La dernière intersaison ayant eu quelques répercussions notables sur le statut du club des Scorpions de Mulhouse, à savoir une liquidation de l’entité professionnelle, c’est au plus bas échelon de compétition nationale que les Mulhousiens repartent désormais, avec un effectif au moins aussi jeune que l’ancien, épaulé par quelques anciens cadres alsaciens, Julien Burgert et Michael Marchand en tête, mais aussi Joachim Sonnet, seul rescapé du naufrage pro du printemps dernier.
La D3, voici déjà quelques années que le Titan colmarien s’en est extirpé, non sans connaître de fréquentes frayeurs à chaque fin de saison pour ne pas y retourner. Leur dernière saison en date n’y a pas dérogé, avec un maintien sportif inespéré en terre clermontoise lors de la dernière journée de relégation, après une saison régulière sans la moindre victoire.
Les deux équipes se sont déjà rencontrées il y a deux semaines à l’Illberg, avec une victoire laborieuse (3-1) des Titans sur les Scorpions. Ce soir, il y a du monde à Colmar et il n’est point estival (Colmar connaît depuis quelques années les affres du surtourisme), il est avant tout amateur de hockey, qu’il vienne du Bollwerk ou de chez Bartholdi. C’est donc une affluence sympathique qui vient prendre un peu de fraîcheur en cette fin d’été dans la patinoire colmarienne.
Le premier tiers restera longtemps brouillon, et ce même s’il ne manquera pas d’engagement. Mulhouse score rapidement sur un centre de Julien Wurth qui trouve la palette de Timothée Manjard au premier poteau d’Anatoli Sizov (0-1 à 1’37). Le but n’est pas encore annoncé par la table de marque que Renaud Studer repart en version turbo et loge son palet sous la barre de Mathiew Pommier (1-1 à 2’01). Le reste de la période est vif, rapide mais toujours peu précis, avec des équipes apportant peu de finition dans leurs passes, hormis ce revers de Burgert (14’46) en fin de tiers, alors que Colmar prend sensiblement l’ascendant sur son adversaire, puis concrétise sa domination sur une petite feinte du revers de Nino Abdelali (2-1 à 16’28).
La deuxième période est nettement plus intéressante à regarder par son intensité. Colmar ne la commence pourtant pas très bien quand Alexandre Karcher se fait exclure pour une charge bien trop virile, et un bon élan de patinoire, sur Thomas Ackermann qui venait justement de le charger tout aussi virilement même si un peu plus proprement. Colmar joue donc en infériorité durant cinq longues minutes mais arrive à tuer la majorité des assauts mulhousiens, si ce n’est ce décalage dont bénéficie finalement Joachim Sonnet (2-2 à 26’21). Les Scorpions butent sur une excellente défense colmarienne, et se font même surprendre par l’un de leurs anciens, puisque Félix Rousseau s’en va harceler haut ses potes, leur chiper le palet, pour le loger dans un trou de souris (3-2 à 27’37). La partie est devenue plus physique, la tension monte sensiblement d’un cran au fur et à mesure que Colmar reprend les rênes de la partie, et enfonce le clou sur un nouveau trou de souris que Pommier laisse à Studer (4-2 à 33’31). Dans la foulée, Bastien N’Guiamba trouve la barre transversale (34’11), avant que le sifflet ne calme les ardeurs d’une partie où engagement et chocs se succèdent. Sur l’un d’eux, Aurélien Chaubell et Joachim Sonnet peinent à retrouver leurs esprits, le deuxième ne remontera d’ailleurs plus sur la glace.
Le restant de forces sera donné durant le dernier vingt, avec quelques éclairs mulhousiens, notamment sur le bout portant de Burgert (46’50), alors que Lukas Paicheler, rentré sur glace, éprouve quelques sueurs froides face à Valentin Mallet de près (51’25), ou dans la continuité de l’action alors qu’il est allongé au sol (52’23). Les Scorpions s’offrent encore quelques brûlots, notamment ce tir de Pamphile Beau qui secoue la transversale de Gauthier Siegel (55’31), mais la contre-attaque profite à Enzo Poirot qui reprend le rebond d’un premier essai de Mallet (5-2 à 55’48). Malgré près de trois minutes avec leur gardien sorti pour créer le surnombre devant Siegel, Mulhouse peine à lancer dangereusement sur la cage locale. Owen Dugas tue le suspense en lançant le palet à l’autre bout de la glace dans la cage vidée (6-2 à 58’27).
