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Grenoble veut continuer à rêver, Lausanne joue sa survie
C’est un scénario que peu d’observateurs auraient osé imaginer à l’ouverture de la Champions Hockey League : à deux journées de la fin de la phase de groupes, Grenoble occupe la 16e place du classement général, soit la dernière qualificative pour le top 16. à la faveur d’un road-trip allemand parfaitement maîtrisé, avec une victoire dans le temps réglementaire à Bremerhaven (2-1) puis un succès arraché aux tirs au but sur la glace de Berlin (5-4). Cinq points qui replacent les Isérois dans la course à la qualification, un objectif qui paraissait encore utopique fin août. Avec deux rencontres à jouer, les hommes de Per Hånberg peuvent espérer une qualification pour les huitièmes de finale de la CHL.
La situation est plus délicate pour Lausanne, qui n’a remporté qu’un seul de ses quatre matchs dans la compétition européenne. Pour poursuivre l’aventure, les Vaudois n’ont plus le choix : il leur faut battre Grenoble ce soir puis Hradec Králove le 15 octobre.
Le week-end a été contrasté pour les deux formations. Grenoble s’est incliné vendredi en fusillade à domicile face à Marseille mais n’a pas rejoué depuis profitant d’un repos salvateur dont n’a pas pu bénéficier son adversaire. En effet, Lausanne sort de son côté d’une série épuisante de cinq rencontres en sept jours, conclue par deux défaites à Zoug (vendredi) puis à domicile contre Zurich (samedi). Les hommes de Geoff Ward, actuels deuxièmes de National League, arrivent dans les Alpes fatigués et privés d’Antti Suomela, blessé au genou après une collision avec Yannick Weber et absent pour plusieurs mois.
Les Brûleurs de Loups doivent encore faire sans Adel Koudri, Nicolas Deschamps et Alexandre Mallet, mais pourront compter sur leurs récentes recrues Martin Karlsson et Kamil Sadlocha. L’Américano-Polonais, arrivé pour pallier la retraite prématurée de Mark Simpson, contraint d’arrêter après le retour de symptômes de commotion ressentis lors de son unique son premier match sous le maillot grenoblois, effectue son premier match sous ses nouvelles couleurs.
Un début de match électrique à tous les niveaux
L’avant-match avait déjà donné le ton. L’ambiance était tendue sur le parvis de Polesud, la faute à une poignée d’individus vêtus de noir, parfois cagoulés — visiblement des ultras issus du football — semble-t-il venus en découdre avec les supporters lausannois venus en nombre. Rapidement contenus de l’autre côté de la rue Henri Barbusse par une ligne de la Brigade mobile, ils se dispersent sans incident majeur après l’arrivée de plusieurs cars de CRS. Douze véhicules seront d’ailleurs déployés à la fin de la rencontre, devant des spectateurs des deux camps interloqués par ce triste spectacle. Ironie du sort : la soirée était placée sous le thème… des Forces de l’Ordre.
Une fois la tension apaisée, place enfin au jeu. La première occasion est lausannoise et signée de l’éphémère ex-Grenoblois Holdener (prêté en compagnie de Douay le temps de deux matchs de CHL en 2023 par le LHC aux Brûleurs de Loups) : sur une descente à deux contre un, il teste les réflexes d’un Pintarič vigilant. Dans la foulée, Holdener tente sa chance dans le trafic, sans succès, mais l’action se conclut par une pénalité contre Rautanen, sanctionné pour un accrocher sur Douay. Le redoutable powerplay lausannois — le meilleur de National League avec 33,3% de réussite — se met alors en place. Zehnder, idéalement décalé dans le slot, manque le palet sur sa reprise. Rochette trouve ensuite Czarnik, mais Pintarič repousse sans accorder de rebond. La deuxième unité de supériorité vaudoise prend le relais : Fuchs décale Riat, dont le tir fuit le cadre.
