Zurich (1e) – Zoug (4e) : 4-0. Implacables Zurichois
Pas de round d’observation dans le premier match. Zoug tente de prendre Zurich à froid, les Lions n’ayant pas joué depuis 10 jours. À la 10e c’est pourtant la 4e ligne zurichoise qui se met en évidence : Schäppi remet depuis l’arrière de la cage à Trutmann qui allume la transversale. Stérile en saison régulière (14e avec 15,4% de réussite), le powerplay zougois a retrouvé de l’allant en playoffs (40,0% en 1/4 face à Berne) et va le prouver dès le premier jeu de puissance de l’EVZ. Kovář renverse vers Hansson qui patiente et se sert de Lehtonen pour masquer son tir et trouver la lucarne de Hrubec (0-1, 15e). À la mi-match, le sort de la rencontre va drastiquement évoluer en 6 minutes. D’une passe du revers, Baltisberger déstabilise la défense et permet à Malgin et Balcers de partir en break à deux contre un. Les deux joueurs s’échangent le disque et Balcers conclut (1-1, 32e). À l’origine de l’ouverture du score, Hansson se rend coupable d’un coup de canne entre les jambes d’Andrighetto. C’est la double peine pour le Suédois, exclu de la rencontre et qui offre 5 minutes de supériorité numérique aux ZSC. Avec un joueur de moins, c’est néanmoins Zoug qui menace par l’intermédiaire de Bengtsson qui bute sur Hrubec… et remet involontairement à Andrighetto qui envoie Grant en orbite (2-1, 35e). Puis Malgin profite d’un service d’Andrighetto pour s’infiltrer et profiter d’un contre favorable pour creuser l’écart (3-1, 36e). Enfin, Grant positionné dans son jardin en powerplay – devant le gardien – dévie le tir flottant de Kukan (4-1, 38e) et clôt la soirée de travail de Genoni, remplacé par Luca Hollenstein dans la cage. Pénalité fatale pour Hansson : Zurich marqué à trois reprises durant ses 5 minutes de jeu de puissance. En fin de tiers, Bengtsson réduit la marque d’un tir lointain dans le trafic (4-2, 40e). L’espoir sera de courte durée pour Zoug, après moins de 2 minutes dans la dernière période, Grant exploite un rebond lâché par Luca Hollenstein consécutif à une tir de… Denis Hollenstein (aucun lien de parenté) pour le triplé (5-2, 42e).
La série part à Zoug pour l’acte II. Chassé lors de la première rencontre, Genoni manque de concéder l’ouverture en relâchant un puck dès la 5e minute de jeu mais Schlumpf empêche Grant de marquer son 7e but en 3 matchs. Zoug se montre encore dangereux en jeu de puissance. Martschini tire dans le casque de Hrubec. Le palet repart dans le slot, Michaelis s’en saisit mais il tire au-dessus alors que la cage était ouverte ! Zurich profite d’une pénalité infligée à Eder pour ouvrir le score par Andrighetto qui saute sur un rebond (1-0, 53e). Malheureux plus tôt dans le match, Michaelis échoue à deux reprises sur la même occasion seul face à Hrubec. En verve, le portier tchèque préserve l’avantage d’un but des ZSC durant les 60 minutes du match et mène les siens vers une avance de 2 à 0 dans la série.
