C’est dans une belle ambiance que l’équipe de France entame son tournoi à Épinal. La patinoire, remplie avec plus de 2 500 spectateurs, est toute acquise à sa cause. Même si quelques supporters autrichiens sont présents, cela sera difficile pour eux de se faire entendre.
C’est un début de match très dynamique des bleus. Le ton du match est donné tout de suite par la ligne d’attaque Bozon / Perret / Bertrand. On tente de se projeter rapidement dans la zone offensive et de mettre une pression immédiate sur la défense autrichienne. Kernberger tente tout de même sa chance de loin, mais ce sont bien les bleus qui décident du rythme pour le moment en utilisant leur vitesse sur les ailes.
Malgré les coups de boutoir réguliers des bleus, les Autrichiens essaient de porter le danger en attaque et d’avoir quelques opportunités comme sur ce tir du capitaine Thomas Raffl après 7 minutes de jeu. Ou de Ganahl laissé seul devant Sébastian Ylonen, dans les cages ce soir. Mais il ne peut reprendre ce palet qui flotte dangereusement dans la défense française. Pas de temps mort, les équipes se rendent coup pour coup et l’intensité est importante sur chaque action. On sent bien aussi une petite rivalité récente entre ces deux équipes, quelques souvenirs du dernier Mondial ?
C’est ensuite une belle action proposée par Tomas Simonsen qui tente de faire le tour de la cage pour surprendre Madlener, mais il semble lâcher un peu tôt son palet alors que le gardien semblait battu. Ylönen reste concentré sur le peu de tirs reçus et arrête la tentative de Paul Huber, arrivé seul devant lui mais avec peu de place pour décocher un tir dangereux. Kernberger part en prison sur une charge dans le dos de Sacha Treille. C’est l’opportunité pour les Français d’ouvrir le score. Simonsen, d’un superbe tir en lucarne, bat le gardien autrichien sur une très belle passe de Kevin Spinozzi (1-0). Du côté autrichien, Rohrer très en vue ce soir, arrive à déborder tout le monde, mais Ylonen stoppe sa tentative, bien secondé par sa défense ensuite. Sur l’action suivante, et une passe de Charles Bertrand depuis le fond de la zone offensive. Tim Bozon, bien placé devant la cage, a tout le temps d’ajuster ton tir pour amener le second but français à une minute de la fin de ce tiers (2-0).
Un premier tiers très maitrisé par l’équipe de France, avec une grosse intensité dès le départ et de belles occasions. Même si l’Autriche reste dangereuse sur quelques contre-attaques, l’équipe semble peu à peu étouffée par la vitesse d’exécution des Français.
Le deuxième tiers part sur les mêmes bases. De la vitesse d’exécution et une équipe de France portée vers l’attaque. C’est pourtant l’Autriche qui a la première opportunité de marquer, mais le tir est contré et part dans les filets derrière Sébastian Ylönen.
Il doit encore s’employer sur un tir de Thomas Raffl et les débats paraissent maintenant plus équilibrés. Sur une contre-attaque, Tim Bozon réplique aux attaques autrichiennes, mais tergiverse peut-être un peu trop avant de lancer alors que Perret était proche de lui et peut-être mieux placé.
C’est ensuite la première pénalité française, Anthony Rech part pour deux minutes en prison, cela pourrait être un gros test afin de voir si l’équipe reste en place et ne cède pas face à la vitesse des attaquants autrichiens. Crinon arrive à contrer le premier tir et Ylönen se signale sur les deux tirs autrichiens qui suivent pour pouvoir enfin tuer la pénalité plus tranquillement.
Sur une belle récupération du palet par Bertrand, Tim Bozon arrive à garder le palet devant la cage puis à le transmettre entre ses jambes pour le remettre à Bertrand. Mais une crosse autrichienne traîne et empêche une conclusion positive pour les bleus. On sent que la confiance est du côté français ce soir. Les Autrichiens commencent à reculer même s’ils restent dangereux sur quelques actions rapides. Sur une belle pression mise par Kevin Bozon derrière la cage en zone offensive, il force la perte de palet des autrichiens et ce qui profite à Aurélien Dair bien placé, qui marque ici son premier but en équipe de France (3-0). Quelques instants plus tard, Tim Bozon part en break et sert ensuite Perret sur l’entrée de zone, mais son bon tir sur réception est arrêté par Madlener.
