Malgré le contretemps dû à un problème structurel de glace (qui a transformé la Marseillaise en nouvel hymne officieux de leurs supporters), les Dragons de Rouen ont repris pied dans cette finale. Hors sujet au premier match à Grenoble puis battus au deuxième, ils ont réussi à revenir à hauteur dans la série, à deux victoires partout, survoltés par leur public dans une ambiance de l’île Lacroix toujours propice à l’exploit. Mais le plus dur commence pour eux : transposer ce grain de folie mis dans la série et cette propension à l’extraordinaire chez l’adversaire, à la patinoire Polesud de Grenoble.
Or, justement, cette enceinte s’est habituée à l’ordinaire : la victoire des Brûleurs de Loups, en toutes circonstances et dans tous les scénarios. Cette invincibilité à domicile que Grenoble a tant tenu à préserver tout au long du championnat, c’est sans doute son meilleur atout pour ne pas douter au moment où Rouen vient bousculer le favori pour le mettre sous pression. Cela lui permettre d’acquérir énormément de confiance.
Rouen est clairement affaibli par l’absence de deux centres, dont le numéro 1 François Beauchemin, rattrapé par la blessure qu’il traîne depuis la veille des play-offs. Les Grenoblois, eux, ont perdu Damien Fleury qui a invectivé les arbitres avant-hier à la sortie de la glace : il a pris 1 match ferme et traînait un sursis de 5 matches. Le vétéran est remplacé sur sa ligne par Flavian Dair. L’international junior Mattias Bachelet (19 ans) complète la quatrième ligne pour son premier match de play-offs. Le gardien tchèque Jakub Stepanek fait son retour dans les cages iséroises et on attend une réaction de sa part tant il avait manifesté sa frustration de se faire sortir en cours de jeu avant-hier.
Le match débute de manière prudente, sans rapport avec le spectacle hors normes de la confrontation précédente. Les deux équipes sont bien en place et ne concèdent rien. Pierre Crinon – dont le retour permet à Grenoble de faire jouer 7 défenseurs – crée la première cassure en traversant les lignes rouennaises à la cinquième minute, comme si sa nouvelle paternité lui donnait des ailes. Matija Pintaric réussit peu après un bel arrêt-mitaine sur un tir à mi-distance de Sacha Treille.
Un dégagement interdit concédé par Flavian Dair provoque un premier temps fort rouennais après neuf minutes, en permettant à La ligne de Kelsey Tessier de mettre le bloc de Champagne sous pression et de faire monter la température sur la cage de Stepanek. Dans la minute qui suit, Christophe Boivin signe une superbe entrée de zone en contrôle puis sert dans le bon timing Vincent Nesa parti seul vers la cage, mais l’ailier français manque son tir.
Grenoble reprend la main. Chakiachvili réussit un beau retour défensif pour empêcher une contre-attaque de Flavian Dair. Après la première faute sifflée contre Mallet (accrocher), les Brûleurs de Loups restent installés deux minutes avec de belles séquences (notamment un jeu en triangle et un festival technique de Treille près de la cage) mais ils sont imprécis dans leurs tirs, notamment Nicolas Deschamps qui était en bonne position.
Charlie Dodero entre aux vestaires avant les autres Rouennais après avoir cumulé les contrariétés : il a glissé dans le coin vers un fort choc dans la bande après une mise en échec de Lamarche, puis a pris le palet dans le visage quand sa crosse a dévié un tir de Dair (le Canadien reviendra au deuxième tiers après avoir changé son maillot ensanglanté). À une minute de la pause, il reste une bonne possibilité au RHE quand la quatrième ligne grenobloise concède un dégagement interdit contre son premier bloc. Niclas Lucenius réussit alors à gagner le palet en fond de zone et à le passer en retrait vers Mallet dans le slot, mais le jeune Matias Bachelet lui enlève le palet et sauve son camp. On en reste donc à 0-0 après vingt minutes relativement équilibrées (5 tirs à 4).
