Après avoir dû renoncer à Slafkovský, la Slovaquie a été obligée de se priver de son autre super-espoir. Le staff a dû annoncer aux New Jersey Devils la blessure de Šimon Nemec, dans une collision qui aurait pu être éviter sans un changement récent de règles (le dégagement interdit hybride). Malgré cette absence, le pays-hôte reste grand favori, mais doit se méfier de ce Kazakhstan qui a aussi 6 points au compteur même s’il a été dominé aux tirs par ces deux adversaires.
Les Slovaques patinent fort et se créent de grosses occasions d’entrée. Pavol Regenda fonce seul au but et décale Martin Pospíšil à 2 contre 0… pour un fantastique arrêt mitaine d’Andrei Shutov. Le gardien, décidément l’atout majeur du Kazakhstan, repousse aussi un bon tir à mi-distance de Libor Hudáček. Mais après trois minutes et demie de jeu, le jeune ailier kazakh de quatrième ligne Dinmukhamed Kaiyrzhan lève sa crosse au visage de Liška en zone offensive. L’avantage numérique local est converti avec un lancer de Marek Hrivík dans le cercle droit, suivi d’un rebond en cage vide de Robert Lantoši à l’opposé (1-0).
Le défenseur slovaque Samuel Kňažko commet lui aussi une faute en zone offensive, mais elle n’est pas exploitée, en raison de bons arrêts du gardien Samuel Hlavaj. On revient à 5 contre 5. Martin Pospíšil gagne le palet dans la bande en zone neutre – tandis que son vis-à-vis Ruslan Demin se blesse à la main sur l’action et rentre au banc – et Samuel Kňažko déborde à gauche pour un centre vers la reprise de Pavol Regenda au second poteau (2-0).
Le plus dur semble fait. La Slovaquie contrôle le jeu. Sa quatrième ligne, qui fait toujours un travail solide, est encore récompensée après la mi-match quand Adam Liška dévie victorieusement un tir de Sýkora (3-0). Mais le Kazakhstan s’accroche par le talent individuel de Nikita Mikhailis, qui marque son quatrième but tournoi sur un joli mouvement (3-1). Pavol Regenda, qui ne cesse de provoquer les joueurs adverses, n’en sort pas totalement indemne puisqu’il écope de dix minutes de méconduite juste avant la pause.
C’est quand il ne reste plus que vingt minutes à jouer que le Kazakhstan, qui n’a fait que défendre depuis trois jours, se met soudain à attaquer. Il montre qu’il est capable de pratiquer un jeu offensif, mais la Slovaquie simplifie son jeu en zone défensive pour résister. Hlavaj bloque un bon tir de Roman Starchenko, et tient bon pendant une pénalité stupide (Martin Pospisil a lancé sa crosse à Regenda dans l’ignorance du règlement). La dernière occasion est un breakaway de Martin Pospíšil, non concrétisé.
La marche était trop haute pour le Kazakhstan. La dernière grande génération vieillissante formée à Ust-Kamenogorsk, et emmenée par Evgeni Rymarev (en net déclin) et Roman Starchenko (toujours un des meilleurs), ne connaîtra jamais les Jeux olympiques. Le meilleur moyen de préparer la relève est-il de la stigmatiser à la manière – russe – de l’entraîneur Oleg Bolyakin ?
Désignés joueurs du match : Adam Liška pour la Slovaquie et Valeri Orekhov pour le Kazakhstan.
