Bordeaux souffle le chaud et le froid depuis le début de saison. Ils peuvent enchaîner deux victoires d’éclat début décembre en battant Briançon et Cergy à grands renforts de 7 buts, puis en prendre 6 à Anglet en menant au score, et à Chamonix à la reprise, après une prestation plus que terne. Par conséquent, la réception d’Angers juste avant Noël, tout comme le déplacement à Mulhouse le 26 décembre, ou la venue de Rouen deux jours plus tard font partie des matchs impronostiquables. En attendant, les Boxers doivent réagir à domicile contre des Ducs affrontant des remous en interne avec un nouveau changement de coach tout récemment.
Une fois n’est pas coutume, Mériadeck affiche complet en ce vendredi soir avant le passage du Père Noël, et ce que les Bordelais espèrent en venant voir le match, c’est bien que ce vieux dodu à la barbe blanche leur offre un joli cadeau un peu avant l’heure.
Intensité et solidité des deux côtés
Et si Olivier Dimet reproche régulièrement à ses ouailles de prendre trop de buts, force est de constater que ce ne sera pas le cas en cette douce soirée de décembre. Avec la blessure longue durée de Clément Fouquerel, les Boxers ont recruté pour quelques temps le géant finlandais Samu Perhonen, 1m96 et beaucoup de place prise dans les cages.
À l’instar de son homologue Ewan Cowley, le Finlandais a été solide toute la soirée, toujours bien placé, et donnant de la confiance à une défense locale qui en a bien besoin. Les Angevins ne sont pas venus pour distribuer des offrandes de saison, et comptent bien repartir de là avec des points, surtout au vu du contexte actuel, avec le départ soudain de Mario Richer, remercié tout récemment et remplacé au pied levé par son assistant Alexis Billard, avant l’arrivée récente du coach canadien Jason O’Leary.
Si le début de match est plutôt à l’avantage des visiteurs, plus déterminés à utiliser les pertes de contrôle adverse, Samu Perhonen joue les urgentistes dans les cages bordelaises et retarde l’échéance. Peu à peu, les locaux sortent la tête de l’eau et auraient même pu renverser la tendance via des supériorités numériques non converties, grâce cette fois-ci à Ewan Cowley.
Le deuxième tiers est du même acabit et chaque équipe a ses chances notamment des bordelais qui ne profitent pas d’une double supériorité. Auparavant, Karri Forsblom, Loïk Poudrier, Niklas Salo ou Maxime Legault ont tous l’occasion de battre le portier angevin mais ce dernier reste sûr. De l’autre côté, Robin Gaborit, Kevin Dusseau par deux fois, Zack Torquato, ou Tommy Giroux testent aussi le grand Perhonen.
Le tiers s’achève sur le même score que lors du premier acte, et on se dit que cela ne va pas se jouer à grand-chose si le niveau reste le même des deux côtés.
Les Boxers ne craquent pas
Les deux équipes ont eu leur lot d’occasions, et souvent des ratés d’un côté donnent lieu à la punition de l’autre côté. Dès l’entame de ce troisième tiers, Angers se lance à l’assaut du but bordelais. Tommy Giroux, Jonathan Charbonneau ou Matthew Prapavessis, en déviation, se heurtent au géant finlandais.
En revanche, il ne pourra rien face à Gints Mejia à bout portant qui ouvre le score en faveur des Ducs. Un avantage mérité sur l’entame, surtout qu’Angers continue, par Nick Ross, puis un nouveau contre après une erreur de Matteo Mahieu à la bleue. Bordeaux s’en sort et évite de perdre le contact avec les Ducs.
Grand bien leur fasse, puisque quelques instants plus tard, Peter Valier délivre une passe à Loïk Poudrier qui égalise. On commence à se rendre coup pour coup, et sur une présence en zone offensive d’Angers, les Boxers se défendent ardemment, à l’image d’un Enzo Carry qui se jette pour contrer un tir, et reste claudiquant sur la glace durant une bonne minute, le temps de réussir à regagner le banc alors que le jeu continue tout autour de lui.