Grenoble, bien en place, laisse passer l’orage avant de se montrer menaçant à son tour. Leclerc tente d’abord un tour de cage, puis, sur un engagement gagné en zone offensive, Dair déclenche immédiatement un tir capté par Hughes. Le portier lausannois s’interpose encore sur une tentative du revers de Sadlocha, parfaitement lancé dans la profondeur. Les Brûleurs de Loups prennent peu à peu l’ascendant, tout en restant vigilants face aux contres adverses. Sur un trois contre un, Vouardoux voit son tir contré in extremis. À mi-tiers, un lancer de Crinon oblige Hughes à une parade de l’épaule, avant que Pintarič ne réponde lui aussi de l’épaule devant Rochette. Le plan de jeu grenoblois se dessine clairement : ne pas subir, imposer un rythme soutenu et se projeter rapidement vers l’avant. Les défenseurs n’hésitent pas à prendre leurs chances dès qu’une ligne de tir s’ouvre, à l’image d’Englund ou de Crinon. Cette attitude offensive est récompensée à la 15e minute. Sur une séquence bien construite, Weigel sert Englund à la bleue. Le tir du Suédois est dévié par Grossetête, puis effleuré par Karlsson, qui prend Hughes à contre-pied pour l’ouverture du score (1–0, 14’15’’).
Portés par cette réussite, les Grenoblois continuent sur leur lancée. Fertin alerte Treille, qui remise en retrait pour Boivin, mais Hughes s’interpose. En face, Lausanne, pourtant deuxième de National League, peine à assumer son statut. Les Vaudois n’arrivent ni à installer leur jeu de possession, ni à enchaîner les séquences offensives. Les imprécisions s’accumulent et les revirements se multiplient. Sur l’un d’eux, Bachelet intercepte et transmet à Leclerc, qui renverse dans la profondeur pour Dair. Niku, monté aux avant-postes, c’est finalement Riat qui se retrouve piégé en défense. Baragano tente de fermer l’angle, mais le numéro 3 grenoblois trouve la lucarne d’un tir précis du point d’engagement sous la latte de Hughes (2–0, 18’52’’).
À la sirène, Grenoble mène 2–0 face à un Lausanne apathique et dominé dans l’engagement comme dans l’intensité. Les Brûleurs de Loups, eux, livrent vingt premières minutes pleines de détermination et d’audace récompensées au tableau d’affichage.
Lausanne réagit, Grenoble laisse filer son avance
Les Brûleurs de Loups repartent sur le même tempo qu’en fin de première période : pied au plancher. Dès les premiers instants, Birkheim frôle la barre d’un tir puissant, puis Bachelet, percuté par Sansonnens, parvient tout de même à libérer le palet pour Leclerc, dont la tentative est bien lue par Hughes, impeccable sur sa ligne. Le portier lausannois continue de s’illustrer en frustrant Sadlocha, prompt à bondir sur un retour de Karlsson.
La pression iséroise provoque la première pénalité vaudoise, une obstruction de Benjamin Bougro. En jeu de puissance, Leclerc renverse le jeu vers Beauchemin, dont le tir ne trouve pas le cadre. Dans les dernières secondes du powerplay, Englund sert Dair à l’opposé : sa reprise de volée est déviée par la crosse de Hughes, puis frappe son masque avant de retomber dans la crosse d’Oksanen qui repère Bougro, sorti du banc des pénalités. Le Franco-Suisse file seul dans le dos de la défense et ajuste Pintaric au-dessus du bouclier et relance le match (2–1, 26’14’’).
Piqués au vif, les Brûleurs de Loups repartent à l’assaut. Sadlocha déborde côté droit et sert en retrait Englund, dont le lancer puissant est repoussé en deux temps par Hughes. Quelques instants plus tard, Dair profite d’une hésitation de Brännström pour lui subtiliser le palet et centrer vers Bachelet, mais l’action est interrompue, la cage ayant été déplacée — un fait de jeu qui déclenche un échange verbal entre le jeune attaquant français et le gardien lausannois.
Le rythme ne faiblit pas, mais c’est désormais Lausanne qui monte en puissance. À la 30e minute, la deuxième ligne vaudoise installe son jeu. Fuchs teste d’abord Pintaric, puis Riat, vigilant dans l’arrondi, chipe le palet à Bachelet avant de servir Oksanen, qui conclut d’un tir sec sous la barre (2–2, 29’53’’). En moins de quatre minutes et sur deux erreurs grenobloises, le LHC a effacé son retard.