Au final, ce fut une bonne petite partie de préparation pour les deux clubs, en phase de reconstruction, mais aussi une bonne préparation pour bon nombre de jeunes de l’équipe U20 de Strasbourg, qui étaient disséminés ce soir de part et d’autres de la glace.
Mulhouse doit se refaire une santé sportive, après ses désillusions administratives et financières. Comme en 2007, la jeunesse locale va devoir largement y contribuer, poussée par quelques cadres dont le métier sera bien utile. Toutefois, depuis 2007, la D3 a bien évolué, notamment au niveau de la compétitivité des prétendants à la montée en D2. Au vu de la partie, et sans recrutement complémentaire (on parle éventuellement d’un ou deux renforts nord-américains à venir), il n’est pas dit que les Scorpions vont rapidement remonter au niveau supérieur, face à quelques habitués de cette division, au contingent plus fourni, du moins en expérience.
Colmar dispose toujours de quatre lignes sensiblement homogènes, vives voire fougueuses, rapides, entreprenantes. La nouveauté de cette saison fait suite au changement de bureau du début de cette année. La nouvelle équipe dirigeante, consciente que le temps des associations entre clubs est bientôt révolu, a souhaité recentrer une partie de son effectif sur une production « locale ». Elle souhaite donc que la moitié de son effectif soit à très court terme « colmarien ». Déjà elle dispose d’une ligne complète de juniors U20, qu’elle souhaite compléter par quelques recrues étrangères. La présence de l’Estonien Sizov dans les buts en est le prémice. Au vu de leur partie, et en attendant de voir de nouvelles recrues arriver, il est peu aisé de leur prédire autre chose qu’un parcours en D2 difficile, comme à chaque saison, face, là aussi, à des effectifs certes plus âgés mais aussi plus aguerris aux enjeux de ce niveau de compétition.
photo du match aller de Scorpionspictures.com
Colmar – Mulhouse 6-2 (2-1, 2-1, 2-0)
Samedi 16 septembre 2023 à 19h00 à la patinoire de Colmar. 400 spectateurs.
Pénalités : Colmar 31′ (2′, 2’+5’+20′, 2′) ; Mulhouse 2′ (0′, 2′, 0′)
Tirs : Colmar 21 (6, 8, 7) ; Mulhouse 22 (6, 8, 8).
Évolution du score :
0-1 à 01’37 : Manjard assisté de Wurth
1-1 à 02’01 : Studer
2-1 à 16’28 : Abdelali assisté de Piazzon
2-2 à 26’21 : Sonnet assisté de Marchand et Burgert (sup. num.)
3-2 à 27’37 : Rousseau (inf. num.)
4-2 à 33’31 : Studer assisté d’Avoine
5-2 à 55’48 : Poirot assisté de Mallet
6-2 à 58’27 : Dugas (cage vide)
Colmar
Attaquants :
Valentin Mallet – 85 – Enzo Poirot
Nino Abdelali – Aurélien Chaubell – Aurélien Vinals
Renaud Studer – Nathan Goncalves – Flavio Commusset
Alexandre Karcher – Mathis Joly (C) – Bastien N’Guiamba
Défenseurs :
Owen Dugas (A) – Milo Avoine (A)
14 [Ilya Kolikov ?] – Félix Rousseau
Quentin Zimmermann – Romain Piazzon
Gardien :
Anatoli Sizov puis Gauthier Siegel à 40’00
Muhouse
Attaquants :
Michaël Marchand (A) – Julien Burgert (C) – Teo Haffner
Alexey Karol – Corentin Huck – Pamphile Beau
Tom Muller – Quentin Mathez – Vincent Da Silva (A)
Timothée Manjard – Thomas Alexandre Ackermann – Julien Wurth
Défenseurs :
Yann Quiniou – Charlie Doyle
Mathis Guth – Joachim Sonnet
Poulain – Matteo Ricou
Gerber
Gardien :
Mathiew Pommier puis Lukas Paicheler à 40’00