Les Grenoblois reviennent sur la glace avec l’intention visible de démarrer fort. Ils s’installent tout de suite en zone offensive, Maxim Lamarche feinte Chakiachvili et teste Pintaric du revers. En quatre minutes, Grenoble compte déjà 4 tirs cadrés et autant de bloqués (Bastien Maia est rentré au vestiaire après s’être sacrifié face au redoutable slap de Brent Aubin).
Ce n’est pas encore suffisant pour qu’une tendance durable se dégage. La mi-match est en effet plus favorable aux Dragons qui passent la majorité du temps en zone offensive pendant plusieurs minutes, même s’ils ne parviennent pas à parachever la passe décisive au second poteau. Les occasions très franches restent rares, un tir en angle bien placé de Kelsey Tessier est repoussé de l’épaule par Stepanek.
La première pénalité contre Grenoble survient à la trente-sixième minute. C’est un bête surnombre, trois secondes d’absence qui coûtent très cher. Contrairement à leurs adversaires en première période, les Dragons ont du mal à s’installer, ils se font sortir deux fois de la zone offensive. Mais la troisième tentative est la bonne. Alexandre Mallet vient se placer à reculons dans le slot – sans opposition de Bobby Raymond dans son dos – pour dévier un centre de Kelsey Tessier (0-1).
Rouen insiste et revient mettre la pression dans l’enclave, où Lamarche se fait sanctionner pour dureté. Le jeu de puissance normand a pris confiance et travaille fort, la défense de Grenoble défend aussi son slot de manière plus acharnée mais la crosse de Crinon se brise (Champagne lui prête la sienne). Lorsque le palet ressort pour Sacha Guimond, son lancer masqué finit au fond des filets (0-2). En l’espace d’une minute et demie, le RHE a fait basculer le match avec un 100% en avantage numérique. Les Grenoblois sont assommés et finissent le tiers-temps sous pression dans leur zone. La sirène est une délivrance pour Jyrki Aho doit avoir hâte de sermonner et/ou de ranimer son équipe dans le vestiaire.
Les Brûleurs de Loups abordent le troisième tiers-temps avec des objectifs clairs et quelques entrées de zone font illusion. Mais bien vite, ils perdent le fil et connaissent beaucoup de déchet parce qu’ils font face à une équipe de Rouen très sérieuse qui ne leur laisse pas d’espaces et qui les bloque le plus souvent en zone neutre. Pourtant, son meilleur défenseur du moment – Aleksi Elorinne – n’est pas revenu sur la glace (peut-être du fait d’une charge de Treille en fin de deuxième tiers).
À 47’06, patatras : Joël Champagne est sanctionné de 2’+2′ pour une crosse haute au visage. De quoi trembler quand on sait comment les pénalités précédentes se sont terminées. Pourtant, Dylan Fabre réveille Pole sud quand il se saisit d’un palet devant Sacha Guimond et file en contre-attaque. La feinte du virevoltant meilleur espoir est jolie mais Pintaric parvient quand même à repousser son tir (photo plus haut). Le jeu de puissance des Dragons n’a rien de transcendant pour autant. La seconde pénalité se termine par… un engagement dans la zone défensive de Rouen. Joël Champagne gagne cette mise au jeu et un envoi de la bleue de Lucien Onno est dévié entre les cercles par Brent Aubin (1-2). Un but en infériorité numérique qui peut changer le fameux momentum…
Le jeu à 5 contre 5 reprend néanmoins son cours antérieur, comme si de rien n’était : les Grenoblois se heurtent toujours à un adversaire qui ne les laisse pas poser leur jeu et presse chaque porteur du palet en réduisant les distances. Les Dragons sont bien présents dans les duels et mangent très bien le chronomètre. Bref, les Brûleurs de Loups n’ont rien à se mettre sous les crocs, jusqu’à ces deux tirs de Flavian Dair à moins de quatre minutes de la fin. Le premier, à ras glace, est renvoyé par Pintaric et le second n’est pas cadré.
