Zurich (1e) – Bienne (8e) : 4-0. Les ZSC Lions étaient trop forts
Pour la 3e année consécutive, Zurich et Bienne croisent le fer en séries. En 2021/22, les deux équipes s’étaient rencontrées en quart-de-finale et les ZSC avaient comblé un déficit de 2-0 puis 3-2 pour finalement emporter la série au 7e match. La saison passée, Bienne avait étrillé Zurich 4-0 pour filer en finale. Pour ce quart-de-finale, le contexte est tout autre entre des Biennois revenus de nulle part (onzièmes à 3 journées de la fin) et des Zurichois qui ont dominé la saison régulière (1e avec 109 points).
Pour le premier match, Bienne tente de surfer sur la dynamique instillée depuis la prise de fonction de Martin Steinegger et les deux séries gagnées en play-in. Mais c’est Grant, le Canadien de Zurich, qui ouvre la marque en pivot à l’embouchure de la cage (1-0, 10e). En début de 2e tiers, Heponiemi égalise en powerplay (1-1, 25e). En force, Riedi redonne rapidement l’avantage aux ZSC (2-1, 26e). Rajala permet aux Biennois de recoller au score en marquant sur un tour de cage après avoir exploité son propre rebond (2-2, 36e). En début du dernier tiers, Burren, Hofer et Cunti combinent et Bienne prend un avantage (2-3, 44e)… qui ne sera que de courte durée. Moins de deux minutes plus tard, Malgin qui expédie le palet au fond des filets une première fois (3-3, 46e) en profitant d’un rebond relâché par van Pottelberghe (préféré à Säteri) avant de récidiver à peine deux minutes d’un solo dont il a le secret (4-3, 48e).
Pour l’acte II, Säteri retrouve sa place devant le filet. Malheureusement pour lui, le portier finlandais apprécie mal la trajectoire d’un tir de Kukan et encaisse le 0-1 (11e), tandis qu’à l’opposé, Hrubec écœure les attaquants biennois. À force d’insister, les pensionnaires de la Tissot Arena vont parvenir à égaliser avec un peu de réussite par Bärtschi qui dévie la tentative lointaine de Grossmann (1-1, 44e). À la 52e minute, le ZSC reprend l’avantage en jeu de puissance, Balcers profitant d’une magnifique passe entre les jambes de Grant (1-2). Quasi dans la foulée, Hollenstein provoque un revirement de Forster dans l’arrondi et sert Fröden pour le but de l’assurance (1-3, 53e).
La série repart à Zurich où les locaux ont fait le break. Impérial durant les deux premiers matchs de la série, Hrubec commet une rare erreur : le tir de Lööv frappe le haut de sa mitaine le lobe ! (0-1, 17e) Les Seelandais font la course en tête durant près d’une vingtaine de minutes avant que Weber n’inscrive l’égalisation sur un tir lointain (1-1, 35e). Fidèles à leurs vertus de courage, Bienne n’abdique pas et reprend l’avantage en fin de match par l’intermédiaire de Brunner (1-2, 56e). Avec un peu plus de deux minutes à jouer, Marc Crawford retire son gardien au profit d’un attaquant supplémentaire et Zurich parvient à égaliser sur un coup du sort : Hollenstein dévie (involontairement ?) de la cuissette un lancer de Riedi (2-2, 60e). Décidément peu vernis, les Biennois vont céder lors de la seconde prolongation sur une nouvelle réussite discutable de Zurich, Zehnder déviant avec la crosse (un peu) haute le tir de Geering (3-2, 88e). Après révision vidéo, les arbitres valideront la réussite zurichoise.
Au pied du mur, les Biennois n’ont plus le choix, il faut absolument gagner. Sauf qu’entre la débauche d’énergie au rush de la fin de saison et au play-in et les trois défaites face à Zurich alors que le HCB a toujours été dans le coup, Bienne ne va pas faire illusion dans l’acte IV. Après 20 minutes de jeu, Grant a déjà réalisé le doublé pour Zurich, qui va finir le travail en 3e tiers par l’intermédiaire d’Hollenstein (0-3, 45e) puis de Grant (0-4, 60e) pour le hat-trick. Après avoir disputé 11 matchs en 22 jours, de l’aveu même de Martin Steinegger, le HCB « n’avait plus d’énergie physique et mentale » (Blick). Le capitaine Haas abonde dans le même sens « On n’avait plus rien dans les jambes (…) Tu as beau avoir toute la volonté du monde, quand il n’y a plus de carburant… ». Après avoir vécu une saison éprouvante, le HCB se retrouve donc en vacances avec l’objectif de se reconstruire pour la saison à venir.
