Les Gothiques reçoivent ce soir les Boxers de Bordeaux pour un match crucial au classement. En effet, de la quatrième (Marseille, 53 points) à la septième place (Amiens, 49 points), ce sont quatre équipes qui se tiennent à seulement quatre points (et quelques matches d’avance ou de retard selon les équipes). Le résultat de ce soir pourra donc avoir un impact déterminant pour le classement final, et donc les affiches des quarts de finale des play-offs, qui approchent très rapidement.
Pas de round d’observation entre les deux équipes. La rondelle circule bien et il y a peu d’arrêts de jeu. Les Boxers se procurent la première occasion chaude, emmenée par une ligne d’anciens Amiénois. Matima récupère le palet et mène la contre-attaque en débordant sur la droite. Sa passe forte de l’autre côté pour Legault, seul, n’est pas contrée, et le capitaine de Bordeaux lance instantanément, un tir croisé à mi-hauteur, qui passe entre le gant et le botte de Gilbert. Heureusement pour ce dernier, c’est le fer qui raisonne, mais c’est en grande partie grâce un énorme retour de Djemel revenu gêner Legault dans son geste.
Le jeu est ouvert et engagé, et va d’un but à l’autre. Lavigne, d’un shoot en lucarne, stoppé par le gant, puis Bergeron, qui ne peut pas ajuster et trouve le plastron de Papillon, sont les premiers à venir tester le gardien de Bordeaux. Séparé de Simonsen ce soir, Lavigne est omniprésent dès qu’il foule la glace. Associé à Boucher et Svanenbergs, il porte le danger vers la cage dès qu’il est trouvé, à l’image de cette possession en zone offensive, où il arrive à trouver un décalage vers la recrue balte qui ne peut finir.
L’ouverture du score est à mettre au crédit des locaux : Plagnat et Suire combinent magnifiquement, et le premier sert Freadrich dans le cercle gauche. Idéalement placé, et étant droitier, il arme instantanément et trouve la lucarne de Papillon (1-0, 10’14). Cette avance n’est que de courte durée : Dusseau lance de la ligne bleue, et Polodyan, du patin, dévie la rondelle. Surpris, Gilbert ne peut rien faire, et Jevpalovs n’a plus qu’à pousser le palet dans la cage vide (1-1, 12’52).
Les deux équipes se rendent coup pour coup, à l’image d’un combat de boxe. Freadrich fait le tour de la cage, et transmet à Gibb en position haute. Celui ci décale directement Simonsen dans le cercle, mais Papillon fait un arrêt de la botte, et Maïa, qui a bien suivi, s’empare du deuxième palet. L’ancien Mulhousien réussi un deuxième arrêt de la botte. Puis, en contre-attaque, Bruche déborde sur la droite de Gilbert, et passe fort devant la cage à un autre ex-Amiénois, Prissaint. Ce dernier met sa crosse en opposition, mais Gilbert a lui aussi bien suivi.
Contrairement au premier tiers, le début du second tiers est bien plus calme. Il y a très peu de fait marquants dans les dix premières minutes. La première occasion est à mettre au crédit des Boxers, qui profitent d’une énorme bourde de Mony. Ce dernier perd la rondelle en zone défensive, ce qui provoque un 3 contre 2, heureusement mal géré. Puis, Plagnat déborde et trouve Romain Bault dans l’enclave, mais ce dernier rate la rondelle de peu alors que Papillon était complétement battu.
Les Gothiques sont ensuite sur un temps fort en zone offensive, mais ne se procurent que très peu, voire pas, d’occasions. Les joueurs de Mario Richer n’arrivent pas à trouver de lignes de lancers dangereuses, et Papillon, bien que sollicité, n’est jamais mis en difficulté. En effet, ce sont des tirs de la ligne bleue sans trafic, ou des lancers excentrés qui sont tentés par les Gothiques, et, sans présence devant la cage, il y a peu de chance de tromper un gardien tel que Papillon.
Les Boxers font le dos rond, et parviennent à répondre à la pression des Gothiques. Ils inscrivent alors un second but, et Gilbert, frappé à la tête, reste allongé au sol un long moment. D’abord validé par les arbitres, il faut un challenge de Mario Richer pour que ce but soit finalement refusé avec l’aide de la vidéo. Freadrich, ayant vu le geste qui a touché son gardien, se fait justice tout seul et écope d’une pénalité pour charge avec la crosse (34’36).
