Affiche relativement inédite ce soir à Colmar pour la réception de l’équipe des Français Volants de Paris, un nom prestigieux même si la renommée date avant tout d’un autre siècle. Les Franciliens, demi-finalistes la saison passée, ont connu un début de saison retardé et poussif et ne viennent de vraiment la démarrer que depuis les deux derniers matchs où ils ont enregistré deux victoires en déplacement.
Les Titans colmariens sont, eux, toujours à la recherche de leurs premiers points depuis le début de cette même saison. Jamais surclassés, mais connaissant toujours un trou de concentration qui leur est fatal, les Alsaciens doivent absolument rester le plus près de la huitième place pour éviter la poule de relégation. Privés de quelques joueurs de Strasbourg D1, la mission de ce soir risque d’être délicate pour eux.
D’autant plus que les Parisiens, qui comptent une petite journée de transport, n’ont pas l’air de souffrir de jambes engourdies. Ce sont donc eux qui se ruent les premiers vers l’avant, et ouvrent rapidement le score, par Axel Benet en embuscade juste devant Anatoli Sizov (0-1 à 5’58). Les Français Volants sont vifs, réactifs et rapides à déployer leurs ailes vers l’offensive. Une très mauvaise relance en sortie de slot colmarien permet ainsi à trois Parisiens de se retrouver seuls, ou presque, face à l’infortuné portier local qui ne peut que compter les dégâts face à Romans Nekludovs (0-2 à 8’20).
Colmar n’est visiblement pas dans ses bons patins et rate beaucoup d’essais de relances par manque de précision et de cohésion. Pourtant, cette ouverture de Matteo Ricou pour Valentin Mallet permet au second nommé de décaler le portier parisien pour ensuite le battre dans un petit espace libre (1-2 à 11’15). La réalisation fait du bien aux Alsaciens, même si le pressing francilien ne faiblit pas. Aurélien Chaubell, pourtant marqué, profite d’un break en infériorité pour lancer un tir déterminé vers Samuel Soukka, lequel voit le palet freiné sous ses jambières, mais pas assez pour l’empêcher de finir doucement derrière sa ligne (2-2 à 14’51). Colmar finit alors le tiers de façon plus rassurée, comme sur cet ultime break de Renaud Studer, très en verve ce soir (19’52).
Les acteurs reviennent sur glace avec tout à refaire. Paris recommence son travail de harcèlement haut, Arthur Nadaux concrétisant de près un excellent travail à trois devant la cage locale (2-3 à 23’49). Nathan Goncalves y va de sa percée, ce à quoi répond Oleg Kuzmin dans la continuité de l’action (24’20). Colmar connaît ensuite une perte de concentration rapidement préjudiciable puisque Nekludovs donne une seconde longueur d’avance sur une énième combinaison très travaillée en supériorité (2-4 à 25’54).
Les minutes sont longues pour les locaux, dont la précision des passes et des placements sont redevenus très brouillons. À la fin d’une nouvelle installation en camp alsacien, Mans Papaux, visiblement en fin de shift, trébuche et laisse s’échapper le palet que récupère Mathis Joly pour aller tromper le portier parisien. Le but sera invalidé au motif probable que le même Joly avait filouteusement accroché Papaux, provoquant ainsi son déséquilibre (32’10). Les Parisiens ne desserrent pas l’étau et menacent même trois fois de suite Sizov, pas à la noce sur son deuxième poteau, lors d’une nouvelle supériorité numérique (34’45). Colmar peine, durant ce tiers, à trouver des occasions franches, hormis ce dernier raid de Daniil Kulikov, en panne de réalisme ce soir (37’25).
À propos d’efficacité, la nouvelle réalisation parisienne, au sortir des vestiaires, sur un tir à mi-distance de Papaux (2-5 à 40’11) est l’exemple implacable d’un powerplay bien huilé. Le tableau s’assombrit un peu plus pour les locaux, malgré cet assaut turbo à deux Titans contre zéro qui se termine en lancer dévissé (42’47). Dans la foulée, Studer, lumineusement lancé, réduit le score (3-5 à 42’53). Les Colmariens se retrouvent ragaillardis et remontent de l’avant en exploitant une belle période de jeu, et notamment le retrait défensif francilien un peu mollasson. Mallet en profite pour percer le slot adverse, décale légèrement Soukka avant de lui loger un tir culotté sous sa barre (4-5 à 45’41).
