Le match n°3 de cette finale de DEL revêt une importance cruciale pour prendre un avantage important. Chaque équipe a marqué son territoire et les deux formations arrivent sur la glace du chaudron de Bremerhaven.
Serge Aubin est toujours aussi vigilant, il sait que la partie est loin d’être gagnée : « Une tâche difficile nous attend à Bremerhaven. Nous savons que les deux équipes seront prêtes. Les matchs étaient tous très compétitifs. Nous nous battrons aussi fort que possible et serons disciplinés. J’espère ensuite que nous reviendrons à Berlin avec une avance de 2-1 dans la série. Mais cela demande beaucoup de travail. »
Les Berlinois devront se débrouiller sans leur meilleur buteur Marcel Noebels. Il s’est blessé vendredi lors du match à domicile à Berlin et a dû se rendre tôt aux vestiaires.
Le kop local est déjà prêt et met la pression, à peine l’hymne national terminé. Du chant, du chant à pleine puissance. Le match commence et Veilleux prend déjà une pénalité pour une charge incorrecte. On est dans l’ultra-vitesse, les joueurs patinent à pleine puissance tant dans la mise en place du power-play que dans les contres de Berlin. Les Eisbären s’appuient sur un penalty killing très solide, mais Colt Conrad entre en zone à pleine vitesse et voit son tir se fracasser sur la barre (2’10). Les locaux multiplient les tirs, les rebonds également, mais l’échec-avant de Berlin est intense. Clairement Bremerhaven prend le match par le bon bout et voit Jeglič arriver devant le gardien Hildebrand. Le portier fait le geste parfait en se déplaçant et dévie le palet (6’12).
Berlin réajuste le pressing pour éviter les chevauchées adverses dans sa zone défensive. Erik Mik envoie un bon palet à Tobi’ Eder qui ne trouve pas le cadre (11’05). Wejse est, lui, pénalisé d’un accrochage, qui clairement n’est pas justifié. Berlin s’installe avec difficulté et seul Wiederer parvient à se décaler pour shooter (15’18). Ensuite, au retour à égalité, Zach Boychuk qui tire, mais le palet, toujours en jeu, est de nouveau conquis dans la bande. Avec un jeu parfait à trois, Berlin ouvre le score par Ty Ronning (16’47 : 0-1). Bremerhaven subit cette fin de période, mais Lukas Kälble parvient à shooter de la bleue. Il trouve le poteau (18’45).
Bremerhaven est pris de vitesse mais hérite d’une supériorité grâce au slashing de Blaine Byron. Tout le monde rentre au vestiaire sur cette séquence. Bremerhaven a bien produit mais c’est une nouvelle fois Berlin qui fait preuve d’efficacité. En deuxième période, on termine ce jeu de puissance. Jan Urbas s’infiltre dans le slot mais est accroché par Jonas Müller. 5 contre 3 face à un triangle agressif, le palet est pourtant gagné. Derrière la cage, le palet revient dans le slot et Alex Friesen fait le shoot efficace (21’38 : 1-1).
À égalité numérique, les noirs nous gratifient d’un jeu d’école à trois passes pour revenir devant Hildebrand avec Mauermann, Wejse et Eminger. Le match est sous courant alternatif, car chaque équipe se crée un temps fort. En infériorité, Bremerhaven subit deux tirs dangereux de Tiffels et Pföderl, que Gudlevskis capte solidement. Le match se ferme par la suite avec des défenses solides et sérieuses qui ne laissent aucun écart disponible. Les deux équipes nous proposent un jeu collectif de très grande qualité et des passes rapides millimétrés. On assiste à un jeu chirurgical de très haut niveau. Il n’y a pas de déchet, mais également aucun espace libre. Cette période est une longue et intenable bataille de conquête de palet et de territoire.
La troisième période débute par un reste de pénalité. Berlin, en infériorité, subit mais est bien organisé. Deux situations d’urgence se présentent sur Gudlevskis par la suite. Dans l’aure sens, Mauermann chipe le puck à Wissmann pour partir sur Hildebrand (47’54). Malgré un jeu fermé, Wiederer bénéficie d’une très longue passe venue de sa zone défensive. Il part défier Gudlevskis qui dit non (51’47). Chaque équipe est bien en place et ne veux rien lâcher. Sur la crosse haute de Schemitsch, le public pousse à fond en tapant des mains, mais rien ne se passe. Le temps réglementaire se termine sur cette sensation que personne ne va pouvoir faire plier les deux portiers.
La mort subite est engagée et un surnombre est pénalisé. Bremerhaven va devoir serrer les dents. Son PK très haut permet à Jeglič de capter la rondelle, il part seul mais Hildebrand dévie (63’48). Ce sont les locaux qui ont le dessus à quatre et évacuent la zone défensive. Berlin remet de la pression suite à cette pénalité et imposent leur jeu sur le gardien. Gudlevskis est tout simplement déterminant. Il bloque plusieurs tirs, et sur un rebond, il parvient à bloquer la rondelle sur sa ligne avec sa botte. Il faut la vidéo pour voir que l’on ne voit rien et que le palet n’a pas dû rentrer (65’04). Ensuite Leo Pföderl qui arrive à pleine vitesse pour un tir à bout portant (73’03). La partie est verrouillée, personne ne prend aucun risque. Il faut en venir à une seconde période de mort subite.
