Florida accueille son premier match de finale de la coupe Stanley depuis 1996, et l’ambiance est au rendez-vous. La situation reste critique : la perte des deux premiers matchs rend la rencontre déjà décisive : 27 des 28 équipes qui ont mené 3-0 en finale ont soulevé la coupe. Seul Toronto, en 1967, a renversé un tel handicap. Il faudra aux Panthers retrouver un Sergei Bobrovsky performant, gagner en discipline et efficacité en équipes spéciales : deux buts encaissés à un joueur de moins au match 1 comme au 2.
Incertain, Radko Gudas est finalement sur la glace, lui qui n’a pas fini le match 2 suite à une mise en échec d’Ivan Barbashev.
Il n’y a pas d’espaces dans les premières minutes. Vegas possède un peu plus le palet, sans trouver de lignes de tirs face au pressing agressif de son adversaire. On ne compte qu’un tir cadré chacun après quatre minutes.
La première chance de Florida est la bonne. Matt Tkachuk pivote le longe de la bande et gagne quelques secondes sur Brett Howden. L’ex-Flames s’est offert quelques instants pour trouver Brandon Montour, avec un peu de champ. Le défenseur trouve la lucarne à travers l’écran involontaire de Zach Whitecloud (1-0). Un but important pour le tout jeune papa, qui a fait un aller-retour express entre le match 1 et 2 pour la naissance de son bébé !
Adin Hill sauve son camp de la catastrophe sur la présence suivante en repoussant un lancer d’Anthony Duclair, servi en retrait après un gros travail au fond.
L’intensité est montée d’un cran. Keegan Kolesar surprend Tkachuk en entrée de zone et lui assène une lourde charge régulière, le mettant au sol. Dans la continuité, William Carrier est puni pour avoir trop levé sa crosse sur l’entrée en zone de Sam Bennett.
Le 0/7 fait tâche dans cette finale pour une équipe de Florida décisive dans cet exercice aux tours précédents. Il faudra faire sans Tkachuk, qui doit rentrer au vestiaire pour le protocole commotion. Aucune chance réelle ne survient durant les deux minutes.
Le but, puis la supériorité, ont donné un temps fort pour l’équipe locale. Bobrovsky n’a aucun palet à gérer pendant de longues minutes. Hill, lui, sauve une énorme chance devant Anton Lundell, seul dans l’enclave, servi par le bon échec-avant de Sam Reinhart dans le coin.
Vegas ne compte qu’un seul tir cadré à huit minutes de la pause, mais reçoit alors un jeu de puissance pour une faute de Marc Staal. Reilly Smith dévie un tir d’Alex Pietrangelo sur la barre transversale pour la meilleure chance du match côté Golden Knights, sur la fin de supériorité.
Il reste cinq minutes et le jeu passe à 4 contre 4 : Carrier charge Gudas contre la bande, et le vétéran tchèque réplique par un mauvais geste quelques secondes plus tard, totalement dispensable. Duclair le suit sur le banc des punis pour faire trébucher, embarquant le patin de Zach Whitecloud de la jambe.
À 4 contre 3, Shea Theodore, à droite, renverse pour la volée lointaine de Jonathan Marchessault. Mark Stone traîne dans l’enclave et place sa crosse (1-1). Deux pénalités inutiles chez les Panthers, qui coûtent bien cher alors que l’équipe était en plein temps fort….
À égalité numérique, Aleksander Barkov gagne un duel dans la bande face à Alex Pietrangelo, et repique au but. Chandler Stephenson coupe la passe à travers l’enclave et sauve son camp.
Vegas décroche deux chances en fin de tiers, forçant Bobrovsky à deux arrêts difficiles, dont un du bout de la botte devant Stephenson. 1-1 à la pause : Florida a copieusement dominé la première moitié de match, avant de se mettre en difficulté tout seul par indiscipline.
Le jeu reprend, sans Tkachuk côté Panthers. Et après vingt-quatre secondes, Carrier concède sa troisième pénalité du jour, totalement dispensable dans la neutre, en laissant trainer sa crosse. Le travail en infériorité est très solide, avec notamment une belle présence de Brett Howden. Hill n’a aucun arrêt à effectuer. Et c’est à ce moment-là que Tkachuk réapparait sur le banc, mâchouillant son protège-dents comme à l’accoutumée…
Vegas prend petit à petit l’ascendant. Bobrovsky tient son camp avec une jolie mitaine sur Nicolas Hague, servi sur un renversement de jeu, puis capte un tir de William Karlsson en tête de cercle.
