Cergy-Pontoise s’est déplacé en janvier chez les trois premiers, et cela n’a pas empêché les Jokers de finir le mois avec un bilan positif. Ils ont été la seule équipe en dehors du top-4 dans ce cas, et cela leur a sans doute permis de faire un pas décisif vers les play-offs malgré leurs six points de pénalité initiaux. Sebastian Ylönen a joué un rôle capital avec 93,6% d’arrêts en janvier, une performance bâtie dans les rencontres difficiles. Il a été très solide pour ramener deux victoires de Grenoble et de Rouen, et n’avait pas été titularisé lors de la défaite à Angers. Cela démontre que le gardien de l’équipe de France est capable de « voler » un match aux trois favoris, et ce n’est pas une bonne nouvelle pour ceux-ci car Cergy est un adversaire potentiel en quart de finale.
Le moins convaincant de ces favoris jusqu’à présent, Grenoble, semble destiné à la troisième place de saison régulière. La capacité de cette équipe à élever son niveau fait débat dans les rangs des supporters des Brûleurs de Loups, mais le mois de janvier a donné lieu à un signe très positif : le déblocage offensif de Damien Fleury (en photo ci-dessous). Le buteur français a eu un de ces effets « bouteille de ketchup » qui ont jalonné sa carrière : l’ailier droit avait mis 4 buts entre septembre et décembre avec 5% d’efficacité, et il a soudain trouvé la réussite en janvier avec 10 buts et 24% d’efficacité aux tirs. Il est redevenu décisif, en championnat comme dans la finale de Coupe de France dont il a été le MVP.
Le Grenoblois qui aura été le plus constant au fil du championnat, performant même dans les mauvais passages, c’est Jere Rouhiainen. Cet arrière sûr et incroyablement propre dans sa zone – sa dernière pénalité remonte à début octobre ! – est aussi devenu le principal défenseur offensif des Brûleurs de Loups cette saison après la baisse de régime de Kyle Hardy. Il a notamment marqué le but vainqueur contre Angers (sur passe de Fleury).
Le défenseur offensif numéro 1 de toute la ligue est néanmoins devenu l’Angevin Matt Prapavessis. Il a cumulé l’impressionnant total de 16 points (2+14) en janvier, avec une fiche de +16. Assez avare en fautes, il sait aussi en imposer défensivement, y compris dans les un contre un, avec un style plein de sang-froid et d’autorité. C’est la force tranquille de la défense des Ducs.
Caractère très opposé pour son coéquipier Nikita Shcherbak (en photo ci-dessus par Anthony Mangeard), énergique, bavard et extraverti. Son talent est plutôt hors normes pour la Ligue Magnus, mais il peinait à l’exprimer en début de saison. Au vu de sa méforme, certains craignaient déjà un flop. Avec les joueurs russes, c’est souvent tout ou rien et la première impression était mitigée. Mais il n’y a pas eu de manque d’implication de la part de Shcherbak, l’arrivée en novembre de sa femme mannequin et de son jeune bébé a plutôt aidé à le stabiliser dans la douceur angevine. L’ailier gauche donne maintenant toute la mesure de son potentiel avec son patinage explosif et crée des options offensives avec son assurance technique.
Au centre, c’est Mathieu Pompéi qui a les honneurs de figurer dans notre ligne-type pour la seconde fois après novembre (comme Prapavessis). Il est le leader de la Ligue Magnus en moyenne de points par match (1,52) depuis son arrivée automnale, et encore plus en janvier avec 17 points en 9 matches et une fiche de +15. Après un ralentissement en décembre, il a joué un rôle-clé pendant les absences du gardien titulaire Papillon en maintenant un potentiel offensif élevé pour Bordeaux. Cela a permis aux Boxers de monter à la quatrième place, celle qu’on leur prédisait en début de saison mais qui semblait presque inatteignable il y a trois mois. Avec le retour de Papillon, Bordeaux reste sur cinq victoires consécutives et peut donc espérer un alignement de planètes en play-offs.
L’équipe-type de janvier 2024 : Sebastian Ylönen (Cergy) / Jere Rouhiainen (Grenoble) – Matt Prapavessis (Angers) / Nikita Shcherbak (Angers) – Mathieu Pompéi (Bordeaux) – Damien Fleury (Grenoble).