Les deux protagonistes se retrouvent à l’Illberg pour la revanche d’un duel, dont la première manche, jouée à Lafayette, est revenue aux Alsaciens (4-2), après un match (nous dirons) musclé et tendu. Les Aigles bisontins n’ont donc pas le choix, il leur faut remporter la partie pour espérer franchir ce tour. Les Scorpions mulhousiens doivent, eux, gérer leur avance préalablement acquise dans le Doubs. A priori, la tâche ne devrait pas leur paraître insurmontable, à condition toutefois de rester concentrés et disciplinés, ce qui ne fut pas forcément le cas à l’aller.
Et d’ailleurs, afin de prévenir toute tentative de faire le dévier la partie vers un échange de bourre-pifs, le corps arbitral sort déjà les prisons au bout d’une minute, avant de mettre la rince dans la foulée sur un coup de coude de Téo Haffner. Pas facile, dès lors, pour les locaux de monter de l’avant, surtout que les jeunes Bisontins sont plutôt hardis pour assiéger le camp local. Ca chauffe donc déjà très tôt devant le but de Charles Perrin (2’50), lequel reste concentré devant les échanges adverses, et notamment ce break de Tom Dubreu (6’40).
Mulhouse ne commence vraiment à percer que sur une avancée d’Haffner (8’04), lequel sonne le début d’une charge bien plus percutante de son équipe. Tout d’abord sur un tir à mi-distance de Mathis Guth (1-0 à 10’02), puis sur un tir décentré de Haffner (2-1 à 12’46), après l’égalisation de Clément Braga-Briquez lui aussi à mi-distance (1-1 à 11’47). Ces buts ont eu le mérite de libérer le match, lequel devient alors une partie équilibrée et livre d’incessants va-et-vient de part et d’autres de la patinoire. Chaque équipe exploite prestement les approximations de repli ou de relance de l’adversaire, même si Mulhouse est plus percutant, malgré une fin de période crispante avec une nouvelle grosse alerte devant Perrin (19’45).
Besançon aura eu, durant toute cette partie, le mérite de tenter constamment sa chance, quitte à se mettre tout seul en difficulté, comme sur cette très mauvaise installation de supériorité numérique où le palet, bien mal maîtrisé, est récupéré par Julien Burgert, lequel ne se prive pas de griller toutes les priorités pour battre Philippe Achard (3-1 à 20’25, photo ci-dessus). Simon Boichut aura eu beau rater son bout-portant (21’32), de même que Guillaume Henry qui a pourtant superbement effacé ses deux défenseurs (25’47), après un break raté de Thomas Ackermann face au portier bisontin (23’36), ce sont bien les locaux qui continuent de mener de deux longueurs. Il n’en faudra pas moins pour ensuite tenir le choc d’une longue séquence houleuse où les protagonistes vont rivaliser d’indiscipline et remplir copieusement leur prison respective.
Mulhouse comptera jusqu’à 4 joueurs en même temps en prison, provoquant l’ire d’un public dubitatif sur le bien-fondé de certaines exclusions des siens. Qu’importe, Besançon n’arrive que très peu à inquiéter le gardien mulhousien, et c’est même son homologue franc-comtois qui se fait rouler quand Arnaud Fuss loge sa rondelle dans un tout petit espace entre son adversaire et le poteau (4-1 à 30’40). Les Aigles, toujours en avantage numérique, finissent par revenir au score sur un tir de la bleue de Marek Bais (4-2 à 34’56), puis butent sur un arrêt désespéré de Perrin alors que le duo Durreu-Gailly pensait avoir conclu son essai turbo pas piqué des hannetons (36’05). Dans la foulée, Ackermann s’est lui aussi échappé et lance de nouveau à côté, avant que l’arbitre ne lui un accorde un tir de pénalité, que le rapide attaquant va rageusement concrétiser (5-2 à 37’22).
On aurait pu penser que les Aigles auraient baissé les bras devant si peu d’efficacité offensive, mais il n’en est rien, durant le dernier tiers, du moins dans sa première partie. En effet, lorsque Boichut score de près devant une cage mulhousienne encombrée (5-3 à 45’32), l’espoir est encore de mise pour Besançon, même si les Scorpions sont visiblement sortis des vestiaires avec des consignes incluant plus de maîtrise et de discipline. Il leur est ainsi plus facile d’exploiter celles de l’adversaire, à commencer par un coup de tête pas adapté à l’instant du match, et qui va faire sombrer rapidement son équipe. La sanction tombe : retour définitif aux vestiaires de Kevin Holtz et cinq minutes à jouer en désavantage numérique.
