Après leur mise en redressement judiciaire le 29 mars, les signaux envoyés par les Scorpions de Mulhouse semblaient plutôt négatifs. Le déficit du club est à ce jour de 300 000 euros, et en plus de le combler, il faut aussi réunir le budget suffisant pour la prochaine saison. La cagnotte en ligne lancée par la bénévole et ancienne vice-présidente du club Corinne Pommier, qui a réuni à ce jour un peu plus de 10 000 euros, semblait plutôt relever de l’initiative désespérée, tant les 30 000 donateurs réclamés étaient surévalués. Mais, à son échelle, elle pourrait en fin de compte constituer un des éléments d’une mobilisation plus générale.
Alors que beaucoup craignaient une liquidation judiciaire, le passage devant le tribunal hier a été relativement rassurant avec des évolutions positives. Les dirigeants et la mandatrice judiciaire Céline Maschi ont présenté leur dossier pendant une heure et demie. Les Scorpions ont obtenu huit jours pour présenter les garanties financières nécessaires à la poursuite de leur activité. Des engagements ont été présentés mais restent à confirmer.
Malgré une interview de l’adjoint aux sports de la ville qui doutait publiquement de la viabilité du modèle économique des Scorpions (qui ne tient que par leur sponsor principal Synerglace), et plus généralement de celui du hockey sur glace, la municipalité a tenu ses engagements. Elle a confirmé sa subvention et a même décidé de verser une subvention exceptionnelle de 40 000 euros pour participer à l’opération de sauvetage en cours. Désireuse à l’évidence de ne pas être tenue pour responsable d’une éventuelle disparition, la Ville a pour sa part transmis une validation écrite de son aide financière, ce qui a contribué à rendre crédible devant le tribunal judiciaire ce possible sauvetage. Mais la Ville ne le fera pas toute seule, elle a fait ce geste à condition que les autres collectivités mettent toutes la même somme.
Il faudra encore recueillir des garanties écrites d’engagement des autres collectivités territoriales, à savoir l’agglomération, la Région (Grand Est) et la collectivité européenne d’Alsace (fusion des deux départements sur l’ancien périmètre régional), mais aussi des partenaires privés qui se sont manifestés. Une table ronde aura donc lieu demain. En sachant que les 100 000 euros promis par Philippe Aubertin, le PDG de Synerglace, pèsent encore une fois lourd dans la balance.
Malgré les rumeurs sur leur possible remplacement par Marseille (qui a présenté un dossier pour un éventuel repêchage mais n’est pas non plus dans les meilleures conditions pour sauter le pas de manière aussi précipitée), les Scorpions sont donc, pour l’heure, encore en Ligue Magnus. Pour au moins une semaine… et plus si affinités – y compris sonnantes et trébuchantes – de l’ensemble des acteurs concernés.
Il restera alors à trouver un entraîneur et des joueurs, car ceux-ci sont partis en mai quand l’avenir du hockey mulhousien semblait bouché.