Coup de théâtre à 57’09 : alors que Rouen semble appliquer les consignes à la perfection, le plan de jeu se fissure par l’indiscpline de Vincent Nesa qui a un mauvais geste sur Aubin loin du jeu. Jyrko Aho sort aussitôt son gardien pour jouer à 6 contre 4. Kyle Hardy sert l’artilleur Brent Aubin derrière le cercle gauche mais Pintaric est à la parade, de la mitaine, à mi-hauteur. Le gardien slovène bloque aussi la tentative suivante d’Aubin, et capte sans rebond le tir de Hardy, entré en zone offensive sur le côté droit. Mallet parvient ensuite à voler le palet à Aubin et laisse à Leborgne sortir le palet de sa zone. Dodero dégage une dernière fois et la supériorité numérique s’achève par… un dégagement interdit de Grenoble.
Les cadres grenoblois sont un peu cramés par les deux minutes passées sur la glace et les Rouennais ont un temps d’avance dans les duels. Mais après un dégagement interdit de Bedin, les Brûleurs de Loups ont encore trois mises au jeu en zone offensive dans les 16 dernières secondes. Maître au cercle d’engagement ce soir, Joël Champagne offre un dernier lancer de la bleue, mais le dernier arrêt est pour Pintaric.
Rouen a remporté une victoire très différente des deux précédentes, dans un environnement complètement différent. Sans les vibrations de ses partisans, sans les bonnes ondes de l’île Lacroix, les Dragons n’ont cette fois pas bâti leur succès sur des moments de pleine réussite offensive, mais sur une solide prestation défensive. Ce fut du hockey plus « classique » de play-offs : du travail de tous les instants, des tirs bloqués, des petits détails qui font la différence, et des unités spéciales décisives.
La configuration de jeu plus attendue n’a donc pas suffi à Grenoble. Ce soir les Brûleurs de Loups n’ont pas su élever le tempo au-dessus de leurs adversaires, les Rouennais ont répondu en patinage et en intensité. Au courage, les Dragons semblent prêts à renverser la montagne. Ils ont pris l’inexupgnable forteresse Polesud et peuvent donc être titrés vendredi en Normandie, avec l’hypothèse du retour de Beauchemin (sur une jambe ?) qui pourrait être un boost psychologique supplémentaire même s’il sera dans tous les cas loin d’être à 100% de ses moyens.
La fin de l’invincibilité à domicile est une pilule amère à avaler pour Grenoble, car elle survient au pire moment. Mentalement, cela peut être une énorme bascule. Les Brûleurs de Loups ont perdu leurs quatre rencontres à Rouen au cours de la saison. Il serait donc logique de faire des Dragons les nouveaux favoris de cette finale, maintenant qu’ils ont récupéré l’avantage de la glace. Mais Grenoble a encore toutes les armes pour être champions, elles ne se sont pas émoussées en une semaine. Dans deux jours, on saura si cette confiance tant mise en avant au fil de la saison était une fausse certitude ou une véritable résilience. Une seule chose est sûre : quel que soit le scénario, cette finale entre les deux monstres sacrés de la Ligue Magnus écrira l’histoire du hockey français.
Désignés joueurs du match : Dylan Fabre pour Grenoble et Alexandre Mallet pour Rouen.