Les Français prennent peu à peu l’ascendant. Ce but semble avoir un peu coupé les jambes des Autrichiens un peu moins tranchants alors que les échanges étaient assez équilibrés en début de tiers. Sur ce temps fort français, l’assistant capitaine Manuel Ganahl commet une obstruction, illustration du retard pris dans les actions actuellement par des Autrichiens qui ont du mal à suivre les bleus. Les Français s’installent en supériorité mais ne trouvent pas de position de tir. Après un dégagement autrichien, Kevin Spinozzi trouve dans l’espace Charles Bertrand qui part en break et bat Madlener sur une belle feinte (4-0). La confiance est au maximum, mais attention aux contre-attaques, comme celle tentée par Rohrer. Sa vitesse lui permet de tenter un tir qu’Ylönen bloque de l’épaule sans trop de soucis. La vitesse des ailiers autrichiens peut poser un problème aux défenseurs français, il faut rester vigilant.
Un deuxième tiers maîtrisé globalement pour les bleus, avec une domination importante aux tirs. Il faudra cependant gérer la fatigue dans ce troisième tiers et peut-être aussi gérer un peu pour la journée de samedi à venir. Apres un bon début des Autrichiens, les buts des bleus leur ont clairement coupé les jambes.
Pas le temps de s’asseoir, Aurélien Dair nettoie la lucarne de Madlener au bout de quelques secondes de jeu (5-0). Cela met le ton de cette troisième période avec une pression importante mise par les attaquants français en échec-avant. Et la France creuse donc le score avec les deux premiers buts en équipe de France d’Aurélien Dair. Cela devient sévère pour les Autrichiens. Sur l’action suivante, et sur un bel échec-avant (encore) de la ligne Bozon-Colotti-Dair, décidément très en vue ce soir, c’est un sixième but pour les bleus par Kevin Bozon. Ce qui provoque un temps mort immédiat autrichien. Le gardien garde sa place pour le moment, mais la pression bleue gêne considérablement les Autrichiens qui sortent difficilement de leur zone.
Adel Koudri tente le but de l’année sur un tir entre les jambes mais c’est la transversale qui sauve l’Autriche, ainsi que sur le tir suivant de Quentin Tomasino. Les contres sont français, les pertes de palet autrichiennes de plus en plus nombreuses permettent à chaque fois une occasion Française. Attention cependant à l’excès de confiance, Paul Huber tente sa chance seul devant Ylönen. Il s’allonge bien pour faire l’arrêt qui préserve pour le moment son blanchissage (mot qui n’a été prononcé qu’à la fin du match pour ne pas lui porter la poisse). C’est ensuite la barre pour Lucas Thaler sur ce tir de loin, tout sourit aux Bleus ce soir…
Rohrer, encore lui, dépasse tout le monde et tente sa chance, mais Ylönen le frustre encore par un arrêt de l’épaule. La France continue à mettre la pression malgré son net avantage au score, la ligne Bozon-Dair-Colotti, encore elle, provoque une faute autrichienne. Un très bon match de cette ligne qui a posé énormément de problème aux autrichiens. C’est finalement Cantagallo qui part en prison à la fin de la pénalité autrichienne pour donner quelques sueurs froides au banc français. Mais le seul tir autrichien est arrêté facilement du bouclier par Ylönen. Et ce sont même les bleus les plus dangereux, mais un peu gourmand sur des passes qui auraient pu être dangereuses si le score n’en était pas à 6-0…
Les Autrichiens ont le moral dans les chaussettes et peu de choses réussissent de leur côté, pendant que tout se passe bien coté bleu. La Marseillaise retentit sur cette victoire. Un match maîtrisé de bout en bout. On a assez peu tremblé durant ce match et la confiance était au maximum pour les joueurs de l’équipe de France. À confirmer contre le Danemark samedi soir, une équipe plus physique que l’Autriche.