C’est Bremerhaven qui prend le jeu en main et est décidé à pousser son destin. Le jeu est quand même prudent pour ne faire aucune erreur. Tiffels et Pföderl ont chacun de sérieuses occasions bloquées par un Gudlevskis impérial. Mais c’est sur un tir anodin et pas forcément masqué de Yannick Veilleux que la mitaine de Gudlevskis n’est pas prompte (97’54 : 1-2).
Cruelle désillusion tant Bremerhaven était compétitif avec un gardien hallucinant. Mais à y regarder au détail Berlin a été d’une solidité incroyable. Les deux équipes ont démontré une leçon parfaite de jeu défensif. C’est sur un détail que s’est jouée cette partie, comme à chaque fois. Berlin remporte le match le plus long en finale de l’histoire de la DEL.
Commentaires d’après-match :
Yannick Veilleux (attaquant de Berlin, auteur du but vainqueur) : « J’ai décidé de tirer. Je savais que ce ne serait pas un tir parfait. Mais je pensais que tout le monde était un peu fatigué. Le gardien probablement aussi. (…) J’ai eu de la chance à ce moment-là. »
Jan Urbas (attaquant de Bremerhaven) : « Ce fut un match long et un travail acharné. C’est dommage que cela ne se soit pas passé comme nous l’espérions. Nous devons récupérer maintenant et nous préparer pour le prochain match. Je pense que nous n’avons pas joué notre meilleur match. Nous devons faire mieux lors du prochain. »
Serge Aubin (entraîneur de Berlin) : « C’était un match très difficile. Les deux équipes ont très bien joué. J’ai vraiment aimé le niveau. Nous avons bien joué défensivement et avons réalisé les bons jeux au bon moment. Plus le match dure, plus la fatigue s’installe. Mais les garçons ont tenu bon mentalement et nous avons trouvé un moyen. (…) Mes garçons n’abandonnent pas. Mais Bremerhaven non plus. »
Hauke Hasselbring (directeur général de Bremerhaven) : « Je m’attends à une longue série. Cela ne sera pas fini en cinq matchs. Les finales n’augmenteront pas notre budget l’année prochaine. Les revenus supplémentaires des matchs à domicile en finale sont engloutis par les matchs à l’extérieur. Cette année, nous avons choisi de voyager en avion. Je ne voulais pas regarder l’économie et je voulais donner à l’équipe la meilleure préparation possible. Une grande partie des revenus supplémentaires y retourne. Le budget va augmenter en raison de la Ligue des Champions, que nous jouerons la saison prochaine, en termes de revenus et de coûts. Il nous reste désormais trois à quatre semaines pour préparer la nouvelle saison. Tout d’abord, cela veut dire : pas de vacances pour moi. »
Bremerhaven – Eisbären Berlin 2-1 après prolongation (0-1, 1-0, 0-0, 0-0, 0-1)
Dimanche 21 avril 2024 à 19h30 à Eisarena de Bremerhaven. 4639 spectateurs.
Arbitres : Martin Frano (TCH) et Sean MacFarlane (USA) assistés de Patrick Laguzov et Jan Philipp Priebsch
Pénalités : Bremerhaven 12′ (2’, 6’, 0’, 4’) ; Berlin 12’ (4’, 6’, 2’, 0’)
Tirs : Bremerhaven 29 (8, 8, 5, 8) ; Berlin 48 (8, 13, 4, 23)
Évolution du score :
0-1 à 16’47 : Ronning assisté de Pföderl et Boychuk
1-1 à 21’38 : Friesen assisté de Conrad et Vikingstad (sup. num.)
1-2 à 97’54 : Veilleux assisté de Boychuk et Wissmann
Bremerhaven
Attaquants :
Jan Urbas – Žiga Jeglič – Miha Verlič
Ross Mauermann (2’) (-1) – Markus Vikingstad (-1) – Colt Adam Conrad (-1)
Felix Maegaard Scheel (-1) – Alexander Friesen (4’) (-1) – Dominik Uher (-1)
Justin Büsing – Christian Wejse (2’) – Nino Kinder
Défenseurs :
Blaž Gregorc (-2) – Vladimir Eminger (-2)
Lukas Kälble – Phillip Bruggisser
Nicolas Appendino (2’) – Nicholas B. Jensen
Philip Preto
Gardien :
Kristers Gudlevskis
Remplaçant : Maximilian Franzreb (G). Absents : Anders Grönlund, Marat Khaidarov, Skyler McKenzie (blessés), Gregory Kreutzer, Jake Virtanen (surnuméraires).
Eisbären Berlin
Attaquants :
Leonhard Pföderl (+1) – Zachary Boychuk (+2) – Ty Ronning (+1)
Tobias Eder – Blaine Byron (2’) – Frederik Tiffels
Maximilian Heim – Manuel Wiederer (2’) – Lean Bergmann (+1)
Erik Hördler – Patrice Cormier – Yannick Veilleux (4’) (+1)
Défenseurs :
Kai Wissmann (+2) – Jonas Müller (2’) (+2)
Thomas Schemitsch (2’) – Julian Melchiori
Morgan Ellis – Erik Mik
Korbinian Geibel
Gardien
Jake Hildebrand
Remplaçant : Jonas Stettmer (G). Absents : Marcel Noebels (genou), Marco Nowak, Jaedon Descheneau, Michael Bartuli.