Surpris par des Cergypontains batailleurs, les Ducs ont d’ores et déjà grillé leur premier joker. Ce match 2 est donc déjà plus important que jamais pour les deux formations. Les hommes de Miika Elomo parviendront-ils à rééditer la performance de la veille ? Les Angevins vont-ils réagir ? Autant de questions en suspens au moment où le palet est lâché. Retour sur un match aux airs de déjà-vu.
L’objectif était clair pour les locaux en ce samedi soir : réagir. Alors que le palet est lâché, les Jokers sont en position de force et, conscients qu’ils n’ont rien à perdre dans cette série, jouent leur va-tout. Si les hommes de Jason O’Leary démarrent la rencontre du bon pied, Brodie Reid est rapidement chassé pour faire trébucher (01’35). Une supériorité numérique qui ne réussit pas aux Jokers en délicatesse dans l’exercice (0/4 la veille). Gage Torrel se retrouve seul au deuxième poteau après une jolie combinaison entre Barber et Hämäläinen. Evan Cowley semble battu côté mitaine mais son tir fuit le cadre. Le jeu de puissance est désormais révolu et le jeu se délocalise de l’autre côté de la glace. Un engagement en zone offensive est remporté par Peter Valier, le palet glisse en haut de zone jusque sur la crosse d’Antonin Manavian pour un tir frappé, qui, malgré la pression du défenseur et une absence de trafic devant Ylönen, trouve le fond du filet (1-0 à 04’21). Voilà ce qu’il fallait pour briser la glace. À l’image de la veille, les Angevins ouvrent le score rapidement dans cette partie.
Les minutes qui suivent laissent songeur. Les hommes de Miika Elomo sortent facilement de leur zone, envoient le palet en fond de glace et mettent la pression sur les défenseurs adverses. Un jeu offensif intéressant mais qui laisse des espaces dans la profondeur. Des espaces qui profitent à des Angevins qui manquent de réalisme et butent sur un Sebastian Ylönen bien décidé à rééditer la performance de la veille. Sa sérénité aide les siens à se montrer plus tranchants, ce qui pousse leurs adversaires du soir à la faute. À la course avec Hämäläinen, Nikita Shcherbak perd ses appuis et entraîne l’attaquant finlandais dans sa chute. Il est envoyé sur le banc des pénalités pour faire trébucher (06’54). Si le circuit de passe est bien travaillé, la finition est toujours aux abonnés absents et ce deuxième jeu de puissance ne donne rien. Surfant sur le momentum engendré par la supériorité numérique, les coéquipiers de Théo Gueurif multiplient les tentatives sur la cage angevine. En confiance, les Cergypontains mettent à mal des Ducs qui semblent attendre que l’orage passe. Les deux équipes alternent les phases de possession et les cerbères se rendent arrêt pour arrêt. Les deux formations se neutralisent dans ce premier acte.
Les spectateurs ayant pris leurs billets pour les deux premiers matchs de ce quart de finale ne doivent être guère dépaysés. Le deuxième tiers s’inscrit dans la lignée de celui qui le précède et rappelle sans crier gare la rencontre de la veille. Le début de la période est à mettre au compte d’Angevins décidés à éviter les erreurs du match 1. Le palet est confisqué et tourne bien en zone offensive. L’unité défensive cergyssoise est mise à mal et Neil Manning se retrouve seul au deuxième poteau. En possession du palet, la cage semble grande ouverte. Trop juste, il ne peut que pousser le palet mais c’est insuffisant pour tromper Ylönen qui repousse ce palet miraculeusement du bout de la crosse (24’03). Petit à petit, les hommes de Miika Elomo sortent la tête de l’eau et retrouvent des couleurs. Leurs tentatives sont toutefois trop frêles pour mettre à mal Evan Cowley, concentré. Les phases de possession s’alternent de nouveau et Angers pense doubler la mise. L’enclave d’Ylönen est occupée par deux de ses coéquipiers et Téo Sarliève, le palet navigue dans la peinture et termine au fond du filet. L’Iceparc célèbre le but alors que les Jokers contestent la validité de celui-ci auprès du corps arbitral. Une contestation qui amène les arbitres à consulter la vidéo et qui, après de longues minutes, s’avère justifiée, le palet ayant été poussé du pied par l’attaquant angevin. Le but est donc –logiquement– refusé et ce match reprend sur ce score d’un but à zéro.
Un but annulé qui rappelle celui de la veille et vient donner un élément de ressemblance de plus entre ces deux premières manches. Dans le même temps, Tristan Crozier est sanctionné pour un cinglage en amont de l’action et va donc s’asseoir pour deux minutes. Le jeu de puissance angevin tente de s’installer mais Matt Prapavessis manque son contrôle à la bleue et perd le palet. Emils Gegeris en hérite et s’échappe. Il cherche à glisser le palet entre les jambières de Cowley mais le cerbère reste vigilant et remporte son duel (28’12). Le chronomètre défile, le jeu de puissance angevin prend fin, les occasions de chacune des deux équipes demeurent stériles et Philippe Halley est chassé pour un faire trébucher (32’20). Le quintette francilien met à mal la boîte adverse. Le danger rôde mais Cowley veille au grain et est aidé par sa barre transversale sur la tentative de Sayam Limtong. Le match se durcit, les contacts se font plus appuyés mais le score demeure le même alors que la sirène renvoie les deux formations aux vestiaires.