Commentaires d’après-match :
Jyrki Aho (entraîneur de Grenoble) : « Il y a eu 10 occasions environ pour chaque équipe et cela revient à déterminer qui met le palet au fond. C’est un vrai match de finale, il n’y a pas une vingtaine d’occasions de marquer par match. C’est serré tout le temps, on doit être intelligent avec le palet, bien défendre et convertir les opportunités quand on en a. C’est du hockey compliqué. On a eu nos power-plays, et on n’a pas marqué les buts à ce moment-là. Et immédiatement sur leur premier power-play, ils avaient l’occasion de prendre les devants et ils l’ont fait. C’est aussi simple que cela, la façon avec laquelle vous exploitez ou pas ces moments-là, ces momentums, ces occasions, etc… C’est du vrai hockey de finale. Tout est difficile, c’est compliqué de se procurer des occasions, les deux équipes produisent le meilleur effort sur la glace. Si je n’étais pas confiant sur notre capacité à gagner là-bas, je n’irai sûrement pas à Rouen. Habituellement les deux équipes défendent bien. À Rouen on n’a pas très bien joué, c’est malheureux mais c’est le passé. On doit vivre le moment présent. Comme pour une finale des play-offs… On doit se concentrer sur le prochain match maintenant. »
Brent Aubin (attaquant de Grenoble) : « C’est sûr que le résultat est décevant mais la série est loin d’être finie. Ça fait dix-huit ans que je suis pro, j’ai déjà été dans cette situation-là dans une finale, perdre le match n° 5, être mené 3-2 et on avait gagné cette série-là donc j’y crois toujours. Une chose est sûre, c’est que dans le vestiaire, il n’y a aucun doute que chaque joueur est comme moi et peu importe le nombre de joueurs qu’on va avoir au prochain match, on va tout donner. Et on croit en nos moyens. Il n’y a pas besoin de se remotiver… C’est nous qui avons terminé premiers de la ligue, c’est nous qui avons gagné la coupe de France, on a confiance. Il n’y a pas de doute qu’on s’en va là-bas avec la tête haute et on espère gagner. Il n’y a pas de secret, je veux gagner c’est tout. Les séries ce n’est pas juste une question de talent, c’est une question de cœur, c’est une question de vouloir, et je suis sûr que tous les joueurs vont tirer dans la même direction. On peut avoir l’équipe avec le plus de talent mais si tu as quelqu’un qui n’est pas là, qui n’a pas le désir de faire l’extra pour aller chercher la victoire, ça ne fonctionnera pas. C’est à nous de faire la différence lors du prochain match. C’est le mot-clé discipline, pas juste les pénalités, sur le banc aussi être discipliné avec notre body language, contrôler nos émotions… On est une équipe qui joue avec beaucoup d’émotion mais des fois ça joue contre nous. Et depuis le match 3, on s’est rend compte. Donc ça va être à nous de bien faire. C’est loin d’être fini, le match le plus dur, c’est le dernier à gagner et on s’en va à la guerre là-bas. Pintaric a été super ce soir, il a fait la différence, c’est un gardien extrêmement bon donc ça va être à nous de mettre du trafic devant lui, à profiter de nos chances quand il y en a. Ils sont arrivés prêts mais c’est à nous d’arriver plus prêts la prochaine fois… C’est une guerre, c’est le fun, avec les partisans là-bas ça va être le fun vendredi. Ils ont gâché la fête ici, c’est à nous de faire la même chose là-bas. On n’a pas perdu cette année, ils sont venus nous battre ici. On ne les a pas battus là-bas donc ça va être à nous de leur faire ce qu’ils nous ont fait ici vendredi. Tout est possible, on oublie l’avantage de la glace. Ce qui est fun avec Rouen c’est que les partisans crient tout le match, moi j’adore ça, ça me met dans le match. Quand tu joues au hockey, moi ça fait 18 ans, les matchs comme ça, c’est ceux-là que tu veux jouer, où tu veux être sur la glace. Quand tu as 7, 8, 9 ans, tu rêves de jouer ces matchs-là. Commençons par gagner en équipe, c’est l’équipe qui va nous faire gagner. Notre jeu défensif et profiter des chances de marquer quand on en a. On est une bonne équipe, on a fini premiers pour une raison. On s’en va là-bas pour gagner. »
