La purge annoncée – par notre cher ami Nicolas Leborgne – aura-t-elle lieu ? C’est en tout cas la question que l’on se pose alors que ce match entre Britanniques et Danois débute. Un match à l’odeur de morgue. Un match qui pourrait bien enterrer l’équipe qui perdra celui-ci tant ces deux formations sont destinées à se battre pour éviter la relégation… sauf que les Danois ne peuvent pas descendre et pourraient donc être moins motivés à jouer leur peau pour les autres, y compris de l’autre groupe (le moins bon septième serait relégué si le Danemark était dernier).
Les cinq premières minutes sont disputées et les deux équipes se rendent coup pour coup. Les Danois prennent peu à peu les devants mais, comme à leur habitude, manquent cruellement de justesse. Liam Kirk en profite, s’échappe, fait le tour de la cage et profite d’un déplacement hasardeux du défenseur, qui rentre en collision avec Dichow, pour faire le tour de la cage et marquer (1-0 à 05’25). Un joli but qui vient mettre le feu aux poudres. Il ne faut guère attendre plus longtemps pour voir une réaction scandinave : Oscar Mølgaard accélère, fixe Whistle et profite du mauvais déplacement de celui-ci pour servir Mikkel Aagaard qui n’a plus qu’à marquer dans le but vide (1-1 à 06’26).
Les esprits s’échauffent et, au milieu de glace, Sean Norris met un coup de genou à Mathias From. Felix Scheel vient défendre son coéquipier et les deux hommes en viennent aux mains, ce qui leur vaut deux minutes supplémentaires pour dureté (06’48). Le jeu de puissance, rapidement installé, va profiter des faiblesses de Whistle pour capitaliser. Phillip Bruggisser allume la mèche depuis la bleue et profite du trafic pour tromper un cerbère britannique trop reculé dans sa peinture (1-2 à 08’25). Les vagues rouges et blanches se succèdent sur le but de Whistle qui, dans un style peu académique, permet aux siens de rester à flot.
À peine installés en zone offensive, les coéquipiers de Liam Kirk profitent d’une rotation défensive hasardeuse – une fois de plus – pour égaliser. Evan Mosey lance en direction de l’enclave. Son tir trouve le chemin du patin de Cade Neilson qui, à défaut de mettre un coup de pied dedans, oriente son patin vers le but. Dichow est en retard et ne peut que regarder le palet franchir la ligne (2-2 à 10’34). Voilà un match qui ne semble pas réussir aux gardiens. Ils sont peu sollicités ensuite car les deux équipes se neutralisent en zone neutre. Frederik Dichow, qui a encaissé 2 buts en 4 tirs, profite d’un tir d’Ollie Betteridge pour engendrer de la confiance (16’06).
Les contacts sont appuyés mais les arbitres laissent jouer et chaque arrêt de jeu est désormais synonyme de brasses inutiles. Dans les dernières secondes, Liam Kirk, déjà buteur, alerte Dichow d’un tir appuyé. Le gardien danois repousse avec difficulté et Brett Perlini hérite du rebond mais bute sur un Dichow bien heureux. Le palet reste jouable jusqu’à ce que Bruggisser ne viennes cacher le palet sous son gardien. Une énième brasse s’ensuit entre Ben O’Connor et Nicholas B. Jensen (19’36). La Grande-Bretagne pousse en vain et la sirène renvoie les deux équipes aux vestiaires.
Lles gardiens ne sont toujours pas à leur avantage en deuxième période. Mal placé, Whistle est battu par Mølgaard dont le tir est stoppé par un retour salvateur de Ruopp. Le défenseur ne peut cependant que repousser l’inévitable. Sur l’attaque danoise qui suit, Whistle s’aventure une nouvelle fois en dehors de sa peinture. Son appui, trop fort, l’envoie plus loin que prévu et le palet n’y est pas. Mikkel Aagaard, servi par Nick Olesen, n’a plus qu’à pousser dans le but vide (2-3 à 21’42). Ce but sonne-t-il le glas de la Grande-Bretagne en élite ?