Le vendredi soir, les Cergypontains avaient renversé la partie en égalisant d’entrée de troisième tiers, et ce soir… bis repetita. Un duel le long de la bande, un marquage complètement manqué et Aleksi Hämäläinen se retrouve absolument seul dans l’enclave. Il est trouvé par Daniels Gorsanovs, fait parler ses mitaines et envoie le palet dans la lucarne d’un Cowley qui, en papillon, ne peut rien faire (1-1 à 40’24). Tout est à refaire et les souvenirs de la veille sont plus frais que jamais dans les têtes des spectateurs. Confiants, les Jokers tentent de surfer sur la dynamique engendrée par ce but. De leur côté, les Ducs veulent absolument réagir. Les deux équipes alternent les tirs sans grand danger. Aleksi Hämäläinen fait de nouveau parler ses mitaines et slalome dans la défense. Les Ligériens sont en grande difficulté et enchaînent les dégagements en “feuille morte” pour changer les lignes. Un temps faible sur lequel les Jokers ne parviennent pas à capitaliser. Jusqu’ici dans un rôle de distributeur, Nikita Shcherbak décide alors de sortir de sa boîte. Bien servi par Matt Prapavessis dans l’enclave, il décoche un tir du poignet qui vient se loger dans la lucarne de Sebastian Ylönen (2-1 à 48’24). Libérés, les Ducs affichent un meilleur visage mais le danger n’a pas disparu tant ces Jokers offrent une belle opposition.
Cette rencontre prend des airs de chaos et les Angevins, dans le sillage d’un Téo Sarliève très en vue, multiplient les offensives. Toujours aussi impressionnant devant son filet, le gardien de Cergy permet aux siens d’y croire encore. Les bleus occupent la zone offensive de Franciliens qui se regroupent autour de leur héros du week-end, Sebastian Ylönen. La bataille en zone neutre vire à l’avantage des locaux. Reid entre en zone offensive le long de la bande et parvient à servir Moutrey au duel dans l’enclave avec Raphaël Faure. Il prend le meilleur sur le défenseur et utilise son revers pour envoyer le palet au fond du filet d’Ylönen qui n’a pas le temps de réagir (3-1 à 56’35).
Ce match n’est pas pour autant terminé. Les Jokers tentent le tout pour le tout mais subissent le réalisme soudain retrouvé sur les bords de Maine. Sarliève navigue en zone offensive et, servi par Serer, il lance à la cage. Son tir est masqué par le trafic et termine sa course au fond du filet (4-1 à 57’38). L’issue de la rencontre semble désormais scellée. Le filet francilien est laissé désert et, à six contre cinq, Gage Torrel à la bleue lance et profite du trafic pour tromper Cowley (4-2 à 58’22). Le suspense est relativement relancé et Ylönen déserte de nouveau son filet. Acculés en défense, les Angevins font le dos rond. Brady Shaw hérite d’un palet perdu et tente sa chance depuis sa propre zone. Son tir glisse jusqu’au fond du filet et met fin au suspense (5-2 à 59’08). La dernière minute ne donne rien et Angers égalise dans une série surprenante.
Élus hommes du match : Evan Cowley (Angers) et Sebastian Ylönen (Cergy).
Illustrations d’Anthony Mangeard
Angers – Cergy-Pontoise 5-2 (1-0, 0-0, 4-2)
Samedi 9 mars 2024 à l’IceParc. 3586 spectateurs
Arbitres : Raphaël Rohwedder et Nicolas Barbez assisté de Maxime Laboulais et Thomas Caillot.
Tirs : Angers 29 (9, 7, 13) Cergy 31 (11, 12, 8)
Pénalités : Angers 6’ (4’, 2’, 0’) Cergy 2’ (0’, 2’, 0’)
Évolution du score :
1-0 à 04’21 : Manavian assisté de Gaborit et Valier
1-1 à 40’24 : Hämäläinen assisté de Gorsanovs et Barber
2-1 à 48’24 : hScherbak assisté de Prapavessis et Reid
3-1 à 56’35 : Moutrey assisté de Reid
4-1 à 57’38 : Sarliève assisté de Serer et Orlov
4-2 à 58’22 : Torrel assisté de Barber
5-2 à 59’08 : Shaw (cage vide)
Angers
Attaquants :
Nikita Shcherbak (2’) – Peter Valier – Robin Gaborit (C)
Cédric Di Dio Balsamo – Philippe Halley (2’) – Brodie Reid (2’)
Nick Moutrey – Nicolas Ritz (A) – Brady Shaw
Maxime Orlov – Marius Serer – Téo Sarliève
Défenseurs :
Neil Manning – Vincent Llorca (A)
Nick Ross – Matt Prapavessis
Olivier Leblanc – Antonin Manavian
Gardien :
Evan Cowley
Remplaçant : Juliàn Barrier (G).
Cergy-Pontoise
Attaquants :
Gage Torrel – Aleksi Hämäläinen (A) – Alexander Barber
Emils Gegeris – Tristan Crozier (2’) – Sayam Limtong
Théo Gueurif – Philéas Perrenoud – Louis Petit
Tomas Pardo
Défenseurs :
Patrick Coulombe (C) – Daniels Gorsanovs
Vincent Melin – Nikita Shalei
Raphaël Faure (A) – Aurélien Dorey
Raphaël Brites
Gardien :
Sebastian Ylönen
Remplaçant : Olivier Richard (G).