Lors des trois premières années du mandat de Patrick Fischer, la Suisse avait perdu points à son premier match contre des adversaires faibles (Kazakhstan par deux fois et Slovénie). Depuis, elle a appris et ne commet plus les mêmes erreurs. Si elle bat la Norvège, cela veut dire que l’accession en quart de finale ne doit pas présenter de grande difficulté. Curiosité, ce match oppose les deux doyens du tournoi : Anders Ambühl et Patrick Thoresen sont tous deux nés en 1983.
Le jeu se passe essentiellement en zone norvégienne pendant dix minutes, mais l’ouverture du score vient finalement d’une transition rapide, et plus précisément d’une longue relance de Romain Loeffel qui trouve directement Nino Niederreiter à la ligne bleue. Celui-ci remet en retrait à Sven Andrighetto pour un tir fulgurant dans la lucarne opposée. La Norvège n’a pas existé jusqu’ici mais voilà que le vétéran Patrick Thoresen s’arrache pour aller chercher un rebond derrière la cage suisse et remettre en retrait pour la reprise instantanée de Markus Vikingstad (ci-dessous). À l’avant-dernière minute, Thoresen est même tout près de donner l’avantage aux blancs sur une grosse occasion. Cela aurait été un hold-up.
La Suisse se détache au deuxième tiers-temps. D’abord un but construit simplement : un travail en bas de la zone puis un retour en haut pour donner du champ aux défenseurs, et Romain Loeffel envoie un beau lancer en lucarne (2-1). Ensuite une démonstration individuelle de la star Roman Josi qui dribble Berg-Paulsen puis déborde Mattias Nørstebø en fond de zone avant de servir en retrait Sven Senteler entre les cercles… pour un tir quelconque à ras glace que le gardien Jonas Arntzen ne voit même pas arriver (3-1).
Si le gardien Arntzen ne fait pas bonne très impression (ouvrant la voie au retour prochain de Haukeland dans les cages), ses défenseurs non plus, à l’exception du prometteur Stian Solberg. C’est ainsi que la relance croisée d’Isak Hansen est interceptée à l’entrée de la zone neutre par Gaëtan Haas qui centre pour Tristan Scherwey passé si tranquillement entre les défenseur (Hansen et Nørstebø) qu’il a le temps de prendre son propre rebond (4-1).
En troisième période, Nino Niederreiter charge Kåsastul par derrière et l’envoie tête la première dans la balustrade, mais ce geste dangereux échappe totalement aux arbitres. Niederreiter peut même profiter d’une pénalité pour marquer en supériorité numérique après une succession de rebonds (5-1, ci-dessous). Philipp Kurashev prend deux pénalités dans les cinq dernières minutes, une indiscipline que punit finalement Michael Brandsägg-Nygard, le nouvel espoir offensif norvégien intégré avec les stars sur le premier powerplay : il conclut un très joli jeu en triangle par un tir croisé du cercle droit, en pleine lucarne (5-2).
Cela fait quatre confrontations de suite entre Suisses et Norvégiens aux championnats du monde qui se soldent par une victoire helvétique avec 3 buts d’écart. Cela mesure clairement la différence actuelle entre les deux nations.
Désignés joueurs du match : Nino Niederreiter pour la Suisse et Mats Zuccarello pour la Norvège.
Commentaires d’après-match :
Patrick Fischer (entraîneur de la Suisse) : « Ce sont trois points très importants. Les premiers matches sont toujours difficiles, il y a pas mal de nervosité. Au début nous avons eu du mal à prendre les bonnes décisions. Nous avons été imprudents après le 1-0 et nous en avons payé le prix. Ensuite nous avons joué de façon plus directe et nous avons marqué les buts. On a senti que c’était la première fois que nous jouions ensemble, les automatismes n’étaient pas toujours là, mais nous avons quand même trouvé un chemin pour gagner. Le but est de grandir chaque jour. Nous avons aligné quatre nouveaux défenseurs, cela s’est vu puisqu’ils ont fait des erreurs qui ont coûté des revirements. C’est clair que nous devrons faire un pas en avant dimanche contre l’Autriche. »
Tristan Scherwey (attaquant de la Suisse) : « C’est une victoire importante pour commencer ce tournoi. Nous avons su rester calmes après le premier tiers, où tout le monde s’attendait à ce qu’on mène déjà 3-0 ou 4-0. Nous avons ressenti un peu de nervosité, mais nous nous sommes bien regroupés lors du deuxième tiers. Le plus important dans un tournoi, c’est de monter en puissance. Certains joueurs viennent de disputer une finale, ils ont eu besoin de jours de congé pour recharger les batteries et vont monter en puissance pour apporter de la confiance à l’équipe. »
Suisse – Norvège 5-2 (1-1, 3-0, 1-1)
Vendredi 10 mai 2024 à 16h20 à la O2 Arena de Prague. 16617 spectateurs.
Arbitres : Christoffer Holm (SUE) et Riku Brander (FIN) assistés de Shane Gustafson (USA) et Andreas Hofer (ALL).
Pénalités : Suisse 6′ (0′, 0′, 6′) ; Norvège 6′ (2′, 2′, 2′).
Tirs : Suisse 40 (15, 13, 12) ; Norvège 15 (5, 5, 5).
Évolution du score :
1-0 à 11’04’’ : Andrighetto assisté de Niederreiter et Loeffel
1-1 à 14’53’’ : Vikingstad assisté de Thoresen et Johannesen
2-1 à 24’12’’ : Loeffel assisté de Siegenthaler et Jäger
3-1 à 28’09’’ : Senteler assisté de Josi et Simion
4-1 à 33’30’’ : Scherwey assisté de Haas
5-1 à 51’56’’ : Niederreiter assisté d’Ambühl et Kurashev (sup. num.)
5-2 à 58’56’’ : Brandsegg-Nygård assisté de Thoresen et Zuccarello (sup. num.)
Suisse
Attaquants :
Philipp Kurashev (4′) – Nico Hischier (A, 2′) – Calvin Thürkauf
Sven Andrighetto (+1) – Ken Jäger (+1) – Nino Niederreiter (A, +1)
Fabrice Herzog (+1) – Sven Senteler (+1) – Dario Simion (+1)
Tristan Scherwey (+1) – Gaëtan Haas (+1) – Anders Ambühl
Christoph Bertschy (+1)
Défenseurs :
Roman Josi (C, +1) – Andrea Glauser (+1)
Jonas Siegenthaler (+3) – Romain Loeffel (+2)
Christian Marti – Dean Kukan (-1)
Michael Fora
Gardien :
Leonardo Genoni
Remplaçant : Reto Berra (G). En réserve : Akira Schmid (G).
Norvège
Attaquants :
Patrick Thoresen (C) – Eirik Østrem Salsten (-1) – Mats Zuccarello (-1)
Thomas Berg-Paulsen (A, -2) – Markus Vikingstad (-1, 2′) – Thomas Olsen (-2)
Noah Steen (2′) – Petter Versterheim ou Mathias Trettenes – Michael Brandsegg-Nygård
Andreas Martinsen (-1) – Havard Østrem Salsten (-1) – Martin Rønnild
Défenseurs :
Stian Solberg – Johannes Johannesen
Mattias Nørstebø (A, -2) – Isak Hansen (-2)
Christian Kåsastul (-1, 2′) – Max Krogdahl (-1)
et à 40’00’’ Sander Vold Engebråten
Gardien
Jonas Arntzen
Remplaçant : Henrik Haukeland (G).