Les Corsaires sont parvenus jeudi dernier à repousser le spectre de l’élimination sur la glace de l’Iceberg et ont l’occasion de valider leur ticket pour une deuxième demi-finale de suite devant une patinoire chauffée à blanc. Léo Bertein est confirmé dans la cage après sa belle prestation en Alsace, les effectifs n’ont pas évolué pour ce match décisif, entre deux équipes inséparables cette saison.
Décisif une semaine plus tôt pour aider à niveler la série, Alejandro Burgos Ramirez est vite en action et cherche Poirot pour une première intervention de Léo Bertein. L’arrière-garde corsaire semble avoir reçu le message, le repli empêche Duras de s’illustrer et la pression commence à monter lentement sur la cage alsacienne, contournée par Colley… Moment choisi par l’attaquant espagnol pour ouvrir la marque en contre-attaque, punissant d’un one-timer une hésitation dans la neutre bien exploitée par Poirot (0-1 à 05’40″). Gêné, Hiadlovsky s’en sort bien sur un tir de Mathias Thomas, mais Burgos Ramirez profite d’une nouvelle erreur de transmission pour tenter sa chance, le palet est contré, et son compère Olive lancé plein axe trouve le bâton de Bertein. L’Étoile Noire récupère tranquillement le caoutchouc, y compris balancé en fond de zone, et cadenasse la neutre. L’arrière-garde nordiste, passée en revue par Michal Duras, est secourue par son dernier rempart ; l’offensive s’en remet à des efforts solitaires, de Colley notamment.
Une charge contre la bande de Dinda offre au défenseur slovaque l’honneur d’inaugurer la prison, vingt-quatre secondes avant que son portier ne dégage le palet hors des limites. Ce dernier se rachète face à Louis Olive, servi dans le cercle gauche, puis Cody Van Lierop rate le cadre. Daniel Bourdages maintient ses cinq assaillants sur le glaçon, mais Duras détourne l’essai d’Olive au-dessus du but et Van Lierop ne trouve que le dessus de la barre lorsque Dunkerque récupère un quatrième joueur… le temps pour Gozzi d’harceler la cage, permettant à Louis Olive qui a suivi d’en trouver le fond (0-2 à 16’05″). À la renverse, Léo Bertein met fin à une attaque rapidement menée par Sénéchal et Burgos Ramirez, permettant de maintenir un écart logique entre une formation au jeu peu sécurisant et des visiteurs paraissant plus rôdés et assez sereins. Pour l’instant…
Le discours de Jonathan Lafrance a sans doute revigoré des Flandriens bien plus entreprenants à la reprise. C’est au tour de la défense strasbourgeoise de donner des signes d’essoufflement, ne pouvant écarter un palet exploité par Cruchandeau, au rebond (1-2 à 20’37″). Le HGD s’illustre à son tour en contre-attaque. L’une d’elles débouche sur un tir trop croisé de Parker Colley, et Hiadlovsky apparaît fébrile, en témoigne une mitaine tremblante face à Winkelmann. En force, Broutin emploie la botte du dernier rempart slovaque, dont la défense acculée concède le dégagement interdit. Tomas Hiadlovsky cherche un temps dans les airs un palet frappé par Torres et ferme la porte en urgence à Clément Thomas, à la conclusion d’une accélération transitée par Budínský. Il perd en outre son défenseur Van Lierop, exclu à la mi-match malgré les protestations de Giorgi et de son entraîneur, pour une charge à la tête.
Les salves se multiplient pendant cinq minutes : Adam Young en force, Vit Budínský décalé par Dinda et Broutin de volée se heurtent tour à tour à Hiadlovsky. On voit même cinq joueurs repliés devant Timon Davranche ! Strasbourg résiste, efface cette longue pénitence et, muet offensivement depuis la reprise, passe près du graal par Trudeau, oublié par ses adversaires et nullement inquiété pour venir défier Bertein depuis la gauche. Le tiers intermédiaire se termine par une bagarre entre Mathias Thomas et Enzo Poirot, contraint de troquer son numéro 8 pour un maillot arborant le 67 à l’abord d’une dernière période indécise…
Le jeu physique rôde, comme pourrait en témoigner Lubomir Dinda, étendu un long moment sur le glaçon en attente d’un coup de sifflet. Le dynamique défenseur au numéro 94 est soigné sur le banc au moment où Klack, à la conclusion du revers d’un numéro de Colley, et Torres, d’un boulet de canon, emploient Hiadlovsky. Il regagne le jeu à point nommé pour reprendre victorieusement le centre de Vit Budínský (2-2 à 45’15″).
