La DEL entame une nouvelle saison. Pas n’importe laquelle, la 30e édition. Lors de la saison 1994/1995, ici, à Munich, ce sont les Mad Dogs qui recevaient Augsbourg pour une victoire 6-1. Le fait est rappelé sur le grand écran de la patinoire et une cérémonie s’enchaîne. La célébration du titre de champion est fêtée avec un hommage vibrant pour Don Jackson et le fanion est hissé au plafond de la patinoire.
Munich, avec un parcours en CHL de haut niveau, arrive déjà en grande forme. De son côté Düsseldorf a procédé à plusieurs changements. Tout d’abord, Thomas Dolak est passé d’assistant à entraîneur-chef à la place de Roger Hansson. La direction s’est séparé du Suédois en bons termes mais recherche une meilleure efficience avec l’équipe. Harald Wirtz, Directeur Général : « Parce qu’il appartient à la direction du club de garder un œil sur les perspectives et les succès sportifs à long terme de la DEG, nous cherchons à obtenir une meilleure place au classement, un quotient de points plus élevé, plus de matchs gagnés, de jeunes joueurs allemands réintégrés. Je suis très satisfait de cette saison et j’attends avec impatience la prochaine. »
En défense, les deux finlandais Järvinen et Kousa ont été remplacé par un chapelet de joueurs du pays dont le plus expérimenté est Sinan Akdag, venant de Mannheim. On retrouve également Moritz Wirth, Torsten Ankert et Oliver Mebus. Ceux–ci complèteront les lignes avec Ebner et Kyle Cumiskey. À l’attaque la saignée est importante avec les départs de Daniel Fischbuch vers Mannheim et Tobias Eder à Berlin. Mais l’annonce la plus fracassante fut l’arrêt définitif de la légende Alex Barta, qui a conclu 20 saisons en DEL et 1010 matchs en plaçant 605 points. Le Berlinois a conquis le public de Düsseldorf où il a joué ses 7 dernières saisons. Il passe derrière le banc en tant qu’assistant avec Daniel Kreutzer pour appuyer la direction d’équipe de Thomas Dolak. Du côté des étrangers un trio de Canadiens arrive avec Kohen Olischefski arrivé de Rochester (AHL), Phil Varone du Spartak Moscou et le bien connu Kevin Clark qui a passé deux saisons à Berlin (76 points). Stephen MacAulay et Brendan O’Donnell manqueront ce soir.
Le directeur sportif Niki Mondt est prêt pour la saison : « Nous attendons avec impatience le début de la nouvelle saison. Ça recommence enfin. Bien sûr, ce sera un match difficile contre Munich. Cela aurait été le cas même sans la situation complexe de l’effectif. Mais nous ne céderons certainement pas sans nous battre. » Thomas Dolak est lucide sur cette confrontation : « Munich est peut-être la meilleure équipe du championnat. On ne peut pas se permettre grand-chose contre eux. Ce n’est pas en soi une découverte. L’EHC dispose du budget le plus élevé de la ligue et a donc toujours la possibilité de remporter le titre. »
Malgré un effectif réduit, Düsseldorf entame fort la partie avec de la vitesse et se montre compétitif. En conséquence, Munich resserre son dispositif et impose son jeu dans la zone offensive. La première chaude alerte intervient avec Abeltshauser qui a une cage ouverte mais dont le tir percute la mitaine de Haukeland. Le rebond est repris par Daubner mais totalement hors cadre (6’09). La pression s’accentue et la DEG est bloquée dans sa zone. Ce temps fort est récompensé par Ben Street qui envoie un violent one-timer sous la barre (10’41 : 1-0). À nouveau, sur un power-play, Munich enfonce le clou. Le tir d’Andreas Eder transperce le trafic et Haukeland (11’26 : 2-0). Le rythme est infernal, les joueurs de Dolak ne parviennent pas à suivre et quand le jeu va vers la zone offensive, il est difficile de trouver des espaces. Alexander Blank parvient à envoyer un puck sur Niederberger à bout portant, mais le gardien de l’équipe d’Allemagne exécute un arrêt sans hésitation (15’40).
