Le début de cette saison est on ne peut plus frustrant pour les Titans colmariens : une défaite en coupe de France contre Amnéville, puis cinq défaites en championnat. Nous sommes donc mi-novembre et les Haut-Rhinois n’ont toujours pas le moindre point à leur compteur. Si la défaite en début de saison contre les voisins mosellans d’Amnéville semblait annoncer de belles choses, force est de constater que depuis, les déconvenues s’accumulent, avec notamment deux copieux blanchissages de la part de Villard (0-6) puis Vanoise (9-0). Plus mauvaise défense de la poule, et surtout plus mauvaise attaque avec 6 petits buts seulement, les hommes de Tarik Chipaux doivent se ressaisir. L’entraîneur alsacien ne dit pas mieux d’ailleurs, et espère (plus qu’)un sursaut de compétitivité et surtout de concentration, au moment de recevoir la réserve angevine, basculée dans cette poule depuis cette saison. Des « petits » Ducs dont on ne sait, au final, pas grand-chose sinon la jeunesse de l’effectif, et aussi que leur parcours reste sur deux défaites contre les leaders Vaujany et Toulouse, puis deux victoires de rang contre Annecy et Roanne.
On a parlé de manque de concentration, et il est vrai que durant le passé, Colmar a souvent péché par ce défaut. La jeunesse d’un effectif porte les défauts de ses qualités (et vice versa !), à savoir enthousiasme, vivacité, volontarisme, culot… mais aussi manque de constance, baisse de vigilance, de confiance, etc… Les Titans allaient-ils, une nouvelle fois, être victimes de leurs propres démons ?
Cette partie fut équilibrée. En regardant bien, chaque équipe a globalement disposé, à sa manière, de 30 minutes de jeu pour elle. Angers a dominé le premier tiers sans pouvoir concrétiser, puis a conclu les 5 dernières minutes des deux tiers suivants. Colmar a, de son côté, complètement subi la première période. Trop empruntés, peut être aussi trop crispés par l’enjeu (battre un adversaire a priori abordable), les Haut-Rhinois y furent souvent en retard sur les actions, arc-boutés devant leur zone pour ne pas craquer trop vite.
Un comportement qui tranche avec leur deux retours des vestiaires des 2e et 3e tiers, et le mode entreprenant utilisé alors. Les Colmariens ont en effet privé Angers d’un nombre important d’actions en coupant leurs passes. Par un jeu plus solidaire, un placement plus proche offrant plus de solutions, par une débauche d’énergie plus conséquente aussi, ils repoussèrent les p’tits gars d’Anjou dans leur moitié de glace. Les visiteurs étaient régulièrement pris de vitesse, même s’ils parvenaient à contenir devant leur slot, malgré quelques raids vendangés par Paul Fillod qui lançait à chaque fois au-dessus (8’50 » puis plus tard 38’25 »), ou Téo Haffner un poil trop court (41’05 »).
C’est tout de même sur ce genre de raid pugnace que les Titans ouvraient le score sur une percée turbo de Enzo Labat qui centrait au cordeau pour Colin Delatour arrivé au second poteau (1-0 à 29’45 »). Un but de toute beauté qui permettait aux locaux de persévérer dans une bonne et longue séquence de jeu où les visiteurs connaissaient moultes sueurs froides devant leur gardien.
Attention toutefois à ces élans euphoriques, ou presque. L’important est de marquer, pas uniquement de tenter. Angers le rappelait en reprenant le contrôle des cinq dernières minutes de ces deux derniers tiers. L’avertissement se fît sans frais au cours de la période médiane, grâce à deux bons arrêts de Fontaine, pas loin du contre-pied (25’35 ») puis dans un grand écart désespéré (34’29 »).
