Pour leur entrée en matière en Ligue Magnus, les Brûleurs de Loups n’ont pas fait de détail. Larges vainqueurs à Cergy (7-2), ils n’ont pas connu la même mésaventure que la saison précédente où ils s’étaient inclinés 3-4 à l’Aren’Ice après avoir mené 3-0. C’est donc un beau départ pour le nouvel entraîneur Per Hånberg qui demande confirmation évidemment pour le premier match officiel à Pôle Sud. Les Aigles ont connu également un départ victorieux en s’imposant face à Chamonix (3-2), sous le regard de leur nouveau manager général, Nicolas Tomasini, transfuge du club grenoblois pendant l’été. Des débuts intéressants pour le nouveau club de Raphaël Garnier, qui n’a pas joué vendredi mais qui est titularisé pour ses retrouvailles avec la glace grenobloise.
Alexandre Mallet, dernière recrue grenobloise, effectue ses débuts avec les Brûleurs de Loups. Per Hånberg doit en revanche se passer de Guillaume Leclerc, toujours absent après une commotion subie contre Chamonix lors du dernier match de préparation à Vaujany. Pierre Crinon a lui été opéré comme prévu et devra observer une longue convalescence avant de retrouver la compétition. Du côté niçois, on relève les absences de Harijs Brants et Louis Cirgues qui obligent Nicolas Ruel à dépanner en défense.
Les Brûleurs de Loups investissent la zone offensive dès les premières secondes. Une première présence payante puisque Ruel fait trébucher Fleury. C’est donc une occasion en supériorité numérique pour les Brûleurs de Loups. Deschamps prend un premier tir suite à un décalage de Hardy mais Garnier bloque de la mitaine. Puis Deschamps trouve Treille posté juste devant le slot mais Garnier plonge sur la rondelle.
Ce n’est que partie remise puisque Fleury fait ensuite le tour de la cage pour servir en rentrait Beauchemin qui reprend sans contrôle (1-0, 02’07). En concrétisant ce premier power-play du match, les Grenoblois se mettent en situation idéale. Et Beauchemin n’aura pas mis longtemps pour ouvrir son compteur but sous ses nouvelles couleurs !
Grenoble aurait pu continuer sur cette lancée mais les Isérois vont être freinés par les pénalités. Une obstruction de Christophe Boivin permet tout d’abord aux Aiglles de bénéficier de leur première supériorité numérique, mais ils se montrent moins efficaces dans l’exercice. Puis c’est un autre nouveau visage grenoblois, le jeune Théo Gueurif, qui gagne à son tour la prison. Là encore les Brûleurs de Loups se sortent assez bien de cette nouvelle phase de jeu à 4 contre 5.
De retour à cinq, les Brûleurs de Loups tentent de mettre la pression sur la cage gardée par Garnier mais la défense niçoise est bien regroupée et difficile à contourner. À l’issue d’un premier tiers que l’on pourra qualifier de « reprise », les Brûleurs de Loups mènent avec un avantage d’un petit but qui vient concrétiser une domination significative (13 tirs à 6).
En début de deuxième période, les Brûleurs de Loups se montrent un plus offensifs pour tenter de faire sauter le verrou niçois. Per Hånberg a visiblement donné des consignes dans le vestiaire pour accélérer le jeu et mettre plus de trafic devant Garnier. Sur une nouvelle remontrée de palet, Hardy en entrée de zone donne le palet côté gauche à Gueurif qui prend un lancer immédiat et trouve la lucarne de la cage niçoise (2-0, 23’43).
Ce deuxième but devrait libérer les Grenoblois qui se donnent enfin de l’air. Ils continuent de garder la maîtrise du palet face à des Niçois impuissant offensivement. Mais les Aigles vont se montrer patients et sur une de leurs rares occasions, Taavi Tiala prend un lancer de la bleue, difficilement repoussé par Pintaric. Nicolas Ruel est présent pour pousser le palet dans la cage grande ouverte (2-1, 28’39).