Ce temps fort pousse Aaron Ekblad à la faute : il accroche Chandler Stephenson. Howden trouve la barre sur la pénalité différée, et le jeu bascule en cinq contre quatre.
Eichel mène la danse, Stephenson dévie derrière lui en pivot et Marchessault décoche du cercle droit. Le gardien russe repousse, puis sauve devant Mark Stone. Nicolas Roy deux fois, William Karlsson tentent aussi sur le deuxième groupe. Bobrovsky résiste.
Florida peine à se procurer des tirs dans ce tiers et doit attendre huit minutes pour une percée de Duclair, accroché en repiquant vers la cage. Le jeu de puissance ne convertit toujours pas, malgré quelques essais intéressants de Bennett, avec Tkachuk en écran, et Reinhart. Le temps fort se poursuit, Ekblad trouvant Verhaeghe de près.
Le compteur de tirs s’est ainsi rééquilibré et le jeu s’ouvre. Bobrovsky s’illustre à son tour sur une montée de McNabb. Puis, il jongle avec un palet bondissant et se déplace vite pour bloquer le rebond pris par Howden.
À six minutes de la pause, Barkov n’échappe pas aux officiels pour un coup de crosse dans le dos de Whitecloud. Le jeu de puissance produit pour la deuxième fois du match : Eichel s’avance jusqu’à la ligne de fond, et sa passe en retrait à travers l’enclave trouve Marchessault au cœur du cercle opposé. Le Québécois, en feu, donne l’avantage à son camp (1-2). Il rejoint Steve Yzerman (1997) et Jake Guentzel (2017) parmi les joueurs auteur d’un but à chacun des trois premiers matchs.
Sur une mise au jeu, Martinez est puni pour faire trébucher. Le jeu de puissance reste très périphérique, et il faut attendre les derniers instants pour une passe de Barkov vers Bennett dans le dos de la défense, reprise hors cadre.
Stephenson, dès le retour au complet, vole un palet dans la crosse de Bennett et se présente seul devant Bobrovsky : arrêt du gardien des Panthers, qui met fin à cette très longue présence du groupe Bennett, qui n’a pas quitté la glace de toute la supériorité. Et, alors qu’il ne reste que quelques secondes, Lundell est puni pour un cinglage évident, qui a brisé la crosse de Barbashev. Cinquième supériorité pour Vegas, qui compte déjà deux buts dans cet exercice… L’avantage se jouera surtout en début de troisième.
Un but de retard, un joueur de moins : la situation est critique pour Florida en début de tiers. La défense tient bien le choc et ne concède qu’un tir d’Amadio en bonne position, sauvé de l’épaule par Bobrovsky.
Florida subit ces cinq premières minutes, face au jeu de passe rapide de Vegas. Paul Maurice réagit en modifiant ses alignements en guide d’électrochoc. Les résultats de cette manoeuvre sont longs à apparaitre, et Amadio trouve Karlsson seul dans le slot… Bobrovsky repousse.
Quelques secondes plus tard, Eichel accroche Bennett qui attaquait la cage, et place Florida en supériorité. Les Panthers n’arrivent pas à pénétrer le centre, tournant le palet le long des bandes et à la bleue. Aucune ligne de tir n’apparait.
À l’orée de la mi-tiers, Florida s’accroche et tente de repartir vers l’avant. Le jeu devient plus physique : Gudas et Barbashev sont tous les deux punis dans leur duel. Le quatre-contre-quatre ne donne rien. Il reste cinq minutes, et les Panthers ne comptent que quatre tirs dans cette période, et sont privés de Montour, rentré au vestiaire.
Un contre de Vegas permet même à Marchessault de décaler Barbashev… la reprise percute le poteau !
Tournant du match ? Montour revient au jeu, et Florida sort son gardien. Il reste 2’13 lorsque Ekblad écarte vers Reinhart qui reprend de volée. Le palet traine et Tkachuk – qui d’autre ?! – s’impose dans l’enclave devant Whitecloud et prend le rebond (2-2). Le public, soulagé explose, et quelques rats en plastique, hommage à 1996, tombent sur la glace…
Florida a le vent en poupe, mais Stephenson tente de perforer la défense et tombe : Forsling est puni pour un léger contact sur le bout du patin, extrêmement sévère, à onze secondes de la fin du match. La prolongation ne tarde donc pas à être appelée…
Elle débute en jeu de puissance et les tirs stressent la foule. Marchessault, Stephenson et Theodore, Stone… Les tirs sont bloqués, dégagés et la pénalité est tuée dans la douleur.
