La Tchéquie a ajouté un premier camp de préparation non prévu dans le programme initial, à Říčany dès le 2 avril. Même si elle n’avait pas encore d’équipe complète, il s’agissait de rassembler 15 joueurs dont la saison s’était terminée très tôt. Pas seulement des jeunes, mais des cadres comme Roman Červenka, capitaine de l’équipe aux deux derniers championnats du monde, qui n’avait plus joué depuis le 4 mars car Rapperswil a manqué les play-offs. Plus inattendue encore, la sélection de l’ancien défenseur de NHL Andrej Šustr, qui a manqué la fin de saison de Cologne pour une opération de l’appendicite.
Le vrai camp a débuté le 8 avril, à Karlovy Vary, avec cinq lignes à disposition. Après avoir vécu ces deux semaines d’entraînement, Jakub Sirota, le défenseur d’Olomouc, fait ses débuts en équipe nationale.
En face, l’Allemagne aligne aussi un débutant, Julian Napravnik, et déjà huit vice-champions du monde 2023. Mais elle a déjà appris plusieurs forfaits marquants comme le défenseur offensif Leon Gawanke, l’attaquant défensif Tom Kühnhackl et les potentiels buteurs Dominik Bokk et Max Kammerer. Le jeune Tim Fleischer, malade, a dû être remplacé par Phil Hungerecker… qui commet la première faute du match, une obstruction. David Tomášek s’impose dans le slot pour transformer ce premier avantage numérique.
Pendant la semaine, le sélectionneur tchèque Radim Rulík avait poussé une gueulante après un entraînement pour critiquer le manque de communication entre ses joueurs. Il se réjouit donc d’arriver à entendre depuis son banc, malgré une patinoire pleine, le gardien Dominik Frodl hurler à ses défenseurs que Červenka est libre à la ligne bleue offensive, à la faveur d’un changement de lignes de l’Allemagne en deuxième période. Filip Pyrochta comprend le message et fait une longue relance vers le capitaine qui offre un but en cage ouverte à Tomášek.
En fin de deuxième tiers, les Tchèques doivent jouer une minute et demie à 3 contre 5 mais parviennent à préserver la cage de Dominik Frodl. Le sacrifice du centre Michael Špaček pour bloquer un tir sera cité deux fois par son entraîneur. Le gardien de Karlovy Vary, qui n’avait joué que 30 minutes en équipe nationale il y a trois saisons, s’offre un beau blanchissage devant son public. Son arrêt est plus marquant est sans doute le face-à-face avec Wojtech Stachowiak, le joueur allemand du match qui avait réussi un beau solo deux minutes avant le 2-0. Mais le héros du jour s’appelle encore David Tomášek. Le meilleur buteur de SHL (25 filets avec Färjestad) s’offre un hat-trick avec la dernière réalisation en cage vide et en est à 8 buts en 6 matches avec la Tchéquie cette saison !
Commentaires après le match 1 :
Dominik Frodl (gardien de la Tchéquie, photo ci-dessous) : « Le résultat dit tout. Je le prends comme mon premier match, parce que je savais que je le jouerais en totalité si tout se passait bien. Je n’imaginais pas avoir un blanchissage. Cela faisait un mois que notre saison avec Karlovy Vary s’était terminée. Mais nous avons joué un bon match, les Allemands n’ont pas eu beaucoup d’occasions. Sur le 3 contre 5, j’ai dit aux joueurs qu’ils avaient été parfais. Ils jouaient autour de notre triangle, je me levais et me baissais sans cesse, mes hanches commençaient à tirer. Pour moi, c’est la meilleure équipe possible avec les joueurs ayant fini leur saison. La qualité est énorme, nous l’avons confirmé avec une bonne performance. Parfois j’ai chanté Vysoký jalovec, à deux reprises je me suis retrouvé comme un fan dans le match. Nous avons montré notre qualité. Presque tous les joueurs ici ont une chance d’aller aux championnats du monde, ce n’est pas une équipe B. Tout le monde veut se battre pour y aller, un championnat du monde en République tchèque est une célébration du hockey. »
Au deuxième match, la Tchéquie laisse au repos ses trois meilleurs attaquants Červenka, Špaček et Tomášek. Elle aligne deux nouveaux débutants, Jáchym Kondelík et le portier Lukáš Klimeš. Les Allemands changent aussi de gardien mais n’ont pas amené d’autres réservistes et font simplement une rotation des ailiers droits pour tester d’autres lignes.