Fribourg-Gottéron (2e) – Lugano (7e) : 4-3. Les Dragons souffrent face à Schlegel mais passent en demi-finale
Pour cette revanche des pré-playoffs 2022/23 où les Luganais avaient disposé de Fribourgeois en manque d’inspiration, les Dragons n’ont pas manqué leur entrée de la série. La première ligne Mottet (3 assistances) – Wallmark (2 buts, 1 passes) – Sörensen (2 buts, 1 passes) fait passer le score de 1-1 (20e) à 5-1 à la 48e, pour une marque finale de 6 à 2.
Pour l’acte II, Lugano entre fort dans le match, et Thürkauf (4e) puis Arcobello (17e) touchent du bois. En début de période intermédiaire, Wallmark profite d’un jeu de puissance et des largesses de la défensive Tessinoise pour tromper Koskinen de près (0-1, 24e). Schmid double l’avantage en contrant un tir en cloche de DiDomenico (0-2, 31e). En breakaway en infériorité numérique, Schmid s’offre le doublé (0-3, 36e). En fin de rencontre, Joly prive Berra d’un blanchissage (1-3, 60e) avant que Marchon ne parachève le score dans la cage vide (1-4, 60e).
Pour le match III, le coach tessinois Luca Gianinazzi décide d’envoyer Koskinen (4,11 buts encaissés, 84,0% d’arrêts) en tribunes et rappelle Schlegel devant le filet. Lugano profite de l’indiscipline fribourgeoise (Sprunger a été renvoyé aux vestiaires après 4 minutes après avoir assené un coup de crosse à la tête de Mirco Müller) pour ouvrir la marque par Fazzini en powerplay (0-1, 10e). À la mi-match, DiDomenico nivèle marque lui aussi en supériorité numérique (1-1, 29e). Le score n’évolue plus durant le temps réglementaire et c’est le décevant Ruotsalainen (seulement 5 buts en saison régulière contre 18 avec Kloten la saison précédente) qui tranche le débat en prolongations (1-2, 63e). Coupable d’un coup de genou inutile sur Wolf alors que le match était terminé, Sörensen se voit infliger un match de suspension et manquera l’acte IV.
La série repart à Lugano qui met la pression d’entrée. Carr ouvre la marque à la 7e minute d’un tir qui fait mal paraître Berra (1-0). Le Canadien double ensuite la mise en powerplay (2-0, 14e). Borgman réduit l’écart en fin de tiers (2-1, 18e) et Bertschy pense égaliser à la 29e minute. Après deux visionnages (l’un pour vérifier que le palet est bien rentré et légalement, le second pour une obstruction), le but d’abord validé et ensuite annulé. Comme lors de l’acte III, Fribourg-Gottéron a du mal à gérer ses émotions (18 minutes de pénalité) et se complique la tâche. Néanmoins, Gunderson (le meilleur scoreur parmi les défenseurs en saison régulière) parvient à arracher l’égalisation (2-2, 51e). L’indiscipline des Dragons va se révéler fatale en prolongations. Après seulement 22 secondes, Jörg est puni pour faire trébucher. Il ne faut que onze secondes à Carr pour s’offrir le triplé (3-2, 61e) ainsi que la victoire à Lugano qui relance la série.
Le match V marque le retour des suspendus (Sörensen et Sprunger côté Fribourg, Quenneville côté Lugano). Lugano presse fort d’entrée mais les meilleures occasions sont pour les Dragons, Diaz touche la barre puis Sörensen force Schlegel à la parade. Le portier tessinois s’illustre en parvenant à stopper une contre-attaque à deux-contre-un DiDomenico et Sprunger. Les Fribourgeois trouvent la faille en 2e période en jeu de puissance. DiDomenico profite du positionnement hasardeux de Schlegel et du bon écran de Wallmark pour loger le palet dans la lucarne (1-0, 24e). Le portier se rattrape en volant le 2-0 à Marchon bien servi en contre par Walser. Fribourg reste discipliné en 3e tiers – à la différence des deux rencontres précédentes – et tient sa victoire (avec un blanchissage de 29 arrêts pour Berra) pour reprendre la main dans la série.
