En déplacement dans le sud-ouest, mardi à Anglet puis mercredi à Bordeaux, Briançon joue gros dans la course au maintien. Avec sept points pris lors des cinq derniers matches, les Diables Rouges ont élevé leur niveau de jeu.
Il y a eu tout d’abord les points grattés, qui auraient mérité mieux face à Bordeaux (2-3 a.p), puis à Angers (5-4 t.a.b). Vainqueurs ensuite de Mulhouse (2-0), avant une très bonne performance mais crucifiés face à Angers (1-3), les Briançonnais ont renversé Cergy-Pontoise dimanche (5-4 t.a.b) après avoir été menés 0-4 à la mi-match, signe qu’ils sont loin d’avoir déposé les armes.
Les hommes de Daniel Sedlak sont ainsi revenus à deux points du onzième Anglet (un match de moins, et tout juste amputé de trois points suite à la décision de la Fédération de faire rejouer la rencontre Anglet-Rouen du 30 novembre dernier, initialement remportée par l’Hormadi) et à cinq points du dixième Mulhouse (un match de moins). Revenons donc sur cet important voyage briançonnais en Nouvelle Aquitaine.
Mardi soir à Anglet, Hormadi et Diables Rouges disputent un match couperet et décisif pour leur course au maintien respective. Après une mauvaise passe, Anglet a rebondi sur la Côte d’Azur en s’imposant à Nice (3-2 t.a.b) vendredi dernier. Briançon rentre bien dans le match et domine globalement les dix premières minutes avec de gros temps forts offensifs. C’est alors que survint le tournant du match : tandis que Briançon évoluait en supériorité numérique, Thomas Decock ouvre le score en infériorité après 12 secondes (1-0, 09’12). Ce but réveille l’Hormadi, s’ensuit alors un match à sens unique, une perte du fil trop fréquente cette saison du côté des Diables. Des Haut-Alpins présents dans le jeu, se créant de belles phases, mais toujours empreints de ce manque de réalisme rédhibitoire à ce niveau-là. Une inefficacité caractérisée en power-play (cinq au total dans cette partie) éprouvant toutes les peines du monde à simplement s’installer en zone offensive, et par conséquent à être dangereux.
Sans être exceptionnels ni flamboyants, les Basques ont parfaitement exploité leurs opportunités. Thomas Decock (2-0, 24’18) puis Peter Hrehorcak (3-0, 33’56) donnent trois longueurs d’avance aux Angloys après 40 minutes. Le dernier acte n’est qu’un long calvaire pour les Diables Rouges qui encaissent trois nouveaux buts par Juho Mäkelä (4-0, 42’43), Elias Karvonen (5-0, 45’01) puis Hrehorcak pour son doublé (6-0, 49’35). Au delà de la prestation du soir, peu en phase avec celle d’une équipe luttant pour sa survie en Magnus, Briançon réalise une très mauvaise opération face à un concurrent direct, d’autant plus qu’en Alsace au même moment, Mulhouse disposait de Nice 3-1.
Vaillants mais battus à Bordeaux
Le lendemain à Bordeaux, Briançon devait impérativement se ressaisir face à des Boxers décimés par les blessures, les absents et les coups durs (comme l’affaire Viktors Jasunovs, la dernière recrue lettone, qui a quitté Meriadeck en catimini sans en avertir ses dirigeants). Les Girondins restaient sur quatre défaites consécutives et sous la menace de Chamonix.
Bien décidé à laver l’affront de la veille, Briançon démarre fort la rencontre. Les Diables Rouges monopolisent la rondelle, s’installent en zone offensive et imposent une nette domination, la première incursion bordelaise n’intervenant qu’après six minutes de jeu. Le jeu de puissance est bien plus incisif. Bordeaux desserre progressivement l’étau lors des cinq dernières minutes de la première période, et le jeu s’équilibre. Bien que sérieusement bousculés pendant ce premier tiers, les hommes d’Olivier Dimet ouvrent néanmoins le score par Kevin Spinozzi, complètement oublié au second poteau briançonnais, qui n’a eu qu’à pousser dans la cage vide un caviar distillé par Wideman (1-0, 19’19). Mais Briançon égalise dans la foulée par Zahradnik, s’y reprenant à deux fois (1-1, 19’29).
Le deuxième acte est équilibré. Zahradnik, pour son doublé, trompe Clément Fouquerel sur une échappée victorieuse bien lancée par Charles Schmitt (1-2, 27’51). Les esprits s’échauffent à l’image de cette bagarre entre Marc-André Levesque et Benjamin Berard (29’39). Puis Kevin Spinozzi, également auteur d’un doublé, ramène les deux formations à égalité d’un gros lancer (2-2, 34’59). But contesté par les Briançonnais puisque selon eux, Guillaume a commis une obstruction sur le portier tchèque Jan Broz dans son enclave. La VAR, non fonctionnelle à Meriadeck hier soir, n’a pas permis aux arbitres de vérifier les images.
Les Boxers prennent les devants dès le retour des vestiaires par l’intermédiaire de Julien Guillaume (3-2, 41’24). En infériorité numérique pendant cinq minutes suite à une charge à la tête de Kévin Igier (42’45), les Haut-Alpins tiennent le choc. En supériorité numérique, l’attaquant russe briançonnais Kurepanov rate une cage grande ouverte. Briançon remet une grosse pression en fin de match. Le coach Daniel Sedlak prend son temps mort (57’23) avant que Jan Broz déserte son filet à deux minutes du terme. Alexandre Wideman en profite pour inscrire le quatrième but des pensionnaires de Meriadeck (4-2, 58’37). La réduction de Quentin Fauchon, sur un lancer flottant de Schmitt expédié depuis la ligne bleue (4-3, 59’44) est trop tardive pour les visiteurs.
Complètement hors-sujet la veille à Anglet (6-0), les Diables Rouges sont cette fois passés très proche d’une grosse victoire, mais n’empochent aucun point à Bordeaux (4-3). La faute principalement à un énorme manque de réalisme offensif devant la cage adverse et à un nombre trop important d’occasions vendangés. À l’image de ce premier tiers outrageusement dominés par les Hauts-Alpins (seize tirs à six) conclu à 1-1 (il s’en est même fallu de peu d’être menés 1-0). Une physionomie de match trop souvent vue et revue cette saison qui a déjà coûté un important nombre de points aux hommes de Daniel Sedlak. À l’image de leur compatriotes aquitains la veille, les Boxers, sans être exceptionnels, s’en sont remis à leurs individualités pour parfaitement exploiter les opportunités.
Avec zéro point pris sur six possible au cours de ce voyage, Briançon réalise une très mauvaise opération comptable. Alors qu’ils ne leur restent plus que huit matches à jouer en saison régulière, les Diables Rouges (27 points, 36 matchs) accusent désormais cinq points de retard sur Anglet (32 points, 34 matches), huit sur Mulhouse (35 points, 34 matches) et Chamonix (35 points, 35 matches). Sur ces huit matchs, se profilent une double confrontation contre Rouen, et des oppositions face à Gap et Grenoble ou Amiens. Si mathématiquement rien n’est définitivement terminé, les Briançonnais ont sérieusement entamé leurs chances de démarrer la poule de maintien en bonne posture. Il n’y aura pourtant pas le temps de tergiverser, les Diables Rouges jouent à Gap pour le derby dès ce vendredi soir.