Évidemment les Aigles revenus de nouveau à un but peuvent se remettre à y croire. Mais les Brûleurs de Loups reprennent rapidement l’initiative dans le jeu en investissant la zone offensive. Hardy prend un lancer en bonne position, Treille est présent au rebond mais Garnier est intraitable et plonge sur le palet. Les esprits s’échauffent un peu sur l’action mais sans grande conséquence. Sur l’action suivante, Hilderman fait trébucher Kalan et les Grenoblois doivent subir leur troisième infériorité numérique.
Nice installe bien son power-play, Levesque prend un lancer lointain mais Pintaric se saisit du palet. C’est quasiment la seule occasion et le boxplay grenoblois tue finalement tranquillement la pénalité. De retour à cinq, les Grenoblois remettent la pression en zone offensive. Hardy prend un gros lancer repoussé par Garnier avant que Binner ne se retrouve en bonne position pour tenter de trouver l’ouverture d’un bon tir du poignet.
Mais les Aigles jouent clairement la contre-attaque et sur un 2 contre 1 rapidement joué, Broutin échoue de peu sur Pintaric, laissant passer quelques sueurs froides sur le banc grenoblois. Grenoble réagit avec Matias Bachelet qui prend un bon lancer face à la cage, repoussé par Garnier.
En fin de tiers, les débats s’équilibrent mais Nice est pénalisé pour un retard de jeu de Kvasnica qui dégage le palet au-dessus du plexiglas après avoir subi la charge de Farnier. L’occasion est belle pour Grenoble d’accroître son avance avec cette deuxième supériorité numérique. Mais c’est tout le contraire qui se produit : Southorn manque sa passe pour Fleury en zone offensive, Loizeau récupère le palet dans les patins de l’attaquant grenoblois pour lancer Marek Sloboda qui s’en va battre Pintaric d’un revers en lucarne juste avant la fin du tiers (2-2, 39’49).
Tout est donc à refaire dans cette troisième période puisque les Aigles sont revenus à hauteur après avoir été menés 2-0. Les Brûleurs de Loups débutent encore en supériorité numérique. Malgré une belle transversale de Hardy pour Deschamps, les Niçois parviennent à tuer assez facilement la pénalité. Aurélien Dair prend un lancer au ras du poteau niçois.
Grenoble domine dans ce troisième tiers, mais c’est une domination stérile qui met rarement Garnier en grand danger. Nice est toujours à l’affût de la moindre contre-attaque et il faut un excellent retour de Schmitt pour reprendre Loizeau qui partait seul à la cage. Les Brûleurs de Loups poussent mais n’y arrivent pas. Pour forcer le verrou niçois, Hånberg fait remonter Mallet en première ligne au côté de Beauchemin et Boivin, reformant ainsi pour la première fois la ligne qui avait tant brillé à Rouen lors de la saison 2022-23.
La meilleure occasion est même pour Nice qui prend trois lancers sur la cage, tous repoussés par Pintaric ou bloqués par Dair qui se retrouve pénalisé pour une charge irrégulière alors que le slot grenoblois était assiégé. Un moindre mal pour Grenoble même si cette pénalité permet à Nice de jouer en supériorité numérique et d’aller forcer la décision. Kvasnica prend un bon lancer en excellente position sur la droite de la cage mais Pintaric repousse du bouclier. Surune bonne circulation du palet en triangle, Sloboda trouve Pintaric sur sa trajectoire. La pénalité est finalement tuée dans la douleur par Grenoble qui échappe au pire. Dans les cinq dernières minutes, les deux équipes ont l’occasion de forcer la décision mais ce sera la prolongation qui devra départager les deux équipes.
Peu d’occasions en début de prolongation avec les deux trios bien en place. Teemu Loizeau prend le premier tir sur un bon décalage mais Pintaric fait l’arrêt. Mais sur un 2 contre 1 rapidement joué entre Bachelet et Binner, le défenseur suédois accélère côté droit pour servir Bachelet sur la palette qui marque à bout portant (3-2, 63’05). Grenoble s’impose dans la douleur !