L’égalisation change complètement la dynamique. Grenoble, dominateur pendant la première demi-heure, commence à subir les vagues adverses. Le trio Riat – Fuchs – Oksanen, jusqu’ici discret, devient dangereux à chaque présence sur la glace. Un tir contré de Fuchs frôle même de peu la déviation malheureuse. Les Brûleurs de Loups reculent, contraints de s’en remettre aux réflexes de Pintarič, précieux dans ces moments de flottement.
Une pénalité contre Marti, coupable d’un geste appuyé sur Treille, offre pourtant à Grenoble une occasion de reprendre la main. Mais cette fois, le jeu de puissance grenoblois se montre stérile : aucun tir cadré, une mise en place hésitante. Dans les derniers instants du tiers, une relance manquée profite presque aux Lausannois : la triangulation Rochette – Caggiula – Czarnik fait frémir Polesud, mais Pintarič préserve le score de parité.
La sirène du deuxième tiers retentit sur ce constat : après trente minutes de grande maîtrise, Grenoble a payé au prix fort deux erreurs défensives, tandis que Lausanne a enfin trouvé son rythme et semble en mesure d’imposer son talent. Tout reste à faire avant une troisième période qui s’annonce aussi indécise qu’intense.
Lausanne passe l’épaule
Peut-être en surrégime sur les deux premières périodes, Grenoble entame le troisième tiers avec un peu moins de lucidité. Les passes deviennent plus approximatives et deux dégagements interdits successifs installent une certaine fébrilité. Sur un engagement près du but de Pintarič, Bougro prend le dessus sur Beauchemin, sert en retrait Sansonnens, dont le tir précis trouve le fond du filet (2–3, 42’29’’). À peine le temps d’annoncer les buteurs que la punition se double : Douay déborde sur l’aile, Pintarič dévie de la botte dans l’axe, mais Bougro, encore lui, bondit sur le rebond pour signer un doublé (2–4, 43’06’’).
C’est la douche froide dans l’arène : après deux buts d’avance, voici les Grenoblois avec deux buts de retard… Dépité après le 4e but, Pintarič se rattrape en déviant la tentative de Riat oublié dans l’enclave… Est-ce que Grenoble va sombrer ? Et plutôt que de sombrer, Grenoble trouve la ressource mentale pour réagir — fidèle à sa devise, “Never ring the bell”, née d’une demi-finale de Coupe Continentale à Aalborg en 2024.
Grenoble refuse de sonner la cloche !
Le gardien slovène se reprend aussitôt, repoussant du bouclier un tir à bout portant de Riat, oublié dans l’enclave. Sur un temps fort enfin retrouvé, Leclerc contourne le filet, se joue de Vouardoux et remet en retrait pour Englund, qui loge le palet dans le but d’un tir sur réception (3–4, 46’47’’). Polesud rugit à nouveau.
Portés par cette réduction du score, les Isérois repartent à l’attaque. La ligne Bachelet – Leclerc – Dair multiplie les incursions dangereuses, avant que la connexion québécoise ne fasse mouche : profitant d’une incompréhension entre Baragano et Brännström perdus au marquage, depuis l’embouchure du filet, Boivin sert idéalement Beauchemin, qui conclut au deuxième poteau (4–4, 50’37’’). C’est la folie dans la patinoire : Grenoble vient de remonter un handicap de deux buts face à l’un des cadors de National League. Dans la foulée, Sadlocha, parfaitement décalé par Weigel, est tout près d’offrir l’avantage aux siens, mais Hughes se déploie latéralement pour sauver son équipe. Sentant le danger, la première ligne lausannoise — jusqu’ici étonnamment effacée — tente de se réveiller. Rochette s’arrache dans l’arrondi et trouve Czarnik seul devant la cage, mais Pintarič s’interpose d’un réflexe de la mitaine.