Désignés joueurs du match : Aurélien Dair pour la France et Vinzenz Rohrer pour l’Autriche.
Commentaires d’après-match :
Philippe Bozon (entraîneur de la France) : « Il y a beaucoup de satisfaction. J’ai vu beaucoup de bonnes choses, de beaux buts, une certaine idée du jeu. Nous avons été assez opportunistes en première période, car il n’y a pas eu tant d’occasions que ça. Notre forecheck a été bon. Quand il s’est mis en place, cela a apporté de la vitesse et on s’est créé des buts. Les Autrichiens ont essayé de mettre de l’énergie. Mais on a eu un bon gardien. Demain, le Danemark sera plus solide physiquement, on tâchera d’amener notre vitesse. »
Roger Bader (entraîneur de l’Autriche) : « C’est difficile d’accepter ce résultat, car il ne reflète pas la performance dans le match. Nous étions bons voire très bons dans les 30 premières minutes et nous sommes pourtant menés 0-3. Je suis insatisfait des 30 dernières minutes, surtout des cadeaux que nous avons fait, notamment au début du dernier tiers. Nous aurions pu marquer quatre ou cinq buts. Nous avons eu dix tirs de plus que nos adversaires. Mais ces pertes de palet en défense, qui nous ont coûté au moins trois buts, sont énervantes. »
France – Autriche 6-0 (2-0, 2-0, 2-0)
Vendredi 9 février 2024 à 20h00 à la patinoire de Poissompré à Épinal. 2 516 spectateurs.
Arbitres : Philippe Frossard et Joris Barcelo assistés de Quentin Cady et Johan Fauvel.
Pénalités : France 4′ (0′, 2′, 2′) ; Autriche 6′ (2′, 2′, 2).
Tirs : France 24 (8, 7, 9) ; Autriche 22 (10, 8, 4).
Évolution du score :
1-0 à 14’02 : Simonsen assisté de Spinozzi et Rech (sup. num.)
2-0 à 18’49 : T. Bozon assisté de Bertrand
3-0 à 30’07 : A. Dair
4-0 à 33’35 : Bertrand assisté de Spinozzi et Ylönen (sup. num.)
5-0 à 40’15 : A. Dair assisté de K. Bozon
6-0 à 42’46 : K. Bozon assisté de A. Dair
France
Attaquants :
Tim Bozon (A, +1) – Charles Bertrand (+1) – Jordann Perret (+1)
Anthony Rech (2′) – Théo Gueurif (+1) – Tomas Simonsen
Sacha Treille (C) – Adel Koudri – Quentin Tomasino
Kévin Bozon (+3) – Fabien Colotti (+2) – Aurélien Dair (+3)
Baptiste Bruche
Défenseurs :
Florian Chakiachvili (+3) – Vincent Llorca (+4)
Kévin Spinozzi – Thomas Thiry
Pierre Crinon – Enzo Guebey
Enzo Cantagallo (+1, 2′)
Gardien :
Sebastian Ylönen
Remplaçant : Julian Junca (G)
Autriche
Attaquants :
Thomas Raffl (C, -3) – Ali Wukovits (-2, 2′) – Lucas Thaler (-3)
Manuel Ganahl (-1, 2′) – Vinzenz Rohrer (-2) – Nico Feldner (-1)
Paul Huber – Lukas Kainz – Seena Peeters
Lukas Bär – Felix Maxa – Julian Metzler
Défenseurs :
Philipp Wimmer (-2) – Kilian Zündel (-2)
Bernd Wolf (-2) – Dominic Hackl (-2)
Michael Kernberger (2′) – Ramon Schnetzer
Tobias Sablattnig – Kele Steffler
Gardien :
David Madlener
Remplaçant : Thomas Höneckl (G). Absent : Florian Vorauer (G)