Dès le début de deuxième période, Munich subit une infériorité, suite à un retenir de Ryan McKiernan. Les Bavarois sont redoutables d’efficacité en infériorité avec des joueurs vifs et rapides pour détourner les pucks et nettoyer la zone. Pour Düsseldorf, il est impossible d’installer le moindre jeu de puissance. Et la situation ne s’arrange pas car le danger est de nouveau présent sur les cages des jaunes. Eder et Ben Smith sont présents devant Haukeland et Eisenchmid conclut un très beau jeu collectif dans la zone offensive (23’35). La domination de Munich est totale et Jonathon Blum trouve la barre sur son shoot. Dans cette nasse bavaroise, seul Kevin Clark obtient un tir cadré que Niederberger capte solidement (26’45). Pourtant les jaunes parviennent à desserrer l’étau et Kevin Clark, encore lui, entre en vitesse dans le slot et lance en pleine course. Le rebond de la déviation du gardien ne peut être repris dans de bonnes conditions par Gogulla. Ensuite Jakub Borzecki a lui aussi une occasion de battre Niederberger en poussant le puck à la cage, mais sans réussite (30’50). Après ce temps fort, Munich reprend la main avec Max Kastner qui effectue une reprise aérienne en plein vol et envoie le puck dans les filets. Les arbitres consultent la vidéo et refusent le but pour une interférence de Patrick Hager. Düsseldorf termine fort avec plusieurs tirs et Bennet Roßmy parvient même à traverser le rideau défensif mais chute sans pouvoir ajuster son tir (39’10). Düsseldorf, malgré les difficultés, a réussi à faire jeu égal par moment, mais le défi est conséquent pour revenir au score.
Dans la troisième période, si les visiteurs se fracassent contre une défense imperméable, une bataille dans les bandes leur permet d’envoyer à la cage. Niederberger fait le maxi, provoque deux rebonds successifs et Luis Üffing en profite (46’18 : 2-1). Après avoir résisté en infériorité, Düsseldorf repart à l’offensive. Sur une remontée rapide du palet, Rossmy transmet la rondelle pour Svensson qui part défier le gardien. Il lui suffit de glisser le palet entre les jambes de Niederberger. Les jaunes ont refait leur retard (49’04 : 2-2). Les actions se succèdent dans un rythme effréné d’attaques-défenses. La plus dangereuse est à mettre au crédit d’Andreas Eder qui envoie un puissant lancer que Haukeland bloque solidement (52’45). Ceci a le don d’exercer un gros coup de pression devant les buts du gardien norvégien. Munich a cette facilité à digérer les moments faibles pour les transformer en temps fort. Le naturel revient et Adam Almquist trouve le poteau pendant qu’Ehl est en prison pour dureté (54’27). Munich mitraille la cage, et sur un tir de Patrick Hager, Trevor Parkes, toujours à l’affût, pousse le palet libre qui a glissé entre les jambes de Haukeland (54’57 : 3-2). Thomas Dolak n’a plus le choix et doit sortir son gardien. Düsseldorf ne lâche pas et se procure une occasion avec une déviation du jeune Bennet Roßmy (59’14). Mais Max Kastner éteint les illusions adverses en ajustant la cage vide (59’22 : 4-2).
Munich reprend le championnat là où il l’a laissé, par une victoire et une capacité à se sortir des défis adverses. Une chose est sûre, le champion reste le premier candidat à sa succession. Düsseldorf a démontré de très belles qualités, a créé un réel challenge mais n’a pas pu avoir ce soir l’aide de quatre pointures.