Sacha Treille (attaquant de Grenoble) : « On ne souhaitait pas perdre un match à la maison mais on l’a perdu, c’est une chose qui arrive. Après, la série n’est pas finie. Ils ont été capables de le faire donc on y va avec la même attitude et on va essayer d’aller chercher cette victoire sur l’île Lacroix. C’est une bonne équipe en face, ils ont exploité nos failles, c’est à nous de revoir ça et d’essayer de corriger ce qu’on a moins bien fait. Si on se prend des buts, c’est qu’on a certainement fait une erreur à un moment donné. Mais voilà, il n’y a rien à remettre en question non plus… Il faut juste jouer, aller sur l’île Lacroix en essayant de vaincre Rouen et leur foule, on sait que ce n’est pas évident mais ça nous tient à cœur d’aller la chercher là-bas. C’est simple, il y a une seconde où on est déçu et après on repart direct au travail. La série n’est jamais finie tant qu’elle n’est pas finie. On est confiant, on croit en nos capacités et on va tout faire pour aller gagner là-bas. Ils se sont bien regroupés derrière, ils ont verrouillé, ils ont bien fait les choses, on n’a pas trouvé leur petite faiblesse ce soir et comme je le disais on va analyser et essayer de trouver les solutions pour aller à l’île Lacroix le plus affutés possible. À un moment donné, on est en play-offs, il n’y a eu que des scores de baby-foot donc oui on s’attendait à ce que ça soit plus rigoureux défensivement et ça a été le cas. Je pense que ça a été un très bon match, plaisant à regarder pour les supporters, on est déçu pour eux de ne pas leur offrir la victoire et de casser cette belle série. Mais on est confiant, on va monter sur l’Ile Lacroix avec la faim du loup. On sait qu’ils ont un très bon power-play et qu’il faut être plus discipliné et ça fait deux/trois matchs qu’on perd là-dessus. C’est sûr que ça perturbe de ne pas avoir Damien et Markus, il y a des joueurs qui se sont fait suspendre, d’autres blessés… On n’était pas au complet mais eux non plus donc ça ne change pas grand-chose au final. »
Kelsey Tessier (attaquant de Rouen) : « Je suis content, avec nos gars on a travaillé fort. C’était le but aujourd’hui. On voulait donner à nos supporters à la maison une chance de gagner devant eux, les gars ont bien performé. Tout le monde a travaillé fort, on a joué simple. On voulait juste gagner, c’est l’attitude depuis le premier match, on savait qu’on pouvait toujours revenir. On a joué avec notre tête beaucoup mieux aujourd’hui, les gars étaient plus alertes, se parlaient plus sur la patinoire, et ça fait une grosse différence. Ce n’est pas fini, il y a le sixième match et c’est notre focus en ce moment. Tout le monde veut gagner, ils veulent gagner, on veut gagner mais avec les supporters derrière nous qui sont là toute l’année, et les deux derniers matchs là-bas l’ambiance était incroyable. On est au point, on aimerait bien sûr finir ça au sixième match. J’aimerais que les supporters perdent leur voix à la fin. »
