Sans doute la série la plus serrée de ce premier tour des playoffs de SLM, entre les Boxers de Bordeaux 4e, et les Spartiates de Marseille, 5e après la saison régulière.
Bordeaux a donc fini par remplir un de leurs objectifs de début de saison, à savoir terminer au pied du podium pour éviter un des trois ogres au premier tour, comme les années précédentes. Avec l’avantage de la glace, et un adversaire corsé, mais plus à sa mesure, Bordeaux aborde ces séries éliminatoires différemment, même si l’adversaire s’est montré très solide, et difficile à battre, avec un gardien notamment à un super niveau.
Les Boxers vont donc vouloir mettre les pendules à l’heure d’entrée à domicile, pour bouger mentalement des phocéens qui ne s’attendaient peut être pas à pareille fête avant la saison. Ils seront pour cela dépourvus de Charles David Beaudoin (saison terminée depuis quelques semaines déjà) et Mathieu Pompei également déjà en vacances pour de bon.
Du jeu pour débuter
Bordeaux démarre donc tambour battant et veut autant marquer de buts que les têtes adverses. Ils se procurent une énorme occasion d’entrée et c’est le poteau (ou Marek Ciliak) qui s’interpose. Alerte immédiate pour le nouvel élu meilleur gardien de la ligue, qui sauve d’ailleurs les siens rapidement ensuite, face à un Nikita Jevpalovs lancé et seul. Le décor est planté et cela ressemble à ce qu’il s’est fait en saison. Des bordelais entreprenants et pas toujours efficaces, et des marseillais s’appuyant sur un énorme gardien.
Comme souvent dans le sport et un grand classique à Mériadeck, à rater des chances, on en paie le prix. Après une ou deux banderilles pour tester Quentin Papillon, Marseille ouvre le score. Samuel Salonen avait encore eu une belle occasion quelques secondes avant, mais Ciliak était là.
Sur une entrée en zone à droite où Bryan Ten Braak monopolise deux défenseurs bordelais, il trouve Maxence Leroux, seul, qui croise sa frappe et convertit. 0-1 et le spectre d’un début de match frustrant rôde dans le camp bordelais qui aurait pu mener au score, mais se retrouve derrière au tableau de marque.
D’autant plus frustrant que Ciliak continue à museler les offensives locales, avec une nouvelle parade au près sur Poudrier suite à un rebond laissé ou encore ensuite sur Kévin Dusseau. Malgré tout, Bordeaux continue tout en s’attachant à limiter les contres adverses.
La réussite revient quand même les trouver avec cette frappe un peu molle de Baptiste Bruche, que Rudolfs Polcs reprend sous la barre suite à un rebond malvenu laissé par Ciliak. Les Boxers n’ont pas eu le temps de trop tergiverser, ce qui est une bonne nouvelle pour eux, tant ils ont connu des mésaventures face à des grosses performances de gardiens, surtout en début de saison.
Et au lieu de souffler après cette égalisation, les hommes d’Olivier Dimet poussent pour semer le doute. N. Jevpalovs tente bien de trouver une déviation de Kevin Spinozzi mais en vain. Ce n’est que partie remise, et à la suite d’une mise en jeu remportée par Loïk Poudrier, Samuel Salonen se trouve derrière la cage et retrouve le numéro 27 des Boxers qui ajuste Ciliak dans sa lucarne droite. 2-1 pour Bordeaux.
Marseille est sonné, et cela continue. Julius Valtonen profite d’une relance ratée marseillaise en zone défensive, il trouve Nikita Jevpalovs qui triple la mise dans le petit filet gauche de Marek Ciliak. Cinq minutes à jouer dans ce premier tiers et l’écart est fait, même si les Boxers ne sont pas reconnus pour être l’équipe sachant le mieux garder des scores.
Alors, quoi de mieux que de marquer dans ces cas-là ? Quasiment sur l’engagement, une sortie de zone à droite, une entrée en zone offensive d’un Nikita Jevpalovs tout seul, qui mystifie le seul défenseur adverse et décale Rudy Matima d’une superbe passe du revers. Matima dévie et met le 4e but. 4-1 et les Spartiates sont groggys, explosant en 3 minutes un début de match pourtant solide.
Bordeaux en gestionnaire
Les Boxers sont donc devant et vont tenter de ne pas bazarder un match qui leur tend les bras. Marseille est revenu avec de meilleures intentions, mais côté girondin, on s’emploie toujours à faire sortir Marek Ciliak de son match. En face, Quentin Papillon doit s’employer quelques fois, avant de s’incliner à la 26e face à Louis Cirgues. À la suite d’une attaque sur la droite de la zone, Paul Siraudin s’infiltre avec de la vitesse, le palet revient sur Cirgues qui allume Papillon dans sa lucarne droite. Cette partie de la glace aura donc été particulièrement prolifique dans cette première moitié de match. Marseille revient à 4-2, rappelant aux Boxers que rien n’est fait.
