Le danger vient de derrière

Rick Cornacchia a modifié ses lignes offensives pour ce match, ne laissant intact que le premier trio Ramoser-Ansoldi-Fontanive. Plus surprenant au vu des bonnes perfomances de Bellissimo, il a aussi titularisé Adam Russo pour ce match décisif.
L’Italie fait preuve d’une remarquable régularité dans ce championnat du monde sur un point : elle commet systématiquement une grosse erreur défensive en début de match. Aujourd’hui, elle survient dès la première minute. Parco, Strazzabosco et Plastino font preuve d’une grande passivité défensive pendant que Janis Sprukts est derrière la cage. Il est pourtant manifeste que Kaspars Daugavins attend immobile le palet face à la cage ouverte pour un but tout fait (0-1, 00’50 »).

La Lettonie n’ayant pas réussi à capitaliser sur son avantage rapide, le match reste indécis après la première période. Les Italiens ont laissé un accès libre pour venir de derrière la cage, soit en possession du palet soit par une passe. Mais ils pourraient corriger cette faille rapidement reperée par l’adversaire. Une crosse haute de Margoni sur Vasiljevs et un retard de jeu de Helfer ont surtout surligné l’indigence du jeu de puissance letton.
Fontanive ayant été envoyé en prison peu avant la pause (19’27 »), les Lettons doivent donc essayer de réussir un avantage numérique pour bien aborder le deuxième tiers-temps. Mais ils ne font toujours pas leurs preuves dans ce domaine. Leur circulation de palet est trop lente, leurs contrôles trop approximatifs.

Reste la question offensive. L’Italie peut toujours compter sur son premier trio, avec un tir de Luca Ansoldi puis un rebond de Nicola Fontanive. Celui-ci poursuit son effort trente secondes plus tard avec une percée dans l’axe (on parle bien de Fontanive, 1 mètre 67 et 74 kilos, presque passé en puissance dans une défense balte mollassonne !) qui oblige Galvins à le faire trébucher (31’35 »). C’est la première pénalité du match pour la Lettonie et elle est sans conséquence. Est-ce une raison pour que Jerofejevs en prenne une deuxième (34’41 ») ? Pas grave : l’excellent pressing de la paire Karsums-Sprukts empêche les Italiens de construire. Quand ces deux joueurs reviennent sur la glace à cinq contre cinq, Martins Karsums trouve Janis Sprukts dans le dos de la défense qui échoue cependant sur Adam Russo (38’25 »).

La Lettonie a toujours l’avantage et sa jeune quatrième ligne se créer la meilleure occasion : passe de Meija au second poteau pour Pecura, qui tire de peu à côté. La seconde pénalité du tiers-temps de Jekabs Redlihs est sans conséquence, et dès qu’il revient, son frère Mikelis prend un tir rasant repoussé de justesse par Russo, et il obtient au passage une faute de Margoni. L’Italie joue ensuite trois minutes au complet, et quand Manuel De Toni prend une pénalité inutile à trois minutes de la fin, Russo s’incline définitivement sur un tir du poignet de Kaspars Daugavins dans la lucarne opposée (2-4, 57’13 »). La troisième ligne balte surjoue la passe sur un dernier 3 contre 2, mais la victoire est dans la poche. L’Italie sort son gardien mais Karsums vole le palet à Strazzabosco à la ligne bleue et part vers la cage vide (2-5, 59’09 »).

L’Italie a probablement l’attaque la plus faible de ce championnat du monde, et sa présence en poule de relégation est logique. Pour que sa tactique défensive puisse fonctionner face à une équipe techniquement plus forte, elle doit mieux couvrir les jeux de derrière la cage qui l’ont achevée ce soir.
Après avoir été coulée par le powerplay canadien, la Lettonie avait besoin de se rassurer. Même si l’adversaire n’était pas le même, elle l’a fait ce soir. Janis Sprukts et Martins Karsums, qui n’avaient pas été présents sur la glace lors des buts encaissés en infériorité numérique contre le Canada, ont fait un excellent travail de harcèlement sur les Italiens et ont tué à eux seuls la majorité des pénalités.
Désignés joueurs du match : Adam Russo pour l’Italie et Arvids Rekis pour la Lettonie.
Commentaires d’après-match
Giulio Scandella (attaquant de l’Italie) : « Nous avons pris trop de pénalités stupides. Nous avions souvent un pas de retard en zone défensive. Face à des joueurs techniques, nous avons souffert dans le fond de notre zone : ils faisaient tourner le palet et nous avons perdu notre marquage. Personne ne veut descendre, la poule de maintien sera encore plus dure que ce match et il faudra mieux jouer qu’aujourd’hui. Comme on sait maintenant que la Finlande ou les États-Unis seront une des équipes, ça sera encore plus difficile. »
Olegs Znaroks (entraîneur de la Lettonie) : « C’était un match difficile pour nous, nous étions assez nerveux. Dommage que nous n’ayons pas pu utiliser nos occasions des deux premières périodes pour décider du match plus tôt. »
Italie – Lettonie 2-5 (1-1, 0-1, 1-3)
Mercredi 12 mai 2010 à 16h15 à la SAP Arena de Mannheim. 4029 spectateurs.
Arbitrage de Vladimir Baluska (SVK) et Jari Levonen (FIN) assistés de David Brown (USA) et Miroslav Valach (SVK).
Pénalités : Italie 12′ (6′, 0′, 6′), Lettonie 8′ (0′, 4′, 4′).
Tirs : Italie 26 (6, 10, 10), Lettonie 38 (12, 13, 13).
Évolution du score :
0-1 à 00’50 » : Daugavins assisté de Sprukts
1-1 à 14’45 » : Egger assisté de Souza
1-2 à 28’26 » : Nizivijs assisté de Vasiljevs
1-3 à 41’56 » : Rekis assisté de Vasiljevs et Pujacs (sup. num.)
2-3 à 43’28 » : Scandella (sup. num.)
2-4 à 39’06 » : Giordano assisté de Kane et Peverley
2-5 à 50’25 » : Karsums assisté de Cipulis
Italie
Gardien : Adam Russo.
Défenseurs : Armin Helfer – Christian Borgatello (A) ; Michele Strazzabosco (A) – Nick Plastino ; Trevor Johnson – Matt De Marchi.
Attaquants : Roland Ramoser (C) – Luca Ansoldi – Nicola Fontanive ; Stefano Margoni – John Parco – Giulio Scandella ; Michael Souza – Alexander Egger – Patrick Iannone ; Max Oberrauch – Manuel De Toni – Stefan Zisser.
Remplaçants : Daniel Bellissimo (G), Armin Hofer. En réserve : Thomas Tragust (G), Jonathan Pittis (blessé).
Lettonie
Gardien : Edgars Masalkis.
Défenseurs : Georgijs Pujacs – Arvids Rekis ; Guntis Galvins – Aleksandrs Jerofejevs ; Kristaps Sotnieks – Jekabs Relihs ; Maris Jass [3 présences au 1er tiers] – Janis Andersons [3 présences au 1er tiers].
Attaquants : Herberts Vasiljevs (C) – Aleksandrs Nizivijs (A) – Martins Cipulis ; Martins Karsums – Janis Sprukts (A) – Kaspars Daugavins ; Mikelis Redlihs – Andris Dzerins – Lauris Darzins ; Gints Meija – Sergejs Pecura – Juris Stals.
Remplaçant : Martins Raitums (G). En réserve : Edgars Lusins (G).
 
			 
                                





























 
			