Cole Shudra essaie de conjurer le sort. Il s’infiltre dans la défense adverse et tente de trouver la solution de près, sans réussite (26’03). Robert Dowd accélère et s’infiltre. En 3 contre 1, il décide de prendre l’option de tir et force le cerbère adverse à relâcher un rebond mal contrôlé. Cade Neilson en hérite et tente sa chance. Dichow tente de rallier son poteau et glisse trop loin. Un premier tir bloqué empêche les Britanniques de marquer mais David Philips récupère la rondelle et tente sa chance, repoussée par le sacrifice d’un défenseur (27’56). Les occasions se multiplient pour les joueurs de l’Union Jack mais toujours sans réussite.
Robert Lachowicz profite d’une longue passe pour se présenter face à Dichow, mais sa passe est téléphonée et il perd le palet. Sans doute sous le signe de la frustration, il se rend coupable d’un cinglage (31’56). Peu inspirée, la supériorité numérique scandinave peine à s’installer. De retour à cinq contre cinq, Oliver Lauridsen est sanctionné pour charge avec la crosse (34’17). Le jeu de puissance ne donne rien non plus, si ce n’est l’occasion pour Whistle, de partir une fois de plus à l’aventure en dehors de sa peinture, pour empêcher Mølgaard de récupérer le palet. Son filet désert, il évite le pire, en partie grâce à un manque cruel de réalisme de Danois attentistes. Le jeu reprend à effectifs complets pour quelques secondes, Phillip Bruggisser étant chassé pour coup de coude (36’29). Désormais entré dans son match, Frederik Dichow frustre les attaquants adverse, stoppant chacune de leurs tentatives (38’15). Alors que Bruggisser sort de la boîte, Nathanael Halbert profite d’un bon jeu de Perlini et Lachowicz le long de la bande pour hériter d’un angle de tir dans le trafic. Il fusille le gardien et égalise (3-3 à 38’34). L’espoir vit alors dans le regard des Britanniques.
Le dernier tiers démarre sur un rythme plus élevé que les deux premiers. Rapidement, les Danois sont les plus entreprenants et poussent leurs adversaires à la faute. Robert Dowd est sanctionné pour cinglage (43’35). Cela semble désormais être une habitude : les unités spéciales ne donnent rien. Le jeu de puissance danois tourne en zone offensive sans parvenir à mettre Whistle à bout de souffle. La première vraie occasion arrive à l’aube des dix dernières minutes de jeu. Sur une tentative lointaine, Sam Duggan dévie mais ne trouve que le plastron d’un Dichow bien heureux (49’10).
Les Danois repartent à l’attaque et Evan Mosey voit l’attaquant adverse marcher sur sa crosse et trébucher. Le bras des arbitres se lève immédiatement et l’attaquant britannique est sanctionné de deux minutes (51’01). L’O2 Arena conspue cette décision arbitrale qui pourrait sceller l’issue de cette partie. Voilà qui ne manque pas. Au terme d’un joli mouvement collectif, le capitaine du soir (en l’absence de Jensen Aabo), Christian Wejse, attaque l’enclave et profite du service parfait de Joachim Blichfeld pour donner l’avantage aux siens (3-4 à 52’01). Un but célébré sous les sifflets de la patinoire. Le public de l’après-midi à choisi son camp et tente désormais de jouer le rôle de 7e joueur en faveur de la Grande-Bretagne.