Les Maritimes tiennent à ce précieux avantage : un jeu à trois entre Winkelmann et ses nouveaux partenaires de ligne Budínský et Thomas oblige Hiadlovsky à redoubler de vigilance devant le rusé Tchèque. Lui aussi récemment repositionné, Joseph Broutin s’échappe sur la gauche et sert Antoine Torres, impitoyable devant la cage (3-2 à 50’51″). Dunkerque maintient la pression ; lancé par Carpentier, Colley se heurte à Hiadlovsky, bien moins inspiré sur un rebond capricieux contre la balustrade (4-2 à 53’37″). La défense, désormais sereine, fait barrage à Baldris, dont le tir est repoussé avant de pouvoir employer Léo Bertein, à la parade toutefois sur un changement de ligne dont Fondadouze croit tirer profit. Dernière alerte d’une fin de rencontre où l’Étoile Noire manque de ressources. Parker Colley en profite pour mettre à mal la défense et glisser le palet hors de portée d’un Tomas Hiadlovsky pantois (5-2 à 57’01″). Thomas Giorgi avait promis de climatiser la patinoire ; c’est devant des tribunes incandescentes qu’il gagne le banc des pénalités suite à une explication musclée avec le capitane local.
Pour la deuxième année de suite, le HGD prend le chemin de la demi-finale, où l’attendent d’autres Corsaires. La saison de l’Étoile Noire s’arrête en quarts comme au printemps dernier.
Désignés meilleurs joueurs de la rencontre : Michal Duras pour Strasbourg et Corentin Cruchandeau pour Dunkerque.
Photographies Sophie HORTHEMEL
Dunkerque – Strasbourg 5-2 (0-2, 1-0, 4-0)
Dimanche 24 mars 2024 à 17h30 à la patinoire Michel Raffoux. 1 417 spectateurs.
Arbitrage de Cyril Debuche et Jérémy Métais assistés de Johan Fauvel et Quentin Cady.
Pénalités : Dunkerque 11′ (4’, 5’, 2’) ; Strasbourg 32’ (0’, 2×5’+20’, 2’).
Tirs : Dunkerque 40 (12, 16, 12) ; Strasbourg 26 (16, 4, 6).
Évolution du score :
0-1 à 05’40″ : Burgos Ramirez assisté de Poirot
0-2 à 16’05″ : Olive assisté de Gozzi et Duras (sup. num.)
1-2 à 20’37″ : Cruchandeau assisté de Poirier et Klack
2-2 à 45’15″ : Dinda assisté de Budínský
3-2 à 50’51″ : Torres assisté de Broutin et Carpentier
4-2 à 53’37″ : Winkelmann assisté de Poirier et Budínský
5-2 à 57’01″ : Colley assisté de Cruchandeau et Poirier
Dunkerque
Attaquants :
Christopher Klack – Parker Colley – Corentin Cruchandeau
Antoine Torres (A) – Joseph Broutin – Romain Carpentier
Clément Thomas (C) – Joseph Winkelmann – Vít Budínský (A)
Timon Davranche, Yssah Mensah
Défenseurs :
Martin Poirier – Bradley Stonnell
Lubomir Dinda – Pierre Vervoort
Adam Young – Mathias Thomas
Gardien :
Léo Bertein
Remplaçant : Adrien Vazzaz (G), Gabriel Roldan.
Strasbourg
Attaquants :
Michal Duras (C) – Cristoffer Gozzi – Sébastien Trudeau (A)
Alejandro Burgos Ramirez – Louis Olive – Enzo Poirot
Flavien Fondadouze – Lucas Sénéchal – Théo Lobstein
Enzo Labat – Jonas Bourdages – Shanouk Boiteau,
Défenseurs :
Brandon Egli – Drayson Pears
Bruno Baldris – Cody Van Lierop
Thomas Giorgi (A) – Pierrick Hoehe
Gardien :
Tomas Hiadlovsky
Remplaçant : Arthur Krauss (G).