Dos au mur, les Tessinois n’ont pas d’autre choix que l’emporter devant leur public pour en vie dans ses playoffs. Joly profite d’une mauvaise pénalité de match sifflée contre Jecker pour ouvrir la marque (1-0, 8e). Gottéron, meilleur à forces égales comme souvent depuis le début de la série, pousse et parviendra à égaliser par Diaz en opportuniste (1-1, 23e). Le défenseur, autrefois réputé pour ses aptitudes offensives, n’avait pas trouvé le chemin des filets depuis 390 jours. C’est peut-être un lieu commun, les matchs de playoffs se jouent souvent sur des détails. Le jeune Streule porte sa canne au visage et les Dragons doivent jouer à court d’homme. Lugano profite de cette situation spéciale : Alatalo expédie un plomb qui passe entre la jambière et le gant de Berra (2-1, 25e). Peu après, la 4e ligne tessinoise va faire la différence : Zanetti lance Patry qui bat Berra côté mitaine (3-1, 26e). Une erreur d’Arcobello à la mi-match permet à Fribourg de profiter d’un 3 contre 1 fatal. Schlegel fait l’arrêt sur Wallmark mais ne peut rien face à Mottet qui a bien suivi (3-2, 32e). Bien regroupés en défense et protégés par un Schlegel de nouveau impérial, Lugano l’emporte dans cet acte VI (4-2 avec une réalisation de Kempe en cage vide à la 60e). Tout se jouera donc à la BCF Aréna pour le match 7.
Fribourg-Gottéron entre fort dans ce match VII (14 tirs à 10 dans le 1e tiers). Wallmark provoque un revirement d’Alatalo derrière le filet et remet à Jecker qui tire sur réception. Le palet s’écrase sur la latte mais reste jouable pour les Dragons alors que Schelgel a perdu sa crosse dans l’action. Sörensen sert Mottet qui complète son tour de cage face à un gardien désarmé (1-0, 18e). Gottéron creuse l’écart lorsque Bertschy – qui sort du banc des pénalités – est lancé dans le dos de la défense par Schmid et s’en va crucifier Schlegel (2-0, 22e). Lugano n’est pas mort et profite d’une bévue des Fribourgeois qui manquent leur sortie de zone alors qu’ils sont à l’avantage d’un homme pour marquer par le biais de Carr (2-1, 25e). Les hommes de Christian Dubé ne se feront pas piéger deux fois, et profitent d’un nouvel avantage numérique pour reprendre deux buts d’avance : Gunderson décale DiDomenico dont la reprise de volée depuis le haut du cercle d’engagement termine dans la lucarne (3-1, 31e). Dominant en saison régulière (60 points dont 28 buts) mais peu en vue durant cette série, Thürkauf inscrit son premier but des playoffs en déviant involontairement du patin la passe d’Alatalo (3-2, 40e) et permettre aux Tessinois de conserver l’espoir. Le 3e tiers est irrespirable, Lugano pousse et Fribourg-Gottéron souffre, notamment lorsque Jecker est puni de 2×2 minutes pour crosse haute, mais Berra tient le fort (14 arrêts en 3e tiers) et Bertschy mettra les Dragons à l’abri en marquant dans la cage vide (4-2, 60e). Porté par son top-6 offensif et par un Berra dominant (31/33, 93,9%), Fribourg accède aux demi-finales.
