La première place est en jeu à Riga et il faut reconnaître que la Suisse qui a des ambitions de titre se pose comme un sérieux client en ayant remporté tous ses matchs. Les joueurs de Patrick Fischer vont vite, concrétisent les power-plays de façon insolente et s’appuient sur un penalty killing solide. Après avoir vaincu un Canada revanchard, la Nati se confronte aux Tchèques de Kari Jalonen, qui lui, connaît un peu la Suisse, du temps de son passage à Berne.
Le duel, avant même le début de la partie se déroule en tribune avec deux solides tribunes de supporters. Les Suisses sont de nouveau plusieurs milliers et les Tchèques font eux aussi entendre la voix.
Les deux équipes proposent des défenses solides et personne ne veut lâcher. Le jeu suisse prend de la vitesse et impressionne par l’habileté et la qualité des passes. Mais la lourde défense physique et solide des Tchèques tient le choc. Les Tchèques savent aussi se projeter rapidement vers l’avant avec Jakub Flek qui contourne la cage suisse et transmet à Ondřej Beránek qui reprend le puck sur la cage vide. Mais le portier Robert Mayer réagit vite pour faire l’arrêt. Il s’agit de la première très grosse occasion. Les assauts tchèques se poursuivent et crée un danger permanent. Ce temps fort est récompensé par Roman Červenka. Sur une erreur de relance de Dario Simion, le puck revient dans le slot et Červenka n’a plus qu’à « se servir » et envoyer la rondelle dans les filets (6’47 : 0-1).
Par la suite, en infériorité, les Suisses résistent et Mayer fait par deux fois les arrêts pour maintenir son équipe dans le match. Mais les Helvètes ont l’arme fatale avec leur jeu de puissance. Le lancer puissant de Romain Loeffel traverse le trafic et finit en lucarne (12’41 : 1-1).
Kubalík trouve le poteau sur son tir, depuis le côté gauche (14’26). Les deux équipes ont eu leur moment de domination, la partie s’annonce serrée. La reprise en one-timer de Kubalík, encore lui, arrive directement sur le plastron de Mayer (17’20). Mais c’est la Suisse qui termine fort dans cette période avec des duels gagnés et une pression sur les Tchèques. Miranda a une réelle opportunité mais tire sur le portier Marek Langhamer (19’45).
En deuxième période, Nico Hischier navigue dans le slot et envoie un premier palet dangereux sur le gardien (21’20). Et la Suisse bénéficie une nouvelle fois d’un powerplay. Denis Malgin coupe une passe qui traverse le slot en largeur et tire à la cage (23’40). Mais à peine la supériorité est-elle terminée qu’Ambühl envoie une reprise pleine lucarne (23’59 : 2-1).
Cette fois on sent bien que les Suisses ont pris le dessus sur la partie, les joueurs ont un temps d’avance sur leur adversaire et gagnent de nombreuses conquêtes de palet. Robert Mayer est incroyable et nous gratifie d’un superbe arrêt mitaine en grand écart sur un shoot de Lenc. Et le show Mayer ne s’arrête pas ! Le patinage est intense et Kevin Fiala exécute un tour de cage rapide, et c’est une nouvelle fois Ambühl qui trouve la faille en déviant le puck juste devant le portier (28’37 : 3-1).
Il y a le feu, les tchèques tente de répondre mais ils sont confrontés à un adversaire rapide et technique avec un repli défensif vite exécuté. Les contres partent comme des flèches comme Nico Hischier qui ne peut battre, en solo, le gardien tchèque (32’05). Face à l’organisation de l’équipe de Patrick Fischer, les joueurs de Kari Jalonen ne trouvent pas de solution pour aller porter un réel danger ou bien reprendre le contrôle du jeu. Robert Mayer tient son équipe, mais fait une mauvaise relance qui revient devant la cage vide sur un tir dévié par Beránek. La mitaine de Mayer percute le palet qui s’envole sans que Flek ne puisse renvoyer la rondelle dans les filets (38’25). Après avoir subi ce coup de chaud, les Suisses envoient encore trois tirs sur Langhamer.
Mis en difficulté, les Tchèques s’emploient avec un gros patinage et la partie s’équilibre entre les deux forces en présence. Les conquêtes sont acharnées, les duels se multiplient, personne ne veut lâcher un pouce de terrain. Dominik Kubalík, trouve une ouverture et envoie le puck sur Mayer. Il reprend son propre rebond mais Mayer se jette au sol. À force d’insister, cela paie. Kubalík, dans le cercle d’engagement, nous gratifie d’une superbe reprise qui va se loger sous la barre, le public tchèque explose de joie (52’14 : 2-3).
La partie est relancée et les Tchèques accélèrent encore. Mais ces diables de Suisses sont décidément incroyables. Richard profite d’un gros trou et sa reprise côté droit fait mouche (55’40 : 2-4).
Même avec la sortie du gardien, les Tchèques ne reviennent plus et laissent la première place aux Suisses qui se sont fixés un objectif de médaille d’or. On a rarement vu la Nati à ce niveau de hockey, mais attention car les séries éliminatoires sont plus compliquées à gérer. En tout cas la Suisse fait bien partie des favoris pour le dernier carré.