Jevpalovs a bien de quoi aggraver le score, mais Ciliak est remis de sa fin de premier tiers catastrophe. Les Boxers tiennent bon aux abords de la dernière période que les Marseillais vont tâcher de dominer pour revenir. Pour autant, Bordeaux va serrer le jeu pour ne pas s’exposer, devant un Quentin Papillon efficace.
La marque est clôturée à la 51e avec une autre relance ratée l’arrière garde visiteuse. L’interception d’Enzo Carry qui lève la tête immédiatement dans la zone offensive, et envoie une superbe transversale vers un Kevin Spinozzi lancé, qui ne calcule pas et balance une praline sous la barre de l’infortuné Marek Ciliak.
Le match 1 part donc dans l’escarcelle bordelaise, car il ne restera que des miettes dans les dix dernières minutes, à l’exception de cette fin de match heurtée, où les marseillais semblent préparer leur revanche du lendemain. Une dernière charge des visiteurs après que la sirène ait retenti énerve les troupes et après quelques embrassades, tout le monde rentre aux vestiaires, mais le ton est donné.
Une réaction « playoffesque« .
On le sait en playoffs, la vérité d’un jour n’est pas forcément celle du lendemain. Marseille avait bien débuté la veille, mais s’est fait cueillir lourdement en s’absentant du jeu pendant quelques minutes lors du premier tiers.
La leçon semble être retenue par les Spartiates, même si ce début de match 2 est assez équilibré. Il faudra attendre des supériorités numériques pour que la patte marseillaise se fasse ressentir de manière plus ferme sur le but de Quentin Papillon.
Maxence Leroux, Lucas Colombin, Paul Siraudin ou Gennadi Stolyarov se montrent, en face on voit des Baptiste Bruche, Samuel Salonen, Loik Poudrier ou Enzo Carry avec beaucoup d’intensité, sans pour autant accoucher sur une pléiade d’occasions. Ce premier tiers est serré et se termine sur un score nul et vierge.
La physionomie de la seconde période est similaire. Quentin Papillon rassure son monde sur une intervention après une frappe de loin, alors que Ciliak réplique quelques secondes plus tard.
Bordeaux aura une grosse occasion sur une déviation de Rambelo qui rase le poteau gauche de Ciliak, les marseillais réagissent en imposant un gros échec avant, que Nicolas Ruel est tout près de convertir mais Papillon s’en sort à deux reprises.
Martin Kadlec jette un premier trouble en slalomant dans la défense, sans pouvoir convertir malgré un passage derrière la cage, et c’est ensuite un faire trébucher sur Fabien Colotti, qui met les Spartiates en supériorité numérique. Jan Dufek ou Teddy Da Costa trouvent le poteau ou rasent le cadre mais la menace se fait plus précise à l’avantage des visiteurs.
Le jeu de puissance ne donne rien au score, mais ce n’est pas pour cela que Marseille desserre l’étreinte. Les Boxers ne parviennent pas à se sortir de leur enclave, et cherchent même le palet sur une circulation rapide et efficace adverse. Suite à un cafouillage, cela revient sur Lucas Colombin qui se retrouve seul face à un but vide, Quentin Papillon ayant été distrait par l’amas de joueurs devant lui. Le marseillais ouvre la marque et le moins que l’on puisse dire, est que ce n’est pas contre le cours du jeu.
Le staff bordelais demande le challenge vidéo, car Quentin Papillon réclame une interférence dans la zone bleue. S’il est vrai qu’un Marseillais s’accroche avec le portier bordelais, semblant désaxer le gardien local hors de sa cage, les arbitres considèrent que le but est valide, et au vu de la vidéo cela semble logique.
Le « coach challenge » n’étant pas favorable aux Bordelais, les revoici en infériorité numérique. Gennadi Stolyarov, Teddy Da Costa s’essaient, et c’est étouffant pour les bordelais. David Aslin est également omniprésent, cherchant l’enclave au plus près de Papillon. Dur moment pour les Boxers, qui parviennent enfin à se sortir de l’ornière en revenant à égalité numérique.
