La phase régulière de Division 1 rendra son verdict dans deux semaines. En attendant, tout est toujours ouvert à chaque stade du classement, tant pour déterminer la première place que pour éviter la lanterne rouge, en passant par la qualification en play-offs ou le seul fait d’éviter de disputer la poule de maintien.
Vendredi, Brest a profité d’une régularisation de calendrier suite au match arrêté lors de la douzième journée pour s’imposer à Morzine-Avoriaz, dernière du classement, sur le score de 4-2 (match rejoué à Morzine-Avoriaz en remplacement de celui à domicile pour les Albatros). Cette victoire permettait aux Bretons de prendre la tête du classement. Aussi les deux équipes se retrouvaient au même lieu le lendemain pour disputer cette fois la 24e journée. Coupables d’un départ raté la veille, les Pingouins ont cette fois négocié bien mieux l’entame en ouvrant le score par Couvat, mais Vrana se chargeait rapidement de l’égalisation. Dans une rencontre serrée, ce seront finalement les locaux qui trouveront les solutions, avec Dutruel buteur dans le deuxième tiers puis Luscombe à l’entame du dernier vingt (3-1). Avec cette belle victoire de Morzine-Avoriaz, les incidences directes au classement sont doubles.
En tête tout d’abord, puisque la porte était ouverte à Dunkerque voire Strasbourg pour récupérer la mène. Les Nordistes se devaient pour cela de prendre le meilleur sur Cholet, équipe toujours difficile à négocier. Valérian Mathieu ouvrait d’ailleurs le score pour les visiteurs, mais les Corsaires rentraient aux vestiaires en tête grâce à Budinsky et Vervoort. Retard refait dans le tiers médian pour les visiteurs par l’intermédiaire de Morozov et Lemetais, contre le but de Thomas. La rencontre était prolifique et le serait d’autant plus dans le dernier tiers. Les Corsaires revirèrent en tête sur deux buts de Duperreault et Dinda en moins d’une minute. Sprukts entretenait l’espoir du retour choletais mais Svoboda puis Belharfi creusaient l’écart pour Dunkerque. Julien Pihant appelait ses joueurs à tout lâcher en fin de partie, ils revinrent tout proches grâce à des buts de Garrido et Grinbergs dans les cinq dernières minutes, mais cela s’avéra insuffisant (7-6). Au terme d’un gros match de hockey, Dunkerque reprend la tête perdue 24 heures auparavant, alors qu’il reste un match de retard aux maritimes, qui ont donc les cartes en main. Coup d’arrêt pour Cholet qui du fait des autres résultats du week-end glisse hors de la zone play-offs, mais là aussi avec un match de plus à faire.
La victoire des Pingouins avait aussi une incidence à l’autre extrémité du classement, dans la lutte pour éviter la dernière place. Montpellier se devait de faire un résultat à domicile face à Neuilly-sur-Marne pour laisser à Morzine la quatorzième position, mais c’est Valier qui lançait les hostilités en toute fin de première période. Les Vipers restaient au contact et parvenaient enfin à égaliser sur un but en supériorité de Tomko. Tout allait se jouer dans le dernier vingt, avec Luedtke dans le rôle du sauveur des Bisons, par un doublé synonyme de victoire à l’extérieur (1-3). La série de défaites (six de suite, en commençant… par Morzine) aura eu raison des Montpelliérains qui tombent pour la première fois à la dernière place du classement, au profit des Pingouins. Quant à Neuilly, si cette victoire à l’extérieur n’est pas miraculeuse comptablement, elle a le mérite d’enchaîner un second succès et de rester au contact. Neuilly et Cholet occupent pour le moment la « zone neutre » des neuvième et dixième place.
Dans la lutte pour la tête du classement, cette 24e journée offrait un derby pour confrontation directe entre les deux autres prétendants, Strasbourg et Épinal. Rien d’étonnant à ce que cette partie soit allée jusqu’aux tirs au but pour en déterminer le vainqueur. Duras avait pourtant profité très tôt d’une double supériorité pour ouvrir le score côté strasbourgeois, mais Hrehorcak renvoyait sur la sirène les équipes dos à dos. Bis repetita dans le deuxième acte, nouveau 5 contre 3 pour l’Étoile Noire, conclu par Duras. Les Spinaliens durent cette fois attendre les dix dernières minutes pour revenir, ce qui fut l’œuvre de Preston Ames. Les deux points de la victoire furent arrachés par les Strasbourgeois, plus adroits dans l’exercice des tirs au but (3-2 a.p.). Cela nous donne à date Dunkerque en tête avec 45 points et un match en retard, Strasbourg qui revient à égalité de points avec Brest (mais derrière aux confrontations directes) deux points derrière les Nordistes, et Épinal qui suit à deux points du duo ouest-est.