Fabrice Lhenry (entraîneur de Rouen) : « C’est une belle satisfaction, aussi bien du résultat mais aussi dans la manière… Je pense qu’on a été très intelligents ce soir, on a été patients, on n’a pas donné grand-chose, on a été bons défensivement. Après on a su, au début du match, au début du deuxième tiers, faire le dos rond parce que Grenoble avait un momentum… On a su être intelligents pour parfois sortir le palet sans forcer les jeux et on a su prendre les opportunités qu’on a eues, ça a été vraiment un match d’équipe, très smart. Dans l’effort aussi, du début à la fin, ils se sont tous sacrifiés pour avoir cette victoire ici donc ils la méritent. Dans mon speech d’avant-match, j’avais dit qu’ils n’avaient jamais perdu ici et que c’était le moment de le faire. Et voilà. Après, les paroles restent les paroles mais il y a eu les actes, donc on est content que ça soit tombé aujourd’hui. Le power-play est travaillé toute l’année mais on a actuellement deux joueurs absents qui jouent normalement le power-play, alors oui on a marqué deux buts mais on en a pris un à cinq contre quatre et ils ont eu aussi des occasions. Mais c’est bien de pouvoir faire la différence quand on a ces opportunités-là. On a vu au dernier match, le deuxième tiers c’était un peu du hourra hockey, un peu la pizza cup, des deux côtés d’ailleurs, ce n’était pas terrible tactiquement, ça pour une finale on n’avait pas le droit. Donc qu’on soit intense, oui, mais intelligemment c’est bien, des fois quand on ne doit pas aller ou quand il y a des changements, on doit d’abord rester bien placés et même défensivement. Dans la zone défensive on a couru un peu partout à Rouen et ce soir c’était bien plus structuré et c’est ce qu’on a l’habitude de demander. Ça serait le plus beau des cadeaux pour tout le monde de finir ça au match 6, mais rien n’est fait encore. Il nous en reste deux pour en gagner un mais si on le fait vendredi, ça serait bien mais il ne faut pas non plus penser que ça va être facile, Grenoble n’a plus rien à perdre maintenant ça va être encore un autre match… Tous les matchs sont différents, sur les cinq on ne peut pas dire qu’il y en a qui se sont ressemblés. À nous de bien se préparer, de rejouer sérieusement, un peu comme ce soir. Le premier match on était absent total, le deuxième c’était un peu mieux et puis on s’est mis en route mais maintenant il va falloir continuer comme ça, être régulier. Quand on voit comme nos supporters nous poussent, comme ils nous aident, je pense que ça va amener beaucoup d’énergie pour cette équipe qui en a donné beaucoup ce soir aussi. Mais à Rouen ça va être décuplé encore. »
photos de Philippe Crouzet et Emmanuel Giraudeaux
Grenoble – Rouen 1-2 (0-0, 0-2, 1-0)
Mercredi 12 avril 2023 à à 20h30 à Pôle Sud. 4208 spectateurs.
Arbitres : Geoffrey Barcelo et Jérémy Rauline assistés de Quentin Ugolini et Nicolas Constantineau.
Pénalités : Grenoble 8’ (0’, 4’, 4’) ; Rouen 4’ (2’, 0’, 2’).
Tirs : Grenoble 20 (5, 5, 10) ; Rouen 18 (4, 6, 8).
Évolution du score :
0-1 à 36’58 : Mallet assisté de Tessier et Guimond (sup. num.)
0-2 à 38’29 : Guimond assisté de Tessier (sup. num.)
1-2 à 51’04 : Aubin assisté d’Onno et Crinon (inf. num.)
Grenoble (2′ pour surnombre)
Attaquants :
Sacha Treille (+1) – Joël Champagne (C, 4′) – Aurélien Dair
Flavien Dair – Nicolas Deschamps (A) – Brent Aubin (+1)
Dylan Fabre – Adel Koudri – Julien Munoz
Matias Bachelet – Quinton Howden – Timothé Quattrone
Arrières :
Kyle Hardy – Maxim Lamarche (2′)
Bobby Raymond – Jere Rouhiainen
Pierre Crinon (+1) – Lucien Onno (+1)
Janne Jalasvaara (A) – [Rouhiainen]
Gardien :
Jakub Štěpánek [sorti de 57’09 à 59’09 et de 59’22 à 60’00]
Remplaçant : Raphaël Garnier (G). Absents : Markus Poukkula (blessé) et Damien Fleury (suspendu).
Rouen
Attaquants :
Loïc Lampérier (C) – Kelsey Tessier (A, -1) – Rolands Vigners
Christophe Boivin – Niclas Lucenius – Alexandre Mallet (2′)
Joris Bedin – Vincent Nesa (2′) – Quentin Tomasino
Bastien Maïa – Kaylian Leborgne (-1) – Tommy Perret (-1)
Arrières :
Florian Chakiachvili (A) – Aleksi Elorinne
Sacha Guimond – Charlie Dodero
Dylan Yeo (-1) – Enzo Cantagallo (-1)
Gardien :
Matija Pintarič
Remplaçant : Tonin Caubet (G). Absents : François Beauchemin et Valentin Claireaux (blessés).