Les Brûleurs de Loups s’imposent avec difficulté dans un match qui semblait pourtant partir sur des bonnes bases avec une avance de deux buts en début de deuxième tiers-temps. Mais les Isérois se sont un peu endormis et ont laissé progressivement les Aigles revenir dans la rencontre. Le but concédé en supériorité numérique en fin de deuxième tiers-temps a fait mal aux Grenoblois qui n’ont pas vraiment su trouver de solution pour marquer au troisième tiers-temps. Et c’est peut-être ce qui est le plus surprenant dans cette rencontre car le potentiel offensif entrevu à Cergy ne s’est pas confirmé face à une équipe niçoise intelligente qui a très bien joué le coup défensivement.
Sur le plan individuel on retiendra le premier but de Beauchemin à Pôle Sud mais aussi le but vainqueur de Bachelet en prolongation qui montre toute la profondeur de l’effectif grenoblois cette année. Le défenseur suédois Alexis Binner s’est également illustré avec 2 assistances et une bonne présence défensive. Le groupe grenoblois va continuer à essayer de prendre ses marques lors des deux prochains matchs à Briançon vendredi et face à Gap mardi prochain.
Nice prend un point à Pôle Sud avec cette défaite en prolongation. Une belle récompense pour une équipe qui s’est reposée sur un très bon Raphaël Garnier pour son retour à Grenoble mais aussi sur une défense compliquée à manœuvrer. L’efficacité offensive est venue de l’excellent Marek Sloboda qui a montré déjà l’étendue de son talent en marquant sur un breakaway plein de maîtrise face à Pintaric. Prometteur pour la suite et à confirmer lors d’une semaine chargée puisque les Aigles reçoivent Marseille vendredi avant de se déplacer dimanche à Rouen.
Désignés meilleurs joueurs du match : Matija Pintaric (Grenoble) et Raphaël Garnier (Nice)
Commentaires d’après-match :
Sacha Treille (capitaine de Grenoble) : « On aurait espéré mieux. On a fait quand même de belles choses sur la glace, il y a eu de belles séquences. C’était peut-être un peu difficile pour nous ce soir d’aller à l’intérieur pour trouver des occasions un peu plus franches pour battre le Raphaël Garnier mais ça n’enlève rien à sa très belle partie. Ils nous ont attendus à cinq très profond donc ce n’est pas facile d’aller là où ça fait mal. C’est toujours important de livrer des belles prestations à Grenoble devant notre public. On aurait espéré leur offrir une victoire dans le temps règlementaire mais il n’y a pas tout à jeter à la poubelle. C’est une équipe nouvelle, en reconstruction avec beaucoup, beaucoup de talent. Ça va prendre un peu de temps mais on sent que la mayonnaise est en train de prendre. Avec le nouvel entraîneur, c’est un nouveau système de jeu auquel on s’adapte de jour en jour. C’est une bonne personne pour le groupe, cela apporte un nouvel élan de fraîcheur. On sait qu’à Grenoble on a la chance d’avoir beaucoup de profondeur et c’est très bien que les jeunes puissent nous aider. Chaque année ils prennent de plus en plus de place et c’est aussi ça qui est beau à voir. Sur la globalité du match, on a beaucoup plus le palet qu’eux. Il faut juste arriver à trouver les moyens parce qu’il y a pas mal d’équipes qui peuvent nous attendre dans ce genre de match. »