Lausanne (3e) – Davos (6e) 4-3 : à l’usure, le LHC franchit l’obstacle du HC Aeschlimann
C’est Davos qui a frappé en premier dans l’acte 1. Rasmussen déborde Sekáč et centre pour Bristedt qui a pris la position préférentielle face à Pilut (0-1, 7e). Lausanne égalise par un tir des poignets du défenseur Glauser (1-1, 16e). À dix minutes de la fin du match, Frick pense délivrer le LHC (2-1, 51e) mais Mustonen, arrivé en toute fin de saison dans le contingent davosien, nivèle le score à peine une minute après (2-2, 52e) avec un homme de plus sur la glace. La rencontre part en prolongation, mais stériles en jeu de puissance (0/6 dont 0/2 en prolongations), les Lausannois ne parviennent pas à passer l’épaule et butent sur un Aeschlimann des grands soirs (47 arrêts). C’est finalement Dominik Egli qui met fin à la soirée en marquant le but décisif en récupérant son propre lancer initialement contré par Raffl (2-3, 80e).
Incapables de trouver la faille en avantage numérique lors de l’acte I, les Vaudois se rassurent à Davos et ouvrent la marque dès leur 1e powerplay sur un but de « raccroc » de Raffl (0-1, 8e). Les Grisons n’ont pas le temps de douter, sur l’action suivante, le tir de Näkyvä transperce toute la défense ainsi que Hugues. À la mi-match, sur un nouvel avantage numérique, le one-timer de Suomela trouve le fond du filet d’Aeschlimann (1-2, 32e). Profitant d’une pénalité infligée à Bozon, Rasmussen offre un caviar à son compatriote Bristedt pour l’égalisation (2-2, 38e). Et c’est l’ancien junior du HCD Jäger (au LHC depuis 2020) qui offre la victoire aux siens avec un brin de réussite en concrétisant sa propre déviation suite au travail de Pilut (2-3, 47e).
Sur sa lancée, le LHC ouvre la marque en powerplay grâce à Glauser – posté devant Aeschlimann – qui dévie le lancer de Pilut (1-0, 9e). Décidément en réussite, c’est un autre défenseur, en l’occurrence Frick, qui double la mise (2-0, 11e). Le LHC maîtrise son sujet (23 tirs à 10 à la fin du 2e tiers, 34 à 17 au final et presque 4,5 buts escomptés à 1) mais ne parvient pas creuser l’écart, la faute une nouvelle fois au portier des Grisons. Pire, Nordström provoque un revirement de Frick derrière le filet et remet à Wieser qui réduit l’écart (2-1, 38e). Cette fois, Lausanne ne va pas se laisser rejoindre : Rochette subtilise la rondelle à Rasmussen et relaie avec Sekáč qui résiste à Guebey pour inscrire le but de la victoire (3-1, 42e). En fin de rencontre, Nussbaumer, d’un bon tir des poignets, réduit l’écart (3-2, 53e), mais c’est bien Lausanne qui prend les devants par 2 victoires à 1 dans la série.
Retour à Davos pour l’acte IV. Lausanne ouvre la marque par Salomäki qui profite du bon travail de Riat qui a pris de vitesse Jung (0-1, 11e). L’égalisation tombe deux minutes plus tard par l’intermédiaire de Frehner qui dévie – du patin – le tir de Nordström (1-1, 13e). Peu en vue jusqu’à présent dans la série, Stransky permet aux siens de prendre l’avantage en supériorité numérique d’une magnifique reprise de volée depuis le point d’engagement (2-1, 14e). La fratrie Egli s’illustre avec Chris qui dévie le tir de Dominik (3-1, 38e). Lausanne craque au 3e tiers : Ambühl aggrave la marque en profitant d’un rebond derrière la cage consécutif à un tir non cadré (4-1, 50e). La tension – très forte depuis le début de la série – éclate après un coup de sifflet près du but lausannois. Glauser et Nördström d’un côté et Bozon et Näkyvä de l’autre en viennent aux mains. Ces bagarres vont laisser des traces : Näkyvä s’est blessé au genou en chutant durant le combat, et les autres protagonistes risquent une suspension. L’attaquant français Tim Bozon peut même s’estimer heureux de la mansuétude du Juge Unique (seulement 1 match de suspension) qui n’a pas alourdi la sentence alors que le numéro 94 lausannois a continué à porter des coups son adversaire alors qu’il était au sol. Le match reprend en double supériorité numérique, Nussbaumer en profite pour inscrire le 5-1 (54e). En fin de rencontre, Pilut réduira l’écart à 5-2 (57e) avant qu’un Lausannois ne l’illustre encore par un mauvais geste avec Almond qui charge inutilement Barandun alors qu’il ne restait qu’une poignée de secondes à écouler dans le match. Au-delà du score, ce sont 157 minutes de pénalité (dont 116 pour le seul LHC) qui auront été distribuées dans cet acte IV.
