La venue de la troupe « Féerie sur glace » à Raffoux oblige les Corsaires à recevoir les Bisons de Neuilly-sur-Marne dès le vendredi soir, six jours après un retour à la sirène face à des Yétis du Mont-Blanc vaincus en prolongation sur un but d’Ethan Roswell, grand absent de la soirée. S’ils n’ont pas fait le plein de points, les hommes de Jonathan Lafrance espèrent conserver leur invincibilité à domicile. Cet affrontement est particulier pour plusieurs protagonistes, à commencer par Guillaume Duquenne. Le gardien dunkerquois, revenu dans son club formateur en 2018, retrouve la cité portuaire, avec son défenseur Radek Mika, pour y affronter Rayan Berlharfi, porteur l’an dernier du maillot des joueurs de Seine-Saint-Denis, comme son entraîneur à son arrivée en France en 2012.
La première flèche est lancée de la droite par Benoît Valier pour les visiteurs, qui n’ont plus joué depuis deux semaines parce que leur partie contre Strasbourg a été reportée pour cause de cas de COVID dans les rangs alsaciens. Le public venu nombreux doit patienter pour s’enthousiasmer parce que les représentants tchèques de Dunkerque tardent à régler la mire. Daniel Svoboda, lancé, manque son contrôle, puis Vít Budínský voit son centre écarté par un adversaire. La précision fait encore défaut au cousin slovaque Dinda, dont les lignes arrières montrent par ailleurs des signes de faiblesse, mis en évidence par Kyle Johnson. Peu inquiété, l’ailier canadien s’infiltre depuis le coin gauche et reprend son propre rebond (0-1 à 05’39″). L’habile Jeremiah Luedtke enchaîne d’une accélération plein centre, repoussée par Pierre Vervoort.
Secoué, comme Svoboda expédié dans la balustrade par Adkins, Dunkerque hausse le rythme par le duo Clément Thomas / Joseph Broutin, qui harcèlent les Bisons. Las, le premier, lancé, ne peut maîtriser un palet et le second est sanctionné d’un hors-jeu. La ligne de Parker Colley poursuit sur ce tempo, même si l’Américain manque l’offrande de Svoboda avant une accélération létale pour une défense repliée in extremis sur le troisième larron Ben Duperreault servi près du but. Une charge de Daniel Svoboda dans la neutre met fin à cette séquence… mais il en faut plus pour faire taire l’artiste Vít Budínský. Le Tchèque récupère le disque au fond de la patinoire et le confisque de longues secondes, se promenant au cœur de la défense francilienne. Il retarde ainsi l’installation des Nocéens dans la zone, et quand celle-ci se concrétise, Ove-Christoffer Gozzi, alerté depuis l’arrière de la cage, fait trembler le métal.
Svoboda sur le point de revenir, c’est au tour de Broutin de subir le coup de sifflet arbitral. Précieux, Budínský gagne encore des secondes et ses équipiers parviennent à écarter le danger. Léo Bertein n’est pas soulagé pour autant car la troupe de François Dusseau termine fort : il fait l’arrêt face à Adkins, dévie le lancer de Breton, puis capte celui de Jones. Un raté de Kyle Johnson sur un 3 contre 1 consécutif à une perte de palet de Young ne permet pas plus à la marque d’évoluer.
Le scénario de la deuxième période est diamétralement opposé. Daniel Svoboda harcèle son adversaire derrière la cage, et Colley titille Guillaume Duquenne, occasionnant une explication musclée avec son compatriote Cooper Jones. À la suite d’Adam Young, Mathias Thomas remonte le palet et emploie son ancien gardien. Surpris en contre-attaque par leur ancien défenseur Radek Mika, déjoué par la botte de Bertein, les Nordistes recollent sur une perte de possession adverse, la passe de Svoboda derrière la cage étant reprise sans contrôle par Colley (1-1 à 28’35″). Après un tir en force de Joseph Broutin dès l’engagement, François Dusseau, excédé, demande son temps mort… suivi d’un lancer précis de Vit Budínský, qui prend le temps de contrôler (2-1 à 29’07″).
La réaction des Bisons se fait attendre, ils passent beaucoup de temps à défendre. Les Corsaires dominant désormais les débats, soutenus par leurs défenseurs. Mais les Maritimes se découvrent et sont contrés par Hugo Damy, dont le centre n’est pas repris par Auvitu, puis Luedtke, qui abuse de feintes. Le deuxième coup de sirène est attendu avec impatience par les locaux : servi en bonne position, Maxence Auvitu se heurte à Bertein, puis Poirier empêche Damy de conclure devant la cage ouverte. Les deux dernières mises au jeu sont remportées par Benoît Valier, mais Radek Mika ne peut trouver la faille de la bleue.
Les deux équipes se partagent les occasions à la reprise ; la tentative de Joan Cerda est déviée par un patin nordiste, celle de Clément Thomas fait trembler le poteau droit de la cage d’un Guillaume Duquenne plus employé, sous les yeux du Plexi Crew pour le moins taquin, à qui il ne tiendra aucunement rigueur à l’issue de la partie. En attendant, l’étau se resserre sur le vif Broutin, à l’affût d’un rebond. La montée de Mathias Thomas provoque la première faute des visiteurs, de Radek Mika. Le gant de Duquenne capte le tir de Ben Duperreault, mais ce dernier revient à la charge en redirigeant l’essai initial d’Adam Young (3-1 à 49’12″).