Le match III marque le retour de Brian O’Neill (absent depuis début décembre) dans les rangs zougois. Le joueur centre Américain se rend coupable d’une charge dangereuse sur Kukan après seulement 10 secondes de jeu et conduit l’EVZ à sa perte. Sur la supériorité qui s’ensuit, Lammikko centre fort vers la cage pour Hollenstein mais c’est Stalder qui dévie involontairement dans son propre but (1-0, 2′). Zurich double la mise au début du 2e tiers : Bodenmann profite d’un revirement (et d’un mauvais changement de ligne de Zoug) pour lancer un contre. Il remet à Marti qui s’était porté à l’attaque. Le défenseur adresse un tir parfait qui trompe Genoni (2-0, 25e). Le duo Andrighetto-Malgin passe près du 3-0, mais Genoni évite le but du KO. Contre le cours du jeu, Zoug réduit l’écart par l’intermédiaire d’un slap d’Hansson à la ligne bleue (2-1, 38e). Zurich ne doute pas longtemps et profite de l’apathie de la défense de l’EVZ pour inscrire le 3-1 d’une merveille de jeu de passe conclu par Balcers (3-1, 40e). Alors que Genoni a déserté sa cage, Herzog redonne un peu d’espoir aux joueurs de Suisse Centrale (3-2, 58e) mais Rohrer (4-2, 59e) puis Lammikko (5-2, 60e) marqueront dans la cage vide.
Déjà auteurs d’un coup de balai en quart-de-finale, les Zurichois n’ont pas envie de s’attarder en demi-finale et attaquent fort. Dès la 4e minute, Andrighetto slalome dans la défense de Zoug, efface trois joueurs, centre en retrait et provoque l’ouverture du score. Cependant, emporté par son élan, Andrighetto commet une obstruction sur Genoni et voit sa réalisation logiquement annulée. Zoug réagit par intermédiaire de sa ligne de parade. Kovář déborde Phil Baltsiberger, lance du revers, récupère son rebond puis Simion récupère un second rebond mais Hrubec veille. Implacable comme depuis le début de ses playoffs, Zurich prend l’avantage en début de 2e période. Grant gagne un puck dans sa zone et transmet à Hollenstein résiste à Schlumpf et lance une descente en surnombre. Le numéro 91 centre pour Fröden qui butte sur Genoni sorti loin de son but, et c’est Grant qui est le plus prompt à sauter sur le rebond pour marquer, malgré le retour désespéré de Genoni (0-1, 22e). Malheureux sur le but, le portier de l’EVZ se rattrape en empêchant Hollenstein de conclure lors d’un 3-contre-1. Zoug bénéficie de deux supériorités numériques consécutives mais n’en fait rien et va être puni lors du premier (et seul) jeu de puissance de Zurich. Andrighetto récupère son propre rebond après un slapshot du haut du slot et peut décaler Malgin qui marque en reprise de volée (0-2, 34e). Zurich gère alors son avance. Et quand le talent ne suffit plus, Hrubec est sauvé par son poteau (à la 35e face à Herzog) ou sa barre transversale (à la 52e face à Hanson puis à la 60e face à Martschini) lui permettant de réaliser son 3e blanchissage des séries. Grâce à cette 4e victoire en autant de rencontres, Zurich se qualifie pour la finale.
Fribourg-Gottéron (2e) – Lausanne (3e) : 1-4. Première historique pour Lausanne !
Sur la lancée de ses derniers matchs de quart-de-finale, le LHC attaque fort le match 1. Djoos capte une mauvaise sortie de zone et ajuste la barre du but de Berra. Puis Jäger fait danser Gunderson et Jecker mais égare le disque avant de pouvoir tirer. La défense de Fribourg est prise hors de position sur l’action et Tim Bozon peut remettre dans l’axe pour Pilut qui s’est porté en attaque et peut ouvrir le score du revers (0-1, 8e). Les Dragons ne vont pas douter longtemps. En jeu de puissance, la reprise de volée Gunderson trouve le fond du filet de Pasche, préféré à Hughes laissé au repos (1-1, 22e). En début de 3e période, le futur retraité Bykov dévie le tir flottant de Dufner (2-1, 44e) malgré les protestations du staff lausannois pour une position de hors-jeu de Sprunger au début de l’action (ce que les images vidéo démentiront). Fribourg-Gottéron prend les devants 1 à 0 dans la série.