L’Allemagne se montre active pour couper les lignes de passes face aux combinaisons tchèques. Le jeune gardien allemand Arno Tiefensee est surtout sous forte pression pendant la première prison de Schinko (charge avec la crosse) et son poteau résonne alors sur un lancer du cercle gauche d’Adam Kubík. La Tchéquie se procure aussi une bonne contre-attaque à 5 contre 5 mais Jakob Rychlovský tire de peu à côté sur la bonne passe transversale de Tomáš Filippi. Après une percée en zone neutre, Matěj Stránský perd le palet et fait trébucher son vis-à-vis. Peu à leur aise en attaque placée, les Allemands sont dangereux à 5 contre 4 quand ils mettent de la vitesse et Justin Schütz ouvre le score du cercle droit en plein élan après un beau une-deux avec Wojtech Stachowiak. Néanmoins, les Tchèques égalisent sur la contre-attaque suivante, le gant de Tiefensee touche le tir de Radan Lenc sans l’arrêter (1-1).
L’équipe locale éève le rythme en deuxième période. Stránský se présente seul face à Tiefensee, qui bloque son tir. C’est un surnombre allemand qui offre la supériorité numérique permettant aux Tchèques de passer devant par Petr Kodýtek au rebond d’un tir du débutant Jáchym Kondelík. Celui-ci s’offrira même une seconde assist pour cette première sélection sur la séquence de passes qui aboutit au slap du cercle droit d’Andrej Šustr pour le 3-1, en lucarne. Et de quatre à une minute de la pause avec un tir du cercle droit de Michal Kovařčík qui passe entre le poteau et le patin de Tiefensee, qui connaît une soirée difficile (4-1, photo ci-dessous).
L’Allemagne peine à sortir de sa zone et à construire le jeu face à un adversaire un ton au-dessus techniquement, mais qui est aussi agressif au forechecking. Elle a le mérite de continuer à attaquer dans les dix dernières minutes, jusqu’à obtenir un breakaway qu’Alexander Karachun convertit entre les jambières du novice Lukáš Klimeš.
Petr Kodýtek et Justin Schütz sont élus joueurs du match.
Commentaires après le match 2 :
Radim Rulík (entraîneur de la Tchéquie) : « Nous n’avons pas mal commencé le match, je pense que c’était mieux que l’autre fois. Nous étions bien mobiles, nous étions sur le palet… En première période, nous avons concédé quatre tirs et pris un but. C’était une situation d’infériorité numérique que nous n’avons pas joué correctement sur le plan tactique et l’adversaire nous a punis. Néanmoins, nous avons égaisé sur la présence suivante et il était clair que nous voulions la victoire. C’était une belle action directe. Notre match a eu de bons paramètres. Les Allemands ont fait un bon effort et se sont améliorés, mais c’est une question de vitesse et de précision d’exécution. Quand ça fonctionne pour nous, c’est difficie de nous attraper. La semaine prochaine contre l’Autriche, nous aurons la même composition, sauf problème de santé. »
photos Jan Beneš – Český hokej
Match 1
Tchéquie – Allemagne 3-0 (1-0, 1-0, 1-0)
Jeudi 11 avril 2024 à 17h10 à la KV Arena de Karlovy Vary. 5549 spectateurs.
Arbitres : Adam Kika et Jakub Šindel assistés de Tomáš Gerát et Tomáš Brejcha.
Pénalités : Tchéquie 6′ (0′, 4′, 2′) ; Allemagne 10′ (4′, 2′, 4′).