Dunkerque respire… pendant moins d’une minute. Revanchard, Mika relance le palet dans les airs, Luedtke le contrôle du gant et sert derrière lui Kyle Johnson, dont le lancer à mi-hauteur laisse l’assistance pantoise (3-2 à 50’03″). Le HGD se replie de plus en plus ; même si Budínský rate son duel avec Duquenne, le palet filant trop à droite, les Bisons multiplient les assauts. Kyle Johnson cherche le triplé de la droite, la botte de Bertein écarte ses espoirs, la déviation de Baldris ne surprend pas plus le portier maritime, qui plonge pour éteindre l’incendie né d’une tentative de Jones. Un plongeon de Pierre Vervoort coupe une nouvelle attaque alors que le chronomètre tourne pour un François Dusseau privé de son temps-mort depuis la mi-match. Le banc n’aura pas à rappeler son portier, car, servi devant la cage, Maxence Auvitu ne prend pas le temps de contrôler le travail initial d’Adkins et Gozzi (3-3 à 58’00″).
On se dirige vers la prolongation, la deuxième en moins d’une semaine, mais Clément Thomas, auteur de l’égalisation face à Mont-Blanc, reprend en force l’offrande de Joseph Broutin, à neuf secondes de la fin… pour une nouvelle intervention de Guillaume Duquenne ! La dernière car, si Neuilly reprend le contrôle du disque dans le temps supplémentaire, l’échange Auvitu – Johnson ne trompe pas Bertein. De l’autre côté, Joseph Broutin, encore auteur d’une prestation brillante, fait parler sa vitesse d’exécution. Trouvé par Budínský, le numéro 66 repique de la droite, évite Duquenne et glisse le palet dans la cage (4-3 à 62’42″).
Il faut remonter au 4 décembre 2018 pour retrouver une victoire dunkerquoise à domicile, déjà après prolongation, face à un HCNM organisé et accrocheur, qui aura eu le mérite de remonter deux buts en fin de rencontre pour glaner un point loin d’être immérité. Les Corsaires préservent leur invincibilité à domicile avant un affrontement de gala en quarts de finale de Coupe de France contre les Scorpions mulhousiens. De quoi fêter cela d’un plongeon collectif vers leurs partisans toujours très bruyants.
Désignés meilleurs joueurs du match : Radek Mika pour Neuilly-sur-Marne et Joseph Broutin pour Dunkerque.
Commentaires d’après-match :
Joan Cerda (attaquant de Neuilly-sur-Marne) : « Nous aurions dû marquer plus au premier tiers-temps, être plus efficaces devant la cage mais on sort à 1-0. Au deuxième tiers-temps nous n’étions pas dedans, et nos deux erreurs se paient cash. Sur la fin il fallait revenir le plus vite possible et notre deuxième but quelques secondes après avoir encaissé un but en infériorité est important. Guillaume Duquenne sort un grand match, même si c’est une soirée particulière pour lui. Depuis le début de saison il nous manque l’efficacité offensive, comme ce soir ou à Épinal. Il nous faut aussi corriger les erreurs pour viser plus haut. »
Dunkerque – Neuilly-sur-Marne 4-3 après prolongation (0-1, 2-0, 1-2, 1-0)
Vendredi 25 novembre 2022 à 19h30 à la patinoire Michel-Raffoux. 1417 spectateurs.
Arbitres : Philippe Frossard assisté de Charles-Edouard Salmon et Jérémy Métais.
Pénalités : Dunkerque 4′ (4’, 0’, 0′, 0’), Neuilly-sur-Marne 2′ (0’, 0’, 2’, 0’).
Tirs : Dunkerque 25 (5, 9, 10, 1), Neuilly-sur-Marne 32 (13, 9, 9, 1).
Évolution du score :
0-1 à 05’39″ : Johnson assisté de Baldris et Cerda
1-1 à 28’35″ : Colley assisté de Svoboda et Duperreault
2-1 à 29’07″ : Budínský assisté de Poirier et C. Thomas
3-1 à 49’12″ : Duperreault assisté de Cruchandeau et Colley (sup. num.)
3-2 à 50’03″ : Johnson assisté de Luedtke
3-3 à 58’00″ : Auvitu assisté d’Adkins et Gozzi
4-3 à 62’42″ : Broutin assisté de Budínský
Dunkerque
Attaquants :
Daniel Svoboda – Parker Colley (A) – Benjamin Duperreault
Clément Thomas (C) – Joseph Broutin – Vít Budínský
Lévy Raux – Corentin Cruchandeau – Rayan Belharfi
Lucas Besson – Baptiste Léo – Timon Davranche
Défenseurs :
Maxime Bataillé – Adam Young
Lubomir Dinda – Pierre Vervoort
Martin Poirier – Mathias Thomas
Gardien :
Léo Bertein
Remplaçant : Adrien Vazzaz (G). Absent : Ethan Roswell.
Neuilly-sur-Marne
Attaquants :
Maxence Auvitu – Ove-Christoffer Gozzi – Joshua Adkins
Idris Blanchet – Jeremiah Luedtke – Benoît Valier
Joan Cerda – Bruno Baldris – Kyle Johnson
Yassine Soubra – Leyland Plaire (A) – Hugo Damy (A)
Défenseurs :
Jules Breton (C) – Cooper Jones
Charlie Doyle – Daniel Klinecký
Philémon Rouault – Radek Mika
Gardien :
Guillaume Duquenne
Remplaçant : Loïc Corvez (G).