Grenoble pousse encore. Treille obtient une pénalité contre Fiedler, mais comme lors des précédentes supériorités, le powerplay grenoblois peine à se montrer tranchant. Pourtant, le salut va venir du jeu à cinq contre cinq. À peine les équipes revenues à égalité numérique, Boivin, complètement oublié au marquage par Niku, dévie à mi-hauteur le lancer de Rautanen pour redonner l’avantage aux Brûleurs de Loups (5–4, 57’13’’).
Le coach lausannois Geoff Ward joue son va-tout et sort Hughes pour un sixième attaquant. Grenoble, désormais porté par la ferveur du public, ne pense qu’à tenir. Mais Lausanne n’y croit plus. Sur un palet dégagé et prolongé par Sadlocha, Karlsson profite du back-check suspect des Lausannois pour marquer dans la cage vide (6-4, 57’59’’). Le LHC, abasourdi, va boire le calice jusqu’à la lie. Moins d’une minute plus tard, Niku – pourtant peu pressé par Treille – mal inspiré, relance en revers directement sur la crosse de Beauchemin, qui ajuste tranquillement le but déserté (7–4, 58’54’’). Cette fois, c’est certain : Grenoble ne sera pas rejoint.
Grenoble renverse la montagne et écrit l’histoire
Lorsque la sirène finale retentit, la patinoire chavire de joie. Les Brûleurs de Loups viennent d’écrire l’une des plus belles pages de leur histoire européenne. Cette victoire – la troisième consécutive dans la compétition – est aussi la première à domicile en Champions Hockey League depuis le succès 2–1 face à Espoo en 2015.
Avec 8 points après cinq journées, Grenoble grimpe à la 10e place provisoire du classement général et peut désormais rêver d’une qualification pour les huitièmes de finale. Pour y parvenir, il faudra encore ramener au moins un point du déplacement à Prague — face à un Sparta déjà qualifié — ou compter sur des faux pas de Storhamar, Hradec Králové, Odense ou Bolzano.
Lausanne, l’ombre d’un favori
En face, Lausanne a livré une prestation bien en-deçà de son standing, comme s’ils n’étaient pas concernés par l’événement (pour se concentrer sur le championnat national). À l’exception de la ligne Douay – Bougro – Holdener, les Lions ont affiché un visage sans inspiration ni intensité. La première unité offensive, Rochette – Czarnik – Caggiula, est restée fantomatique, tandis que la défense, notamment la paire Niku – Baragano, a multiplié les approximations.
Tout n’est cependant pas perdu pour les Vaudois, qui peuvent encore espérer la qualification en disposant dans le temps réglementaire de Hradec Králové la semaine prochaine — un scénario qui, ironie du sort, servirait aussi les intérêts grenoblois — tout en guettant un concours de circonstances favorable dans les autres groupes.
Illustrations de Philippe Crouzet
Réactions d’après-match (transcrites par Christophe Laparra)
Per Hånberg (entraîneur de Grenoble) : « Je suis fier de l’équipe, sur la façon avec laquelle nous avons géré ce match contre une très bonne équipe de hockey, Lausanne. J’ai énormément de respect pour cette équipe. Mais nous avons parlé aujourd’hui de peut-être faire ce qui était inattendu. On a commencé à parler de ce match il y a 2 jours, de la possibilité de faire quelque chose si on approchait ce match vraiment comme une équipe. Aujourd’hui nous avons montré que rien n’est impossible dans le sport. Si on regarde les stats sur ce match, je trouve que nous avons de bonnes statistiques. Mais on se retrouve menés 4-2, et là, quel retour de l’équipe ! Aujourd’hui nous pouvons vraiment dire We never ring the bell ! Nous sommes proches de la qualification mais il reste encore un match… Aujourd’hui, nous devons célébrer, être heureux et c’est bien pour le club, pour la ville, pour les fans, et aussi pour le hockey français… Je pense que c’est un bon signal au hockey européen. Kamil Sadlocha a apporté beaucoup d’énergie, il est intelligent, c’est un bon patineur, il est très bon au forecheck et il est très bon avec le palet aussi. Donc je trouve qu’il s’intègre très bien à l’équipe. Nous avons des fans super, et aussi en tant qu’équipe on avait déjà eu un super come-back il y a 2 semaines contre les Eisbären Berlin. Et là-dessus, nous avons bâti de la confiance, on est déjà passé par ces moments-là, et là on peut se dire nous l’avons déjà fait, nous pouvons le refaire. Et c’était le discours sur le banc ou dans les vestiaires tout le temps, c’est ce qu’on appelle de l’expérience parce que nous l’avons déjà fait donc nous savions que c’était possible de le refaire. »
