Le match présente peu d’enjeu pour les Français. Le podium reste envisageable en cas de succès ce soir, et de succès samedi face au Kazakhstan. C’est la principale « carotte » pour les joueurs, mais ils auront surtout à cœur de rebondir après deux défaites sèches face à la Norvège et la Lettonie. Les Bleuets n’ont alors existé que la moitié du match à chaque fois, avant de perdre pied en commettant des pénalités ou des passes imprécises qui ont coûté cher. La France doit gagner en constance et bien faire devant son public.
La Biélorussie compte 3 pts à la faveur de son succès face au Kazakhstan en fusillade, et du point arraché à la Norvège. Cependant, le maintien n’est pas acquis : en cas de défaite ce soir, et de défaite face à l’Italie samedi, ce serait la relégation.
Un tiers maladroit
Le début de match reste assez fermé et il y a peu d’occasions. Les duels se déroulent dans les bandes et ils sont très accrochés. Coulaud commet un cinglage. Sa défense tient parfaitement le choc, avec un bon travail du capitaine Guillaume. De retour à cinq, les Bleuets tentent de construire. Plein de bonnes intentions, ils pressent, finissent leurs mises en échec… mais ratent leurs passes. La faible qualité de la relance conduit à un jeu majoritairement en zone neutre, pauvre en occasions.
À mi-période, Papillon reçoit un peu de travail. Il sort deux arrêts pas trop difficiles, puis, lors d’un jeu de puissance concédé par Gallet, Papillon sauve un bon tir de la bleue. La pénalité ne donne rien et la France repart timidement à l’attaque. Marion se crée la première action avec l’aide de Delbaere. Un bon travail dans les bandes et Marion ressort avec le palet. Au cercle, il lance en hauteur et Kulbakov repousse du casque. L’action se poursuit par un tour de cage. Celle-ci bouge et le jeu s’arrête.
En fin de tiers, Dutruel se rend coupable d’une obstruction en défense. Ses coéquipiers de la défense assurent le travail et Papillon n’a qu’un arrêt à faire. Dans ce premier tiers, les deux équipes ont rivalisé de maladresse et d’imprécision dans les passes. Les intentions françaises sont souvent bonnes. L’exécution pèche, en revanche.
La France accélère
Le deuxième tiers débute plutôt bien pour la France. Goncharov prend deux minutes pour accrocher, suivi quelques secondes plus tard de Astanko, qui fait tomber Papillon sorti jouer un palet à la crosse. Le jeu de puissance longue durée déçoit : mauvaises passes, relances approximatives, hors jeu. Sur une bonne entrée en zone, Montenoise lance au but. Le rebond est pris mais sauvé, cependant Ivanov prend deux minutes. Pas plus de précision, mais on se rapproche. Sur une action plus proche du gardien, Falkovski sort à son tour. La France s’installe péniblement mais s’installe. Finalement, après une pause technique pour creuser à nouveau les piquets du but, Montenoise lance de l’aile. Nesa passe devant le gardien à ce moment là et dévie en lucarne (0-1 à 27’52 »).
Un but qui réveille le public, mais aussi la Biélorussie. Papillon sauve trois tirs dans les instants qui suivent. Puis, Karaban déboule en deux contre un. Il sert Chernikov qui rate une cage ouverte !
La situation se corse rapidement puisque Dutruel prend deux minutes pour faire trébucher, ainsi que dix minutes de méconduite. Le jeu en infériorité français a excellé tout le tournoi. C’est à nouveau le cas sur cette séquence, avec un Julien Guillaume capitaine exemplaire. Lucide dans ses choix, intelligent dans son placement, il joue le rôle d’attaquant-défensif idéal et contribue à tuer la pénalité.