Retour à la Vaudoise Aréna pour le match II. Alors que le LHC évolue en infériorité numérique, Raffl sort du banc et profite d’une longue passe de Djoos pour partir dans le dos de la défense. L’attaquant autrichien remporte son duel avec Berra (1-0, 11e). Cependant, au ralenti, on s’aperçoit que la réalisation du LHC aurait pu (dû ?) être annulée pour un surnombre que ni les arbitres ni le staff de Fribourg n’ont vu. Qu’importe, les Lausannois vont à nouveau bénéficier d’un coup du sort. Jäger remporte un face-off face à Schmid et fait tomber le centre des Dragons, à la limite de l’obstruction. Ceci donne le peu d’espace nécessaire à Sekáč pour armer un maître-tir des poignets pour doubler la mise (2-0, 25e). Fribourg-Gottéron ne baisse pas les bras. Bien décalé par Gunderson, Sörensen réduit la marque d’une reprise de volée en supériorité numérique (2-1, 32e). Le deux hommes échangent leurs rôles sur l’égalisation : Gunderson trouve la lucarne de Hughes sur un tir précis après un service de Sörensen. Malgré de franches occasions de chaque côté notamment en jeu de puissance, le score n’évolue plus jusqu’à la fin du temps réglementaire. Pas plus d’ailleurs que lors des deux périodes complètes de prolongations qui suivent ! C’est à 00h39, soit après 107 minutes de jeu (et 106 tirs cadrés en cumulé), que Kovács pousse un puck entre DiDomenico et De La Rose. Les deux attaquants de Fribourg spéculent sur une remise en arrière du Suédois et lui laissent de le temps nécessaire pour repérer Fuchs seul dans l’axe dans le haut du slot. Le numéro 14 du LHC tire sur réception et glisse le palet passe entre les jambes de Berra pour la délivrance (3-2, 107e). Grâce à cette victoire au bout de la nuit, Lausanne égalise à une manche partout dans la série.
Après le thriller du match II, la série repart à Fribourg. Devant leur public, Les Dragons sont dominants et acculent les Lausannois dans leur camp. À la fin des 40 premières minutes, Gottéron mène 27 à 9 dans la statistique des tirs à la cage mais le score est toujours vierge, grâce notamment à la performance de Hughes devant le filet du LHC. Souvent identifié comme le point faible de Lausanne, l’ancienne doublure de Berra fait taire ses détracteurs et s’impose ainsi face à Bertschy parti seul en contre au début du 2e tiers ou encore sur un 2-contre-1 mené par Bertschy et De La Rose. À la 37e minute, Fribourg pense enfin avoir fait céder la muraille lausannoise lorsque Marchon pousse le palet qui avait glissé entre les jambières de Hughes derrière la ligne de but. Hélas pour les pensionnaires de la BCF Aréna, l’arbitre Daniel Stricker avait sifflé pensant que le portier lausannois avait bloqué le palet, invalidant de fait le but. Il le reconnaîtra d’ailleurs dans les colonnes de Blick : « De mon angle de vue, je vois que le tir touche le torse de Hughes. Dans 99% des cas, le puck est bloqué à cet endroit. Le gardien reste dans sa position et je siffle. Au moment même où j’ai vu que le puck se dégageait à nouveau, j’étais déjà en train de siffler. (…) Bien sûr, cela m’énerve énormément et je suis désolé (…) ». Malgré l’indéniable erreur d’arbitrage, impossible de revenir sur la décision comme le confirme Andreas Fischer, responsable des arbitres pour la National League : « Le coup de sifflet a été trop rapide. On ne peut rien faire dès lors que le jeu a été arrêté. » Comme le dit l’adage, dominer n’est pas gagner et Lausanne se fait un malin plaisir à le rappeler. Sur un contre d’école, Riat déborde Streule et loge la rondelle au-dessus de l’épaule de Berra, côté rapproché (0-1, 45e). Fribourg continue de presser – DiDomenico passe tout près de l’égalisation à la 54e – mais cède une nouvelle fois. En infériorité numérique, Raffl récupère un palet dans la bande, résiste à Gunderson, part en contre et adresse une passe caviar à Rochette qui peut conclure (0-2, 57e). Dominé 39 tirs à 16, c’est pourtant le LHC qui réalise le hold-up et mène 2 à 1 dans la série.