Ils arrivent même à retrouver la zone offensive avec une incursion de Nikita Jevpalovs et Loïk Poudrier. Le canadien fait le tour de la cage cherchant une solution optimal devant le but mais il met en retrait pour Kévin Dusseau qui frappe à la cage. Enzo Carry est sur la trajectoire et dévie au dessus de Marek Ciliak et égalise. La tempête tout juste passée, le soleil revient dans les travées de Mériadeck.
Même contre le cours du jeu, Bordeaux est ravi de revenir à hauteur tant les minutes précédentes ont été difficiles. C’est la mi match mais Marseille repart. Sur un échec avant phocéen, Paul Siraudin récupère et frappe de derrière la cage, trouvant l’ouverture. 2-1 immédiatement après le but de Carry. L’éclaircie fut de courte durée sur les bords de Garonne.
Tout est à refaire pour Bordeaux, qui tente de remettre la pression sur Ciliak, via Samuel Salonen ou Rudy Matima notamment, mais en vain. Kevin Dusseau aura lui aussi une ouverture mais toujours sur Ciliak. Cela se tend en revanche dans l’agressivité, Martin Kadlec étant dans les bons coups notamment côté marseillais.
Nikita Jevpalovs alerte encore le portier sudiste, mais Bordeaux se montre de plus en plus dangereux de nouveau. Les Spartiates prennent une pénalité pour surnombre, qui ne donnera rien d’autre que des occases bien stoppées par Ciliak.
Un slalom géant de Kevin Dusseau affole l’arrière-garde marseillaise, encore plus ennuyée sur cette toute dernière action à quelques dixièmes de secondes de la fin. Kevin Spinozzi entre en zone offensive et repique à la cage. Il trouve l’ouverture face à Ciliak et égalise juste avant que la sirène retentisse. Le but est superbe et Mériadeck explose. Le but semble valide mais le banc marseillais demande logiquement la révision vidéo, au regard de la proximité du but avec la sirène. Les arbitres refusent de regarder le but, prétextant que la décision glace était que le palet est rentré après. Alors, ont-ils douté de la qualité présumée de la VAR ou ont-ils tout simplement refusé de le voir? Toujours est il que le débat ne devrait pas en rester là tant cela revêt de l’importance dans la suite.
Pour vous faire un avis, le match est disponible sur Fanseat, et sur le direct, on entend très clairement la sirène après que le palet ait franchi la ligne. Maintenant, la retransmission n’étant pas optimale (doux euphémisme), avec de fréquents décalages de son (si peu…), il se peut que la réalité soit différente par rapport à la retransmission Fanseat.
Le tiers se termine par ailleurs sur ce score, somme toute pas illogique, de 1-2 pour les Spartiates.
Spartiates Spirit
Bordeaux est donc déstabilisé mais pas battu, et semble vouloir montrer un autre visage dans ce troisième tiers. Maxime Legault, Samuel Salonen sont frustrés par Ciliak, tandis que l’ambiance sur la glace se réchauffe avec des petits coups distribués de part et d’autres. Dans les dix dernières minutes, malgré une impression de flottement manifeste sur la glace et dans les tribunes, Enzo Carry se procure une belle chance, sur Ciliak, tout comme Baptiste Bruche
Maxime Legault se plaint au passage aux arbitres d’une crosse haute non sifflée. Si cela se déroule semble-t-il dans un mouvement « involontaire », Maxime Legault a malgré tout une dent cassée suite à cette action, il est du coup peu probable qu’elle soit tombée toute seule. Les Bordelais semblent se frustrer suite à quelques coups de sifflets « oubliés ».
La fin du match approche, des accrochages le long de la bande tendent un peu l’atmosphère, mais Marseille tient bon. Un contre avec Carry et Salonen termine en face à face entre le finlandais et Ciliak mais le portier marseillais ne laisse pas passer, grosse occasion pour les Boxers. Papillon sort de sa cage dans la foulée.
Moins de deux minutes à jouer et les Spartiates terminent en infériorité suite à un cinglage de Teddy Da Costa. Spinozzi pense avoir marqué mais c’est le petit filet bas qui est réceptionnaire de cette frappe du Franco-Canadien.
Les Marseillais évoluent à 4 contre 6 et cherchent le but en cage vide en vain. Marek Ciliak rassure encore une fois les siens sur un palet qui traîne. Une grosse vingtaine de secondes à jouer, mais les Boxers ne maîtrisent pas le contrôle du palet, suite à une mise en jeu mal négociée. Cela se termine là-dessus et Marseille repart avec une victoire, méritée malgré des faits de match qui laisseront un goût amer aux Boxers.
Suite de la série mardi et mercredi en terres hostiles, les Boxers chercheront au moins un match là-bas pour récupérer l’avantage de la glace.