Cela donne une opportunité d’avantage numérique aux hommes de Olivier Dimet. Après un superbe jeu en triangle, Poudrier est servi dans l’enclave, mais manque de précision. Sa tentative finie dans le plastron de Gilbert. C’est la seule occasion à mettre au crédit des Boxers sur cette supériorité.
Svanenbergs est pénalisé (faire trébucher, 41’10), mais le power-play bordelais ne se crée aucune occasion. Le dernier tiers est monotone, il n’y a pas de changement de rythme, les deux équipes ne faisant aucune différence. La faute peut-être à l’enchainement des matches depuis la dernière trêve, ce qui peut altérer la qualité des matchs lors de cette période charnière avant les playoffs. On peut noter une échappée de Maïa, servi par Leborgne, mais Papillon est impérial entre ses poteaux.
La prolongation n’offre pas plus de spectacle. Polodyan et Jevpalovs ne sont pas loin de tromper Gilbert, mais ce dernier, de la botte, réussi un superbe arrêt. Puis, Lavigne, d’une action individuelle, se fraye un chemin dans la défense bordelaise, mais son revers n’est pas assez bien placé pour tromper Papillon.
Bruche et Jevpalovs inscrivent tous les deux leur tir au but, et seul Maïa convertit sa tentative pour Amiens. Les Gothiques s’inclinent donc une fois de plus à domicile contre un concurrent direct, au terme d’un match finalement assez terne en occasions après un bon premier tiers.
Cette inconstance est vraiment symptomatique de cette équipe 2023/2024, capable de battre les ténors que sont Rouen et Grenoble alors qu’on ne les attend pas, mais incapable de réaliser une série de victoire, et encore moins à domicile. Cela est inquiétant à dix journées de la fin du championnat, mais comme aime à le répéter Mario Richer, les playoffs sont un autre championnat. Reste donc maintenant à prendre le plus de points possible pour essayer de s’assurer l’avantage de la glace en quart de finale, même si les Gothiques ne sont pas forcément plus performants au Coliséum qu’à l’extérieur.
Amiens – Bordeaux 1-2 (1-1, 0-0, 0-0, 0-0) / 1-2 aux tirs au but
Mardi 23 janvier 2024 à 20h15 au Coliséum d’Amiens. 2911 spectateurs.
Arbitres : Alexandre Hauchart et Damien Bliek assistés de Jérémie Douchy et Maxime Laboulais
Pénalités : Amiens 4′ (0′, 2′, 2′, 0′), Bordeaux 0′ (0′, 0′, 0′, 0′)
Tirs : Amiens 36 (14, 9, 9, 4) , Bordeaux 25 (7, 9, 5, 4)
Évolution du score :
1-0 à 10’14 : Freadrich assisté de Plagnat et Suire
1-1 à 12’52 : Jevpalovs assisté de Polodyan et Dusseau
Tirs aux but :
Amiens : Suire (raté), Simonsen (raté), Djemel (raté), Svanenbergs (raté), Maïa (réussi)
Bordeaux : Bruche (réussi), Matima (raté), Salonen (raté), Carry (raté), Jevpalovs (réussi)
Amiens
Attaquants :
Thomas Suire – Antonin Plagnat – Ilies Djemel
Zack Lavigne (C) – Kaylian Leborgne – Tomas Simonsen
Bastien Maïa – Janis Svanenbergs – Mathieu Boucher
Nicolas Leclerc – Matias Lehtonen – Rayan Belharfi
Défenseurs :
Dan Gibb (A) – Jared Freadrich
Jaakko Niskala – Justin Bergeron
Romain Bault (A) – Mathieu Mony
Gardien :
Antoine Gilbert
Remplaçant : Raphaël Chateauvieux (G). Absent : Joey West (myocardite), Clément Fouquerel (malade), Julien Tessier (ligaments croisés), Danick Bouchard (bas du corps)
Bordeaux
Attaquants :
Samuel Salonen – Mathieu Pompei – Enzo Carry
Nikita Jevpalovs – Rudolfs Polcs – Alexey Polodyan
Baptiste Bruche – Loik Poudrier (A) – Julius Valtonen
Rudy Matima – Julien Guillaume (A) – Maxime Legault (C)
Défenseurs :
Kévin Spinozzi – Axel Prissaint
Kévin Dusseau – Aina Rambelo
Antti Kauppila – Bastien Lemaitre
Gardien :
Quentin Papillon
Remplaçant : Victor Bodin (G). Absents : Charles-David Beaudoin (commotion), Mattéo Mahieu