Il n’en fut pas de même lors du dernier tiers. On approche du fameux money-time, comme ils disent. Ce n’est pas le moment de craquer, mais on sent les Colmariens fatigués. Il faut dire que les situations spéciales s’enchaînent pour les locaux, sans doute une traduction de l’émoussement physique des troupes, qui commencent à être en retard sur les poussées angevines, La transversale de Fontaine a déjà résonné, plus tôt, sur un rapide contre de Maxime Guérin (47’02 »). Les relances (re)deviennent imprécises, les instants de flottement (ré)apparaissent. Marius Magreangas profite d’un de ces égarements locaux pour scorer de près contre Fontaine, jusque-là impeccable (1-1 à 52’40 »). Colmar ne baissera pas son ardeur mais se fera alors cueillir à froid sur une de ces rebonds « de crotte » exploités dans un trou de souris par Evan Chappa, alors que le portier haut-rhinois vient juste de sortir le gros arrêt (1-2 à 55’27 »). C’est alors une grosse chape de plomb qui s’abat sur les épaules des noirs et rouges, malgré les derniers essais rageurs et désespérés des minots alsaciens, Delatour en tête, et la sortie de leur gardien (59’15 »).
Au final, Colmar se sera surtout battu contre lui-même… et aura perdu ! Le côté négatif, c’est tout relatif, c’est surtout ce manque de constance et de concentration, qui les a fait pencher du côté sombre de la partie : doute, fébrilité, imprécision… Avec un ou deux « grands » frères sur la glace, pour rassurer cette jeunesse et diriger le palet, le gain de la partie aurait pu, et dû, changer de camp, notamment au cours d’un deuxième tiers fou où les Ducs subissaient dans leur camp la sarabande des Titans. Hélas, Colmar tirait encore trop peu sur le but adverse, et c’est là un des problèmes à résoudre. Le côté positif, c’est que cette jeunesse amène de la fougue, de la vivacité, de l’enthousiasme et du culot, encore un poil brut de décoffrage, et que bien « décoffré »/canalisé justement par un ou deux meneurs, ça finira par payer.
Le gagnant de la soirée est donc, au final, Angers. Plus patients, sans doute aussi plus organisés dans leurs placements et leurs schémas, notamment offensifs, les Ducs ont courbé l’échine pour ne pas couler.. Il fallait un vainqueur, ce fut eux… comme cela aurait pu être Colmar. Les Ducs en étaient probablement bien conscients, comme le traduisait leur joie lors du 1-2.
Colmar – Angers II 1-2 (0-0, 1-0, 0-2)
Samedi 12 novembre 2022 à 19h15 à la patinoire de Colmar. 100 spectateurs
Arbitrage de M. Bispo assisté de MM. Kirschenbaum et Neuraz.
Pénalités : Colmar 16′ (6′, 4′, 6′) ; Angers 12′ (4′, 2′, 6′).
Tirs : Colmar 24 (6, 10, 8) ; Angers II 31 (11, 10, 10).
Evolution du score :
1-0 à 29’45 » : Delatour assisté de Labat et Vix
1-1 à 52’40 » : Magrangeas assisté de Simon et Bye
1-2 à 55’27 » : Chappa assisté de Ferrari
Colmar
Attaquants :
Enzo Labat – Colin Delatour – Paul Fillod (A)
Ludovic Vinals – Quentin Borg – Téo Haffner
Renaud Studer – Mathis Joly (C) – Thomas Ackermann
Nino Abdelali – Clément Tognan – Aurélien Chaubell
Défenseurs :
Léopold Beckmann (A) – Lélian Vix
Owen Dugas – Raphael Brites
Yann Quiniou – Pierre Garnier
Gardien :
Jean-Philippe Fontaine [sorti à 59’15 »]
Remplaçant : Malo Wessang (G)
Angers II
Attaquants :
Stepan Nemtyrev – Ethan Gourbil – Hugo Ferrari
Mathias Ledroit – Matthias Pibernus – Flavien Tichy
Pierre Bye – Charlie Simond – Marius Magrangeas
Guillaume Lhermitte (A) – Maxime Guerin (A) – Jérémy Pélissou
Défenseurs :
Evan Chappa (A) – Luca Faure-Soulet
Antonin Berruex – Noé Villain
Arthur Olive – Emilio Chouteau
Gardien :
Mathys Schwerdel
Remplaçant : Cebald Debiak (G).