Mullhouse va ainsi montrer sa force de percussion, toujours sur le même schéma : lancer sur le gardien, masqué de préférence, et rebond exploité si besoin de près. C’est ainsi que Joachim Sonnet frappe à mi-distance (6-3 à 47’15). Achard demande à se faire remplacer par Adrien Pihet, lequel n’aura pas vraiment eu le temps de s’échauffer puisqu’il encaisse trois buts en l’espace de trois minutes, toujours sur le même schéma, Burgert (7-3 à 47’30), Sonnet (8-3 à 49’41) puis Linus Kaistila (9-3 à 50’40) se chargeant de l’exécution. Le match est alors plié mais les essais continuent, comme ce nouveau tir de Brugert qui rebondit sur la base du poteau gauche de Pihet (55’10), ou ce dernier lancer d’Ackermann (56’20).
Le public mulhousien, venu en nombre, peut donc exulter et fêter la victoire de ses Scorpions, et ainsi oublier une première partie de match tendue et houleuse. Besançon aura eu le mérite de tenir tête autant que possible, avec trois trios offensifs culottés et entreprenants, offrant de belles séquences en zone locale. Avec un peu plus de percussion dans le slot, notamment durant toutes ces supériorités numériques, la partie eût été encore plus disputée.
Mulhouse aura cravaché avant de prendre enfin le large, « au métier » (aspect dont les Francs-Comtois manquent encore). Attention toutefois à ces fréquentes et chroniques indisciplines. Face à un adversaire plus réaliste, la sanction eût été rude pour les Haut-Rhinois. Et d’ailleurs, le prochain Adversaire des alsaciens avait été un exemple de réalisme et d’opportunisme, lors de sa venue en novembre dernier, puisque le Torpédo du Luxembourg avait infligé un sévère 10-4 à la troupe de Patrick Lacelle. Charge à elle de finir sa saison de façon plus glorieuse.
Récompensés à la fin du match : Joachim Sonnet pour Mulhouse et Tom Dubreu pour Besançon.
photos : Scorpionspictures.com
Mulhouse – Besançon 9-3 (2-1, 3-1, 4-1)
Dimanche 24 mars 2024 à 19h15 à a patinoire de l’Illberg. 850 spectateurs.
Arbitres : MM. Steeve Girard et Guy Zaegel.
Pénalités : Mulhouse 31′ (8′, 18’+5′, 0′) ; Besançon 44′ (6′, 4’+5′, 4’+5’+20′).
Tirs : Mulhouse 29 (9, 6, 14) ; Besançon 24 (10, 7, 7).
Évolution du score :
1-0 à 10’02 : Guth assisté de Kaistila et Da Silva (sup. num.)
1-1 à 11’47 : C. Braga-Briquez assisté de Popin
2-1 à 12’46 : Haffner assisté de Burgert
3-1 à 20’25 : Burgert (inf. num.)
4-1 à 30’40 : Fuss (inf. num.)
4-2 à 34’56 : Bais assisté de Dubreu (double sup. num.)
5-2 à 37’22 : Ackermann (tir de pénalité)
5-3 à 45’32 : Boichut assisté de Zaujec et Dureu
6-3 à 47’15 : Sonnet assisté de Haffner et Burgert (double sup. num.)
7-3 à 47’30 : Burgert assisté de Sonnet (sup. num.)
8-3 à 49’41 : Sonnet assisté de Haffner (sup. num.)
9-3 à 50’40 : Kaistila assisté de Da Silva et Guth (sup. num.)
Mulhouse
Attaquants :
Quentin Mathez – Téo Haffner – Julien Burgert (C)
Julien Wurth – Tom Muller – Bastien N’Guiamba
Arnaud Fuss – Vincent Da Silva (A) – Thomas Ackermann
Diego Zorita, Corentin Huck
Défenseurs :
Linus Kaistila – Joachim Sonnet (A)
Mathis Guth – Michael-Anthony Deslauriers
Valentin Poulain – Louis Bousquet
Gardien :
Charles Perrin puis Matthiew Pommier à 50’40 »
Besançon
Attaquants :
Filip Zaujec – Tom Dubreu – Simon Boichut
Guillaume Henry – Clément Braga-Briquez – Hippolyte Popin
Mathis Braga-Briquez – Kevin Holtz ou Corentin Wolff – Louis Gailly
Défenseurs :
Marek Bais (A) – Alexy Chelossy
Nicolas Zanetta – Dany Parra (A) ou Michel Leautier
Baptiste Jeanbourquin – Romain Gerbier (C)
Gardien :
Philippe Achard puis Adrien Pihet à 47’15 »