ingolstadt. Il part de sa cage pour un coast to coast dans une séquence à 4 contre 4. Il conclut avec un revers sur le portier Wolf (42’05). Et toujours à quatre, les Suisses vont chercher un nouveau palet dans leurs filets. Riley Sheen lance à la cage et Keating fait la déviation en power play (3-7).
Le puissant kop suisse continue de chanter, malgré la bérézina de cette partie. La clameur aide l’équipe à aller de l’avant et à se procurer des occasions. Senteler rate une cage totalement vide (47’37). Mais l’offensive a un coût, subir des contres. C’est Daniel Pietta qui se jette au sol pour pousser le palet et faire la passe. Abbott Girduckis réceptionne et va défier Wolf qui fait l’arrêt de la botte (48’48). Le sort du match n’évolue plus, Zoug continue son jeu vers l’avant pour terminer sur une bonne note. Les palets sont envoyés à la cage par Dominik Schlumpf (55’10). Il s’ensuit une énorme pression sur la zone défensive allemande. L’équipe bavaroise tient le choc. Fabrice Herzog termine cette phase en infériorité après une pénalité de Tomáš Tatar. Le tir est tendu et Brochu capte la rondelle.
Au final, Ingolstadt s’est relancé de la plus belle des manières alors que l’on ne donnait pas cher de leur peau, à la vue de la faiblesse d’intensité. La partie a basculé et a offert un festival offensif de la part des deux équipes. Mais, clairement, Zoug a sombré corps et âme, redescendu dans la réalité terrestre. Les joueurs ont sûrement trop gouté à la victoire et sont restés dans leurs nuages.
Réactions d’après match :
Mark French (entraîneur d’Ingolstadt) : « J’ai été très satisfait de notre réaction face au déficit de 2-0. Il était important que nous parvenions à égaliser en première période. En deuxième période, nos joueurs clés ont marqué des buts importants. »
Raphael Diaz (défenseur de Zoug) : « C’était probablement le meilleur début de saison jusqu’à présent mais on a complètement perdu la tête. »
Michael Liniger (entraîneur de Zoug) : « C’était un test pour nous tous. On n’a pas été cohérents dans nos échanges, et ils en ont profité. »

EV Zoug – ERC Ingolstadt 3-7 (2-2, 0-4, 1-1)
Vendredi 5 septembre 2025 à 19h30 au OYM hall. 4099 spectateurs.
Arbitres : Mikko Kaukokari (FIN) et Loïc Ruprecht (SUI) assistés de Nathy Bürgy et Eric Cattaneo (SUI)
Pénalités : Zoug 6’ (0’, 2’, 4’) ; Ingolstadt 8’ (2’, 4’, 2’).
Tirs : Zoug 27 (12, 8, 7) ; Ingolstadt 27 (4, 13, 10)
Évolution du score :
1-0 à 03’25” : Martschini assisté de Herzog et Tatar
2-0 à 05’04” : Wingerli assisté de Diaz et Künzle
2-1 à 08’36” : Keating assisté de Powell et Agostino
2-2 à 13’49” : Ruopp assisté de Barber et Smallwood
2-3 à 23’16” : Pietta (inf. num.)
2-4 à 24’36” : Barber assisté de Jandric et P. Krauß
2-5 à 26’08” : Jandric assisté de Barber et Spornberger
2-6 à 30’59” : Breton assisté de Sheen et Barber
3-6 à 40’29” : Tatar assisté de Diaz et Wingerli (sup. num.)
3-7 à 42’31” : Keating assisté de Sheen et Agostino (sup. num.)
EV Zoug
Attaquants :
Andreas Wingerli (-2) – Sven Senteler (-3) – Mike Künzle (-1)
Dominik Kubalík (-1) – Tomáš Tatar (4’) – Lino Martschini (-1)
Grégory Hofmann (-1) – Jan Kovář – Daniel Voženílek (-2, 2’)
Nando Eggenberger – Sven Leuenberger (-1) – Fabrice Herzog
Défenseurs :
David Sklenička (-2) – Raphael Díaz (+1)
Tobias Geisser (-2) – Dominik Schlumpf (-1)
Elia Riva (-1) – Livio Stadler
Loris Wey (-1) – Nic Balestra (-2)
Gardien :
Leonardo Genoni puis à 26’08” Tim Wolf
Absents : Lukas Bengtsson (blessé), Colin Lindemann (surnuméraire).
ERC Ingolstadt
Attaquants :
Kenny Agostino – Myles Powell – Austen Keating (2’)
Phillip Krauss (+2, 2’) – Peter Abbandonato (+2) – Riley Barber (+4)
Riley Sheen (+1) – Daniel Pietta (+2) – Abbott Girduckis (4’)
Johannes Krauß (+1) – Jakin Smallwood – Daniel Schmölz (-1)
Défenseurs :
Alex Breton (+2) – Leon Hüttl (+2)
Phillip Preto (-1, 2’) – Chris Jandric (+1)
Sam Ruopp (+2) – Edwin Tropmann
Peter Spornberger (+2) – Luca Hauf
Gardien :
Brett Brochu
Remplaçant : Devin Williams (G). Absents : Morgan Ellis (blessé), Samir Kharboutli, Nicolas Schindler (surnuméraires).











































