Rouen gagne (son match) et perd (son capitaine)
Malgré leur troisième place (quatrième virtuelle), avec quatre points de retard sur Grenoble le leader, tous les matches de ligue Magnus sont cruciaux en vue des objectifs élevés du RHE76.

Quasiment pas arbitré, dans tous les cas sans le minimum dévolu à la protection de l’intégrité physique des joueurs, ce Rouen-Épinal, à part dans douze minutes du dernier tiers pendant lesquelles les visiteurs regretteront d’avoir parfois manqué de lucidité dans le dernier geste, malgré de l’intensité, n’aura pas eu la même teneur que ses prédécesseurs. En effet, il fut beaucoup moins offensif et moins débridé qu’à l’accoutumée avec deux gardiens brillants.
Le premier à se mettre en valeur a été Andrej Hocevar, plus sollicité en début de rencontre que son vis-à-vis. Mais le petit filet touché par Julien Desrosiers (1’17), puis la retombée du palet juste à droite, après un arrêt incomplet du Slovène lors d’un duel face à Koudys (2’20), indiquait que la chance du gardien talentueux serait, ce soir, l’apanage du portier de Poissompré.

Moins de deux minutes plus tard, sur un superbe mouvement offensif obtenu après une excellente passe d’Antonin Manavian à destination de Guénette franchissant la ligne bleue, un tic-tac-toe entre Lampérier, Guénette et Thinel permet au capitaine rouennais, même très excentré, loin à droite sur la ligne de but, de trouver le filet ouvert entre Hocevar et son poteau (1-1 à 5’45).
Ensuite, même si les Normands attaquent groupés, ce sont les Lorrains qui, en défendant très bien (Ouimet sur Cunningham à 15’27) et en ne laissant pas les attaquants adverses dans de bonnes positions (comme Desrosiers obligé à lancer du revers à 9’36, et Koudys forcer de tirer excentré à 10’16), ont les meilleures occasions. Nicola Riopel a un bon réflexe de la botte sur un lancer à mi-distance de Plch (7’12) et un autre plus incroyable pour parader Hordelalay placé dans la zone de vérité (12’20). Entre deux, la passe de Gaspr Susanj ne trouve pas la crosse d’un partenaire esseulé au second poteau (8’06).

Bilan, coupable, le natif d’Amiens a tout bon. D’une part, le troisième joueur au plus mauvais ratio d’Épinal, au rôle défensif (cherchez l’erreur) sur une des dernières lignes de son équipe, écope toutefois de la même sanction que le joueur aux 695 points sous le maillot rouennais, qui a eu le seul tort de se faire respecter. Thinel, blessé à l’épaule sur le coup, ne reviendra pas sur la glace, au contraire du natif d’Amiens qui, seize minutes plus tard, poursuivra sa destinée et son œuvre au sein de l’équipe du fabricant de passe-temps contemporains.
À l’exception de deux minutes jouées en double infériorité, pendant le deuxième acte, Rouen aura la plus grande maîtrise du palet. Au contraire du premier vingt où les joueurs des bords de Seine attendaient ceux des rives de la Moselle dans la zone neutre, un Dragon ira désormais un peu plus forcer la relance des ex-Dauphins. Francis Charland (21’15) puis Lacroix (21’23) font briller un Hocevar concentré. Les trios défensifs, Janil-Lacroix-Coulombe et Cunningham-Guénette-Groulx, sont royaux devant Riopel qui fait le boulot en double désavantage numérique long de deux minutes (26’08).

Ces deux avertissements ramènent les Rouennais à la prudence, c’est dans ce contexte que M.Bourreau joue avec son sifflet contre Kuralt. Les hommes du tandem Salo-Fournier se sont installés. Ils font tourner la rondelle, jusqu’à libérer un intervalle pour le tir frappé de Charland. Pan (2-1 à 33’33) !
Dès lors, les patineurs de la « banane bleue » n’arrêtent plus les Noirs-et-Jaunes. Les oranges sont pressées à blanc, sauvées par le talent de leur gardien, rarement aussi étincelant. Andrej Hocevar stoppe de la jambière Guénette parti en breakaway (34’02). Puis, malgré la pression de Colotti (34’29) qui a numérairement remplacé Marc-André Thinel blessé (Koudys étant « monté » en première ligne), Hocevar déroute un tir-passe excentré de Daultan Léveillé. Francis Charland manque de précision (36’14). Enfin, le gardien slovène stoppe Antonin Manavian monté dans le trafic (37’40). Philippe Bozon peut remercier son dernier rempart qui a maintenu son équipe dans le match jusqu’à la seconde pause.