Sacha Treille (capitaine de Grenoble) : « La confiance de ce groupe, on l’a dit sur le banc, on l’a déjà fait ! Je pense que c’était important de savoir qu’on l’avait fait dans le passé donc pourquoi pas aujourd’hui. On a ajusté un peu pour leur mettre plus de pression et on a récupéré des bons palets, et on connaît la suite du scénario… C’est juste une sensation incroyable, je pense que c’est exactement pourquoi on joue au hockey, les émotions elles sont tellement intenses et à la fin, c’était juste l’explosion. On se donne encore plus le droit de rêver, on s’est déjà donné le droit d’y croire après le road trip en Allemagne, là ça se concrétise encore plus. Comme disait le coach, on va profiter ce soir un petit peu pour pouvoir se remobiliser demain et retourner au travail le plus vite possible parce qu’on a d’autres objectifs, on a la Ligue qui arrive aussi avec deux gros matchs ce week-end. Pas simple à enchaîner avec les émotions mais on va se donner le droit de rêver jusqu’au bout et c’est ça qui est beau. C’est juste incroyable, ces émotions qu’on ne retrouve que dans le sport et encore plus dans le hockey parce qu’on sait que c’est un sport qui va très vite, il y a des contre-attaques hyper rapides et des changements de momentum. C’est juste d’incroyables sensations ce soir et le public a répondu présent, ce n’était pas simple car il y avait un gros kop de Lausanne aussi. Félicitations à eux, ils ont fait du bruit tout le match, l’ambiance était énorme et c’est pour ça qu’on aime jouer ce sport. On joue pour les grands moments, ça passe par les titres, on a tous les souvenirs de l’an dernier assez frais. C’est une sensation incroyable parce qu’on est en plein milieu de la saison et on vit des émotions déjà très fortes. Ça a été dur, ils sont revenus à un moment, et ce que j’ai aimé, c’est le caractère de cette équipe, on ne lâche jamais et c’est bon à ramener dans notre propre ligue. »
François Beauchemin (attaquant de Grenoble) : « À la fin on essayait juste de garder le score comme ça, Sacha a fait un bon pressing et le puck m’est arrivé directement dans les mains, donc je l’ai envoyé au but et ça concrétise notre victoire. On était super heureux, ce sont des bons moments avec les gars, on va s’en souvenir toute notre vie, ça c’est sûr. Ça rentre dans le top 2 de mes matchs avec Grenoble. Quand je vais arrêter de jouer au hockey, je vais m’en rappeler de cette soirée-là. On a eu plein d’émotions, ils reviennent bien dans le match, ils marquent deux beaux buts. Un petit but avec une déviation de Boivin, ça arrive de nulle part, mais un match de hockey, ça peut changer de bord comme ça, ce qui fait qu’aujourd’hui on a fait de la magie à Grenoble et il faut qu’on en profite tant que ça passe. Les sensations étaient bonnes, je me suis préservé pour ce match-là, j’aurais peut-être pu jouer vendredi mais j’étais un peu limite donc je suis vraiment content d’avoir pu prendre soin de moi pour ce match-là. Et jouer avec Sacha et Christophe pour rentrer, ça facilite toujours la tâche. On va chercher le 4-3 avec Pontus et on sait que le public embarque, ça donne des papillons, un autre petit bond de notre bord et on est parti ! C’est ça, la magie du hockey, juste un petit bond avec les émotions, avec le bruit, on les a eus ce soir, ce qui fait que vous avez pu avoir un beau spectacle aussi. On sait que Lausanne est une des meilleures équipes en Suisse donc on avait un défi mais jouer à la maison était un avantage pour nous. On l’a prouvé ce soir, ça se joue sur la glace. Quand tu vas chercher une victoire, tu commences à y croire. Quand tu n’arrives jamais à en chercher, tu te dis que ça ne se peut pas mais quand tu arrives à en chercher une, tu te dis qu’on est capable de compétitionner contre tout le monde, il faut juste que la rondelle roule de notre bord et Pinta encore en fin de troisième période a fait un énorme arrêt qui a sauvé le match. On a toujours de l’appétit, c’est ça notre job mais on a vraiment hâte, à chaque moment qu’on peut profiter de ces opportunités-là. Chaque gars sait que ça ne va pas arriver chaque année de notre vie donc on en profite vraiment cette année. À Prague, les papillons vont être encore là, c’est une autre grosse équipe, un très gros championnat… Les Tchèques, ça joue fort, ça joue dans un style nord-américain, très physique, donc on va en profiter avec un beau voyage avec tous les gars ensemble en plus. »
Grenoble – Lausanne 7-4 (2-0, 0-2, 5-2)
Mercredi 8 octobre 2025 à 20h15 à la Patinoire Polesud. 4208 spectateurs (guichets fermés).