Pour ce match 5 à domicile, le LHC doit composer avec 4 joueurs suspendus (Bozon, Sekáč, Almond – suspendu 5 matchs – et Hügli) suite à leurs actions lors des matchs précédents. Malgré un effectif remanié, Lausanne archi-domine le premier tiers (14 tirs à 1) sans parvenir à transpercer la muraille Aeschlimann (1,88 but encaissé et 94,8% d’arrêts depuis le début de ce ¼ de finale). Le portier des Grisons sera le grand monsieur de la rencontre puisqu’il détournera l’ensemble des 37 tirs qui lui auront été adressés. À l’opposée, bien moins occupé (seulement 11 tirs pour le HCD), Hughes ne va céder qu’une seule fois, mais une fois de trop pour les Vaudois. Nussbaumer profite d’un mauvais changement de la 4e ligne du LHC – et peut être d’un surnombre du HCD – pour entrer avec de la vitesse en zone offensive et repiquer vers la cage. Après de longues minutes de révision vidéo (pour s’assurer que le palet a bien entièrement franchi la ligne), la réalisation du Jurassien est validée (0-1, 5e). Le HCD mène dorénavant 3-2 dans la série et dispose « 2 pucks de match » pour accéder en demi-finale.
Pour le match 6, le LHC va valider « la loi de la bouteille de ketchup ». À force de taper sur le fond de la bouteille, le ketchup finit par descendre d’un seul coup. C’est ce qui s’est passé à la Vaillant Arena. Butant sans relâche sur Aeschlimann depuis le début de la série, Lausanne va rapidement dissiper les doutes sur son efficacité offensive en trompant par deux fois le dernier rempart Davosien. C’est d’abord Suomela qui bénéficie d’une excellente passe de Sekáč depuis l’arrière du filet (0-1, 7e). Le passeur se mue en buteur peu après. Rochette profite d’une bévue grisonne à la ligne bleue pour lancer une contre-attaque en surnombre. La passe au second poteau du rookie est parfaite pour Sekáč (0-2, 10e). Bristedt, bien servi par Corvi, réduit l’écart en powerplay (1-2, 13e). La digue Aeschlimann, si solide dans ce quart-de-finale, cède en 7 minutes au deuxième tiers sous l’impulsion du premier trio vaudois, présent sur l’ensemble des buts de la soirée. Suomela exploite le marquage laxiste de Jung devant le filet et d’une remise maligne de Rochette pour inscrire le doublé du revers (1-3, 24e). Le Finlandais verra triple en étant à la conclusion d’un bon jeu de passes avec Pilut et Rochette (1-4, 27e). L’ancien des Remparts de Québec, passeur à trois reprises dans la rencontre, clôt la soirée de travail d’Aeschlimann (retiré au profit de Senn) en marquant en échappée, bien aidé par un changement de ligne catastrophique du HCD (1-5, 31e). Dans une série âpre, l’acte VI n’a pas été avare en actions limites et mauvais coups : à l’image du coup à la tête de Bristedt sur Bougro, ou encore de la grosse mise en échec de Raffl sur Nussbaumer, obligeant se dernier à se retirer aux vestiaires, ou enfin du coup de canne peu subtil de Jelovac sur Wieser (qui vaudra une pénalité de match au défenseur de Lausanne). En fin de match, Bristedt réduit l’écart sur un tir de pénalité (2-5, 57e). Porté par sa première ligne, Lausanne sauve un puck de match et aura l’occasion de conclure la série devant son public.