Le troisième tiers est débridé, les chevaux sont lâchés. De part et d’autre, on contre et contre-attaque à foison. Cela défouraille de partout. Antonin Manavian (43’26) et Ken Ograjensek (43’36) donnent le la. Ouimet et Petrak interviennent in extremis (44’14), Cunningham aussi (48’02).
Nicola Riopel est magistral devant Plch parti en trois-contre-un (46’40), impérial sur un autre tir spinalien (49’31) et il impressionne Hordelalay qui, au bout d’un fabuleux tic-tac-toe, vendange l’occasion d’égaliser (47’28).
Andrej Hocevar est au diapason. Parfait à la réception d’un lancer rouennais (46’57) et sublime en exécutant un double arrêt devant Dan Koudys (49’38). Ken Ograjensek, maladroit, à son tour manque un filet qui lui semblait offert (50’15).

L’ICE, en surmenage depuis son retour sur la glace, semble moins frais et découragé. Il essaie mais n’y arrive plus. Le RHE76 reprend la possession de la rondelle. Dan Koudys bute une dernière fois sur Hocevar solide comme du granite porphyroïde vosgien (57’40).
Rouen gèrera admirablement la toute fin de match. Après celui de Philippe Bozon, demandé un peu plus tôt pour remplacer Hocevar par un attaquant supplémentaire, le coaching normand prend son temps-mort, bien placé à onze secondes de la sirène, pour assurer sa huitième victoire consécutive.

C’est par contre la troisième défaite de suite pour Épinal. Prémices d’une spirale « dégringolesque » à laquelle il va falloir aux Spinaliens vite résister. Pas évident car ce sera à faire au prochain match contre Chamonix qui leur en ont mis six à Richard-Bozon ! A priori sans Anze Kuralt qui a calomnié M.Douchy. C’est pourquoi l’ailier slovène a été puni d’une pénalité de match une fois la partie terminée.
Les Lorrains sortent sans doute frustrés de ce match car ils ont eu leur chance et la volonté de bien faire était là, à l’image d’un Hocevar à la performance accomplie, mais sans qu’ils soient vraiment récompensés. Le signe positif, c’est que pour la première fois en neuf rencontres, Épinal a encaissé moins de trois buts.
Étoiles du match : Nicola Riopel *** (Rouen), Andrej Hocevar ** (Épinal), Francis Charland * (Rouen).
Rouen – Épinal 2-1 (1-1, 1-0, 0-0)
Dimanche 28 décembre 2014 à 16h00 au centre sportif Guy Boissière. 2742 spectateurs.
Arbitres : M. Alexandre Bourreau assisté de MM. Jeremy Metais et Jérémie Douchy.
Pénalités : Rouen 22′ (6+10′, 4′, 2′) ; Épinal 43′ (6+10′, 2′, 5+20′)
Tirs : Rouen 28 (13, 10, 5) ; Épinal 20 (5, 6, 9)
Chances : Rouen 11 (1, 5, 5) ; Épinal 12 (3, 2, 7)
Évolution du score :
0-1 à 04’24 Ograjensek assisté de Valier
1-1 à 05’45 Thinel assisté de Guénette et Lampérier
2-1 à 33’33 Charland assisté de Coulombe et Lacroix (sup.num.)
 
Rouen
Gardien : Nicolas Riopel (19 arrêts)
Arrières : Danny Groulx – Antonin Manavian ; Patrick Coulombe – Jonathan Janil ; Léo Guillemain – Wesley Cunningham.
Attaquants : Loïc Lampérier – François-Pierre Guénette (A) – Marc-André Thinel (C) [puis Koudys à 20’00] ; Julien Desrosiers (A) – Maxime Lacroix – Francis Charland ; Johan Saint-André – Daultan Léveillé – Dan Koudys puis Fabien Colotti à 20’00.
Remplaçants : Fabrice Lhenry, Antoine Mony, Alexandre Lubin, Loup Benoit. Absent : Raphaël Faure (?).
Épinal
Gardien : Andrej Hocevar (26 arrêts) [sorti de 59’15 à 60’00]
Arrières : Gaspr Susanj – Maxime Moisand ; Maxime Ouimet (C) – Peter Slovak ; Martin Charpentier – Alain Goulet.
Attaquants : Vincent Kara – Michal Petrak – Jan Plch (A) ; Anze Kuralt – Peter Valier – Ken Ograjensek ; Nicolas Leonelli – Yannick Offret (A) – Pierre-Charles Hordelalay ; Anthony Rapenne – Matthieu Leblond – Gregory Béron.
Remplaçants : Pierre Mauffrey (G), Maxime Martin, Nathan Ganz. Absents : Aziz Baazzi et Vojtech Kloz (touché à la tête).
 
			 
                                





























 
			