Alexander True est chassé pour obstruction (52’40). Malgré les encouragements qui pleuvent des tribunes de Prague, la supériorité numérique britannique reste vierge et, c’est désormais à la Grande Bretagne d’être sanctionnée pour surnombre (54’34). Le jeu de puissance qui en découle ne donne rien non plus – est-ce une surprise ? – et les espoirs britanniques vivent encore alors qu’il ne reste que 2 minutes 40 à disputer. Jackson Whistle déserte son filet et, après quelques remous, les Britanniques parviennent à occuper la zone offensive. La tentative de Ben Lake trouve le plastron de Dichow et le danger demeure (57’55). Lake attaque l’enclave à son tour avant de se retrouver coincer dans le but danois… et Brett Perlini échoue de près (58’45). Le chronomètre défile et les bleu et rose se voient offrir une dernière occasion. Nicholas B. Jensen est chassé pour retenir et la Grande Bretagne est à 6 contre 4. Malgré une ultime tentative, un palet gelé contre la bande viendra sceller les espoirs britanniques et poser le premier clou sur le cercueil de leur aventure en élite.
Désignés hommes du match : Nathanael Halbert pour la Grande-Bretagne et Oscar Mølgaard pour le Danemark.
Grande-Bretagne – Danemark 3-4 (2-2, 1-1, 0-1)
Vendredi 17 mai 2024 à 16h20 à l’O2 Arena de Prague. 16 277 spectateurs
Arbitres : Tobias Björk (SUE) et Sean MacFarlane (USA) assistés de Kevin Briganti (USA) et Tarrington Wyonzek (CAN)
Pénalités : Grande-Bretagne 14′ (6′, 2′, 6′) ; Danemark 12′ (4′, 4′, 4′)
Tirs : Grande-Bretagne 31 (9, 12, 10); Danemark 28 (12, 7, 9).
Évolution du score :
1-0 à 05′25′′ : Kirk assisté de Curran et Ruopp
1-1 à 06′26′′ : Aagaard assisté de Mølgaard et Olesen
1-2 à 08′25′′ : Bruggisser assisté d’Olesen et Wejse (sup. num.)
2-2 à 10′34′′ : Neilson assisté de Mosey et Lake
2-3 à 21′42′′ : Aagaard assisté d’Olesen et Mølgaard
3-3 à 38′34′′ : Halbert assisté de Lachowicz et Perlini
3-4 à 52′01′′ : Wejse assisté de Blichfeld et Bruggiser (sup. num.)
Grande-Bretagne (2′ pour surnombre)
Attaquants :
Liam Kirk (A, +1) – Brett Perlini (+2) – Johnny Curran (+2)
Ben Lake – Cade Neilson (+1) – Robert Dowd (C, 2′)
Sean Norris (-1, 4′) – Robert Lachowicz (2′) – Oliver Betteridge (-1)
Cole Shudra – Ben Davies – Sam Duggan
Défenseurs :
Ben O’Connor (2′) – David Phillips
Joshua Batch – Evan Mosey (-1, 2′)
Nathanael Halbert (+1) – Joshua Tetlow
Sam Ruopp – Mark Richardson (A, +1)
Gardien :
Jackson Whistle (24/28)
Remplaçant : Ben Bowns (G). En réserve : Lucas Brine (G), Sam Jones (D), Cameron Critchlow (A)
Danemark
Attaquants :
Alexander True (-3, 2′) – Patrick Russell (-3) – Joachim Blichfeld (-2)
Mikkel Aagaard (A, +2) – Oscar Fisker Mølgaard (+2) – Nick Olesen (+2)
Mathias From – Christian Wejse (C) – Felix Scheel
Phillip Schultz – Morten Poulsen – Niklas Andersen
Lucas Andersen [1 présence]
Défenseurs :
Matias Lassen (-1) – Markus Lauridsen (+1)
Nicholas B. Jensen (-2, 4′) – Phillip Bruggisser (-1, 2′)
Oliver Larsen (+1) – Oliver Lauridsen (A, -1, 2′)
Anders Koch [3 présences]
Gardien :
Frederik Dichow (28/31)
Remplaçant : Mathias Seldrup (G). En réserve : William Rørth (G), Jesper Jensen-Aabo (D), Frederik Storm (A).