Si les Bordelais perdent parfois le fil, et ne traduisent pas toujours sur la glace le message de solidarité et de sacrifice qui est véhiculé, force est de constater que l’ambiance est toute autre pour ce match.
Kevin Dusseau s’essaie de nouveau, suivi un peu plus tard par Philippe Halley. Bordeaux réplique par Marc André Levesque, Loïk Poudrier, Massimo Carozza ou Alexandre Mulle.
Tommy Giroux trouve ensuite un Samu Perhonen bien placé, tout comme Matthew Prapavessis ensuite, ou Nicolas Ritz sur une contre à 3 contre 2. On sent le chaos des deux côtés, et c’est Loïk Poudrier qui alerte Cowley après que Kevin Spinozzi ait joué au chat et à la souris avec l’échec-avant angevin.
On arrive en fin de match, et la prolongation est donc la prochaine étape vers la résolution de cette partie. Les deux équipes empochent déjà un point, ce qui reste encourageant pour les Bordelais en mal de réussite, et pas si mal pour des Angevins dans le tumulte de leur semaine.
Histoires de tirs aux buts
Pour Bordeaux, il va donc s’agir de doubler les gains du soir, et pour cela ils prennent à bras le corps de la prolongation. À la suite d’un superbe contre entre Peter Valier et Loïk Poudrier, un accrocher de Cédric Di Dio Balsamo est sifflé et le buteur du soir a donc l’opportunité de scorer son deuxième but du soir pour donner la victoire aux siens via un tir de pénalité.
C’est malheureusement pour lui à côté et une belle chance de gagner est passée. La fin de la prolongation s’emballe, on va d’un but à l’autre. Jonathan Charbonneau ou Gints Mejia peuvent remporter le match, tout comme Bordeaux qui a une dernière occasion juste avant.
La décision se fera donc aux tirs aux buts, et ce ne sera pas chose aisée pour les tireurs, tant les gardiens ont été bons ce soir.
Jonathan Charbonneau lance les hostilités et marque après un mouvement contesté mais finalement validé par les arbitres après révision vidéo. Matteo Mahieu est lancé dans le grand bain mais ne convertit pas, différemment de Philippe Halley qui contourne Samu Perhonen avant de terminer sous la barre.
Avantage significatif pour les Ducs dans cette séance, surtout lorsque Kevin Spinozzi rate sa tentative. Tommy Giroux également, tout comme Nikita Jevpalovs qui ne remet pas les siens dans la course. Charge donc à Maurin Bouvet de conclure l’affaire, ce qu’il fait brillamment et donne donc un deuxième point à des Ducs qui gagne enfin une séance de tirs au but.
Bordeaux peut regretter de ne pas avoir pu forcer la décision plus tôt, mais sait se satisfaire d’un point durement gagné. Si comptablement, cela ne change pas outre mesure la dynamique moyenne bordelaise, cela leur permet d’aborder Noël avec le sentiment de pouvoir rivaliser avec les gros du championnat, ce qu’ils devront vite confirmer à Mulhouse et contre Rouen.
Interview d’après match d’Olivier Dimet (entraîneur de Bordeaux) :
« On a assisté à un sacré match de hockey, en tout cas je suis fier de mes joueurs qui ont livré une sacrée bataille face à une très belle équipe d’Angers. À part les 10 premières minutes où nous avons été en difficulté à cause du pressing d’Angers, on a su se mettre au niveau et on a offert 50 minutes de très haut niveau avec beaucoup d’envie, d’effort et de solidarité et cela a livré un gros match de hockey je pense.
Point positif ce soir, on a vu Perhonen
On a vu un très bon Perhonen, comme le reste de l’équipe qui s’est présentée de la bonne façon, maintenant cela reste une déception, c’est une nouvelle défaite aux pénaltys, on n’arrive pas à basculer malgré nos chances en prolongations. Le gardien adverse a fait une grosse partie, c’était un duel de gardiens. Je tire beaucoup de positif de ce soir, j’espère que l’on va continuer dans ce sens-là.