Mais à l’instar de Brest il y a quelques semaines, une nouvelle équipe ne pourrait-elle pas se mêler à la fête ? Sans bruit, la formation de Caen est pourtant revenue comme un boulet de canon jusqu’à occuper ce matin la quatrième place, à égalité de points avec les Wildcats et avec de surcroît, comme pour Dunkerque, un match de retard. Les Drakkars ont témoigné d’une très grande solidité dans la patinoire de Marseille, une nouvelle fois fortement peuplée de plus de 3 000 spectateurs. Rien qui ne puisse sortir les Normands de leur plan de jeu, reposant sur une défense de fer et une offensive transformant les opportunités. Ainsi c’est à mi-match qu’ils ouvraient le score, par Chamberland en supériorité. On retrouvait le Québécois à l’entame de la dernière période pour un doublé personnel. Ne parvenant à trouver les solutions, les Spartiates tentèrent la cage vide alors qu’il restait sept minutes à jouer, sanctionnée du dernier but caennais par Raphaël Chauvel (0-3). Caen signe son cinquième succès de rang et peut encore croire à la première place, même si l’avantage de la glace serait déjà une bonne nouvelle au regard des difficultés de mi-saison. La très mauvaise opération est pour Marseille qui en une seule rencontre dit au revoir aux play-offs mais se retrouve dans le même temps condamné comme Morzine-Avoriaz et Montpellier à disputer la poule de maintien.
Désormais une seule équipe peut encore sortir à temps de la zone rouge, et cette équipe s’en donne tous les moyens. Chambéry ne craint personne sur sa glace et accueillait Tours avec la ferme intention de poursuivre sa série vertueuse. Daneau ouvrait le score, imité dans le deuxième tiers par Ethan Price. Il fallut attendre la 44e minute pour voir les Remparts trouver enfin la faille sur un but d’Ayotte, mais Daneau redonnait deux buts d’avance très rapidement. Même scénario un peu plus tard avec Newbury contré une minute plus tard par Labbé. Les Éléphants ne lâcheront pas ce succès, ponctué d’un dernier but de Labbé en double supériorité numérique (5-2). Les Savoyards enregistrent la meilleure série de leur saison avec cinq victoires de rang. Avec six points possibles encore à prendre, ils peuvent au-delà de la zone rouge croire encore aux play-offs, où se trouvent encore les Tourangeaux septièmes avec quatre points seulement d’avance sur Chambéry.
La lutte pour les play-offs bat son plein et chaque week-end offre des confrontations directes entre prétendants. Nouvel exemple hier à Nantes qui accueillait Mont-Blanc, et pour qui la victoire était impérative pour accrocher le bon wagon. L’objectif était solidement ancré dans les esprits des Corsaires qui inscrivirent pas moins de quatre buts dans le premier tiers, grâce à Carpentier, Lanvers et un doublé de Dubé. Custosse se chargeait à la reprise du cinquième but, alors que les Yétis stoppaient enfin l’hémorragie et réagirent enfin sur des buts de Zabis et Walz. Rien qui ne put vraiment inquiéter des Nantais qui s’étaient mis préalablement à l’abri, et aggravaient l’avance par Ambrosio et un doublé de Brenton. Le dernier but de Chatellard pour Mont-Blanc fut rendu anecdotique (8-3). Large succès des Nantais qui n’avaient d’autre choix pour encore y croire. Ils profitent en outre de la défaite de Cholet pour accrocher le dernier ticket pour les play-offs, mais n’ont pas encore leur destin en main puisque les Dogs ont un match de plus à faire. Mont-Blanc sixième n’est pas à l’abri non plus, puisque les Yétis ne comptent que cinq points d’avance sur le onzième Chambéry.
La Division 1 de hockey sur glace
(Illustration : Charlotte Rossignol)