Réactions d’après match :
Maximilian Kastner (attaquant de Munich) : « Nous avons bien commencé et avons joué fort, surtout en avantage numérique, mais nous avons ensuite perdu un peu le fil. Ensuite, nous avons encore frappé en avantage numérique. »
Trevor Parkes (attaquant de Munich) : « Andi Eder a amené le palet en direction du but et il a glissé entre les bottes de Haukeland, je n’avais qu’à tirer de 3 centimètres dans la cage vide. Je ne marque pas les plus beaux buts, mais ils comptent aussi. C’est super de commencer la saison par trois points à domicile. Même quand nous ne nous sommes pas devant au score peu avant la fin de match, nous ne levons pas la pédale d’accélération. Nous jouons avec beaucoup de confiance et nous sommes convaincus de pouvoir gagner chaque match. Toni [Söderholm] a beaucoup pris de Don [Jackson]. Il a aussi fait quelques changements tactiques. Parfois nous essayons d’économiser de l’énergie, mais nous sommes toujours agressifs. Toni explique bien ce qu’il attend de nous. »
Munich – Düsseldorf 4-2 (2-0, 0-0, 2-2)
Jeudi 14 septembre 2023 à 19h30 à la Olympia Eisstadion. 4387 spectateurs.
Arbitres : Martin Frano (TCH) et Sean MacFarlane (USA) assistés de Joshua Römer et Marius Wölzmüller (ALL).
Pénalités : Munich 4′ (2’, 2’, 0’) ; Düsseldorf 8′ (4’, 0’, 4’)
Tirs : Munich 35 (7, 14, 14) ; Düsseldorf 29 (8, 12, 9)
Mises au jeu : Munich 56 ; Düsseldorf 23
Évolution du score :
1-0 à 10’41 : Street assisté de Kastner et Ortega (sup. num.)
2-0 à 11’26 : Eder assisté d’Almquist et Eisenchmid (sup. num.)
2-1 à 46’18 : Üffing
2-2 à 49’04 : Svensson assisté de Ehl et Roßmy
3-2 à 54’57 : Parkes assisté de Hager et Eder (sup. num.)
4-2 à 59’22 : Kastner assisté de Hager (cage vide)
EHC Munich
Attaquants :
Nicolas Krämmer (-1) – Ben Smith (4’) – Austin Ortega (-1, 2’)
Markus Eisenschmid (-1) – Ben Street – Trevor Parkes (-1)
Veit Oswald – Patrick Hager (+1, 2’) – Maximilian Kastner (+1)
Maximilian Daubner – Andreas Eder (-1) – Nikolaus Heigl
Défenseurs :
Ryan McKiernan – Andrew MacWilliam
Adam Almquist (2’) – Jonathon Blum (-1)
Konrad Abeltshauser – Dominik Bittner
Jakob Weber (-1, 2’)
Gardien :
Mathias Niederberger
Remplaçant : Daniel Allavena (G). Absents : Filip Varejcka, Yasin Ehliz, Chris DeSousa (tous blessés au « haut du corps »), Julian Lutz (au camp des Arizona Coyotes).
Düsseldorfer EG
Attaquants :
Phillip Gogulla (-1) – Phil Varone (-1) – Kevin Clark (-1, 2’)
Bennet Roßmy (+1) – Victor Svensson (+1) – Alexander Ehl (2’)
Josef Eham – Alexander Blank – Jakub Borzecki
Luis Üffing (+1) – Kohen Olischefski (+1) – Edmund Junemann
Défenseurs :
Moritz Wirth – Bernhard Ebner
Oliver Mebus (+1, 2’) – Sinan Akdag (+1, 2’)
Nicolas Geitner – Torsten Ankert (+1)
Gardien :
Henrik Haukeland [sorti de 58’42 à 59’22]
Remplaçant : Hendrik Hane (G). Absents : Kyle Cumiskey (inflammation de la rotule), Alec McCrea (suspendu), Stephen MacAulay (rupture du ligament croisé antérieur du genou gauche), Brendan O’Donnell (opération chirurgicale non communiquée).