Deux équipes de division 1 et deux équipes de Ligue Magnus : ce sera le plateau – inédit et totalement inattendu – des demi-finales de Coupe de France. Ce mercredi soir, Chambéry a en effet complété des quarts de finale incroyable en renversant les Boxers de Bordeaux qui restaient pourtant sur six victoires consécutives en championnat. Connaissant l’appétence de l’entraîneur Olivier Dimet et de tout le club pour cette perspective de jouer une finale le coupe, cet échec doit être difficile à vivre ce soir.
Bordeaux se voyait déjà qualifié en menant 3-0 après 28 minutes de jeu, par des buts de David-Charles Beaudoin, Rudolfs Polcs et Enzo Carry. Mais une minute après le troisième but, le junior russe Stepan Kolonin (prêté depuis peu à Chambéry car il était auparavant au cran inférieur avec Vaujany) a entretenu l’espoir. À 5 contre 3 avec Beaudoin et Pompéi en prison, Samuel Régis a réduit la marque à 2-3 avec vingt minutes à jouer.
Tout restait possible, et le possible est devenu réalité. Après l’égalisation de Brad Belisle à douze minutes de la fin, c’est Henry McKinney qui marquait le but de la qualification. Pompéi a fini expulsé. Deux buts en cage vide ont complété l’exploit (6-3). Chambéry est allé chercher cette fantastique demi-finale avec une prestation majuscule.
Les Chambériens se sont donc qualifiés 24 heures après Grenoble – avec lequel ils collaborent. Les deux clubs partenaires s’affronteront-ils en demi-finales ? Tirage vendredi.
En neuf jours depuis leur piteuse élimination en Coupe Continentale, les Brûleurs de Loups ont viré leur coach Jyrki Aho, puis se sont débarrassés ce week-end de deux joueurs étrangers pas au niveau attendu, Zachary Daneau (renvoyé à… Chambéry) puis l’international norvégien Markus Søberg. Trois départs, aucune arrivée pour l’instant, c’est dans cette configuration que les Grenoblois se rendaient à un autre rendez-vous déterminant, un quart de finale de Coupe de France pour lequel le sort leur avait réservé le pire tirage possible, un déplacement chez le grand rival Rouen, qui a l’avantage psychologique depuis la finale et a remporté les cinq dernières confrontations en match officiel.
Mais le climat psychologique peut vite changer… On s’en est aperçu après 20 secondes (!) quand Damien Fleury a ouvert le score. Oui, justement l’ancien capitaine de l’équipe de France, le buteur qu’on sait passer par des phases de confiance (et des creux). Après un mois entier sans marquer le moindre point (8 matches toutes compétitions confondues), Fleury a repris un peu confiance en championnat contre des équipes dans le doute, avec deux assistances à Chamonix, puis un but contre Anglet, avant de redevenir absolument décisif ce soir. Il aurait pu l’être négativement après un cinglage, mais son collègue Deschamps a marqué le 0-2 en infériorité numérique. Tomasino est parti en prison sur l’action suivante et Roman Lyubimov a converti le powerplay. Mallet a réduit le score dans la foulée, mais il a aussi pris la pénalité qui a permis à Fleury d’inscrire un doublé synonyme de 1-4. Rouen ne reviendra jamais malgré deux buts de Perron en jeu de puissance (dont un avec Fleury en prison). Deschamps – en photo ci-dessous – a même réussi à marquer une seconde fois en infériorité ! La totale pour Grenoble, vainqueur 6-3.
C’est la troisième élimination de suite en quart de finale pour Rouen, dont la coupe était autrefois la spécialité. Mais les contre-performances se sont enchaînées depuis cette élimination à Dunkerque en novembre 2018… au lendemain d’une qualification héroïque en CHL à Nuremberg. Difficile de réussir à la fois en Coupe de France et dans les coupes d’Europe !
Dunkerque, justement, n’en finit plus d’enchaîner les exploits. En pleine confiance après leur victoire chez le leader de D1 Épinal, les Corsaires recevaient pourtant Angers, deuxième de Ligue Magnus. La division d’écart ne s’est pas tellement vue. Soutenus par 1417 spectateurs, les Nordistes ont résisté à l’armada angevine. C’est pourtant le deuxième gardien Adrien Vazzaz qui était dans les cages, mais le jeune Briançonnais a tenu 33 minutes avant d’encaisser l’ouverture du score d’un Philippe Halley retrouvé ces derniers temps. Mais ce sera le seul but qu’il encaissera en 39 tirs. Parker Colley a égalisé en début de deuxième période et envoyé les deux équipes en prolongation. Aux tirs au but, Broutin et Ritz ont transformé leur tentative – la troisième, mais au dernier tir, l’expérience de Vit Budinsky était plus efficace que la technique russe de Shcherbak.
Et il y aura deux équipes de Hauts-de-France dans ces demi-finales, car Amiens, vainqueur de deux coupes de France avec Mario Richer, semble parti à la reconquête de ce trophée avec le retour du technicien canadien. Nice a explosé ce soir (9-2) et son gardien russe Nikita Bespalov s’est fait sortir après sept buts en deux périodes. Le capitaine amiénois Danick Bouchard a été élu homme du match avec un hat-trick.