Dans une Vaudoise Aréna pleine comme un œuf et dans une ambiance surchauffée digne de l’ancienne patinoire de Malley, Lausanne accule d’entrée les Davosiens (15 tirs à 4 dans le premier tiers) mais, une fois n’est pas coutume, échoue sur Aeschlimann. Dans une série qui n’a pas été avare en mauvais coups, Jung projette Suomela la tête la première dans la bande à la 11e minute. Le Finlandais est sonné, mettra de longs moments à se reveler et ne reviendra pas dans le match (Suomela partira à l’hôpital pour des examens qui ne révèleront pas de fracture de la pommette ni de commotion). Après révision vidéo, Jung est exclu de la rencontre. Le LHC met du temps à installer son powerplay et ne profite pas des 5 minutes avec l’avantage d’un homme. Mais signe que le sort a définitivement choisi son camp, alors que le jeu vient de reprendre depuis quelques instants, Pilut feinte le tir à la bleue et décale Fuchs dont la reprise de volée est plus rapide que le déplacement latéral d’Aeschlimann (1-0, 17e). Le LHC passe l’épaule en début de 2e tiers, Heldener réceptionne une passe de Fuchs et tire instantanément. Sa tentative lointaine passe entre les jambes de Guebey et de Frick et termine au fond des filets (2-0, 22e). Malgré un effectif limité par les blessures (le top-scorer Nussbaumer est absent suite à la charge reçue de Raffl à l’acte VI), Davos s’accroche et reste dangereux (28 tirs à 19 pour le HCD en cumul sur le 2e et 3e tiers). Dominé dans son duel à distance avec Aeschlimann depuis le début de la série, Hughes sort un match parfait (32 arrêts) et annihile les espoirs grisons. En toute fin de rencontre, Raffl inscrit le 3e but dans la cage vide (3-0). Le LHC retrouve les demi-finales, ce qui n’était pas arrivé depuis la saison 2018/19 (le LHC avait été alors défait en 5 manchs par Zoug).
Zoug (4e) – Berne (5e) 4-3 : Zoug dans le train des demi-finales, Berne reste à quai
À peine le match vient-il de commencer que Nemeth ouvre la marque en avantage numérique (0-1, 3e). Zoug se réveille en période intermédiaire et inscrit 3 buts sans réplique. Michaelis profite d’abord du bon travail de Herzog derrière la cage (1-1, 22e), puis Wingerli donne le tournis à la défense des Ours et relaie à Martschini pour le one-timer victorieux (2-1, 28e), enfin Senteler est à la conclusion d’un magnifique jeu de passes qui prend de vitesse la défensive bernoise (3-1, 39e). Fragiles en cette fin de saison (9 défaites lors des 10 derniers jeux réguliers), les Zougois vont laisser le CP Berne revenir avec les réussites de Loeffel (2-3, 44e) puis de Kindschi (3-3, 53e). Avec un peu plus de 3 minutes à faire dans le match, Scherwey coupe un centre de Bader et inscrit le game-winning goal (3-4, 57e).
Après 20 jeux de puissances stériles de rang, Zoug trouve la mire lors de l’acte II, Simion scorant en opportuniste (0-1, 9e). En début de 2e tiers, Luoto qui a bien suivi une occasion initiée par Lehmann (1-1). En l’espace d’une minute, Zoug assomme la rencontre par Eder (1-2, 30e) puis Simion (1-3, 31e). Schlumpf parachève ensuite le succès du club de Suisse Centrale (1-4, 48e).
Sur la lancée de leur succès, les Zougois vont rapidement plus l’affaire lors du match 3, menant 6 à 0 à la 47e minute de jeu avant que Nemeth ne sauve l’honneur (6-1, 57e).
Rentré en cours de match lors de l’acte 3 en relève de Reideborn, Wüthrich et confirmé devant le filet des Ours. Match 4 : Sceviour ouvre la marque après le bon travail d’Honka (1-0, 17e) puis Moser profite d’un bon écran pour surprendre Genoni et porter le score à 2-0 (19e). Senteler, bien servi par Martschni, réduit la marque à 2-1 (50e) avant que le jeune Schild (19 ans) ne redonne deux buts d’avance aux Ours en profitant d’un rebond accordé par Genoni sur un tir de Kindschi (3-1, 51e). Avec un peu de moins de 7 minutes à faire dans la rencontre, Simion – le Zougois en forme – inscrit son 5e but en 4 matchs, mais l’effort sera insuffisant, le CPB revient à 2 victoires partout dans la série.