Théo Gueurif (attaquant de Grenoble) : « Ce n’est pas une victoire facile, on la prend en prolongation donc c’est déjà bien. Je pense qu’on a essayé de jouer léger, ils ont remonté mais on n’a pas lâché et on a la victoire. Mon but, c’est une passe de Kyle en entrée de zone, je suis sur le côté gauche et je shoote lucarne droite. Le gardien a fait un gros match ce soir, ils étaient beaucoup passifs mais on a perdu 2-3 palets où ils sont partis en contre-attaque et on n’a pas fait attention. Mais ce sont des détails encore, c’est le début de saison et on va s’ajuster. On prend à 3 contre 3 avec Matias. C’est de l’expérience à prendre, du temps de jeu à prendre, c’est cool et nous on essaye de se démarquer aussi et qu’on peut jouer un peu. Grenoble c’est une grosse écurie de la Magnus, chaque année ils jouent le titre, c’est ça aussi qui m’a motivé à venir, pour chercher des titres. »
Matias Bachelet (attaquant de Grenoble) : « C’était un match assez poussif, on a eu un peu de mal à trouver le fond des filets. Il faut donner du crédit au gardien d’en face, Raphaël Garnier, qui a fait un très très bon match. Ça reste une victoire, certes un peu poussive mais on a quand même gagné et c’est le principal. On prend les deux points et on va travailler sur ce qui nous a fait un peu défaut ce soir. C’est le coach qui va nous en parler… On est content et on est concentrés sur la suite et le match à Briançon vendredi. Raphaël, c’est quelqu’un qui a travaillé très fort ces trois dernières saisons, je l’ai vu de mes propres yeux. Je suis content pour lui qu’il réalise une belle performance ici à Grenoble, je pense que ça lui tenait à cœur. Et je pense que pas mal de monde dans le vestiaire est content pour lui. Je suis content d’avoir amené ce but, ça fait du bien personnellement et collectivement aussi puisque ça amène la victoire mais je me considère pas du tout comme un héros ce soir, loin de là. On est 14 en attaque, il y a plus de joueurs qu’il n’y a de place donc il n’y a pas le choix que de travailler fort et de montrer qu’à chaque match, à chaque entraînement qu’on mérite notre place dans l’effectif. C’est bien pour nous les jeunes qu’on arrive à performer depuis le début de cette pré-saison. La concurrence dans l’équipe est grosse, ça va forcément nous tirer vers le haut. »
(photos de Philippe Crouzet)
Grenoble – Nice 3-2 après prolongation (1-0, 1-2, 0-0, 1-0)
Mardi 17 septembre 2024 à 20h15 à Pôle Sud. 3415 spectateurs.
Arbitre : Nicolas Crégut et Adrien Ernecq assistés de Alexia Cheyroux et Quentin Ugolini
Pénalités : Grenoble 8’ (4’, 2’, 2’), Nice 4’ (2’, 2’, 0’)
Tirs : Grenoble 38 (13, 12, 12, 1), Nice 25 (6, 10, 8, 1)
Engagements : Grenoble 34 (7, 14, 11, 2), Nice 32 (13, 12, 7, 0)
Évolution du score :
1-0 à 02’07 : Beauchemin assisté de Fleury et Boivin (sup. num.)
2-0 à 23’43 : Gueurif assisté de Hardy et Binner
2-1 à 28’39 : Ruel assisté de Tiala
2-2 à 39’49 : Sloboda assisté de Loizeau (inf. num.)
3-2 à 63’05 : Bachelet assisté de Binner et Gueurif
Grenoble
Attaquants :
Christophe Boivin (2’) – François Beauchemin – Damien Fleury (A) [puis Mallet]
Sacha Treille (C) – Nicolas Deschamps (A) – Aurélien Dair (2’) [puis Fleury]
Loïc Farnier – Matias Bachelet – Valentin Grossetête
Théo Gueurif (2’) – Adel Koudri – Hugo Nogaretto [puis Dair]
Alexandre Mallet
Défenseurs :
Kyle Hardy – Alexis Binner
Samuel Régis – Jarod Hilderman (2’)
Jordon Southohrn – Charles Schmitt
Gardien :
Matija Pintaric
Remplaçant : Kirill Dorofeev (G). Absents : Jakub Stepanek (surnuméraire), Pierre Crinon (opération), Guillaume Leclerc (commotion).
Nice
Attaquants :
Marek Sloboda – Luka Kalan – Teemu Loizeau
Michal Kvasnica (2’) – Adam Raska – Filip Dvorak
Taavi Tiala (A) – Joseph Broutin – Julien Msumbu
Alexis Sutor (A) – Hugo Proux
Défenseurs :
Marc-André Levesque (C), 2’) – Nicolas Ruel
Maxime Corvez – Jules Lefebvre
Yoan Salvé – Leevi Karjalainen
Gardien :
Raphaël Garnier
Remplaçant : Conrad Mölder (G). Absents : Jérémy Lapointe (genou), Harijs Brants, Louis Cirgues.