Tirs : Tchéquie 25 (10, 8, 7) ; Allemagne 20 (5, 9, 6).
Évolution du score :
1-0 à 12’50’’ : Tomášek assisté de Lenc (sup. num.)
2-0 à 33’35’’ : Tomášek assisté de Červenka et Pyrochta
3-0 à 58’47’’ : Tomášek assisté de Ščotka (cage vide)
Match 2
Tchéquie – Allemagne 4-2 (1-1, 3-0, 0-1)
Samedi 13 avril 2024 à 17h10 à la KV Arena de Karlovy Vary. 5693 spectateurs.
Arbitres : Antonín Jeřábek et Luděk Pilný assistés de Tomáš Gerát et David Klouček.
Pénalités : Tchéquie 6′ (2′, 2′, 2′) ; Allemagne 6′ (2′, 4′, 0′).
Tirs : Tchéquie 31 (10, 18, 3) ; Allemagne 15 (4, 5, 6).
Évolution du score :
0-1 à 17’46’’ : J. Schütz assisté de Stachowiak et Ugbekile (sup. num.)
1-1 à 18’09’’ : Lenc assisté de Beránek
2-1 à 25’48’’ : Kodýtek assisté de Kondelík et Flek (sup. num.)
3-1 à 31’03’’ : Šustr assisté de Ščotka et Kondelík
4-1 à 39’01’’ : M. Kovařčík assisté de Kubík et Sirota
4-2 à 58’57’’ : Karachun
Composition des équipes
Tchéquie
Attaquants au match 1 :
Roman Červenka (C, +1) – Michael Špaček – Matěj Stránský
Radan Lenc (+1) – David Tomášek (+2) – Adam Kubík (+2)
Ondřej Kovařčík – Michal Kovařčík – Jakub Flek
Jakub Rychlovský – Tomáš Filippi (A) – Ondřej Beránek (4′)
Attaquants au match 2 :
Jakub Rychlovský – Tomáš Filippi (C) – Matěj Stránský (2′)
Jáchym Kondelík (+1) – Petr Kodýtek (+1) – Jakub Flek (A, +1)
Ondřej Kovařčík – Michal Kovařčík – Adam Kubík
Radan Lenc (A, +1) – Jiří Černoch (+1) – Ondřej Beránek (+1)
Défenseurs :
Dominik Mašín puis au match 2 Jakub Galvas – Libor Zábranský (2′)
Filip Pyrochta (+2) – Petr Zámorský (A au match 1, +1)
Jakub Sirota (+1) – Andrej Šustr (4′)
Jan Ščotka (+2) – Daniel Gazda (+2)
Gardien au match 1 :
Dominik Frodl (remplaçant : Lukáš Klimeš)
Gardien au match 2 :
Lukáš Klimeš (remplaçant : Jakub Málek)
Allemagne (2′ pour surnombre)
Attaquants :
Justin Schütz (-1) – Wojtech Stachowiak – Philipp Krauss (+1) [puis Fischbuch au match 2]
Matthias Plachta (-3, 2′) – Stefan Loibl (A, -2) – Daniel Fischbuch [puis Schinko au match 2]
Alexander Karachun (-1) – Daniel Pfaffengut (-1) – Luis Schinko (-3, 2′) [puis Hungerecker au match 2]
Julian Napravnik – Samuel Soramies (-2) – Alexander Ehl (-1)
Phil Hungerecker (-1, 2′) [puis Krauss au match 2]
Défenseurs :
Moritz Müller (C, -1) – Jan Luca Sennhenn (-1)
Colin Ugbekile – Tobias Fohrler (+1, 2′)
Fabio Wagner (A, -1, 4′) – Leon Hüttl (-1)
Julius Karrer (-2, 2′) – Marcus Weber (-2)
Gardien au match 1 :
Tobias Ancicka [sorti de 57’50’’ à 58’47’’] (remplaçant : Arno Tiefensee)
Gardien au match 2 :
Arno Tiefensee (remplaçant : Niklas Treutle)