L’espoir est alors de mise, tout est possible des deux côtés, les Français Volants remontent eux aussi les manches et la glace après cette période de doute. C’est donc Sizov qui s’emploie de près face à Léo Cuzin (47’18), juste avant que son poteau ne résonne sur le rebond retravaillé (47’33). Les Titans ont toutes les peines à s’approcher durablement de Soukka et prennent le risque de trop se découvrir. Ajoutons un peu de fébrilité en cette fin de partie, notamment sur ce gros raté de relance devant Sizov, qu’aucun Parisien n’a le temps d’exploiter (57’10). Il en est différemment de ce dernier centre-tir d’Alan Dana que Kuzmin exploite de près, de ce satané second poteau (4-6 à 58’42).
Au final, le score apparaîtra flatteur ou non selon qu’on se situera chez les Français Volants, ou chez les Titans.
Les Alsaciens ont eu le désavantage de toujours devoir courir après le score, ce qui n’est pas la façon la plus aisée pour gérer un match. Au chapitre négatif, il reste encore beaucoup de déchets dans le placement ou les passes, avec aussi cette impression de faire la passe de trop devant la cage adverse, tout en manquant de présence (statique) devant le gardien adverse. Du côté des satisfactions, un enthousiasme, une gniak qui permettent par deux fois de revenir au score ou presque, sur des actions culottées. Colmar n’a pas la plus mauvaise attaque, ni même la plus mauvaise défense de la poule. C’est que leur compétitivité est là, malgré une moyenne d’âge inférieure à 20 ans (!) et une absence du moindre point au classement.
De Paris, on retiendra surtout ce sens travaillé du placement offensif, notamment de la première ligne, que ce soit à égalité ou en avantage numérique. Beaucoup de vitesse d’exécution et de déplacement devant la cage adverse, ce qui permet des décalages et d’offrir des occasions de but, notamment sur ce fameux second poteau. La défensive a connu quelques soucis de repli, offrant ainsi des opportunités que les Colmariens ont partiellement pu exploiter.
On aura pu voir au cours de la partie que le jeu des deux protagonistes ne les prédestine pas au même destin : Paris devrait, en théorie, pouvoir viser un bon parcours en play-offs quand Colmar devra ramer pour sauver sa peau. Mais pour le dernier point, la cause était déjà entendue depuis le début !
photos : Yannshu
Colmar – Français Volants de Paris 4-6 (2-2, 0-2, 2-2)
Samedi 11 novembre 2023 à 20h00 à la patinoire de Colmar. 264 spectateurs.
Arbitres : Yohan George assisté de Mathias Aman et Viny Bergamelli.
Pénalités : Colmar 12′ (4′, 6′, 2′) ; Français Volants 6′ (2′, 2′, 2′).
Tirs : Colmar 27 (11, 10, 6) ; Français Volants 39 (12, 15, 12).
Évolution du score :
0-1 à 05’58 : Benet assisté de Vigezzi
0-2 à 08’20 : Nekludovs assisté de Nadaux et Papaux
1-2 à 11’15 : Mallet assisté de Ricou
2-2 à 14’51 : Chaubell assisté de Lambert-Jams (inf. num.)
2-3 à 23’49 : Nadaux assisté de Nekludovs et Papaux
2-4 à 25’54 : Nekludovs assisté de Cuzin et Papaux (sup. num.)
2-5 à 40’11 : Papaux assisté de Nekludovs et Cuzin (sup. num.)
3-5 à 42’53 : Studer assisté de Quiniou et Mallet
4-5 à 45’41 : Mallet
4-6 à 58’42 : Kuzmin assisté de Dana et Cuzin
Colmar
Attaquants :
Renaud Studer – Valentin Mallet – Mathis Joly (C)
Nathan Goncalves – Flavio Commusset – Daniil Kulikov
Nino Abdelali – Aurélien Chaubell (A) – Ludovic Vinals
Victor Ruch – Thimothée Manjard – Bastien N’Guiamba
Défenseurs :
Matteo Ricou – Felix Rousseau (A)
Quentin Zimmermann – Noah Wendling
Yann Quiniou – Mathieu Lambert-Jams
Gardien :
Anatoli Sizov
Remplaçant : Gauthier Siegel (G). Absents : Jegor Kulikov, Artur Motskevitsus, Milo Avoine, Owen Dugas, Enzo Poirot.
Français Volants de Paris
Attaquants :
Romans Nekludovs – Mans Papaux – Arthur Nadaux
Arthur Zavani – Leo Cuzin (A) – Oleg Kuzmin
Noé Gersanois – Marc Slupski – Karl Lacombe
Hugo Dumont – Gianni Vigezzi (C) – Axel Benet
Défenseurs :
Maxim Belov – Elmo Barnier
Barthelemy Peret – Alan Dana
Ugo Retif Monneau – Aurélien Vinals
Gardien :
Severi Samuel Soukka
Remplaçant : Theo Florchinger (G).