Pour l’acte V, Zoug ouvre la marque sur quasiment sa première occasion : Martschini trouve Schlumpf totalement oublié par le repli défensif et qui bat Wüthrich côté mitaine (1-0, 7e). Récipiendaire d’une passe devant la cage de Simion, Herzog double la mise en pivot et provoque le rappel au banc de Wüthrich (2-0, 18e). L’EVZ triple même la mise en début de période intermédiaire par Martschini à la suite d’une longue séquence de conservation de puck devant le but de Berne (3-0, 25e). À peine 30 secondes plus tard, Michaelis marque avec un peu de chance : le palet lui ricoche dessus, frappe un Bernois avec de terminer dans le but (4-0, 25e). Zoug déroule, Kovář inscrit le 5-0 (42e). Kummer (5-1, 47e) puis Scherwey réduiront la note (5-2, 55e). Rien n’ira pour Berne, puisque Bader inscrira contre son camp (but attribué à Wingerli) le dernier but du match (6-2, 57e).
Retiré après avoir encaissé deux buts lors du match 5, Wüthrich retrouve le filet. Reideborn en tribunes et Nemeth de retour de suspension, Tapola, le coach des Ours, innove et aligne trois défenseurs étrangers (Nemeth, Honka, Pokka) avec l’espoir de constituer une arrière-garde bien plus solide que celle qui a encaissé 21 buts depuis le début de la série. Le CPB rentre fort dans le match et oblige Zoug à prendre son temps-mort dès la 7e minute. Genoni repousse longtemps l’échéance (13 arrêts lors du 1e tiers), mais cède face à Sceviour qui marque sur son propre rebond (1-0, 20e). Scherwey dévie juste ce qu’il faut un lancer lointain de Nemeth et Berne creuse l’écart (2-0, 43e). Luoto dans la cage vide scelle le sort de la rencontre (3-0, 58e). Pari réussi pour Tapola, Berne évite l’élimination et jouera sa place en quart pour le match 7 à Zoug.
Berne rentre fort dans l’acte VII et Untersander passe tout près de l’ouverture du score. Genoni est masqué par Baumgartner sur le tir excentré et flottant du défenseur international mais Stadler dégage le palet juste avant que celui-ci ne franchisse la ligne de but. Il est coutume de dire que les grands hommes se lèvent dans les matchs couperets et c’est exactement ce qui va se passer pour le EVZ. Lors du premier jeu de puissance, Martschini effectue un centre-tir devant la cage, Simion s’impose face à Nemeth et ouvre la marque (1-0, 19e) pour son 5e but personnel lors de ce quart-de-finale. Un peu moins dominant que par le passé, Genoni retrouve de sa superbe (31 arrêts) et tient les Ours en respect. Sur un nouveau jeu de puissance, la reprise de volée de Herzog transperce Reiderborn – préféré à Wüthrich qui avait pourtant réalisé un blanchissage au match 6 – pour creuser l’écart (2-0) avant que Wingerli ne scelle le match (3-0, 58e). Zoug se qualifie en demi-finale et s’en va retrouver Zurich pour le remake de la finale 2022/23 où, mené 3-0 par le ZSC, l’EVZ avaient réalisé l’impossible exploit d’aligner 4 victoires de rang pour remporter le titre.
Le programme des demi-finales
Zurich (1e) – Zoug (4e) : 2 victoires partout cette année en championnat. Toutes les victoires ont été acquises à l’extérieur !
Fribourg-Gottéron – Lausanne : 3 victoires à 1 pour les Dragons en saison régulière
(Swiss League ) La Chaux-de-Fonds – GCK 4-1 : Le back-to-back pour le HCC
Opposé aux « lionceaux » zurichois de GCK (le club-ferme des ZSC Lions) en finale, les Abeilles neuchâteloises, n’auront presque pas tremblé (si on exclue un match 2 perdu et une prolongation au match 3) et s’offrent un second titre de champions de Swiss League de rang. Portée par sa ligne de feu Andersons – Privet – Olden (auteurs de 25 points en 5 matchs lors de la finale), La Chaux-de-Fonds a maté la jeune garde zurichoise (seulement 4 joueurs de 30 ou plus dans l’effectif) et conserve son titre. Il faudra néanmoins attendre 2026 et la rénovation de la patinoire des Mélèzes pour espérer voir le HCC candidater à une promotion en National League.
Illustrations de Pierre Maillard (P.m_photos)