La quatrième rencontre a des airs de tournant dans la série. Fribourg-Gottéron ne veut surtout pas rentrer à la maison avec un retard de 3-1 dans la série et se procure d’entrée les meilleures occasions, notamment par l’intermédiaire de Mottet dès la 6e minute. En fin de tiers, Kovacs qui sort du banc des pénalités est envoyé seul face à Berra mais c’est le portier des Drangons qui a le dernier mot. Parfait deux jours plus tôt, Hughes est également chanceux lorsqu’il est secondé par sa transversale sur un tir de Sprunger (25e). À la mi-match, son homologue Berra s’illustre en résistant au contre mené par Riat puis sur le rebond de Raffl et enfin en amortissant le palet avec son dos ! Malheureusement pour lui, le portier des Dragons cède en fin de 2e tiers lorsque Raffl trouve la lucarne à la suite d’un service de Bozon (1-0, 39e). Coupable d’un marquage approximatif sur l’ouverture du score, DiDomenico profite d’une passe lumineuse pour partir entre deux défenseurs et remporter son duel face à Hughes (1-1, 43e). Dans la foulée, Fribourg n’exploite pas un powerplay (qui aurait pu même être un 5 contre 3 si les arbitres n’avaient pas oublié un surnombre lausannois) et est puni peu après le retour à forces égales. Jäger traverse la zone neutre, attire la défensive à lui et décale Bozon pour la reprise de volée qui passe entre le gant et la botte de Berra (2-1, 47e). À 13 secondes du terme de la rencontre, Rochette scelle le score dans la cage vide (3-1, 60e). Comme lors du match précédent, Fribourg-Gottéron a été meilleur que Lausanne (34 tirs à 30, 3,5 buts escomptés à 2,0) mais repart avec la défaite.
Dos au mur, les Dragons n’ont pas d’autre choix que de gagner cet acte V et passent de parole aux actes en ouvrant rapidement le score sur une action initiée par Sprunger qui centre pour Mottet esseulé devant Hughes (1-0, 3e). Lausanne met un tiers à ce réveiller et revient avec de meilleurs intentions lors de la période intermédiaire. Après 18 secondes de jeu, Sekáč frappe la transversale de Berra. Presqu’en suivant, Pilut – peut-être aidé de la cuissette de Suomela – égalise d’un tir sur réception depuis la ligne bleue (1-1, 22e). Lausanne prend les devants à la mi-match, Fuchs effectue une passe en retrait vers Riat qui déclenche un tir frappé qui passe au-dessus du bouclier du gardien fribourgeois (1-2, 31e). À la suite d’une faute de DiDomenico avant la pause, le LHC entame la dernière période avec un homme de plus sur la glace. Servi à l’embouchure du filet par Suomela, Sekáč profite de la couverture approximative de Berra sur son poteau pour passer le palet derrière la ligne du revers (1-3, 41e). Très peu efficace depuis le début de la série, le duo Wallmark-Sörensen va (enfin) se montrer. Profitant d’une pénalité pour retard de jeu sifflée à l’encontre de Pilut, Wallmark renverse parfaitement le jeu pour Sörensen dont la reprise de volée est plus rapide que le déplacement latéral de Hughes (2-3, 49e). Sekáč marque le but de l’assurance dans dans un filet désert, bien aidé par Bozon (2-4, 59e). Lausanne élimine donc Fribourg-Gottéron en 5 manches et se qualifie pour la première finale de son histoire.
Illustrations de Pierre Maillard (P.m_photos)