Bobrovsky est dans son match et continue son bon travail. Décisif, puisqu’après cinq minutes, Florida va sauver sa saison.
Bennett entre en zone sur la droite et trouve Verhaeghe plein axe. L’ancien ailier de Tampa Bay lance de loin, avec Tkachuk qui fonce vers le but. Et Verhaghe fait mouche pour son quatrième but en overtime en carrière (3-2). C’était le premier tir des Panthers dans cette période supplémentaire…
Florida Panthers – Vegas Golden Knights 3-2 après prolongation (1-1, 0-1, 1-0, 1-0)
Jeudi 8 juin 2023 à 20h à la FLA Live Arena de Sunrise (Floride), 19 735 spectateurs.
Finale de la coupe Stanley, match 3. Vegas mène la série 1-2.
Arbitrage de Kelly Sutherland et Dan O’Rourke assistés de Steve Barton et Jonny Murray
Pénalités : Florida 16′ (6′, 6′, 4′), Vegas 14′ (4′, 6′, 4′)
Tirs : Florida 27, Vegas 23
Récapitulatif du score :
1-0 à 04’08 : Montour assisté de Tkachuk et E. Staal
1-1 à 16’03 : Stone assisté de Marchessault et Theodore (sup. num.)
1-2 à 34’59 : Marchessault assisté d’Eichel et Stone (sup. num.)
2-2 à 57’47 : Tkachuk assisté de Verhaeghe et Ekblad
3-2 à 64’27 : Verhaeghe assisté de Bennett et Forsling
Florida Panthers
Attaquants :
Carter Verhaeghe (+2) – Aleksander Barkov (C, +1, 2′) – Anthony Duclair (2′)
Nick Cousins (+1) – Sam Bennett (+2) – Matthew Tkachuk (A, +3)
Ryan Lomberg – Anton Lundell (2′) – Sam Reinhart (+1)
Zac Dalpe – Eric Staal (+1) – Colin White
Défenseurs :
Gustav Forsling (+2; 2′) – Aaron Ekblad (+2, 2′)
Marc Staal (2′) – Brandon Montour (+1)
Josh Mahura – Radko Gudas (4′)
Gardien :
Sergei Bobrovsky
Remplaçant : Alex Lyon (G). Réservistes : Zac Dalpe (A), Casey Fitzgerald (D), Matt Kiersted (D), Grigori Denisenko (A), Aleksi Heponiemi (A), Mackie Samoskevich (A), Connor Bunnaman (A), Eetu Luostarinen (A, convalescent), Lucas Carlsson (D), Patrick Giles (A), Mike Benning (D), John Ludvig (D), Givani Smith (A), Santtu Kinnunen (D), Calle Sjalin (D), Mack Guzda (G), Evan Fitzpatrick (G), Patrick Hornqvist (A, commotion), Spencer Knight (G, raisons personnelles)
Vegas Golden Knights
Attaquants :
Ivan Barbashev (2′) – Jack Eichel (2′) – Jonathan Marchessault
Brett Howden (-3) – Chandler Stephenson (-3) – Mark Stone (C, -3)
Reilly Smith (A) – William Karlsson – Michael Amadio
William Carrier (6′) – Nicolas Roy – Keegan Kolesar
Défenseurs :
Alec Martinez (2′) – Alex Pietrangelo
Brayden McNabb (2′) – Shea Theodore
Nicolas Hague (-3) – Zach Whitecloud (-3)
Gardien :
Adin Hill
Remplaçant : Jonathan Quick (G). Réservistes : Brendan Brisson (A), Lukas Cormier (D), Dysin Mayo (D), Kaedan Korczak (D), Phil Kessel (A), Pavel Dorofeyev (A), Ben Hutton (D), Paul Cotter (A), Jonas Røndjberg (A), Byrson Froese (A), Teodors Bļugers (A), Brayden Pachal (D), Isaiah Saville (G), Jiri Patera (G), Logan Thompson (G, bas du corps), Laurent Brossoit (G, bas du corps), Nolan Patrick (A, haut du corps), Robin Lehner (G, hanche).