Commentaires d’après-match :
Patrick Fischer (entraîneur de la Suisse) : « Nous avons la chance d’avoir deux gardiens de classe mondiale avec Genoni et Mayer. Ils sont mentalement très forts et se poussent l’un l’autre à l’entraînement. Nous avons un joli problème que nous discutons avec le staff, chacun acceptera son rôle, tous deux sont des gagnants et savent comment aider l’équipe. Nous avons testé ce soir, modifié les lignes pour qu’elles soient toutes réveillées, ce n’était pas facile de se remettre en température après le match d’hier. Le jeu de ces lignes m’a plu, le powerplay modifié a parfaitement fonctionné sans qu’on l’ait entraîné. Cela montre que cette équipe est astucieuse et s’adapte vite, elle progresse à chaque présence. Nous avons pu empocher ce match, les Tchèques étaient bons, méga-rapides en jeu de transition. »
Kari Jalonen (entraîneur de la Tchéquie) : « C’était vraiment un bon match. J’ai vu de la vitesse, de la technique, des combats acharnés… C’est exactement ce qui nous attend mardi et jeudi. Quand on gagne, on engrange de la confiance. Quand on perd, c’est une leçon. Nous en retirerons beaucoup. Il y a des choses que nous avons bien faites, nous montrerons les autres demain en réunion d’équipe. »
Radim Zohorna (substitut sur blessure de la Tchéquie) : « Martin Havlat m’a téléphoné après mon dernier match mercredi pour me demander si je serais éventuellement disponible. J’ai répondu oui. J’ai été définitivement appelé vendredi. Je suis passé devant la file dans les examens de fin de saison à Toronto pour aller plus vite. Je suis parti de Toronto à 5 heures du matin hier et je suis arrivé ici à 13 heures. Je n’ai même pas dormi dans l’intervalle. Malheureusement, je n’arrive pas à dormir dans l’avion et je ne veux pas prendre de pilules pour ça. J’ai essayé de m’endormir, mais je n’ai pas pu. Avant de quitter l’hôtel, j’ai au moins pu dormir une heure, ça m’a aidé un peu. Jouer ce match m’aidera pour le décalage horaire parce que maintenant je suis fatigué et que je devrais mieux dormir cette nuit. J’en ai besoin. Demain ce sera dur… Mais je dois me préparer pour mardi. »
photos M. Křížová
Tchéquie – Suisse 2-4 (1-1, 0-2, 1-1)
Dimanche 21 mai 2023 à 20h20 à l’Arena Riga. 7150 spectateurs.
Arbitres : Mika Kaukokari (FIN) et Sean MacFarlane (CAN) assisté d’Onni Hautamäki (FIN) et Tarrington Wyonzek (CAN).
Pénalités : Tchéquie 4′ (2′, 2′, 0′) ; Suisse 6′ (2′, 0′, 2′).
Tirs : Tchéquie 22 (12, 5, 5) ; Suisse 27 (11, 13, 3).
Évolution du score :
1-0 à 06’47 : Červenka
1-1 à 12’41 : Loeffel assisté de Hischier et Fiala (sup. num.)
1-2 à 23’59 : Ambühl assisté de Kukan et Corvi
1-3 à 28’37 : Ambühl assisté de Fiala et Malgin
2-3 à 52’14 : Kubalík assisté de Červenka et Kempný (sup. num.)
2-4 à 55’40 : Richard assisté de Moser et Riat
République Tchèque
Attaquants :
Roman Červenka (C, -1) – Vladimír Sobotka (A, -2) – Dominik Kubalík (-1)
Jakub Flek – Jiří Černoch – Ondřej Beránek
Jiří Smejkal (-1) – Michael Špaček (-1, 2’) – David Tomášek puis à 40’00 Martin Kaut
Daniel Voženílek – Radim Zohorna – Radan Lenc (2’)
Défenseurs :
Michal Kempný – Tomáš Kundrátek
Tomáš Dvořák (-1) – Jan Košťálek (-2)
Michal Jordán (A) – Jakub Zbořil
David Němeček (-1)
Gardien :
Marek Langhamer
Remplaçant : Šimon Hrubec (G). Réservistes : Karel Vejmelka (G), Ronald Knot (D), Filip Chlapík (A). Substitués sur blessure : Lukáš Sedlák (A, os cassé sur le cou-de-pied), Filip Chytil (A, fracture de la pommette).
Suisse
Attaquants :
Nino Niederreiter (C) – Nico Hischier (A) – Enzo Corvi (+1)
Kevin Fiala (+1) – Denis Malgin (+2, 2’) – Andres Ambühl (+2)
Marco Miranda (+1, 2’) – Gaëtan Haas (A) – Dario Simion (-1)
Fabrice Herzog (+1) – Tanner Richard – Damien Riat (+1)
Sven Senteler (-1)
Défenseurs :
Jonas Siegenthaler (-1) – Dean Kukan
Janis Moser (+1) – Michael Fora (+1)
Christian Marti – Romain Loeffel (+1)
Tobias Geisser (+1)
Gardien :
Robert Mayer
Remplaçant : Joren van Pottelberghe (G). Réservistes : Leonardo Genoni (G), Andrea Glauser (D), Christoph Bertschy (A). Substitué sur blessure : Calvin Thürkauf (épaule).