La France repart à l’offensive au retour à cinq. Kulbakov doit s’employer une première fois. Puis, sur un nouvel arrêt, il gèle le palet. Colomban cherche à le jouer inutilement et prend deux minutes. Le jeu en infériorité transcende les Bleuets. Ils jouent de plus en plus précis pour défendre, s’appliquent plus, sont plus concentrés. Papillon sort deux beaux arrêts également et Colomban revient. Il chasse immédiatement un palet derrière le but de Kulbakov et trouve Coulaud au poteau. Le gardien repousse et Chaika charge Coulaud avec la crosse. Les officiels ne ratent pas la faute et la France se retrouve à nouveau en supériorité. Cete fois-ci, la qualité de passe française permet de maintenir le disque en attaque. Maia, ligne de fond, trouve Delbaere en retrait : arrêt. Le palet est tenu en zone offensive et servi à Gallet. Son slap de la bleue est arrêté. Delbaere, entre les cercles, puis Durand de la bleue échouent aussi sur Kulbakov. Une grosse fin de tiers des Bleuets très encourageante.
Six minutes de trou noir
Le troisième tiers se ferme assez vite. Les deux équipes restent concentrées en défense. Colotti prend deux minutes et Papillon commence à avoir beaucoup de travail. Il contrôle trois tirs du buste, un de la mitaine avant de céder entre les jambières devant un tir du grand Falkovski (1-1 à 45’37 »). Quelques minutes plus tard, Kravtsov prend deux minutes en zone offensive. Les entrées en zone sont toujours aussi compliquées. Gallet cherche une passe trop difficile, puis le disque traîne derrière un défenseur dans la neutre. Gretski ne se pose pas de question et fonce à pleine vitesse. Il dépasse les défenseurs et son échappée se termine côté plaque (2-1 à 47’43 »).
La France semble craquer un peu. Durand, puis Montenoise prennent deux minutes. Le coach biélorusse finit par demander un temps mort à la fin de son cinq-contre-trois. L’option paie juste au retour de Durand, lorsque le tir de Klyavzo bloqué par Papillon retombe sur Veremyov, cage ouverte. (3-1 à 51’03 »).
La réplique française vient sur un slap de Colombin. Kulbakov peine à le contrôler mais ne laisse finalement pas de rebond. Les Français sont plein de bonnes intentions et continuent à aller de l’avant. Buynitski prend deux minutes en faisant le ménage et le jeu de puissance français repart. Maia tente sa chance en deux temps, le rebond paraît libre et Coulaud tente de le prendre… Il est sanctionné pour cinglage. Markevich prend aussi deux minutes pour dureté. Romain Guibet prend un temps mort et sort Papillon pour un attaquant. Cela ne paie pas. Une passe interceptée est dégagée dans la neutre et Chernikov est le plus rapide, cage vide (4-1 à 59’45 »).
Une défaite française qui rappelle étrangement les matchs précédents. Comme contre la Norvège ou la Lettonie, les Bleuets résistent bien par moments et font jeu égal une bonne partie du match. Physiquement et au niveau de la vitesse, ils suivent mais sont incapables de tenir le rythme soixante minutes. Le gros point noir reste la qualité de passe et surtout de la relance. Les Français se retrouvent bien souvent bloqués à la bleue adverse sans parvenir à entrer en zone correctement, ou sont piégés pour dégager leur camp proprement. Un secteur à ajuster, clairement, pour une équipe très jeune, avec une moitié de l’effectif née en 1997.
Sur ce match, un début pauvre, une excellente deuxième période et un troisième tiers catastrophique illustrent cette inconstante française.
Biélorussie 4-1 France (0-0, 0-1, 4-0)
Jeudi 17 avril 2014, 19h30. Patinoire Jean-Bouin de Nice, 603 spectateurs.
Arbitrage de Robin Sir (TCH) assisté de Franco Espinoza (SUI) et Florian Widmann (AUT)
Accrédité pour les Mondiaux IIHF depuis 2014, Nicolas Leborgne a couvert plus de 300 matchs de Championnats du monde hommes et femmes. Depuis 2001, il écrit sur la NHL et les Mondiaux juniors.
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