Arbitres : Geoffrey Barcelo et Clément Gonçalves (FRA) assistés de Joffrey Yssembourg et Nicolas Constantineau (FRA)
Pénalités : Grenoble 4’ (4’, 0’, 0’) ; Lausanne 8’ (2’, 4’, 2’).
Tirs : Grenoble 24 (6, 9, 9) ; Lausanne 14 (4, 6, 4).
Évolution du score :
1-0 à 14’15” : Karlsson assisté de Grossetête et Englund
2-0 à 19’04” : Dair assisté de Leclerc et Bachelet
2-1 à 26’14” : Bougro assisté d’Oksanen et Hughes
2-2 à 29’53” : Oksanen assisté de Riat
2-3 à 42’49” : Sansonnens assisté de Bougro*
2-4 à 43’06” : Bougro assisté de Douay et Sansonnens
3-4 à 46’47” : Englund assisté de Leclerc et Sadlocha
4-4 à 50’37” : Beauchemin assisté de Boivin et Fertin
5-4 à 57’13” : Boivin assisté de Rautanen et Beauchemin
6-4 à 53’55” : Karlsson assisté de Sadlocha et Englund (cage vide)
7-4 à 53’55” : Beauchemin** (cage vide)
*la feuille de match indique des assistances pour Marti et Holdener
** la feuille de match indique une assistance pour Treille
Grenoble
Attaquants :
Sacha Treille (+2) – François Beauchemin (+2, 2’) – Christophe Boivin (+2)
Kamil Sadlocha (+1) – Fredric Weigel – Matin Karlsson (+1)
Aurélien Dair (-1) – Matias Bachelet – Guillaume Leclerc
Valentin Grossetête (+1) – Théo Gueurif – Nathan Riu
Sacha De Smitt
Défenseurs :
Alexis Binner (+2’) – Pontus Englund (+2)
Juho Rautanen (+1, 2’) – Petter Birkheim Andersen (+1)
Axel Prissaint (+1) – Pierre Crinon (+1)
Antoine Fertin (-1)
Gardien :
Matija Pintarič
Remplaçant : Jakub Štěpánek (G). Absents : Alexandre Mallet (haut du corps), Nicolas Deschamps (genou), Adel Koudri (pied).
Lausanne
Attaquants :
Drake Caggiula – Austin Czarnik (-2) – Théo Rochette (-1)
Ahti Oksanen (-2) – Jason Fuchs (-2) – Damien Riat (-2)
Yannick Zehnder (-3) – Ken Jäger (-3) – Michael Hügli
Floran Douay (+1) – Benjamin Bougro (+1, 2′) – Makai Holdener
Défenseurs :
Erik Brännström (2′) – Iñaki Baragano (-3)
Cédric Fiedler (2′) – Sami Niku (-1)
Aurélien Marti (2′) – Nathan Vouardoux (-1)
Basile Sansonnens
Gardien :
Connor Hughes
Remplaçant : Kevin Pasche (G). Absents : Fabian Heldner, Dominik Kahun, Raphael Prassl, Antti Suomela (genou)