Après l’Ukraine, le Japon est le moins bien classé des participants au dernier tour de qualification olympique. Il s’est qualifié à la surprise générale en février en battant la Hongrie (repêchée ensuite comme meilleure deuxième) pour ce qui fut le dernier match de son entraîneur de 72 ans Perry Pearn, dont le contrat expirait en mars.
La fédération japonaise a fait le choix de donner une nouvelle impulsion avec un coach plus jeune, Jarrod Skalde. Celui-ci était tombé amoureux du Japon quand il portait les couleurs des San José Sharks et que la NHL avait ouvert sa saison régulière à Tokyo (en 1998). Il s’était promis d’y retourner et l’a fait à la fin de sa carrière de joueur – et maintenant comme sélectionneur national. Dès le début de son mandat, Skalde a maintenu le Japon dans la division IA mondiale, où son prédécesseur l’avait fait monter. Son équipe avait notamment poussé l’Italie en prolongation.
Dans ce TQO, le Japon n’en finit plus d’étonner, face à des nations d’élite d’un niveau qu’il n’avait jamais affronté depuis huit ans. Comme contre la Norvège, il ouvre le score face au Danemark, avec les mêmes protagonistes : c’est encore Chikara Hanzawa qui intercepte un palet en zone offensive par son forechecking (sur une passe de Nicholas B. Jensen derrière son but) et c’est encore Teruto Nakajima qui conclut, en tirant côté revers de Frederik Andersen (1-0, photo ci-dessous). Les Danois ont pourtant aligné leur gardien NHL pour la seconde fois consécutive, on ne peut pas dire qu’ils aient sous-estimé l’opposition.
Le public local est aussi plus nombreux grâce à l’opération billets gratuits d’un sponsor. Pas d’excuse donc : le Danemark se reprend vite. Jonas Røndbjerg égalise d’un tour de cage trop rapide pour le gardien Nasiwara. Et en fin de premier tiers, Christian Wejse patine plus vite que les Japonais sur une transition rapide pour recevoir la passe de Morten Poulsen et battre Narisawa du revers entre les bottes (1-2).
Le Danemark domine largement la possession mais se montre très imprécis en deuxième période. Nikolaj Ehlers, lancé en breakaway par Eller, manque le cadre, tout comme Patrick Russell en bonne position après une passe en retrait d’Ehlers. Et forcément, ce qui devait arriver arrive, à partir d’un palet gagné par Taiga Irikura dans le coin et sorti vers Hiroto Sato. Le palet envoyé par le défenseur Hiroko Sato dans l’enclave rebondit sur Miura en direction de Makuru Furuhashi, qui se montre habile à le volleyer en l’air dans les filets déserts (2-2).
Le troisième tiers-temps débute par un poteau dès la première minute sur un lancer en angle de Patrick Russell. Le Danemark n’y arrive toujours pas malgré des lignes modifiées. Il a trois supériorités numériques, il passe parfois deux minutes entières dans la zone offensive mais ne se procure pas d’action tranchante. Durant son unique powerplay du tiers-temps, le Japon n’est installé que dans les dernières secondes mais se procure la meilleure occasion par une déviation dans l’enclave de Kento Suzuki.
C’est donc la prolongation. Elle a failli tourner en faveur du Japon mais le lancer de Yu Sato touche l’extérieur du poteau d’Andersen (photo ci-dessus). Les efforts répétés de Lars Eller finissent pas payer et son lancer lointain vient à bout de Narisawa, côté plaque (2-3).
Le point perdu ne change rien pour le Danemark, qui se qualifiera s’il bat la Norvège dimanche. Mais il constitue la performance la plus remarquable du Japon depuis vingt ans et atteste du retour en grâce du hockey japonais.
Désignés joueurs du match : Yuki Miura pour le Japon et Jonas Røndbjerg pour le Danemark.
Commentaires d’après-match :
Yuki Miura (attaquant du Japon, en photo ci-dessous) : « Même s’il s’est soldé par un résultat décevant, je pense que c’est un match qui a montré la force sous-jacente du Japon. En ce qui concerne le meilleur joueur du match, mon nom a été appelé, mais je pense que toute l’équipe aurait pu le mériter, et qu’il aurait dû être attribué à Narisawa. Ses arrêts ont vraiment aidé l’équipe. Lors du dernier match contre la Grande-Bretagne, nous ferons de notre mieux pour garder la tête haute et terminer par une victoire. »
photos : JIHF
Japon – Danemark 2-3 après prolongation (1-2, 1-0, 0-0, 0-1)
Vendredi 30 août 2024 à 19h30 au Gigantium d’Aalborg. 3279 spectateurs
Arbitres : Jan Hribik (TCH) et Peter Staňo (SVK) assistés de Patrick Laguzov (ALL) et Davis Zunde (LET)
Pénalités : Japon 10′ (0′, 4′, 6′, 0′) ; Danemark 4′ (2′, 0′, 2′, 0′)
Tirs : Japon 18 (8, 8, 2, 0) ; Danemark 39 (12, 14, 11, 2)
Évolution du score :
1-0 à 10′24′′ : T. Nakajima assisté de Hanzawa
1-1 à 11′01′′ : Røndbjerg assisté de True et Koch
1-2 à 17′31′′ : Wejse assisté de Poulsen et Koch
2-2 à 36′08′′ : Furuhashi assisté de Miura et H. Sato
2-3 à 63′45′′ : Eller assisté d’Ehlers et M. Lauridsen
Japon
Attaquants :
Kento Suzuki (-1) – Shogo Nakajima (C, -2, 2′) – Yushiroh Hirano (A, -2)
Yu Sato (+1) – Teruto Nakajima (+1) – Chikara Hanzawa (+1)
Kenta Takagi (-1) – Yuto Osawa (-1) – Kosuke Otsu (-1)
Makuru Furuhashi (+1, 2′) – Taiga Irikura (+1) – Yuki Miura (+1)
Défenseurs :
Kotaro Yamada (-1) – Riku Ishida (-2)
Seiya Hayata (2′) – Koki Yoneyama (-1)
Hiroto Sato (A, +1, 4′) – Jiei Halliday (+1)
Yusei Otsu – Kazuki Lawlor (+1)
Gardien :
Yuta Narisawa
Remplaçant : Yutaka Fukufuji (G). Réservistes : Eiki Sato (G), Sota Isogai (A).
Danemark
Attaquants :
Nicklas Jensen (-1, 2′) – Lars Eller (C, +1) [puis à 40′ True] – Joachim Blichfeld (-1)
Nikolaj Ehlers (-1) – Oscar Fisker Mølgaard (-1, 2′) [puis à 40′ Eller] – Patrick Russell (A, -1)
Mikkel Aagaard (+1) – Alexander True (+1) [puis à 40′ Mølgaard] – Jonas Røndbjerg (+1)
Morten Poulsen (+1) – Christian Wejse (+1) – Frederik Storm (+1)
Défenseurs :
Markus Lauridsen (+1) – Matias Lassen
Oliver Lauridsen – Anders Koch (+1)
Jesper Jensen Aabo (A, -1) – Nicholas B. Jensen
Phillip Bruggisser
Gardien :
Frederik Andersen
Remplaçants : Mads Søgaard (G), Mathias From. Réserviste : Frederik Dichow (G).