Commentaires d’après-match :
Craig Ramsay (entraîneur de la Slovaquie) : « Je suis satisfait du résultat. Nous avons pris un excellent départ et eu plusieurs occasions de prendre plusieurs buts d’avance. Le Kazakhstan a essayé des choses différentes contre nous, nous avons aussi dû nous adapter. Tous les joueurs ont beaucoup travaillé. Nous avons perdu Regenda pour 10 minutes, mais nous avions Roman. C’est très difficile pour les joueurs d’être assis sur le banc et d’entrer soudain dans le match, c’est pourquoi nous avons essayé d’impliquer tout le monde sur la glace si nécessaire. Je pense que nous allons gérer les prochaines années pour avoir une bonne équipe et avoir une chance de jouer pour une médaille. Je suis vraiment fier que nous sachions élever notre jeu quand il le faut. Et j’adorerais en faire partie. »
Tomáš Tatar (capitaine de la Slovaquie) : « Le match le plus difficile pour moi a été contre l’Autriche, parce que je me suis lancé sans préparation. Le Kazakhstan n’a pas été agréable, mais nous avons marqué le premier but et c’était très important. Nous ne voulions pas les laisser partir en contre-attaque, les gars ont fait un travail parfait devant le but. Samo Hlavaj nous a soutenus et je suis heureux que nous ayons travaillé dur dans le tournoi pour nous qualifier pour les Jeux olympiques. Ce sera un tournoi exceptionnel, avec les meilleurs, et il aura un excellent niveau. »
Oleg Bolyakin (entraîneur du Kazakhstan) : « J’avais prévenu. Ce sont les mêmes personnages qui font des erreurs. J’ai déclaré que les pénalités injustifiées sont interdites. Comment transmettre le message au joueur ? Jusqu’à ce qu’il se rende compte lui-même que l’infériorité pèse lourd et qu’il est difficile de reprendre l’initiative quand on l’a abandonnée, que c’est de l’énergie supplémentaire, des émotions inutiles… S’ils s’en rendent compte, nous serons contents. Pour l’instant, ils marquent le pas. J’aimerais qu’ils progressent plus vite. C’est pourquoi nous avons emmené [la quatrième ligne de jeunes] au tournoi. Nous avons pensé qu’avec leur énergie, ils donneraient à nos gars expérimentés l’occasion de se reposer. Mais ils ont perdu tous leurs duels. […] Les deux pénalités de Dmitry Breus étaient une provocation. S’il faut siffler, alors il faut pénaliser les deux joueurs. Les juges de ligne n’ont pas très bien travaillé, cela s’était également vu contre l’Autriche. […] Les trois premières lignes sont nos meilleurs joueurs. Mais la condition physique d’Arkady Shestakov et de Leonid Metalnikov laisse beaucoup à désirer. Ils sont venus avec une lourde charge d’entraînement. Ils se préparaient pour la KHL [avec l’Admiral Vladivostok], et nous pour la qualification. Ils n’ont pas eu le temps de s’adapter et d’être frais. Ils manquaient vraiment de fraîcheur, surtout Shestakov. »
Slovaquie – Kazakhstan 3-1 (2-0, 1-1, 0-0)
Dimanche 1er septembre 2024 à 18h00 à la Ondrej Nepela Arena de Bratislava. 9128 spectateurs.
Arbitres : Mikko Kaukokari (FIN) et Andre Schrader (ALL) assistés de Shane Gustafson (USA) et Onni Hautamäki (FIN).
Pénalités : Slovaquie 4′+10′ (2′, 10′, 2′) ; Kazakhstan 8′ (4′, 2′, 2′).
Tirs : Slovaquie 34 (12, 15, 7) ; Kazakhstan 28 (8, 5, 15).
Évolution du score :
1-0 à 04’54’’ : Lantoši assisté de Hrivík et Čerešňák (sup. num.)
2-0 à 12’21’’ : Regenda assisté de Kňažko et M. Pospíšil
3-0 à 30’16’’ : Liška assisté de Sýkora
3-1 à 35’52’’ : Mikhailis assisté de Metalnikov
Slovaquie
Attaquants :
Tomáš Tatar (C) – Marek Hrivík (A, +1) – Robert Lantoši
Miloš Kelemen – Lukáš Cingeľ – Libor Hudáček
Pavol Regenda (10′) – Martin Pospíšil (2′) – Kristian Pospíšil (-1)
Adam Sýkora (+1) – Matúš Sukeľ (+1) – Adam Liška (+1)
Miloš Roman
Défenseurs :
Martin Gernát – Peter Čerešňák (A, +1)
Michal Ivan (-1) – Samuel Kňažko (+1, 2′)
Patrik Koch (+1) – Mário Grman
Frantisek Gajdoš
Gardien :
Samuel Hlavaj
Remplaçant : Stanislav Škorvánek (G). Réservistes : Denis Godla (G), Šimon Nemec (D, « haut du corps »), Marián Studenič (A, parti).
Kazakhstan
Attaquants :
Roman Starchenko (C) – Arkady Shestakov – Nikita Mikhailis (A)
Yevgeni Rymarev – Maksim Mukhametov – Kirill Savitskiy
Kirill Panyukov (-1) – Artyom Likhotnikov – Alikhan Assetov (-1)
Ruslan Ospanov – Ruslan Demin (-1) – Dinmukhamed Kaiyrzhan (2′)
Mikhail Rakhmanov
Défenseurs :
Leonid Metalnikov (+1, 2′) – Valeriy Orekhov (+1)
Ivan Stepanenko (-1) – Tamirlan Gaitamirov (-1)
Adil Beketayev (A, -1) – Dmitry Breus (-1, 4′)
Eduard Mikhailov
Gardien :
Andrey Shutov
Remplaçant : Maksim Pavlenko (G). Réservistes : Nikita Boyarkin (G), Samat Daniyar (D), Aleksandr Borisevich (A).