Tu as dit récemment que l’on prenait trop de buts, y avait-il des consignes pour fermer quitte à moins jouer notre jeu ?
Non, je crois que l’on a joué notre jeu de la même façon, mais la clé c’est d’être focus et concentré sur 60 minutes surtout face à ce genre d’équipes avec le talent offensif qu’ils ont. Chaque espace ils l’exploitent donc il fallait être très concentré mais garder notre identité. On a mis un pressing haut nous permettant de récupérer le palet surtout à partir de la 10e minute. C’est comme ça que l’on est, maintenant on prenait trop de buts sur des erreurs individuelles, on en a moins vu ce soir, et notre gardien a fait le job derrière. C’est un travail collectif sur l’ensemble d’un match. Au moindre moment d’égarement on le paie cash, j’espère qu’à force on va en prendre conscience.
Peut-on espérer voir ce genre de matchs contre des équipes d’un moins gros standing ?
J’espère, on aborde chaque match de la même façon, dans ce championnat, on voit bien qu’il n’y a pas de petites équipes, il faut travailler plus fort que l’adversaire, quel que soit l’adversaire.
Le choix de mettre Matteo Mahieu en premier tireur, cela vient de lui ?
Non, on travaille les tirs au but à l’entraînement, et il a beaucoup de réussite, ce soir il ne marque pas mais on a tenté le coup. C’est un jeune joueur, c’est son 3e ou 4e match, il a déjà joué Rouen et Angers à l’extérieur, Angers ce soir ici, il nous livre de belles prestations pour un joueur qui n’a jamais joué à ce niveau. Il faut continuer à travailler.
Une grosse semaine à venir ?
Demain réveillon, et entraînement le 25. On prépare Mulhouse qui est sur une grosse dynamique, on sait que cela va être un match compliqué avec un gros gardien en face de nous, mais si on se présente de cette façon, on aura de quoi rivaliser ».
Bordeaux – Angers 1-1 (0-0, 0-0, 1-1, 0-0) / 0-3 aux tirs au but
Vendredi 23 décembre à 20H15 à la patinoire Mériadeck. 3312 spectateurs.
Arbitres : Nicolas Crégut et Nicolas Barbez assistés de Johan Fauvel et Quentin Ugolini
Pénalités : Bordeaux 2′ (2′, 0, 0), Angers 12 (4, 6, 2).
Tirs : Bordeaux 33 (12, 10, 8), Angers 33 (12, 6, 11).
Évolution du score :
0-1 à 41’05 : Meija assisté de Harms et Torquato
1-1 à 45’09 : Poudrier assisté de Valier et Carozza (sup. num.)
Tirs au but :
Angers : Charbonneau (réussi), Halley (réussi), Giroux (manqué), Torquato (réussi)
Bordeaux : Mahieu (manqué), Spinozzi (manqué), Jevpalovs (manqué)
Bordeaux
Attaquants :
Alexandre Mulle – Peter Valier – Maxime Legault
Niklas Salo – Nikita Jevpalovs – Louis Vitou
Enzo Carry – Loïk Poudrier – Massimo Carozza
Aina Rambelo – Karri Forsblom – Esteban Ragot
Défenseurs :
Axel Prissaint – Bastien Lemaitre
Kevin Spinozzi – Jules Boscq
Matteo Mahieu – Marc André Levesque
Gardien :
Samu Perhonen
Remplaçant : Gaétan Richard (G). Absents : Clément Fouquerel, Hunter Warner, Fabien Colotti, Julien Guillaume
Angers
Attaquants :
Gints Mejia – Zack Torquato – Brendan Harms
Philippe Halley – Tommy Giroux – Jonathan Charbonneau
Robin Gaborit – Cédric Di Dio Balsamo – Nicolas Ritz
Teo Sarlieve – Maurin Bouvet – Marius Serer
Défenseurs :
Nick Ross – Vincent Llorca
Kevin Dusseau – Matthew Prapavessis
Kylian Fauvel – Neil Manning
Gardien :
Ewan Cowley
Remplaçant : Julian Barrier (G)